☞ Intrigue 1 - Groupe 2

Il oublie ses maux, Adrastos. Porté par les détails de ces figurines qui réveillent une chaleur dans le fond de son être. « Magnifique mais très dangereux... Regardez celui-là... » Sans même prêter plus d’attention à cet inconnu, il pose son regard sur un nouveau dragon. « Un Magyar à pointes, très agressif... » Il sourit, Adrastos. Il sourit en écoutant la description passionnée de cet homme qui, dans le moment précis, lui rappelle Sheza. « Peu peuvent se tarer d'en avoir vu et de toujours être vivant... » Ses mots si semblables à ceux de sa moitié, elle qui vit mieux au milieu de ces créatures qu’au milieu du monde. « Ils font partis de ceux avec qui il est difficile de converser, » murmure-t-il une fois le silence retombé. Relevant les yeux vers le sorcier, il lui offre un sourire sincère qu’il prend plaisir à retrouver. « Ma fiancée est une éleveuse de dragons. Les Magyars font partie de ceux qui la passionnent le plus. Bien qu’elle les aime tous, en réalité. » Il finit dans un léger rire qui se noie sous les hurlements de la foule.

Son attention tournée vers la scène, il délaisse la beauté des créatures un instant. Il serait mentir que de dire que son cœur ne s’est pas accéléré à la vue de Kenneth Mulciber. Grand fan de Quidditch, il a toujours été fasciné par le professionnalisme de l’homme qui mène son équipe vers la victoire. A la mention des revenants, il ne peut s’empêcher de chercher Maebh du regard, mais il ne la trouve pas. Alors il continue d’écouter, menant ses applaudissements à ceux d’autres. Ce n’est que quand son entourage se tait que ses sourcils se froncent. « Le phoenix au sein des serpents. » Il ne respire plus. C’est la rage qui remplace la délicatesse qu’affichait son visage. La rage à la vue de l’oiseau bleu. La rage face aux hurlements du retour de ce traitre, de la vermine que certains osent supporter. « SILENCE ! » Il fulmine, Adrastos. Son regard parcourt la foule à la recherche de visages qu’il peut penser fautif. Puis il retrouve cet inconnu. Cet homme qu’il ne connait pas. Cet homme qui pourrait faire partie d’eux. Son sourire n’est plus. Ce n’est qu’une colère meurtrière qu’il lui offre. Silencieux.

« Personne ne quitte les lieux ! » Il suit le mouvement, le mangemort. Il le suit sans jamais quitter l’homme (KENYA) du regard. C’est l’attention qu’il porte à ce sorcier qui fait qu’il ne remarque pas immédiatement que quelque chose ne va pas. « Comme vous l'avez sûrement compris, des petits plaisantins ont eu la charmante idée de venir perturber le bon déroulement des festivités. » Ce sont les mots de THEODORA qui le ramènent à la réalité. Il se trouve du mauvais côté, Adrastos. Lui, le serpent. Lui, le bourreau. « Nous espérons donc votre entière collaboration. » Il en oublie le possible rebelle. Il en oublie le phoenix. Sa rage trouve une nouvelle cible. Sa tante. Elle qu’il a un jour aimé. Elle qu’il hait désormais.

On s’approche déjà de lui. Non. Il fait un pas en arrière. C’est la poigne de l’Avery qui l’arrête. « Il est pour moi. » Il rit, Adrastos. Il rit de ce rire amer qui est devenu le sien. D’un mouvement violent, il se défait de l’emprise. « Peut-on m’expliquer ce qui se passe ? » Rapide, il remonte sa manche droite, laissant apparaitre la marque sanglante qu’il a toujours porté avec fierté. « Cela ne suffit-il pas, Avery ?! » La colère fait bouillir le sang froid du serpent. La colère suinte de chaque part de son être. « Comment osez-vous me considérer comme l’un d’eux ? »

La rage comme seule émotion, là est ce qui suinte d’entre les fissures de celui qui ne parvient pas à accepter de se savoir déchu. Par-dessus tout, il refuse de se sentir si petit au sein d’une foule de serpents avides de pouvoir, ceux qui attendent la chute finale des grands. C’est à sa cousine qu’il parle, mais c’est ARIADNE qui ose lui répondre. « La paix, Lestrange. Tout le monde sait que ton oncle s'est planté et que le Maître ne vous fait plus confiance. » Il s’empare de sa baguette sans réellement s’en rendre compte, faisant un pas en direction de la Slughorn. « Que sais-tu de ce que pense le Maître ? » Son visage est violent, mais se calme un moment alors que son regard rencontre celui d’ELEANOR, et en particulier, l’enfant qu’elle tient dans ses bras. C’est la main sur son visage qui le fait sursauter, qui le pousse à avoir un moment de recul, surpris.

« Tu te demandes ?... Tu te demandes comment on ose ?! Cesse donc d'abord de jouer les enfants gâtés, et ensuite, tu pourras te demander ! » Il reste silencieux, le serpent. Silencieux alors que la prise de l’Avery se resserre sur son col, que ses yeux de glace le fixent avec intensité. Il devrait avoir peur, le cousin, mais il sait qu’elle ne le touchera jamais. Il n’a pas peur de ses mots. Il n’a pas peur de ses gestes. Il se contente de l’observer avec un regard hautain, un regard d’enfant gâté. « Ne fais pas honte à ta mère... » Là est ce qui fait qu’il n’a pas peur. Sa mère. La tante. S’il aurait voulu offrir une réponse hautaine à cette remarque, un mot continue d’attiser la colère qui l’habite. « Honte ? » demande-t-il dans ce même murmure silencieux. « Elle n’aura jamais honte de moi. Toi, en revanche… » Il continue de la haïr, THEODORA. Il la hait parce qu’elle l’a abandonné. Il la hait parce qu’elle lui a promis la lune sans jamais même lui montrer les étoiles. Il la hait parce qu’elle a si facilement vécu sans lui lorsque lui-même ne pouvait vivre sans elle.

