J'abandonne. (Roderick)

Cigarette au bec, Theodora détaille Roderick avec un regard de suprême mépris. Celui qu'elle a toujours. Le silence s'égraine sans qu'elle ne réagisse. Il est si opaque, si consistant qu'on manque de s'étouffer dessus. La chaise est finalement repoussée dans un crissement désagréable.

« Allons-y, alors. »

Ethel ne tente pas de la dissuader. De les dissuader. Voila deux bonnes heures qu'ils se regardent en chiens de faïence, qu'ils se cherchent et se chauffent dans des conversations raides et faussement dangereuses. Ils n'attendaient plus qu'un semblant de prétexte pour brandir les baguettes l'un contre l'autre.

Juchée sur ses dix centimètres de talon, plus impérieuse que jamais, Theodora les conduit jusqu'à une salle vide. Le plafond de verre laisse baigner la pièce dans une lumière qui met en exergue le sol richement marbré. C'est ici qu'elle s'entraîne, et qu'elle entraîne ses enfants. Les six cloisons sont insonorisées et matelassées par un sortilège. Ce n'est un secret pour aucun des partis en présence, puisque les Mulciber sont, eux aussi, déjà venus ici.

« Épargnons-nous les civilités, veux-tu. »

Sans adresser un regard en direction du frère ou de la sœur, elle rejoint l'autre bout de la pièce. Les courbettes et autres courtoisies n'ont besoin d'être réalisées qu'en présence d'un auditoire. Il n'y a pas d'auditoire. Juste le duel. Sa baguette est dégainée nonchalamment alors qu'elle écrase son mégot au sol.

« J'espère que tu as appris quelques tours, depuis la dernière fois. J'aimerais autant éviter que mes elfes de maison passent la journée de demain à éponger ton sang. »

Les pupilles montent enfin à niveau de leurs adversaires. Elles provoquent, elles persécutent. Le sarcasme est comme une première offensive. Le sourire carnaire est la seconde. Et bientôt, Theodora prend position.

Les coudes ramassés contre les flancs quand il tire sur sa chaise, Roderick se fiche de l’air moralisateur de sa sœur, et de l’assurance dégueulante de la directrice à la Justice magique. Theodora Avery était une rafleuse et un monstre de guerre, lui comme les autres a entendu toutes les légendes. Chaque fois qu’il est en sa présence, Mulciber se combat pour ne point témoigner qu’il est impressionné. Mais ce n’est pas la bonne, la saine, admiration. Elle n’est pas son mentor, pas un symbole, pas un modèle. Pour l’essentiel, elle a des allures de Sinistros et le toupet, en sus, d’avoir réduit Ethel à l’état de chienne. Qu’importe au cadet les amours de l’aînée ? Lui-même n’en sait rien, sinon que c’est un bon motif pour convertir sa crainte en haine. « Allons-y, a-t-il fait écho d'un ton compassé. »

Au moment de prendre sa baguette bien en mains, Roderick est beaucoup moins sûr de lui et de l’initiative. En duel, il est excellent – peut-être le meilleur de sa génération – mais c’est Theodora Avery et, ainsi qu’elle le souligne, ils n’agissent pas dans le cadre de sa discipline. Ce mépris affiché pour son art (sans doute la seule chose à laquelle il soit véritablement doué) fait bouillonner l’héritier. Lui salue, comme s’il y avait un auditoire. Comme s’il y avait du respect. Ils se veulent tant de mal, cependant, qu'il aurait convenu d'établir des règles, de reddition ou de défaite avant que les baguettes ne soient dressées, l'une face à l'autre. Le plus entêtant, ce n'est pas son instinct de survie. C'est l'adrénaline. Elle gicle en continu et les deux boivent à la même drogue.

