daily prophet

La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 There's nowhere to hide (Anthonin)

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Sujet: There's nowhere to hide (Anthonin)   Dim 12 Nov - 19:17


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Les bras croisés, profitant de ne pas être observée pour pouvoir arborer cette mine renfrognée qui reflète si bien ses émotions, Lavinia a le regard rivé vers l’une des fenêtres du petit salon des Selwyn où on la fait patienter et par laquelle elle aimerait ardemment s’échapper. Ce n’est que l’espace de quelques secondes, lui a-t-on fait remarquer dans un premier temps. Des secondes qui s’écoulent et se transforment en minutes, alors que ses ongles parfaitement manucurés viennent machinalement frapper le marbre de la cheminée, contre laquelle elle a pris appui, au son d’une mélodie dont elle s’improvise chef d’orchestre. Les propriétaires de l’imposante demeure se sont retirés depuis un petit moment (à son grand soulagement, car elle ne pense guère pouvoir un jour se targuer être proche de Madame Selwyn et ses pensées d'un autre temps), préférant laisser au nouveau couple formé une certaine forme d’intimité qu’ils ne souhaitent pas réellement posséder. Le devoir voudrait qu’elle ait déjà commencé à l’amadouer, qu’un battement de cils et quelques regards de braises plus tard, le dialogue soit ouvert – c’est ce qu’elle devrait apprendre à faire et pourtant, c’est ce qu’elle repousse inlassablement, incapable de se complaire dans son futur rôle d'épouse. Si la question avait été soulevée, elle aurait répondu avec la plus grande sincérité qu'elle ne voulait pas se marier. Ou plus, depuis qu'Eliott était décédé, mais là était le sujet qu'elle n'abordait jamais. Ou qu'on ne l'avait jamais laissée aborder. Il n'empêchait que la question n'avait pas été soulevée, l'ordre avait été donné, point. Et dans cette relation catastrophiquement imposée, il était bien plus aisé de se chamailler avec Anthonin que de lui lancer des œillades complices, chose à laquelle elle s’attelait pourtant lorsqu’ils paradaient en public. Charmants et attachants, ah. Si seulement il s’agissait là de ne serait-ce qu’une moitié de vérité.

Si la patience est mère des vertus, alors la voilà devenue une véritable sainte. Les elfes de maison ont eu le temps d’apporter le plateau de thé, présentant platement leurs excuses, comme s’ils étaient fautifs de cette attente qu’Anthonin lui infligeait, très certainement volontairement. C’est ce qu’elle aurait fait, à sa place : profiter de ne pas avoir leurs géniteurs aux regards curieux vrillés dans leur direction pour éviter ce genre de désagrément. C’est ce qu’ils étaient aux yeux de l’un et de l’autre – une quelconque futilité malencontreusement placée en travers de leur route, un inconvénient dont ils se détourneraient volontiers une fois les vœux échangés. Si elle était supposée se rapprocher de lui pour lui soutirer quelques informations utiles à la résistance, elle doutait un peu plus de non seulement de sa capacité à gagner sa confiance, mais également de celle à avoir envie de le faire. Anthonin était la personnification de divers vices, de la mauvaise humeur, de la vantardise et de l’arrogance. Et comme si tous ces traits de caractère ne lui faisaient pas amplement défaut, il avait la critique facile – elle ne s’était toujours pas remise de son commentaire outrageux concernant son coup de crayon, dont on avait toujours vanté les mérites. Peut-être qu’elle avait un tantinet exagéré son nez et lui avait donné un côté anguleux fortement déplaisant, mais n’importe quel parti digne de ce nom se serait abstenu de critique et aurait pris son mal en patience ; pas Anthonin. Là était peut-être leur seul point commun : cette incapacité presque maladive à laisser couler quelque chose jugé comme étant dérangeant et pourtant, n’était-ce pas un trait marquant des sorciers de l’élite ? Celui de pouvoir s'appuyer sur les faux-semblants, tout en dénommant cela de la galanterie ou du savoir vivre, que sa famille s'était soudainement mise à exécrer, sans pour autant le bafouer. Quand la porte finit par s’ouvrir, laissant la silhouette du Selwyn se dessiner dans son embrasure, Lavinia lui lance un regard condescendant, lourd de sens. « J’espère que quelqu’un aura l’amabilité de vous offrir une montre un jour prochain. » Elle se détache de la cheminée pour s’avancer dans sa direction, les yeux inquisiteurs parcourant son fiancé à la recherche de la moindre imperfection qu’elle pourrait soulever avec un plaisir non dissimulé. Elle sait que lui n'hésiterait pas à la faire, si l'occasion se présent, elle le connaît déjà suffisamment pour le savoir. « Ou peut-être est-ce une nouvelle habitude que vous souhaitez envisager ? Être constamment en retard lorsque nous devons passer du temps ensemble. » Elle marque une courte pause, lance un regard au plateau de thé froid, qu’ils pourraient réchauffer d’un coup de baguette magique – elle n’en a pas envie. Prendre le thé avec Anthonin, jusqu’à présent, a toujours été une épreuve désagréable.



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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Dim 12 Nov - 19:53

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Lavinia & Anthonin

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« Tu passeras le weekend avec Lavinia, que tu sois d’accord ou non et, pour une fois, cesse tes enfantillages, elle sera prochainement la mère de tes enfants, ne l’oublie pas. » Réponse cinglante, réponse répugnante. Je grimace alors que je souhaite ajouter quelques mots, elle ne m’en laisse néanmoins pas l’occasion. Ainsi, ma chère et tendre va passer le weekend en ma compagnie, laissant ainsi deux jours plus que pénibles se faufiler. Heureusement pour moi, mon travail ne connait pas de congés, mais avoir un balai dans le cul quand elle est dans les parages ne m’amuse pas. Soupire qui s’échappe de mes lippes, je laisse mon regard vairon suivre cette mère qui, déjà, quitte ma chambre d’un air hautain et sûr d’elle. L’espace d’une seconde, j’hésite entre lui balancer un coussin ou encore, lui envoyer un sort dans le dos. Je m’abstiens, me contentant de lancer péniblement. « Vous signez mon arrêt de mort ma chère mère, ou le sien, au choix. » Elle ne répond pas, pourtant, je peux aisément deviner son regard qui se lève, ses ongles parfaitement manucurés s’enfoncer dans sa chaire. Je l’agace, je l’énerve, l’exaspère, mais qu’importe, elle fait de même avec moi. Ma porte se referme dans un bruit sourd et je me laisse aller dans l’un des trois canapés qui ornent cette chambre à la luxure démesurée. Passant une main dans mes cheveux, je reste ainsi, immobile durant bien des minutes, essayant de trouver un moyen d’échapper à cette rencontre qui va encore achever mon humeur. Aucune issue, je suis coincé. Me redressant, je vais calmement sous la douche, histoire de me détendre avant d’affronter la bête. Vêtements enfilés, propreté et élégance irréprochable, mon iris se pose sur l’horloge murale. « Monsieur, mademoiselle Prewett est arrivée. » Déjà…je n’ai nullement envie de l’affronter.