S’il ne désire qu’aller à l’encontre de sa cousine, il se laisse pourtant emporter. Il se laisse emporter parce qu’il est fier, Adrastos. Fier de savoir qu’il est capable de réveiller chez l’Avery cette colère qui l’habite lui. « Et par Merlin ! Que quelqu'un fasse taire cet enfant ! » Il est égoïste le serpent. Il est égoïste et pourtant, dans ce moment présent, il force son interrogatrice à s’arrêter. « Laisse-les, » dit-il simplement. Ses yeux retrouvent ELEANOR. « C’est qu’un gosse, par Merlin, » ajoute-t-il. Il tente de dissimuler le moment qui le lie à sa partenaire, prétend que l’enfant est à l’origine de sa réaction. Immédiatement, il demande : « Que veux-tu savoir ? »

Le soudain vacarme étouffe la fin de la phrase d'ELEANOR, Pansy n'ayant le temps que d'esquisser un sourire soulagé. La serveuse boit les paroles du Mulciber avec une moue satisfaite, hochant ci et là la tête en guise d'approbation. Bonne élève, la Rackharrow désire plus que tout se fondre dans la foule d'un régime qu'elle idéalise peut être un peu trop. Emerveillée face à un faste qu'elle n'a jamais connu qu'en rêve, la louve applaudit avec les autres - l'élan cependant brutalement coupé. Le reste se déroule très vite - trop vite. En moins de temps qu'il n'en faut à la condamnée pour soupirer ou s'étonner, les voilà tous (ou du moins tout ceux n'ayant pas la précieuse Marque pour attester de leur fidélité) considérés comme suspect. Aussitôt, les yeux de Pansy retrouvent le sol, balaient les pavés recouverts de flocons dans un vieux réflexe gardé de ses séances devant le Magenmagot.

Les pleurs de l'enfant ne jouent pas sur les nerfs de la belle. A force de travailler au Chaudron à longueur de temps, la sorcière a fini par s'habituer au bruit. Pas de grimace pour venir décontenancer ses traits neutres lorsque THEODORA réclame qu'on le fasse taire. Elle se fait toute petite, Pansy. Un pas en arrière mais le menton haut, les lèvres closes mais le sourire franc de celle qui n'a rien à cacher. Les mains enfoncés dans les poches trouées de sa cape, la Rackharrow attend que passe la tempête - ou d'être au contraire balayée par les vents. Les deux yeux grands ouverts.

Aujourd'hui pourrait être le jour où elle prouverait enfin sa valeur.

Pansy ne bouge pas, les mains toujours enfoncées au fond des poches de sa cape - statue de sel immobile devant l'injustice. La louve a appris il y a bien longtemps qu'il vaut parfois mieux se taire que de se lancer dans de grands discours. Son sourcil s'arque devant la verve de KENYA, secoue doucement le menton sans pour autant intervenir. Le silence a à peine le temps de retomber (effacé de toute façon par le chaos qui semble plus généralement régner sur le lieu) que déjà une AVERY prend la parole, Pansy toute ouïe devant son annonce macabre. La serveuse est peut-être docile mais elle n'en est pas pour autant stupide : la menance est enrobée de sucre, à peine déguisée derrière le jeu. Tout cela n'a rien d'un jeu, rien du tout. La paume de la sorcière finit par se poser sur son épaule, faisant dégringoler un frisson le long de l'échine de la Rackharrow. Le courage n'a jamais été la plus grande de ses qualités. Mécaniquement et toujours sans piper mot (qui ne dit mot consent avec les méthodes utilisées), se glisse dans la file des prisonniers. Son regard passe de LAVINIA à l'homme qui quelques minutes plus tôt clamait haut et fort son innocence (KENYA), compagnons de fortune d'un jeu macabre. Or de question pour la prisonnière de s'attacher cependant, Pansy est prête à tout pour redorer son nom, même à piétiner un innocent. Loin d'avoir mauvais fond, Pansy a cependant appris à la dure que la vie ne fait pas de cadeaux. La menace de la présence d'un legilimens fait à peine broncher ses sourcils froncés. Même le plus agile des extracteurs de souvenirs ne pourrait trouver au fond de ses pensées quoi que ce soit pour venir l'inculper (du moins, en rapport avec l'Ordre). Les paumes légèrement tremblantes mais le menton décidé, Pansy s'avance d'un pas, sort du rang pour mieux vendre ceux qui peuvent l'être. Ses lèvres, toutes de rouge peintes, s'étirent en un sourire qu'elle veut assuré. Planquée derrière une assurance factice, la sorcière s'adresse directement à celle qui semble avoir pris le contrôle des opérations (THEODORA) « Je travaille au Chaudron Baveur commence t'elle comme pour introduire l'évidence : les murmures se perdent parfois et, toujours, ses oreilles trainent L'alcool aide parfois les langues à se délier. » Pansy inspire, pointe du doigt un visage anonyme (situé non loin d'ELEANOR et ERWYN - un pnj) « Cet homme parlait avec l'un de ses amis il y a quelque jours. Ils n'étaient pas avares de détails sur leur aversion à l'égard du Régime. » Incriminés pour quelques murmures. Pansy ne sait pas. Elle ne sait pas s'ils font réellement partie de l'Ordre, s'ils sont réellement des rebelles ou s'ils font juste partie de cette masse silencieuse : celle qui a tout perdu. Le doigt accusateur retombe et, avec lui, une honte cuisante enflamme les veines de la délatrice. Mieux vaut eux que toi, Pansy, se répète la voleuse.