« Si vous avez peur de salir le marbre, vous pouvez toujours abandonner. »

Pendant qu'elle le tutoie et le réduit à l'état misérable d'un enfant, le sourire de Roderick est crispé, trois nuances en-dessous de son minimum lorsqu'il donne un spectacle. Ce n'est que cela, finalement : Theodora était à la guerre lorsqu'il était encore au berceau ; elle a tout accompli, il a tout à prouver. « Stupéfix ! »

Les dents blanches ramassées en un sourire (aussi crispé soit-il) lui donnent envie de les lui arracher. A défaut, Theodora se contente de lui offrir la réciproque, mieux formée, plus allurée. Plus prédatrice. Parce qu'elle le domine. Sur tous les aspects. Et qu'elle se fait un devoir de lui rappeler. Aujourd'hui, en ces lieux, il embrassera le sol si fort qu'il en oubliera le goût des lèvres de sa dernière amante. C'est une promesse.

La prise se ressert autour de la baguette. Sa vigilance s'affûte. Si elle est persuadée de l'emporter, Theodora n'est pas non plus à oublier que Roderick est duelliste de profession. Le danger doit être considéré. Et les hostilités sont diligemment ouvertes.

« Stupéfix ! »


RÉUSSITE/RÉUSSITE :
(HRPG : le protego réussit, l'expelliarmus réussit. Theo est bg.)

« Protego. »

Si prévisible. Le sortilège de stupéfixion n'a même pas le temps de l'érafler un peu, que la vague d'énergie rebondit contre l'invisible pour repartir en direction de Roderick. Elle n'a pas bougé d'un centimètre, tend à peine le bras en direction du Mulciber. Elle profite de la déflexion pour enchaîner directement sur un sortilège de désarmement.

« Expelliarmus. »

(EN OPTION SI ON VEUT) La baguette crache un éclair rouge qui part désarmer son cadet. Elle ne prend même pas la peine de la rattraper au vol et range la sienne à la ceinture tandis que ses pas ont déjà comblé la distance entre elle et lui de moitié. Les poings sont crispés le long des flancs. Les phalanges craquent. Il veut un duel ? Il va avoir un duel.

Spoiler:

Un sens exacerbé et désolant du protocole le fait ouvrir avec un sort des plus scolaires. Parce que c’est de bonne guerre, qu’on n’attaque pas de tout son soûl et dès le premier interstice déniché dans l’ensemble. Roderick le regrette, à peine, lorsque l’éclair s’écrase sur la couverture molle d’un protego que Theodora a plutôt psalmodié que bien épelé. Un grondement équarrit la bouche, parce qu’il n’ignore pas qu’il lui faudra plus que le décorum habituel, et son aplomb, et son dédain. Le grondement accouche, bouffe la pulpe, lorsque le bois de tremble échappe à sa paume, rebondit sur le sol. Entre les tempes, ça donne quelque impression qu’il s’est brisé, que le marbre de Theodora Avery l’a rompu. Lors d’un tournoi, elle serait forcée de lui rendre sa baguette. Or, ils ne sont pas dans un tournoi et, d’ailleurs, elle ne fait même pas mine de s’en emparer. Le duelliste marque un arrêt et un presque mutique « Qu’est-ce qu’elle fout. » à la voir rengainer le prunelier et, cependant, venir vers lui.

Dans quelques enjambées, il sera acculé et, quoi ? Il se défendra, fût-ce à la manière un peu honteuse des moldus. Car, bientôt, Theodora ne lui laisse pas le choix. Alors il plie les genoux et s’élance contre elle. S’ils sont proches en taille, il est sûr d’être plus fort. Ou plus désespéré, ce qui, en fin de compte, lui rendrait le même service. Seulement, à l'impact, elle était déjà décidée à le battre et lui à la voler. Le maudit larcin s'interrompt brutalement, aussi sec que le craquement dans les os de son visage. Le nez, le sourcil, la pommette peut-être... Ce dont il est sûr, en revanche, c'est que le sang ne coule pas. Pas encore. Par Merlin, le marbre est sauf. Tout à l'inverse de lui.

Sous l'impact, Mulciber comprend enfin que, sans baguette, il n’arrivera jamais à imposer une distance nécessaire, même vitale. S'il s'efforce de se détacher, mettant de l'ardeur à repousser l'Avery tout en répugnant à la toucher, c'est elle qui le tient. Où que son regard se porte, nulle trace du bois de tremble.