« Certes, dis-lui que j’arrive dans quelques instants… » Ou pas, songeais-je dans mes songes cachés. L’elfe disparait après une courbette formelle, alors que, comme toujours, je ne lui prête guère d’attention. Loin d’être un mauvais maître, ils n’ont néanmoins pas de place pour une attention particulière. Finissant calmement de m’apprêter, flânant ici et là, je laisse mon retard s’agrandir et ce, sans même y trouver un quelconque remords, une gêne. En réalité, je le fais exprès. Une fois que j’estime l’attente assez grande, mes pas me mènent vers le salon de thé, endroit où elle doit forcément se trouver, attendre que notre guerre continue, recommence. Apparences publiques plus que merveilleuses, surjouées, nous jouons le couple parfait à l’alliance attendue. En réalité, les choses sont bien plus sombres, bien plus inexistantes. Pas d’amour, pas de sentiments, juste un spectacle de marionnette, un bal masqué aux multiples facettes. Silencieux, ma main bouge légèrement alors que la poignée se tourne toute seule, la porte s’ouvrant avec légèreté. Don que je cache bien à mes adversaires, don que je ne contrôle pas à cent pour cent, néanmoins, pour les petites choses c’est d’une extrême facilité. Je passe la porte, la froideur ornant de nouveau mon visage, mes traits, mon corps se tenant droit par habitude. « J’espère que quelqu’un aura l’amabilité de vous offrir une montre un jour prochain. » Elle commence déjà, mais qu’importe, je ne bronche pas, me contentant de l’observer tout en refermant la porte derrière moi de façon manuelle. Dire que Lavinia n’est pas d’une grande beauté serait mentir, malheureusement pour elle, le physique est loin de m’intéresser, trouvant mon plaisir ailleurs à divers endroits souvent peu fréquentables. Je me stoppe, l’observant approcher, une fois encore, sans rien laisser paraître sur ce visage froid qu’est le mien.

« Ou peut-être est-ce une nouvelle habitude que vous souhaitez envisager ? Être constamment en retard lorsque nous devons passer du temps ensemble. » Léger haussement de sourcil qui vient soulever mes traits, mon regard plongeant dans le sien, provocateur, je ne daigne même pas détourner les yeux, affrontant ses sarcasmes. « Cette habitude me semble effectivement envisageable, si cela peut réduire le temps en votre compagnie. A quoi bon passer du temps ensemble, nous ne pouvons aisément pas nous supporter, autant réduire les dégâts. » Dis-je simplement de ma voix cinglante et piquante. La contournant sans plus de cérémonie, je vais me poser sur le canapé, observant le thé sans y toucher. Pour dire la vérité, je préfère le café. « Ma mère vient de m’annoncer que vous passerez le weekend entier en ma compagnie, malheureusement ou heureusement, je n’ai pas de jours de congés et, de ce fait, je vais devoir travailler. Je suis néanmoins certains que vous trouverez de quoi vous occuper…comme dessiner ou du moins, essayer. » Sourire ironique qui vient étendre mes lèvres, je l’observe avec amusement. Chose qu’elle ne sait pas, c’est que, comme elle, je dessine également. Mais ça, je préfère le taire, je préfère ne pas la faire entrer dans mon intimité.





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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Dim 12 Nov - 21:47


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Il y a un petit sourire moqueur qui vient étirer ses lèvres, tandis qu’elle lui lance un regard entendu. Quelle surprise, que de tels mots s’échappent d’entre ses lèvres taillées pour les joutes oratoires, et surtout pousser son interlocuteur à se sentir comme de trop. « Cette habitude me semble effectivement envisageable, si cela peut réduire le temps en votre compagnie. » G-é-n-i-a-l. Le goujat dans toute sa splendeur – s’il y avait bien un art dans lequel Anthonin excellait, définitivement meilleur qu’au piano, c’était celui de se présenter comme un malotru à autrui : aux Prewett et particulièrement à Lavinia, qui aurait secrètement apprécié un futur époux plus docile. Quelqu’un qu’il aurait été aisé de manipuler, d’amadouer par de jolis sourires et surtout de moins désagréable. « A quoi bon passer du temps ensemble, nous ne pouvons aisément pas nous supporter, autant réduire les dégâts. » Aussi perfide que cela puisse lui sembler, elle ne peut pourtant que lui donner raison. De là à l’admettre de vive voix, il y a tout un chemin qu’elle n’empruntera pas de sitôt, éternelle question d’un orgueil dont elle a bien conscience, mais qui ne l’a jamais dérangée outre mesure. Princesse confortablement installée sur un trône, possédant des traits de personnalité aussi exécrables qu’adorables – plus souvent le premier que le second.

Elle pivote lorsqu’il la contourne sans même lui accorder un seul regard, suit instinctivement sa direction afin de lui faire face, comme si lui tourner le dos pouvait lui coûter cher, d’une façon comme d’une autre. « Nous voilà d’accord sur le sujet, au moins. » Elle plisse les sourcils, retrousse le nez en une moue dédaigneuse. Il a cette manière de s’affaler dans le canapé qui l’exaspère, mais pas autant que cette façon de la scruter. Un peu comme si elle n’était qu’une incommodité passagère, dont il souhaiterait se débarrasser d’un revers de la main. « Si vous étiez un tant soit peu courtois ou futé, vous auriez annulé cette petite entrevue inutile. Vos parents n’en auraient entendu mot et tout le monde aurait été content. » Elle la première. Être enfermée dans le manoir Selwyn était une chose – ce qui était pire encore, c’était d’attendre quelqu’un comme Anthonin, quand elle aurait pu passer la soirée dans la chambre mise à sa disposition et prendre de l’avance sur les articles qu’elle devait rendre quelques jours plus tard à la Gazette du sorcier. Rédiger un article pour glorifier les nouvelles mises à jour d’un système tyrannique lui semblait soudainement bien plus attrayant et sans l’ombre d’un doute même distrayant que d’être cloîtrée dans une pièce décorée par une matriarche aussi aigrie qu’acariâtre – elle aurait parié vingt gallions qu’Anthonin avait hérité son mauvais caractère de cette dernière. Non pas qu’elle pouvait se vanter avoir entendu le son de la voix du patriarche, en fin de compte, alors comment pouvait-elle réellement juger ? Oh, quelle joyeuse famille allait-elle devoir affronter quotidiennement, lorsqu’on savait que la sœur n’était pas plus facile à vivre que le frère.

« Ma mère vient de m’annoncer que vous passerez le weekend entier en ma compagnie, malheureusement ou heureusement, je n’ai pas de jours de congé et, de ce fait, je vais devoir travailler. » Lavinia lui porta soudainement une attention nouvelle, trouvant en son annonce une nouvelle presque revigorante. Jamais elle n’avait pensé se sentir redevable envers le ministère et pourtant, elle était là, les yeux presque pétillants. « Quel dommage », ne peut-elle pas s’empêcher d’ajouter sans réelle conviction, avant de se diriger vers la fenêtre par laquelle elle lance un regard curieux. S’il y a bien une chose qu’elle doit admettre, c’est que les Selwyn semblent posséder de beaux jardins – bien plus beaux que ceux de sa famille, qu’elle aurait voulu plus grands et diversifiés. «Je suis néanmoins certain que vous trouverez de quoi vous occuper… comme dessiner ou du moins, essayer. » Piquée à vif, Lavinia se tourne dans la direction de son fiancé en moins de temps qu’il n’en faut pour dire quidditch. Elle incline légèrement la tête, les yeux plissés, comme pour lui signifier qu’il entre en terrain miné, qu’il se retrouve sur une pente dangereusement glissante. L’écriture et le dessin – ses deux arts de prédilection, sont trop sacrés pour qu’elle le laisse entacher son talent impunément. « Êtes-vous à ce point complexé par votre physionomie pour toujours me reprocher ce croquis, certes peu flatteur, que j’ai réalisé ? » Elle s’approche doucement, le menton relevé et le scrute quelques instants dans le plus grand des silences. « Oui, vos yeux sont un brin trop rapprochés, malheureusement. » Elle se penche en avant, soulignant les traits du menton de son fiancé, surjouant une mine désolée, quand elle y prend un malin plaisir. « Et ce menton proéminent. » Elle se redresse et hausse délicatement les épaules. « Vous conviendrez qu’il n’est pas aisé, même pour quelqu’un de talent, de rendre l’un de vos portraits avantageux, j’en suis sûre . » Elle prend un petit air désolé, puis une grande inspiration durant laquelle elle hausse une nouvelle fois les épaules, comme pour lui dire : navrée, mais je suis pas faiseuse de miracles.



