MISSION : Winter Wonderland (Umbriel Lockwood & Layla Weasley)

Brie gardait un souvenir assez mitigé des noël passés à Poudlard et avec son épouse, en plein contraste avec l'euphorie qui le saisissait enfant, à attendre un père noel moldu près de la cheminée, baguette en main pour l'immobiliser et l'obliger à écrire sous la menace qu'il avait été un enfant sage. A l'école, il avait fallu faire le grand, et les cadeaux déposés par hibou avaient moins un parfum de fête que dans son imagination. A l'age adulte, il n'avait pas eu beaucoup le temps d'apprécier les visages heureux de ses fils à l'approche des fêtes de fin d'année, et se retrouver maintenant sur un marché sorcier, rempli d'enfants et de familles, était une épreuve qu'il affrontait avec un regard renfrogné.

Il ne se voyait absolument pas féter ça en "famille". Que veux-tu à Noel, fils ? Oh, un autographe de Lord Voldemort s'il te plait ! Non, non, jamais de la vie.

Enfin, il n'était pas là pour faire la chasse aux cadeaux, ni même pour profiter de l'ambiance enneigée et du bonheur ambiant, toutes deux choses devenues plus rares sous le règne de l'Inferi en chef. Non, il était là pour s'occuper d'un apprenti mangemort, et sa moue était en conséquence due en grande partie au stress qu'il ressentait à s'être vu confié une mission pareille. Certes, il était accompagné par une Weasley, et s'il se fiait à Jonah pour déterminer le reste de sa famille, la demoiselle était bien capable de se débrouiller seule, mais il se demandait bien quel usage un revenant sans pouvoirs pouvait avoir, si ce n'est celui d'appat. S'il comprenait le manque de membres actifs à envoyer sur le terrain et s'il était prêt à participer à toutes les missions possibles et inimaginables pour éviter de se complaire dans une dépression ou de passer une heure supplémentaire avec Desdémone, il aimait également avoir toutes les cartes en main. Et là, ils savaient simplement que leur bougre était dangereux, possédait une information importante à ne pas laisser tomber entre les mains de tous, et qu'il fallait l'arrêter.

C'était peut-être assez clair pour une Weasley, mais il avait appris à se méfier, après sa première mort. Sirotant une gorgée supplémentaire de vin chaud de mauvaise qualité, il jeta un coup d'oeil à la jeune fille, gardant son air renfrogné. Il ne voulait pas qu'on fasse le rapprochement entre eux, et que leur proie ne comprenne qu'ils étaient ensemble, dans le cas où ils seraient grillés. Ses yeux balayèrent la foule, à la recherche parmi eux d'une personne louche, nerveuse, de quelqu'un qui restait dans les endroits publics pour éviter de disparaitre pour de bon.

Mais les mouvements des enfants venaient déranger tout autant le flux de personnes se promenant qu'un individu patibulaire ou nerveux, et il ne remarquait rien d'anormal.  "Pas pour le moment. Ils ne t'ont pas dit plus exactement à quoi il ressemblait ? On a peu d'informations à son sujet, il suffit qu'il prenne un peu de polyjuice et on est mal." Raison pour laquelle il trouvait leur mission dangereuse et trop hâtive

"Tu peux tenter un sort de détection de magie noire ? Je risque de le faire foirer, et il faut qu'on reste discrets." Si le gus avait utilisé assez de magie noire pour y apparaitre, s'ils n'étaient pas entourés de mages noirs en vacances... Il y avait vraiment trop de si pour qu'il s'en amuse.

Si la petite Weasley n'était pas bavarde et semblait aussi ravie d'être avec lui que l'inverse, elle était coopérative et n'avait pas besoin d'être persuadée pour agir. C'était un des avantages de cette fin de siècle, la libération des filles. Oh, certes, la gent féminine avait toujours eu un caractère bien trempé, mais il était moins courant à son époque qu'elles ne l'affichent et ne l'assument en public. Buvant une gorgée supplémentaire de vin, il fit semblant de s'étirer pour couvrir les mouvements de la rouquine, et la suivit, quelques pas en arrière, jouant le touriste et souriant aux jolies filles dans la foule. Ils se dirigeaient vers des endroits où ils ne pourraient plus longtemps faire semblant de ne pas être ensemble, et Brie avait bien l'intention de profiter de l'occasion pour se faire passer pour le mec de Layla - uniquement pour faire diversion, bien entendu - mais maintenant qu'il avait vu sa rapidité d'exécution, il avait un poil peur qu'elle connaisse quelques sorts d'impuissance s'il devenait trop entreprenant...

Heureusement, la mission et la cause passaient avant compter fleurette aux demoiselles. Au pire, il y avait toujours son frère.... Mais non, head on the job, Brie.

Il ressassait toutefois encore ce manque d'informations. Oui, l'apparence physique était compromise, ils étaient sorciers. Mais justement, il n'y avait pas que l'apparence qui pouvait jouer, ou plutôt, il y avait toutes ses choses qui ne changent pas quelque soit la taille ou la couleur des yeux. La démarche, les tics, la voix. Brie connaissait au moins un sort de reconnaissance vocale, mais sans les vibrations particulières recueillies avant coup, il ne pouvait rien en faire. Enfin, il ne pouvait rien faire faire à Layla.

Un clin d'oeil au reluqueur, lui faisant comprendre que la jeune femme était avec lui, bas les pattes, et un potentiel témoin en moins, alors que l'homme comprenait qu'il devrait attendre son tour. Etre un Lockwood, peu importe la génération, aidait à avoir cette aura de petits bandits dangereux. "C'est lui ? Il pue la magie noire, fais attention." murmura-t-il à l'oreille de sa collègue, passant une main autour de sa taille pour les rapprocher un moment, l'image parfaite d'un couple commençant à se détendre.
Avant qu'elle ne puisse lui en tenir rigueur, il s'écarta, rattrapant en quelques enjambées leur proie - ou sinon, un mec qui n'était pas clair non plus - et lui aggripa l'épaule, lui faisant faire volte face pour rencontrer son poing, s'écriant d'une voix de racaille "Hé toi, t'as maté ma meuf !".
Il adorait l'évolution de l'anglais des rues, vraiment.

Sous le coup de la surprise, aucun sorcier ne s'attendant jamais à se prendre une droite basique, leur cible tomba au sol, crâne rebondissant sur les pavés. Pour un peu, Brie se serait inquiété de l'avoir tué, mais il en fallait plus que ça pour lyncher quelqu'un - parole d'expert, c'était comme ça qu'il était mort. Le bruit de leur échauffourée cependant risquait d'attirer du monde, et il prit donc l'homme par les bras, regardant Layla avec un sourire. "Un peu d'aide ?" S'il fallait torturer, il le ferait, mais à l'abri des regards et des oreilles.

Dé :
Oui : Le gars est à terre, récupérons sa baguette et trainons le à l'abri.
Non : Le gars est costaud. Layla, help.