Lancer de dés :

Les pas entonnent la fureur des poings telle une condamnation. Theodora observe Roderick. Elle l'observe essayer de traiter l'information. De comprendre. Puis finalement de se débattre. Elle l'observe échouer. Se faire voyou comme la pire des souillures. Et son rire grince, sinistre. Il n'y a pas d'honneur. Pas d'étiquette ou de bienséance. Il n'y a même pas de victoire. Il y a celui qui tombe et celui qui reste debout. Elle attrape le col à deux mains et envoie un genou dans l'estomac, puis un coup de pied, alors qu'il est déjà à moitié ramassé au sol. Tant pis pour le marbre. Elle surplombe la silhouette étalée au sol, écrase du talon la marque des ténèbres qu'on constate sortir à demi de la manche.


ÉCHEC/ÉCHEC :
(HRPG : Theodora est tellement en confiance qu'elle ne le blesse pas et se barre comme une fleur en lui tournant le dos. Elle lui laisse aussi sa baguette, en pensant que la leçon a été suffisante (en ce qui la concerne, dans sa tête, c'est clos).)

« C'est ça, que tu voulais ? Eh bien tiens. »

Theodora dégaine la baguette et lui jette au visage. Le talon est un peu mieux enfoncé dans le bras, et puis elle relâche toute la pression d'un seul coup.

« Elle ne t'aurait pas obéi, de toute façon... »

Elle pose un dernier regard de pitié sur Roderick, avant de l'enjamber pour s'éloigner. Pas un mot, pas une moquerie ou l'expression d'un dédain. Comme s'il n'en valait soudainement plus la peine. Bientôt, elle ne lui offre plus que le dos.

Spoiler:

Tout le temps où il est au sol, plié par la pression fantôme de la rotule dans son abdomen, Roderick se demande : est-ce qu’Ethel va intervenir. Une fraction du mangemort – le petit garçon constamment pétrifié depuis que le vagin maternel l’a exposé à la lumière trop crue du monde – veut l’entendre commander et voir Theodora Avery obéir. Il veut être sauvé, surprotégé, comme on l’a toujours fait plutôt que de lui inculquer la justice, la morale et, surtout, la défaite. Un autre fragment, détaché de l’orgueil, supplie que sa sœur le laisse endurer. Il peut tolérer cette douleur. Elle ne l’effraie jamais. Et, quand il s’en redressera, il sera plus impitoyable et jamais vaincu. Il ne se rendra pas car, à la combattre, la directrice de la Justice magique l’effraie beaucoup moins. C’est pourtant lui qui rampe sur le marbre de sa maison et elle qui écrase le serpent dégueulé à son avant-bras, mais Roderick déborde de rage, tant et tant qu’elle étouffe tout le reste, anesthésie jusqu’aux derniers relents de ses sales habitudes. Le mépris supérieur dont son adversaire le gratifie est de trop et déjà Mulciber se rassemble sur ses genoux. Il jette un coup d’oeil à sa propre baguette ; elle est à portée, il suffirait qu’il se relève, un pas ou un pas et demi. Mais il y a la baguette de Theodora, qu’elle lui a si négligemment abandonné parce qu’il en serait indigne. Comme c'est tentant pour un esprit fragile.

Roderick Mulciber est le plus fragile de tous.

Il ne s’est pas très bien remis debout lorsqu’il brandit le prunelier. Le sortilège informulé lui brûle littéralement la paume et l’engourdit jusqu’au coude. La baguette, elle, retombe sur le sol. Rebondit. Roule un peu. Elle se fiche de lui, et de sa tentative minable de la retourner contre sa propriétaire. De rage, Roderick la ramasse et, sans plus tenter d’essayer de s’en servir contre Theodora, la lance dans les airs avec la même vélocité que s’il s’agissait d’une lame. « Regardez-moi ! » Pour quoi faire ? Reprendre le duel, sans doute, qui n'a pas de règle, pas d'ordre et pas de raison. « Battez-vous ! » Il aboie, tandis qu'il penche vers le bois de tremble. Les doigts endoloris, les sens légèrement confus et un goût métallique sur le palais, Roderick revient à sa place initiale.