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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Dim 12 Nov - 22:26

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Lavinia & Anthonin

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Lavinia semble être mon parfait contraire, ou justement, ma doublure sur certains points bien précis. Fougueuse, elle n’a pas sa langue dans sa poche. Impertinence qui se lit jusque dans ses prunelles, jusque sur ses traits ancrés sur ce visage que je pourrais décrire de bien des manières. Ils auraient dû comprendre, ils auraient dû savoir que jamais ça n’allait fonctionner, que cela ne pouvait que créer une tempête monstrueuse entre nous. Mais qu’importe, si tel est le désir de nos parents et bien, nous allions faire en sorte de sauver les apparences. Jamais je ne me soumettrais et, dans un sens, je suis sur qu’elle non plus. Petit jeu de dominance, petit jeu sanglant que voilà. Elle prône sa force féminine, alors que moi, je surplombe ma froideur légendaire. Déjà, je me demande comment nous n’en sommes pas venus à nous entretuer, les mots faisant leurs preuves à la place des gestes. Sarcasmes, ironies, méchancetés gratuites. A qui gagnera, à qui sera le plus fort à ce petit jeu. Si ma fiancée pensait pouvoir avoir là-dessus, c’est que forcément, elle ne me connait pas encore assez. Elle me suit, telle une enfant gâtée jusqu’au canapé. J’aurais préféré qu’elle reste sur le pas de la porte, ou encore, qu’elle décide de s’en aller. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. « Nous voilà d’accord sur le sujet, au moins. » Certes, sur ce point, je ne peux que lui donner raison. Néanmoins, je sais également que ça sera sûrement la première et la dernière fois que ça arrivera, après tout, nous ne sommes d’accord que sur une brève conversation, sur de brèves paroles. Comme moi, elle aimerait être ailleurs, comme moi, elle ne souhaite pas m’épouser et encore moins me donner d’héritier. Comment pourrions-nous avoir des enfants si, au final, dix minutes dans la même pièce suffisent à nous irriter. Impossible.

« Si vous étiez un tant soit peu courtois ou futé, vous auriez annulé cette petite entrevue inutile. Vos parents n’en auraient entendu mot et tout le monde aurait été content. » Sourire mauvais qui s’étend de nouveau sur mes lèvres, je penche la tête sur le côté, indiquant que je vais clairement répliquer. « Et me priver de votre irritation légendaire ? Cela vous ferait bien trop plaisir, je ne pouvais aisément pas faire pareille erreur. » Bien sûr, je ne lui indique pas que j’ai essayé de contourner ce weekend, que j’ai échoué devant l’impatience de ma mère, cela aurait été annoncer ma défaite et lui donner une raison d’ouvrir de nouveau sa merveilleuse petite bouche. Lui annonçant qu’heureusement, je ne serais sûrement pas toujours présent, elle rétorque un « Quel Dommage » que je sais parfaitement faux. « N’est-ce pas… » Dis-je sur le même ton qu’elle, avec une pointe d’impertinence qui m’est propre. Un Elfe arrive avec une tasse de café, la déposant devant moi alors que je lui offre un simple signe de la tête. Pas d’arrogance, pas de froideur lorsque je pose mon regard sur lui, juste le néant le plus total. Si beaucoup considère les Elfes de maison comme de la bouse de dragon, pour ma part, je n’ai absolument rien contre eux, ils s’avèrent même très utiles quand on y pense. De nouveau, je l’attaque sur ce dessin des plus ennuyants, sachant que je vais la piquer à vif. Je m’en amuse, revenant sans cesse sur le sujet, sachant que ça l’irrite, que ça l’énerve au plus haut point. La preuve, elle se tourne vers moi, le regard plissé, lui donnant un air de fouine qui lui va à ravir pour dire la vérité.

« Êtes-vous à ce point complexé par votre physionomie pour toujours me reprocher ce croquis, certes peu flatteur, que j’ai réalisé ? » Buvant une gorgée de ma tasse de café noir, je dépose celle-ci sur la table basse, ajoutant simplement. « Non, néanmoins, vous semblez l’être pour projeter vos attributs peu avantageux sur les autres. Je trouve ça tellement malheureux. » Elle approche et je ne bronche pas, me mettant à mon aise sur ce canapé, l’observant sans jamais détourner les yeux. « Oui, vos yeux sont un brin trop rapprochés, malheureusement. » Nous en sommes donc là…Je souris en coin, froid, arrogant. « Et ce menton proéminent. » Haussant un sourcil, je l’observe se redresser, ayant bien envie de lui faire bouffer ma tasse de café, mais encore une fois, je m’abstiens. « Vous conviendrez qu’il n’est pas aisé, même pour quelqu’un de talent, de rendre l’un de vos portraits avantageux, j’en suis sûre . » Bon, c’est la guerre. Je me redresse doucement, très lentement, approchant de la jeune femme pour lui faire face. Mon regard plongé dans le sien, je me stoppe à une distance des plus réduite et ce, consciemment. Doucement, avec une douceur étrangement fausse, je viens prendre son menton entre mon pouce et mon indexe, faisant en sorte de détailler son visage durant quelques secondes. « Malheureusement, nous semblons tout deux délaissés par mère nature…à croire qu’au final, vous auriez dû être un homme. Entre cette petite moustache que vous possédez, ces sourcils des plus rapprochés ou encore, les quelques poils qui dépassent de votre nez…tututu, je pense que la nature ne peut plus rien pour vous non plus ma chère. » Sourire diabolique, je la relâche, m’éloignant vers la cheminée tout en y appuyant mon épaule. « Heureusement que la beauté physique n’est qu’abstraite…quoi que, malheureusement, je pense que vous n’avez même pas la beauté intérieure qui pourrait remplacer… » La montrant d’un signe de la main … « ça… »






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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Dim 12 Nov - 23:44


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Le sourire mauvais qu’arbore soudainement Anthonin n’annonce rien de bon et à juste titre, la réponse dont il se targue sournoisement, lui fait l’effet d’une douche froide. « Et me priver de votre irritation légendaire ? Cela vous ferait bien trop plaisir, et je ne pouvais aisément pas faire pareille erreur. » Ses doigts se referment automatiquement en un poing trop serré, ses ongles s’enfoncent dans sa chair et elle prend sur elle, accordant un sourire entendu à cet abruti lui servant de fiancé. Toute cette histoire ne représentait qu’une vaste blague. Une terrible et très perfide blague de mauvais goût dont elle se serait passée le plus volontiers du monde. « Plus que mon irritation légendaire, je crois ce que vous appréciez particulièrement, c’est une petite querelle où vous avez l’impression d’avoir le dessus. » Penchant délicatement la tête de droite à gauche, les lèvres pincées, elle ajouta : « pourquoi ? Cela renforce votre égo ? » Pause. Son regard s’illumine l’espace de quelques instants et elle demande, d’une intonation presque doucereuse : « encore un petit complexe ? La liste commence à s’allonger, c’en est presque triste. » Nouvelle pause durant laquelle elle l’observa attentivement – la seule chose qu’elle souhaitait, c’était apercevoir un froncement de sourcils, un petit air contrit, quand elle n’avait l’habitude d’apercevoir qu’une froideur maladive, ne laissant que très peu place aux expressions du visage du jeune homme, qui pourraient pourtant la ravir, elle. Le voir déstabilisé, même l’espace de quelques secondes, par Merlin, lui ferait le plus grand bien.

