☞ Intrigue 1 - Groupe 3

Tiens tiens, les Weasley, quelle surprise. Surprise. Si elle ne s’y était pas attendue, c’était définitivement le mot du jour. Et heureusement qu’elle avait bien été accrochée à son verre de vin chaud et habituée à donner le change parce que … c’était une bombe, qui venait de lui tomber dessus. Mais elle n’avait rien laissé paraître, sirotant calmement sa boisson, son cœur battant la chamade. Dumbledore était de retour ? Comment était-ce possible ? Bien sûr, il y avait eu des espoirs, au sein de leur camp mais … elle n’en avait jamais eu vent. Jamais. Ne pas regarder Jonah. Affecter le désintérêt profond. Puis l’irritation que les festivités soient perturbées. Avec force jérémiades, elle bougea quand on lui en donna l’ordre, sans perdre son frère, toujours accrochée à son bras. Pourquoi ? Etait-ce vrai ? Pourquoi faire ça ? Pourquoi maintenant ? Pour le désarçonner, d’accord, mais pour ceux qui avaient côtoyé des revenants … s’il n’était que l’ombre de lui-même, pourquoi révéler son existence ? Ou peut-être était-ce juste une farce ? Et était-ce faux ? L’esprit bien entraîné de la Weasley analysait toutes les possibilités à toute vitesse, sans se départir de sa moue boudeuse. Mais quand Perseus leur fit face, ce fut autre chose qui passa sur son visage. Le dédain.

Après tout, ils ne pouvaient pas s’encadrer de façon notoire, et pour qui se prenait-il ? Et non, ce n’étaient pas leurs marques qui allaient impressionner la socialite pour laquelle elle se faisait passer. Elle balaya son argument du revers de la main qui tenait son vin chaud : Pardon, monsieur Black, mais je ne crois pas. Elle le détailla des pieds à la tête et de la tête aux pieds, avant de se fendre d’un petit rire : Je répondrai à toutes les questions et demandes des autorités compétentes mais il est hors de question que je remette ma baguette à un cuistot. Rejetant ses cheveux en arrière, réactivant son sillage d’Amortentia, elle se décolla de Jonah pour s’avancer pour Perseus, nullement impressionnée. Un sourire félin sur le visage, elle s’approcha pour lui susurrer : Et si vous voulez me fouiller, monsieur Black, ma tenue ne comporte pas la moindre poche … Scandaleuse. Eclatante. Insouciante. Fidèle à elle-même. Elle ne savait rien et n’avait absolument rien sur elle d’incriminant, n’ayant pris que de l’argent dans une bourse cousue dans la doublure de son manteau, baguette sous sa jupe, accrochée à sa cuisse dans un superbe porte-jarretelles. Alors, autant s’amuser un peu … donner le change, encore et toujours. Telle était sa vie. Je sais que tu en as toujours rêvé, mais pas de ça en public, mon chou.

Mon rp est trop long donc le début sous spoiler (pas nécessaire pour l'intrigue):

Bien vite, le côté enchanteur de la situation bascule brutalement alors qu’une pluie d’orbes de verre s’écrasent au sol, Ennis serrant instinctivement son fils dans ses bras, une de ses mains se posant sur son bonnet, le gardant tout contre lui pour le protéger. Le gamin s’est tu, troublé par le changement soudain d’atmosphère, alors que la prophétie est déclamée.

Très vite, c’est l’agitation, le brouhaha ambiant provoquant quelques pleurs d’Ishmael. Ennis dépose un baiser sur sa tempe. ‘Tout va bien bonhomme’ dit-il légèrement distraitement alors qu’il s’éloigne de quelques pas de Tomas, cherchant son frère du regard, espérant que ce crétin se rangera aux ordres et désirs des mangemorts plutôt que d’attirer l’attention sur lui. Il se retourne pour revenir vers Tomas mais avec les mouvements de foule, il est déjà quelques mètres plus loin, et on lui ordonne de rester dans un certain périmètre. Il s’exécute bien sagement - il a appris depuis longtemps qu’il ne faut pas provoquer les serpents.

Il reste silencieux, observant les altercations non loin de lui. Des Black, des Weasley bien reconnaissables. Deux ou trois autres personnes qu’il ne reconnait pas. Tout ça ne l’impressionne pas Ennis, et puis surtout ça le fatigue, maudissant les satanés piafs de leur petit tour de force - n’apprendront-ils jamais que les suppôts de Satan ne se laisseront jamais soumettre et que leur résistance est vaine? Pauvre fous. Malgré tout, il reste intrigué. Dumbledore serait de retour? Les prophéties ne mentent pas. Mais les prophéties peuvent sans doute être imitées. Ennis n’y croit pas trop, surtout il n’a pas vraiment envie d’y croire. Le retour du grand mage signifierait le retour de la guerre jusqu’à la prochaine oppression, sans doute pire encore que celles qu’ils vivent actuellement. Ennis ne veut pas que son fils grandisse dans un monde instable et dangereux.