Lancer de dés :

Theodora ne le gratifie plus que de son mépris absolu. Et quand le bruit du bois cabriole contre le sol, elle esquisse un rictus qui dit à quel point elle l'avait prévenu. Il n'y a qu'Ethel, cependant, qui est son témoin. Si la Avery est assez courroucée pour tenter de l'ignorer, le regard lui brûle le flanc si fort qu'il stoppe la marche et force l'attention. Il n'y a que la tête qui pivote en direction de la sœur. Elles se jaugent un instant qui lui paraît des heures, alors qu'il ne s'écoule, en réalité, qu'une seconde ou deux. Et puis les yeux n'arrivent plus à soutenir les yeux. Le menton baisse naturellement devant la Mulciber.

Theodora est persuadée qu'Ethel l'a décelée, là, dans le fond de ses pupilles. La folle envie de meurtrir. De persécuter. De frapper jusqu'à ce que la mâchoire ou les poings ne soient plus que poussière. Elle ne l'a pas fait. Elle ne l'aurait pas fait. Elle ne l'aurait pas fait ? Et pourtant. Elle se sent comme si. La culpabilité l'ébouillante à vif. Elle ne s'en rend pas compte immédiatement. Sans doute parce qu'elle ne la connaît pas assez. La culpabilité. Il n'y a guère qu'Ethel qui réussisse à lui provoquer les entrailles de la sorte. Les ongles s'enfoncent dans les paumes. Mais le ressentiment n'a pas davantage le temps de la gangrener que Roderick la défie à nouveau. Les mâchoires se contractent.

« Ah oui... C'est vrai. Tu es encore là. »

Elle ramasse sa baguette et se retourne vers le Mulciber en prenant soin d'éviter sciemment le regard de l'aînée. Sa rage s'est évanouie de moitié. Il ne demeure que ce barbouillis gênant qu'elle s'efforce d'étouffer au profit d'un flegme glacial. Très millimétré.


ÉCHEC/RÉUSSITE :
(HRPG : Ethel l'interrompt. Mais Theodora provoque Roderick pour qu'il l'attaque le premier (et ainsi se donner le droit de répliquer).)

« Tu n'as donc pas retenu la leçon ? »

La voix explose d'un seul coup et brise le calme apparent qu'elle venait d’échafauder. Elle n'a ni le temps, ni l'envie de se soucier des états d'âme ou de l'égo de Roderick. Pire, elle est excédée qu'Ethel prenne silencieusement son parti. Il ne s'en rend sans doute même pas compte, l'abruti. La fureur, l'amertume, la jalousie déforment le visage tandis qu'elle brandit la baguette.

« Theodora. »

La voix la rappelle immédiatement à l'ordre. Le sortilège impardonnable qui se pressait de grimper la gorge n'en sort jamais. Cependant, elle ne baisse pas le prunellier. Un sourire condescendant fleurit aux lèvres, comme pour exhorter le Mulciber à lancer les hostilités.

« Alors, Roderick ? Tu es content ? Dis-moi, qu'est-ce que ça fait, de devoir se réfugier sous les jupons de ta sœur ? C'est une sensation agréable, non ? »

De se sentir tout puissant, de la voir être muselée. Les canines se dévoilent un peu mieux, et là, dans les relents de la voix, on peut aussi déceler quelque chose comme je sais de quoi je parle. Elle sait qu'il sait. Qu'il croit savoir. Qu'il y a des soupçons informulés et l'ersatz d'une vérité. Ça le fera tiquer,ça ne peut que le faire tiquer.