« Non, néanmoins, vous semblez l’être pour projeter vos attributs peu avantageux sur les autres. Je trouve ça tellement malheureux. » Lavinia bat automatiquement des cils, réaction presque naturelle qui l’anime chaque fois qu’elle se sent contrariée ou outrée par les propos d’autrui, un peu comme pour dire : vous plaisantez, j’espère ? « Je crains, mon cher, que vous ayez un autre problème – vous êtes incapable d’accepter une remarque lorsqu’elle ne chante pas vos louanges. » Elle observe l’elfe de maison apporter le café, avec cette amère impression qu’Anthonin a plus de considération envers la créature servant leur maison qu’envers elle. Quelle drôle d’ironie. « Peut-être devriez-vous envisager de consulter un psychomage. Histoire de calmer ce fâcheux tempérament, qui n’est pas à votre avantage non plus. » A nouveau, elle se pince les lèvres, pour ne pas en ajouter un peu plus, pour ne pas engendrer une guerre au sein du manoir Selwyn. Elle se canalise difficilement, pourtant et son côté emporté n’a jamais été dompté que par sa mère, qui souhaitait que son comportement s’agence à la perfection avec les fins traits de son visage – elle aurait préféré une fille plus douce, qui sache se taire lorsque l’occasion le demandait. Par malchance, elle avait écopé de Lavinia pour unique enfant de la gente féminine et exactement au même titre, c’est avec elle qu’Anthonin allait se marier, peu importe le calvaire que cela pouvait représenter.

Quand elle se rapproche dangereusement de lui pour souligner des défauts physiques imaginaires, il se laisse étrangement faire. Jusqu’au dernier moment, elle a l’impression qu’il va céder et perdre le sang-froid qui l’anime depuis qu’ils se connaissent : en vain. Tout ce qu’elle y gagne, c’est un haussement de sourcils, avec une drôle de lueur dans son regard. Peut-être est-ce là le sommet de la colère qu’un être visiblement dénué de toute humanité peut ressentir. Et pourtant, lorsqu’il se redresse à son tour, elle ne peut s’empêcher de se demander si elle n’a pas enfin déclenché une certaine forme de colère chez le jeune homme, après ses multiples essais qu’elle pensait sans résultat. Il saisit son menton entre ses doigts avec une douceur qui la laisse perplexe et elle arque un sourcil, dans l’attende ultime de ces remarques pernicieuse dont il se sert à merveille. « Malheureusement, nous semblons tous deux délaissés par mère nature… à croire qu’au final, vous auriez dû être un homme. » Un soupire agacé s’échappe de ses lèvres et elle cherche aussitôt à se dégager de son emprise d’un geste vif, sans succès. « Entre cette petite moustache que vous possédez, ces sourcils des plus rapprochés ou encore, les quelques poils qui dépassent de votre nez… tututu » (elle a cherché à se dégager à nouveau, un peu plus fougueusement, cette fois-ci). « Je pense que la nature ne peut plus rien pour vous non plus ma chère. » Il a ce sourire diabolique, celui qui lui a déjà donné envie de le voir s’étouffer avec le croquis réalisé quelques semaines plus tôt ou sa part de gâteau la dernière fois qu’elle a été invitée chez les Selwyn. Elle sait que c’est faux, elle entend quand on parle d’elle, elle sent ce regard que les hommes portent sur elle – ce regard qu’Anthonin, bien qu’il ne veuille l’admettre de vive voix, a lorsqu’il l’aperçoit. Critiquer son physique est un plaisir. Que lui s’amuse à en faire de même avec le sien est moins amusant. « Heureusement que la beauté physique n’est qu’abstraite… Quoi que, malheureusement, je pense que vous n’avez même pas la beauté intérieure qui pourrait remplacer… » Il la désigne d’un geste presque nonchalant, lui donnant l’envie d’attraper son bras et le lui briser en deux. « Ca. » De longues secondes s’écoulent, durant lesquelles elle reste silencieuse, un peu comme si elle réfléchissait. Peut-être était-il temps de cesser cette querelle enfantine, avant qu’elle ne déborde et se finisse violemment. « Par Merlin, quelle chance, nous voilà le couple le mieux assorti d’Angleterre. » Elle se relève, contourne la table, comme pour s’éloigner de lui. « Le manque de respect est inné chez vous ? Ou bien est-ce le fruit d’un dur labeur ? » Elle incline doucement la tête, l’observe, un peu comme si elle cherchait à l’analyser. « Pour masquer les nombreux complexes qui vous animent, peut-être ? Comme je l’ai dit plus tôt, un problème d’ego ? Je critique, alors vous vous sentez obligé de critiquer un peu plus méchamment. »


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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Lun 13 Nov - 0:45

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Lavinia & Anthonin

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On dirait qu’une guerre est déclarée, que les mots ne cessent de voler comme des faucons agressifs et dangereux. A qui fera naître la haine, à qui brisera l’autre en premier. Sournoiseries, sarcasmes, une mélodie enivrante dont nous sommes les maîtres d’orchestres. Je n’ose pas imaginer le pauvre bougre qui viendrait à nous avoir tous deux sur le dos, je ne donne aisément pas cher de sa peau. Car si il y a bien une chose que je dois admettre, c’est que ma future femme a du répondant.  « Plus que mon irritation légendaire, je crois ce que vous appréciez particulièrement, c’est une petite querelle où vous avez l’impression d’avoir le dessus. » Mon regard ne change pas, mon corps ne bouge pas spécialement. « L’impression ? Ma chère, ce n’est certainement pas moi qui serre le poing comme si je tentais de m’arracher la peau. » Sourire amusé, je suis observateur et surtout assez intelligent pour savoir que Lavinia est sur les nerfs. Ma froideur, mon éducation, mon manque de réaction peut en énerver plus d’un. La jeune Prewett ne fait certainement pas exception, néanmoins, à force de me titiller elle risquerait bien de s’en mordre les doigts. Je ne m’énerve pas souvent, certes, mais lorsque j’explose, disons qu’il vaut mieux ne pas se trouver dans ma ligne de mire. « pourquoi ? Cela renforce votre égo ? encore un petit complexe ? La liste commence à s’allonger, c’en est presque triste. » J’hausse légèrement les épaules d’un air plus que désabusé, prenant un air complètement innocent. « Mon égo va fort bien, merci de vous en inquiéter, mais cela ne doit pas vous rendre triste, ou irritable, bien que ça semble être dans votre nature. » Je surenchéri sens cesse, piquant, mordant, m’amusant. Le feu s’enflamme, la pièce risque de finir par prendre feu.

Son battement de cils me donne envie de lui faire voire le mur de près, de très près, mais je ne bouge pas, bien que mes muscles se crispent un peu plus, faisant ressortir les veines de mon cou. « Je crains, mon cher, que vous ayez un autre problème – vous êtes incapable d’accepter une remarque lorsqu’elle ne chante pas vos louanges. » Cette fois, je ne peux m’empêcher de rire légèrement à cette remarque des plus fausses. « Si il y a bien un homme qui n’apprécie pas les louanges, c’est bien moi. » Et cette phrase, elle pue la sincérité, elle est réelle. Je n’aime pas qu’on me mette en avant, qu’on me fasse de la lèche, c’est une chose qui me donne envie de gerber plus que de sourire. Je sais ce que je vaux, je sais ce que je suis et ce que je ne suis pas… « Peut-être devriez-vous envisager de consulter un psychomage. Histoire de calmer ce fâcheux tempérament, qui n’est pas à votre avantage non plus. » Haussant légèrement un sourcil, je trouve que c’est l’hôpital qui se fou de la charité, très clairement. « Peut-être pourriez-vous me donner le nom du vôtre, bien que non, celui-ci semble des plus inutiles. » Et ça valse dans tous les côtés, bien qu’au final, elle ait réussi à me piquer à vif. Me redressant, je ne me gêne plus pour contenir mes mots, mes phrases. Je ne me gêne pas pour critiquer son physique, cette façon dont elle m’irrite…Je ne sais pas si je pourrais le supporter plus longtemps, à deux doigts de soit la tuer, soit la quitter et m’en aller en la laissant planter là. Le Manoir est grand, je n’aurais donc pas de mal à l’éviter soigneusement durant ce weekend cauchemardesque.