“Ne devriez-vous pas montrer patte blanche, vous aussi ? Tout employé du ministère que vous êtes, je ne vois aucune marque à votre bras.”

Il pose un regard calme sur la personne qui s’adresse à lui. C’est une des filles Rosier. Phaedre. Ennis les connaît tous, les Rosier, du bout des doigts. Il se demande quelles nouvelles elle a de sa soeur. Il se demande si elle est un soutien pour Maebh. Ishmael s’est caché un peu plus dans ses bras alors que la sorcière s’est rapproché, et Ennis aimerait l’applaudir. Oui, fuis les Rosier comme la peste. “J’ai toujours soutenu le régime.” Le mensonge est réglé comme du papier à musique, il a tant l’habitude de prétendre Ennis que c’est devenu instinctif. Ceci dit, c’est un peu différent. Il n’avait pas vraiment prévu de se faire interroger par une Rosier. Au moins il ne s’agit pas du patriarche. Les choses sont plus aisées. Et puis, il sait aussi que sa position au ministère le couvre plutôt bien. “Vous avez ma complète coopération.” Il continue aussitôt. “J’espère seulement que ce ne sera pas long, le petit a déjà dépassé son heure de coucher.” explique-t-il aimablement et un tantinet agacé.

Il a le cœur qui bat douloureusement Ennis, inquiet à propos de Tomas, inquiet à propos de son frère. Les deux ont le don pour s’attirer des ennuis, et il aimerait bien fuir d’ici au plus vite pour aller les chercher.

Elle est partagée, Isabel. Partagée entre soulagement et terreur. Soulagée parce que le regard du Black se veut amical, parce qu’il semble désireux de l’aider, elle qui lui a offert des sourires joueurs au sein de réceptions précises. Terrifiée parce que l’homme est imprévisible, parce qu’il fait partie de ces serpents qui aiment la mort, ces serpents qu’elle craint. Peu importe les pensées qui se chamboulent dans le fond de son esprit, elle reste immobile. Elle laisse les mains courir sur son corps, laisse le mangemort la fouiller, certaine de ne rien cacher sur sa personne. Elle le laisse respirer son parfum, laisse son souffle caresser sa peau comme nombreux le font souvent. Son cœur se tord un moment alors qu’il s’empare de sa baguette. Incapable de s’en servir correctement, certes. Mais il n’empêche que c’est celle qu’elle a possédé de son vivant, celle que Felipe a retrouvé, celle que Felipe lui a rendu. Cela n’empêche, elle se tait, accepte son sort.

La caresse de Dagan semble délicate, et c’est pour cela qu’elle ne réagit pas. Et puis tout change. Et puis son sourire se fane. Par reflexe, ses propres doigts s’emparent du poignet qui resserre son cou. Enfin, son regard rencontre celui de l’homme. Enfin, elle se débarrasse de la vision sophistiquée qu’elle aime offrir. « Les sourires de parade, c’est bon pour les soirées mondaines. Ravale-les et en vitesse. » Elle ne sourit plus, Isabel. A quoi bon sourire face à un sorcier qui n’y voit que du mensonge. A quoi bon sourire lorsque cela n’est jamais qu’un mensonge. L’emprise se défait, laisse l’air traverser la trachée une nouvelle fois. La Colombienne continue pourtant d’enlacer le bras de l’homme, la survie avant tout. « Tu as dix secondes pour me cracher le morceau. » Ses sourcils se froncent. « Passé la onzième, tu crèves comme les ordures que tu protèges. » Elle pense à Felipe, elle qui tente de l’oublier. Et pourtant c’est un certain calme qui entoure son cœur. S’il était capable de lire ce qui explosait dans le fond de son esprit, Dagan l’aurait déjà fait.

C’est alors qu’elle ment, Isabel. Elle ment comme elle a appris à mentir, elle qui a toujours tué avant de parler. « Je ne protège personne, » commence-t-elle dans un murmure si différent de celui qu’elle lui a offert plus tôt. C’est le murmure rauque de celle dont la respiration est difficile qui s’élève de nouveau. « Je ne connais pas cet homme que l’on dit revenu. Je ne le connais pas pour la même raison que je n’ai pas peur de la mort. » Nouvelle venue dans le monde magique, elle se dit ne pas s’intéresser à la politique, annonce que le Seigneur des Ténèbres est le seul qui mérite le pouvoir. C’est presque un défi qu’elle appose entre eux désormais. Le sang, la mort, la torture, elle les connait comme peu les connaissent. Elle les connait peut-être même mieux que le serpent. Jamais ne l’avouera-t-elle, et pourtant. Pourtant il y a surement quelque chose dans le fond de son regard qui en parle, qui fait douter. « Je m’assure d’éviter les ordures, ce n’est pas ce que je recherche chez mes clients. »