Spoiler:

Il n'a pas retenu la leçon. Il est stupide ou indécemment borné. Ou les deux. Il est Roderick Mulciber, voilà qui résume toute l'affaire. Pas décidé à se rendre et pas résigné à l'échec, il lève un peu la mire de sa baguette, qu'on dirait qu'il soupèse son poids et que la tension va lui briser le poignet. Une douleur de fantôme fourmille sous sa peau, des petits crans acérés qui, un à un, relâchent leur emprise sur la carne et délivrent les muscles. Il a déjà souffert plus que ça. Et il n'a plus peur d'elle, plus du tout. Il est trop entêté et trop orgueilleux pour se laisser étouffer par une chose aussi primitive et vitale que la peur.

Sa soeur veille, pour lui, à ces choses. Il la déteste de faire cela.
« La ferme, Ethel. » Il ordonne à voix basse, pour lui-même. Parce qu'il sait, Roderick, qu'on s'en servira bientôt contre lui – ce que Theodora ne manque pas de réaliser. Quand il n'est pas le fils de Kenneth Mulciber, il est le cadet de sa soeur... Petit. Fragile. Hoquetant. Comme il révère Ethel et comme il la hait. Spécialement lorsqu'il s'imagine la Avery à ses genoux, et ça loin d'en tirer une sensation agréable à l'idée que la blonde obéisse à quelqu'un qui le protège.

Une petite voix chuchote que nul ne sait mieux que Theodora Avery comme il est agréable de se réfugier sous les jupons de sa soeur... C'est peut-être de la jalousie. Ou elle est aisément détestable. Ou les deux. « Endoloris ! » En aucun cas les sortilèges impardonnables ne figurent au menu d'un duel rangé, mais ça n'en est pas un, n'est-ce pas... ? Roderick tord le bout de sa baguette comme on taillade dans un morceau de viande derrière chaque fibre, chaque nerf.
Pourtant, et dès la première seconde d'intense satisfaction évanouie, la magie tarit. Il ne lui veut pas vraiment ce mal (sans doute, aussi, car Roderick ne le veut à personne) ou rien que l'entrevoir, alors il rompt brutalement le charme de torture et repose le bois de tremble contre sa cuisse. Il ne cherche pas le regard d'Ethel. Elle lui en voudra mais lui n'obéit pas, muselée comme cette chienne.

Lancer de dés :

Et c'est court. Intense. Magnifique. L'amplitude est telle que Theodora lui cède un grognement de douleur passionné. Elle se satisfait de son supplice autant qu'il l'étrangle. Ça grouille sous la peau pour la lui arracher, et puis, ça force les veines, les cavités, les muscles et les organes. Une défense cède. Un genou pilonne le sol. Une deuxième explose. Le poing vient le rejoindre. Et pourtant, les dents serrées et le corps à vif, l'Avery réussit à recomposer le regard méprisant et le sourire piquant. Car la douleur ploie et Roderick manque cruellement de détermination.

Lorsque cette force invisible finit par se lasser de lui broyer l'intérieur, on entend le souffle s'emballer pour faire affluer l'air aux poumons.


RÉUSSITE/RÉUSSITE :
(HRPG : Le revigor réussit, le doloris réussit.)

« Revigor. »

Elle murmure, alors que ses muscles tétanisés se désengourdissent sous l'effet de la magie. Elle tourne la tête, fait craquer le cou au fur et à mesure qu'elle se relève. La silhouette menace. Sa fureur empilée au fantôme de sa douleur, Theodora brandit sa baguette en direction du Mulciber. S'il voulait réellement continuer ce combat, Roderick aurait dû profiter de sa faiblesse pour la mettre complètement au tapis. Maintenant, c'est trop tard pour reculer.

« Endoloris ! »


RÉUSSITE/ÉCHEC :
(HRPG : Elle se relève. Le doloris réussit, à son paroxysme. Mais Theodora n'est capable de maintenir le sortilège qu'une poignée de secondes. Vision légèrement trouble, prise de légers étourdissements, fatiguée. Le sang, c'est de l'esbroufe. Match nul ou Roderick gagne, comme tu veux.)

La rage s'infiltre à la place de la douleur, et l'envie de faire mordre la poussière à Roderick est telle qu'elle réussit à faire abstraction de ses maux pour se relever et brandir la baguette. Quelques gouttes de sang s'écrasent salement contre le marbre, alors que son sourire sinistre se déforme sous la colère.