Elle tente de se dégager à deux reprises, néanmoins, je ne la laisse pas faire, lui montrant ainsi que, physiquement, j’ai le dessus. Je m’impose, tel l’homme, le Selwyn que je suis. Je montre une facette bien plus dure, bien plus dangereuse. Mon travail est de faire souffrir, est de faire parler les plus silencieux…elle ne devrait pas l’oublier. La relâchant, je m’éloigne d’elle, cherchant à agrandir cette distance le plus possible, me retrouvant près de la cheminée, une épaule appuyée sur le rebord de celle-ci. « Par Merlin, quelle chance, nous voilà le couple le mieux assorti d’Angleterre. » Je ne prends pas la peine de répondre, me contentant de l’observer contourner la table, s’éloignant de nouveau de moi. Tant mieux, qu’elle reste loin, je m’en porterais que mieux. Et dire que c’est avec elle que je vais devoir me marier, passer plusieurs années…L’idée de verser du poison dans son thé me traverse l’esprit, une éventuelle option…ou encore, un malencontreux accident. Je sais comment exploiter ces diverses options sans laisser de traces, mais avant, je vais devoir obtenir d’elle un enfant ou deux. « Le manque de respect est inné chez vous ? Ou bien est-ce le fruit d’un dur labeur ? Pour masquer les nombreux complexes qui vous animent, peut-être ? Comme je l’ai dit plus tôt, un problème d’ego ? Je critique, alors vous vous sentez obligé de critiquer un peu plus méchamment. » N’a-t-elle que ce mot en bouche ? Complexe ? « Si le manque de respect ne m’est pas inné, chez vous il semble bien que si. Dois-je vous rappeler qui a commencer à souffler sur les braises ? Et puis, quelle est cet attraie pour les soi-disant complexes des autres…Je pense qu’effectivement, vous faites une projection de vos soucis sur les autres. »

Ma voix est dure et cinglante, je commence à en avoir marre et cela se ressent dans le timbre de ma voix. Poussant un léger soupire, je me redresse légèrement, me dirigeant vers la porte d’entrée en passant aux côtés de la futur madame Selwyn. « Votre compagnie ne m’est pas agréable, et me disputer comme un enfant est loin d’être amusant…Bien que cela semble être appréciable à vos yeux. Vous trouverez bien de quoi faire, bonne journée. » Sans plus de cérémonie, je sors de la pièce, refermant la porte derrière moi. Directement je me dirige vers le petit salon, me laissant aller dans le canapé après avoir été prendre mon carnet de croquis, ainsi que mon crayon. Nouveau soupire, j’enlève ma veste pour me retrouver en simple haut, ayant un air plus délabrer de la sorte, moins formel. Calmement, je reprends le dessin de Seraphyne que j’avais commencé le jour précédent, forçant ma mémoire à me souvenir de ses traits, de son visage, de son sourire, de son regard. Mon crayon se remet en mouvement, me plongeant dans ma bulle.


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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Lun 13 Nov - 19:54


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« L’impression ? Ma chère, ce n’est certainement pas moi qui serre le poing comme si je tentais de m’arracher la peau. » Lavinia ne peut s’empêcher de sourire face à l’ironie qui se dessine sous ses mots terriblement bien placés. Soit il est aveugle, soit il fait exprès de fermer les yeux sur la situation : si elle est sur le point de s’arracher la peau, c’est pour ne pas qu’Anthonin soit écorché vif, lui. C’est un peu comme un cadeau qu’elle lui offre avant le mariage, tiens. Pourtant, il a raison et elle déteste ça, ce sentiment d’infériorité que le petit victorieux qui étire ses lèvres lui procure douloureusement. Elle prend sur elle, pourtant – elle est capable de faire ce qui lui ne parvient pas à effectuer en s’empêchant de rétorquer. Mâter cette impulsivité dont elle est victime depuis si longtemps relève de la torture, alors elle se détourne vivement, sans doute pour chercher à se calmer un peu. Elle n’a plus aucune envie de voir les traits de son visage qui, quand ils ne restent pas impassibles, se transforment en une moue vindicative lui donnant de terribles envies de meurtre. Lavinia n’est pas naïve, elle sait que la réciproque doit être tout aussi valable, qu’elle n’est pas la fiancée la plus docile d’Angleterre, qu’on aurait pu lui en présenter une plus douce et avenante, qui aurait accepté de se soumettre à son tempérament d’enfant capricieux. Ironiquement (parce que c’est sur ce terme que semble être basée leur relation), c’est d’elle dont il a écopé et inversement, Anthonin n’est pas un cadeau de la nature. « Mon ego va fort bien, merci de vous en inquiéter, mais cela ne doit pas vous rendre triste, ou irritable, bien que ça semble être dans votre nature. » Elle lui tourne toujours le dos, ne peut s’empêcher de lever exagérément les yeux au ciel. Quel abruti. « Dans ma nature ? » Oh, quel fichu abruti, par Merlin. Elle se retourne pour lui faire face, les bras croisés, comme pour se protéger. « C’est vous, qui me rendez irritable. Je suis de très bonne compagnie habituellement. »

« S’il y a bien un homme qui n’apprécie pas les louages, c’est moi. » A nouveau, elle roule des yeux de façon terriblement exagérée, avant de laisser un lourd soupire lui échapper, qui pourrait la dispenser de toutes paroles, tant il est éloquent. « C’est drôle, parce que ce n’est pas l’impression que vous donnez, de prime abord. » Nez retroussé, tête qui s’incline légèrement, elle lui lance un regard presque désolé, largement contrit, accompagne le tout d’un petit haussement d’épaules. Qu’il s’adonne donc à quelques séances avec un psychomage, cela pourrait sans doute apaiser ce caractère de troll des montagnes. Et cela lui ferait des vacances, à elle. « Peut-être pourriez-vous me donner le nom du vôtre, bien que non. Celui-ci semble des plus inutiles. » Outch. Son air outré s’efface rapidement quand elle lui lance un regard noir, presque réprobateur. Quel vaurien, derrière cet air angélique et ces belles parures. Elle n’a qu’une envie, c’est le gifler. Ils se sont rapprochés, suffisamment pour qu’elle envisage le geste – pourtant, la seule chose qu’elle finit par faire, c’est lever les bras en signe de reddition, se sentant soudainement fatiguée par toute cette agitation qui l’anime depuis de longues minutes, désormais. « Si je suis facilement irritable, vous êtes l’homme le plus exécrable que je connaisse. » Elle a baissé d’un ton, se souciant soudainement des potentiels éclats de voix qui pourraient retentir dans le manoir, bien que suffisamment grand pour qu’ils ne parviennent pas aux oreilles des parents Selwyn. « Si le manque de respect ne m’est pas inné, chez vous il semble bien que si. Dois-je vous rappeler qui a soufflé sur les braises ? » Lavinia laisse échapper un court rire moqueur et rétorque presque aussitôt, le plus sarcastiquement possible : « laissez-moi réfléchir… Vous ? » Lui qui avait clamé que les femmes (et particulièrement elle, visiblement) ne savaient pas dessiner, lui qui était entré dans la pièce avec une vingtaine de minutes de retard, lui qui s’était amusé de l’irritation qui découlerait forcément de ce retard, d’avoir poireauté seule dans le salon quand il s’attelait à elle ne savait trop quelle tâche. « Et puis, quel est cet attrait pour les soi-disant complexes des autres… Je pense qu’effectivement, vous faites une projection de vos soucis sur les autres. »

Elle l’agace, il ne peut visiblement pas s’empêcher de le lui démontrer. Et elle n’est certainement pas en reste, lorsqu’il est question d’être désagréable au possible, mais actuellement, elle a l’impression qu’il bat des records. Pourtant, Merlin seul savait combien de piques et remarques désobligeantes ils s’étaient déjà envoyés depuis qu’ils se connaissaient. « Votre compagnie ne m’est pas agréable, et me disputer comme un enfant est loin d’être amusant… Bien que cela semble être appréciable à vos yeux. Vous trouverez bien de quoi faire, bonne journée. » Et il la plante là, au milieu du salon, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. L’espace de quelques minutes, elle ne sait trop que faire, alors elle se met à tourner en rond, comme un lion en cage – elle pourrait l’étrangler à main nue, si jamais ils s’épousaient. Et pourtant avait-elle le choix ? Ils étaient tous les deux condamnés dans une union déplaisante, dans une union qui ne pourrait jamais les satisfaire. Seulement, ne perdait-elle pas de vue le point ultime de cette alliance déplaisante ? Celui de soutirer des informations à un jeune homme aussi arrogant que renfrogné. Une fois calmée, elle quitta la pièce pour s’aventurer dans la demeure, priant pour ne pas tomber sur la matriarche qui n’aurait, elle en était sûre, de cesse que de soulever le mauvais tempérament dont était pourvue Lavinia (mais pas celui de son fils, bien entendu). C’est dans le salon qu’elle le retrouva, une nouvelle fois affalé dans un canapé – un crayon et un carnet de croquis à la main, aussi surprenant que cela puisse être. Sur le pas de la porte, elle inspira profondément avant de s’annoncer. « Je ne savais pas que vous dessiniez. » Elle inspire une nouvelle fois, s’avance doucement, prête à détaler au moindre excès de colère. « Je voulais vous présenter mes… » Elle grimace. Ca blesse son ego, elle a l’impression de s’adonner volontairement à la torture. « Mes… » C’est pourtant pas compliqué. « Mes excuses. » Le soulagement qu’elle ressent n’a d’égal que sa contrariété de se plier de la sorte, de courber l’échine devant un Anthonin définitivement victorieux. Pourtant, si elle veut gagner sa confiance, a-t-elle le choix ?

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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Mar 14 Nov - 11:36

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Lavinia & Anthonin

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Champ de bataille, guerre déclarée. Nous en sommes là, nous provoquant, répondant sans cesse sans pour autant laisser les éclats de voix retentir. Si Lavinia n’avait pas été ma fiancée, ce trait de caractère aurait pu m’attirer, me faire succomber. Peut-être dans une autre vie, peut-être dans d’autres conditions, qu’importe, le souci n’est pas là. Nous sommes deux enfants pourris gâtés, jouant à qui aura la plus grande gueule. « C’est vous, qui me rendez irritable. Je suis de très bonne compagnie habituellement. » Je ne peux m’empêcher de sourire avec ironie, ayant du mal à voire la jolie Prewett comme étant de bonne compagnie. Je ne peux pas dire la même chose de moi. Froideur absolue, voix cinglantes, brutalité d’un regard orageux, différent. Je ne suis de bonne compagnie qu’avec mes proches, qu’avec de rares personnes qui figurent sur cette liste de mes amis qui se trouve extrêmement courte et ce, par choix certain. « Bien sûr, si vous aimez y croire. » J’enchère, incapable de me taire, de lui laisser le mot de la fin. Je refuse de courber l’échine, de baisser le regard, de lui tourner le dos. Je refuse de rouler des yeux comme elle le fait, je refuse de montrer quoi que ce soit, mon indifférence étant la pire des armes que je puisse posséder. « C’est drôle, parce que ce n’est pas l’impression que vous donnez, de prime abord. » Un léger soupire s’échappe de mes lèvres, comme un murmure, comme une vague chaude et imperceptible. Elle ne me connait pas, elle ne connait pas mon histoire, mon caractère, le vrai. Elle ne voit que ce que je laisse paraître, comme les autres, comme ce monde aveugle et fixé sur les apparences trompeuses. Lavinia ne fait pas exception à la règle, mouton, elle se cache dans le troupeau.

« Vous êtes aveuglée par votre stupidité sûrement. » Sourire ironique, j’aimerais tant la mettre dehors, lui faire ravaler ses mimiques, ses airs de mademoiselle je suis la meilleure. Mes muscles commencent à se crisper, à se faire plus tendu et l’énervement que je commence à éprouver va finir par imploser. Je sais que je devrais me calmer, trouver un moyen de tempérer cette rencontre, de la rendre plus « agréable » bien qu’au final, rien de cette femme ne peut me faire véritablement sourire. « Si je suis facilement irritable, vous êtes l’homme le plus exécrable que je connaisse. » Je prends un air faussement charmé. « Oh merci, voilà un compliment qui me va droit au cœur. » Penchant la tête sur le côté avec une innocence certaine, je finis néanmoins par perdre patience, par succomber à l’envie de m’en aller, de la laisser planter là. Il faut que je trouve un moyen de me détacher de cette alliance, de ces fiançailles complètement inutiles et suicidaires. Je ne peux pas rester sans rien faire, attendant le moment où nos vies seraient à jamais liés. C’est impossible, inenvisageable. Sortant de la pièce, je me dirige dans le salon, espérant que personne ne vienne troubler mon repos. Je n’ai pas véritablement abandonné cette guerre, j’ai préféré agiter le drapeau blanc à ma manière, évitant que les coups commencent à pleuvoir ou encore, que le ton ne se mette à s’élever plus que de raisons. Me plongeant dans mon dessin, je laisse les minutes s’écouler, s’effacer. Je me remémore ce sourire que j’ai tant aimé, que j’ai perdu à jamais. Je me remémore cette scène ou ses lèvres me murmurent un je t’aime, ou son regard dévorant, brûlant, se posait dans mes prunelles amoureuses à la douceur contrastante avec mon comportement d’aujourd’hui.

« Je ne savais pas que vous dessiniez. » Mon crayon cesse de caresser le papier et je me fige, crispé comme pas deux, pris en flagrant délit dans un moment que j’aurais aimé épargner à son regard. Ne tournant pas les yeux vers elle, je soupire, recommençant à dessiner sans lui adresser un seul regard. « Il y’a beaucoup de choses que vous ne savez pas sur moi mademoiselle Prewett. » Dis-je simplement, déstabilisé par sa présence alors que je tente de ne rien montrer, de ne rien laisser paraître. Elle approche, je le vois du coin de l’œil, je n’aime pas ça…elle entre dans mon univers, dans ma bulle. « Je voulais vous présenter mes… » Je ne m’arrête pas de dessiner sachant parfaitement ce qu’elle cherche à faire, pourtant, la satisfaction que j’éprouve semble amusante vu qu’elle n’arrive même pas à cracher le morceau. « Mes… Mes excuses. » Victoire malsaine que voilà…Cessant mes coups de crayons, je tourne enfin mes yeux vers elle, plongeant mes iris dans les siennes alors qu’elle semble vraiment pâtir de ces excuses que je sens complètement fausses. Qu’importe, je sais également que si je dois jouer le jeu, j’allais devoir m’arracher la gorge à faire comme elle… Pourtant, je reste silencieux l’espace de quelques secondes, faisant durer le suspense. « Et bien, je suppose que je vous en doit également…Vous n’avez pas un si horrible nez que ça, vos sourcils ne sont pas aussi rapprochés que je ne le laisse croire et, vous n’avez qu’un poil du nez qui dépasse… » Qui a dit que je devais m’excuser convenablement ? Après tout, je le fais, c’est déjà pas mal non ? Sourire ironique sur le visage, j’ajoute néanmoins. « Je tâcherais d’être…comment avez-vous dit encore ? A oui, moins exécrable la prochaine fois. »



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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Ven 17 Nov - 0:16