« Endoloris ! »

Au fur et à mesure des secondes, la vision se trouble et le crâne la lance. Pourtant, elle continue de se délecter de chaque cri, de chaque torsion jusqu'à ce que ses sens ne lui permettent plus. Une toux erratique et sanglante lui prend les poumons, et elle manque à nouveau de chuter au sol.


ÉCHEC/RÉUSSITE :
(HRPG : Le doloris réussit, à son paroxysme. Elle reste à terre. Mais Theodora n'est capable de maintenir le sortilège qu'une poignée de secondes avant de quasiment s'évanouir.)

La rage s'infiltre à la place de la douleur et l'envie de faire mordre la poussière à Roderick est telle qu'elle brandit la baguette sans même prendre la peine de se relever, ou de jauger ses forces. Quelques gouttes de sang s'écrasent salement contre le marbre, alors que son sourire sinistre se déforme sous la colère.

« Endoloris ! »

Au fur et à mesure des secondes, la vision se trouble et le crâne la lance, pourtant, elle continue de se délecter de chaque cri, de chaque torsion jusqu'à ce que ses sens ne lui permettent plus. La magie finit par s'annihiler, et le corps heurte douloureusement le sol dans une semi perte de conscience glaciale.


ÉCHEC/ÉCHEC :
(HRPG : Theodora est trop faible pour lancer quoique ce soit. Bye trolol.)

« Revigor. »

La baguette crache quelques lueurs blanchâtres mais ne lui fait absolument aucun bien. L'équilibre ébranlé, le corps tangue et la vision se trouble de mal en pire. Theodora tousse, un coup, deux coups. Le sang se répand sur le marbre et les fesses terminent de rejoindre les giclées écarlates. Avant qu'elle ne s'effondre de tout son long, Ethel apparaît derrière elle et s'accroupit pour la soutenir de ses bras.

Et puis, le noir total.

Il faut le vouloir, il faut vraiment le vouloir ou n’en rien tenter. L’âme de Roderick est encore trop pure, ou trop faible, et il n’a jamais découvert le plaisir qu’on retire dans la souffrance, à tout le moins physique, d’autrui. Il n’y est pas non plus étranger. C’est l’entre-deux parfait, une connaissance lointaine, l’amie d’un ami… Contrairement à Theodora, qui l'accueille dans son lit.

« Ne faites pas ça. » C'est à la lisière du conseil et de la supplication. Il se tient droit, néanmoins, Mulciber. Parce qu'il est résigné. Parce qu'il est résolu. Parce qu'il sait que Theodora ne sera pas au-dessus de ça et que, contrairement à lui, elle ne possède aucun état d'âme et sans doute pas d'âme du tout.

« Ne faites pas ça...
- Theodora.
- Endoloris !
- Protego maxima ! »

C’est un pansement sur une plaie qui dégueule. Les genoux craquent tout de suite, à peine retenus par les paumes, grandes ouvertes, qui rencontrent le sol de la demeure Avery. Le bois de tremble est serré entre les phalanges blanchies par l’effort, la contraction des muscles et les éclairs de douleur qui serpentent et cisaillent dans la chair. Et il hurle, Roderick, sans retenue et sans dignité. Pour le mal lui-même et pour le déshonneur. « Theodora ! » À travers six épaisseurs d'une souffrance qui rend atone et fou, il entend la course de sa soeur. Du moins, elle ne court pas mais elle approche un bon pas – cette démarche militaire dont elle a le secret et dont son cadet a la peur. « Non ! » Il lui défend d'intervenir, même après qu'elle soit venue. Ethel n'escompte probablement pas le protéger mais plutôt étouffer cette haine qui jaillit, s'alimente et s'enivre, entre sa compagne depuis des années et son frère de toujours. « Ça suffit, elle décide après dix autres secondes d'un supplice sublime dans sa constance. Rangez vos baguettes, allons manger le dessert. »

Lancer de dés :