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« Bien sûr, si vous aimez y croire. » Il a ce petit air supérieur, qu’il semble adorer arborer, mais qui donne envie à Lavinia de l’assommer à l’aide du plateau en argent, support de sa tasse en porcelaine, froide et pourtant emplie, qu’elle ne s’est jamais décidée à toucher. L’hypothèse qu’Antonin ait pu y glisser quelques gouttes de poison est toute considérée – sa sœur, vipère dans toute sa splendeur, est reine dans le domaine et elle n’a aucune envie de les sous-estimer. Elle est certaine que toutes les personnes l’ayant fait ont terminé leur courte existence au fond d’un trou et elle est trop jeune pour se retrouver dans ce genre de situation – elle a déjà l’impression d’être envoyée en mission-suicide, masquée sous de déplaisantes fiançailles que l’élite sorcière admire pourtant – il est hors de question qu’elle se propose à creuser elle-même sa tombe. « Vous êtes aveuglée par votre stupidité sûrement. » Et ça bouillonne un peu plus, elle le sent au fond de son estomac, à la fébrilité qui lui parcourt le corps des pieds à la tête. La trentaine a beau se rapprocher à grands pas, elle est loin, la sagesse que Lavinia est supposée coupler avec ce chiffre prochain. C’est une lionne, une sauvageonne – de celles qu’on ne dompte pas. C’est ce qu’elle aime croire, en tout cas. Le seul aspect positif qu’elle parvient à tirer de cette situation aussi risible qu’exaspérante, c’est la vision des muscles d’Anthonin qui se contractent, sa mâchoire qui se serre un peu plus – alors, elle est parvenue à l’agacer autant que lui, finalement ? Quelle victoire. « Aveuglée par ma stupidité ? » Elle incline légèrement la tête, fronce doucement les sourcils et fait la moue. « Oh non. » Elle hausse délicatement les épaules. « Par mon égo, certainement. Mon arrogance, peut-être. » Elle est loin de le nier, elle. « En revanche, votre stupidité à vous, atteint des sommets. Elle est presque aussi élevée que votre manque d’humanité. » Lavinia glisse les mains dans son dos, penche la tête de droit à gauche, comme si elle soupesait des idées. « Mon arrogance peut disparaître, avec un petit peu d’efforts. Votre stupidité, en revanche, ça ne se soigne pas. »

Elle a sans doute été trop loin – non pas que cela aurait été déplaisant, si ces fiançailles n’avaient pas un but précis. Alors, elle en vient rapidement à la conclusion qu’elle n’a d’autres choix que de se rattraper, d’une manière comme d’une autre. «Il y a beaucoup de choses que vous ne connaissez pas sur moi, mademoiselle Prewett. » Tiens donc, le voilà à jouer les énigmatiques, maintenant. Lavinia lève automatiquement les yeux au ciel, avant de se rappeler tout aussi soudainement la raison de sa présence ici, plantée comme une imbécile sur le palier de la porte. Alors elle tente de se rattraper comme elle peut : elle lui administre un grand sourire, qui sonne aussi faux que son allégeance envers le Lord, et s’avance dans sa direction, l’air penaud. « Peut-être que si nous tentions de… » De quoi, au juste ? « D’apprendre à nous tolérer, toute cette histoire se passerait mieux ? » Se tolérer serait déjà une grande étape – elle n’a aucun espoir pour d’autres sentiments et elle sait très bien que lui non plus. Une fois ses excuses, ressemblant bien plus à des balbutiements de nourrisson qu’autre chose, prononcées, elle vient s’asseoir dans le canapé, à une distance raisonnable (plus que raisonnable) d’Anthonin. « Eh bien, je suppose que je vous en dois également… vous n’avez pas un si horrible nez que ça, vos sourcils ne sont pas aussi rapprochés que je ne le laisse croire et, vous n’avez qu’un poil du nez qui dépasse. » Elle détourne le regard, cherche un objet contondant dans la pièce, qui pourrait lui servir à l’assommer pour de bon. Quand elle repose ses yeux sur Anthonin, elle arbore à nouveau un sourire, transpirant l’amertume. « Vous savez parler aux femmes, dis donc. » Il y a ce vieux vase ignoble, qu’elle pourrait exploser sur sa tête. La pièce n’en serait que plus rayonnante, s’il venait à disparaître, de toute façon. « Je tâcherais d’être… Comment avez-vous dit encore ? Ah oui, moins exécrable la prochaine fois. » Un rire moqueur s’échappe machinalement et elle rétorque de but en blanc : « comme si c’était possible. » Elle se crispe, soupire doucement et tourne les yeux dans sa direction. Elle pourrait presque être désolée de son comportement, presque. « Enfin, si vous essayez de l’être, cela me semble un beau compromis. » Elle marque une pause, durant laquelle son regard s’attarde sur le croquis commencé par Anthonin ; elle y voit l’occasion de se rattraper. « Vous semblez avoir un joli coup de crayon. » Elle se rapproche, hésitante. « Qui est-ce ? » Elle est encore assez loin, mais elle peut apercevoir les contours d’une silhouette féminine inconnue.

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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Ven 17 Nov - 20:42

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Elle va loin, bien trop loin. Mon sang ne fait qu’un tour dans ma poitrine, risquant l’implosion du moment. Je dois fuir cette pièce sous peine de laisse ma magie m’échapper, lui exploser en pleine figure. Magie défaillante, déficiente, je ne contrôle pas grand-chose lorsque la colère ou les émotions fortes s’imposent, me tirailles. Je préfère me taire, quitte les lieux sans me retourner pour échapper à cette colère, mais également cette femme qui ne cesse de faire naître en moi des contradictions étonnantes. Si toutes les femmes avaient son caractère je serais un homme heureux, et malheureux également. Les soumises m’ennuient, m’exaspères, pourtant, les femmes avec autant de caractère font exactement la même chose. Partant me positionner dans un canapé, je me plonge dans ma bulle, reprenant ce dessin que je n’avais pas encore terminer. Visage merveilleux, angélique. Sourire étincelant qui ornait autrefois son visage, alors qu’en elle, elle portait cet enfant que nous devions avoir à deux. Cette pensée, elle m’a longtemps tourmenté, longtemps blessé. Enfant qui aurait dû avoir huit ans à l’heure d’aujourd’hui, il ne verra jamais le jour. Mes coups de crayons se font plus intenses, plus brusques également, comme si je tentais d’évacuer une rage bien trop présente dans mes tripes. Malheureusement, ma solitude ne se fit que de trop courte durée. Paroles qui viennent éveiller ma curiosité, mon corps se crispe, mon regard se tourne vers sa silhouette svelte et féminine. Paroles échangées, je vois son regard en biais rouler dans ses orbites, annonçant sa énième exaspération. « Peut-être que si nous tentions de… D’apprendre à nous tolérer, toute cette histoire se passerait mieux ? » Je ne suis pas sûr que ça puisse être possible. L’idée même de se tolérer me semble étranger, impossible. Comme une chimère morte avant de naître, avant de respirer.

« Sûrement. » Parole simple et neutre, elle en dit long sur ce que j’éprouve, ce que j’en pense. Cette histoire se passerait mieux, certes, mais parviendrais-je à tolérer son regard, son visage, ses manières ? Je ne peux pas le jurer. Faire la guerre à ma fiancée est bien trop épuisant, j’allais véritablement finir par la remettre à sa place, lui montrer que je peux être un monstre quand il m’en prend l’envie. Mais pour l’heure, je sais encore me contenir, me maintenir. [color:0dba=thistle6]« Vous savez parler aux femmes, dis donc. » Petit sourire aux coins des lèvres, je sais très bien que mes paroles ne sont pas plaisantes, qu’elles sont insolentes. J’aime la provocation, j’aime les sarcasmes et ce n’est pas ce soir que j’allais arrêter celles-ci. Battant légèrement des cils, insolent, je la provoque silencieusement tout en jouant l’innocent aux mains pleines. Assise à une distance plus que raisonnable, je m’assois convenablement dans le canapé, prenant quand même la peine de lui dire que je tenterais d’être moins pénibles. « comme si c’était possible. » Je soupire, je serre les dents. Comment veut-elle que nous nous tolérions si elle cherchait ainsi la guerre, la confrontation et ce, même lorsque je tente de faire amante honorable ? Cette fois-ci, c’est à moi de rouler des yeux, déposant mon carnet de croquis sur mes genoux. Mon regard croise le sien, elle soupire, je fais de même. Deux combattants qui tentent de calmer le jeu, s’épuisants mutuellement comme des enfants. Voilà ce que nous sommes, ce que je suis. « Enfin, si vous essayez de l’être, cela me semble un beau compromis. » C’est bien trop vite, bien trop naturellement que je réplique. « Vos premières paroles censées depuis notre rencontre… » C’est plus fort que moi, puis, disons que c’est un retour de flammes de son : comme si c’était possible…

Son regard, je le vois dévier vers mon carnet, s’y attarder et je sens déjà les questions arriver. « Vous semblez avoir un joli coup de crayon. » Haussement de sourcil, je dis simplement, essayant de prendre un ton raisonnable. « Pensez-vous que je critique ce que je ne connais pas ? Ce n’est pas mon style, mais merci…je suppose. » Venant d’elle, je ne sais pas trop si je dois le prendre comme un compliment ou encore, comme une attaque personnelle. Elle se rapproche doucement, son corps réduisant la distance qui nous sépares pour mieux observer le croquis. Pas encore extrêmement proche, mais assez pour faire en sorte que je me sente priver de mon espace vital. « Qui est-ce ? » Question qui s’abat sur mes épaules, qui vient me faire détourner les yeux. Vérité ou mensonge ? Je n’ai rien à cacher, Lavinia ne connaissant pas mon histoire, ne connaissant probablement pas cette que j’ai tant aimé. « La seule femme que j’ai autrefois aimée. » J’ai opté pour la sincérité. Autant qu’elle le sache, mon cœur n’est plus à prendre, briser, arracher lorsque son corps est tombé sur le pavé, sans vie, à jamais partie. J’ai parler au passer, pas pour la rassurer, non, mais plus comme une évidence. Seraphyne n’est plus, pourquoi parlerais-je d’elle au présent…Mon regard se détourne vers le portrait me rappelant sans cesse qui elle a été, refusant de voire son image se ternir avec les années.


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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Lun 20 Nov - 0:37


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Aussi ironique que cela puisse sembler, c’est elle, première effrontée qui finit d’un calme olympien et lui, toujours si froid, qui finit les nerfs à fleur de peau. Pour peu, elle pourrait presque être fière d’être parvenue à le faire sortir de ses gonds, d’avoir réussi à ce qu’il démontre qu’il est humain, finalement et loin d’être dénué d’émotions en tout genre. Oui, c’est définitivement presque plaisant. Et comme pour faire amende honorable de la situation qui vient de se dérouler – plus parce qu’elle en a besoin que par réelle envie de se faire pardonner, elle lui propose une entente mutuelle. Un semblant d’entente mutuelle, une tentative. Avec neuf chances sur dix de se solder par un échec, mais au moins, elle pourra se vanter d’avoir essayé. « Sûrement. » Plus froid que la pierre, le voilà à nouveau maître de ses émotions explosives – c’est presque triste. Lavinia se contente d’hocher positivement la tête, comme si elle marquait son accord. Elle ignore si c’est du pessimisme ou si elle est seulement réaliste, mais elle craint que cette bataille soit perdue d’avance. Comment pourrait-elle se faire aimer d’un homme si épris de sa liberté et de ses (trop) nombreuses liaisons ? Comment pourrait-elle ne serait-ce que l’envisager, quand tout ce qu’elle éprouve en plantant ses yeux dans ceux de son fiancé, c’est une amertume qu’elle tente à peine de dissimuler face à ces arrangements sur lesquels elle n’a guère eu son mot à dire ? Elle ne sait que trop bien que les Prewett sont supposés faire leurs preuves au sein de l’Ordre, qu’ils doivent gagner leur confiance, qu’elle se mérite. Mais est-ce qu’elle est réellement prête à affronter tout ça ? Comme pour venir souligner la véracité de ses pensées, elle ne peut s’empêcher de se moquer des paroles d’Anthonin, avant de chercher à se rattraper au mieux : rien de très concluant, malheureusement. « Vos premières paroles sensées depuis notre rencontre. »

Elle incline doucement la tête, vrillant ses pupilles dans sa direction, comme pour lui dire : « vraiment ? Vous n’avez que ça à faire ? » Ironique, lorsqu’on sait qu’elle est la première à lui lancer une pique bien placée. Elle a le droit – elle a toujours eu tout les droits, principe commun à toutes ces gamines issues de l’élite sorcière, un brin capricieuses, à qui personne n’a jamais osé dire non. Pourtant, à la place de lui dire le fond de sa pensée, elle lui adresse un sourire crispé. Cette querelle a été suffisamment longue, elle n’a plus envie d’attiser les flammes de sa colère et préfère la calmer. «Si vous le dîtes… » Elle a soudainement envie de s’enfuir. De la pièce, du manoir des Selwyn. D’échapper à ces fiançailles arrangées, dans lesquelles elle ne se complaira jamais, quand bien même elle a juré à l’Ordre qu’elle soutirerait des informations aux Selwyn sur ce qu’ils savaient du gouvernement et de la cause du Lord. Elle ne se sent soudainement pas assez forte – elle n’a pas les épaules faites pour ça, Lavinia. Elle a voulu jouer dans la cour des grands trop rapidement. Et Eliott, c’est à lui qu’elle aurait dû être promise. C’est lui qu’elle aimait, à qui elle pense toujours. C’est sa bague qu’elle devrait porter autour du doigt, ses yeux qu’elle devrait croiser quotidiennement, non pas ceux d’Anthonin. Elle aurait été si heureuse et maintenant, elle va être si malheureuse.

« Pensez-vous que je critique ce que je ne connais pas ? Ce n’est pas mon style, mais merci… je suppose. » La voix d’Anthonin la tire soudainement de ses pensées. Son regard, perdu dans le vague l’instant d’avant se pose sur sa silhouette, perplexe. Elle a oublié ce qu’elle a bien pu baratiner avant de se perdre dans les méandres de son esprit, avant de se torturer toute seule en pensant à ce qu’aurait pu être son avenir, si Eliott ne s’était pas fait tuer. Ca lui revient soudainement, ça la frappe. « Oh. » Elle lui a fait un compliment, dans un grand élan de gentillesse. « Je pense que vous avez la critique facile, lorsqu’il est question de moi. » Elle marque une courte pause, chasse ses pensées d’avant pour se concentrer sur la situation actuelle. « Je me trompe ? » Elle arque un sourcil. Non, elle ne se trompe pas, bien entendu, mais va-t-il l’avouer ? C’est la question à un million de gallions. De son visage à lui, elle passe au visage dessiné sur le papier. Une jeune femme d’une grande beauté – c’est ce qu’elle peut en déduire, du moins, face aux coups de crayons reliant le portrait qu’elle observe attentivement. « La seule femme que j’ai autrefois aimée. » Elle pourrait clamer qu’elle se moque bien de cet aveu, ce serait un bien piètre mensonge. Alors, elle repose son regard sur les traits du visage d’Anthonin, cherchant la moindre mimique qui trahirait ses dires, qui prouverait qu’il ment ; elle n’en trouve pas. Comme elle s’était légèrement penchée vers le croquis, elle se recule légèrement, mal-à-l’aise quant-à cette proximité soudainement adoptée entre eux. « Autrefois ? » Sa curiosité a été piquée à vif. Elle a aussi du mal à croire qu’une personne comme lui puisse connaître ne serait-ce qu’une ébauche de sentiments amoureux envers quelqu’un, mais elle est étrangement prête à lui accorder le bénéfice du doute. Avant d’être fidèlement dévoué à une cause inhumaine, il est ironiquement humain. « Que lui est-il arrivé ? » Elle n’a pas besoin de feindre un quelconque intérêt, cette fois-ci. « Si ce n’est pas trop indiscret, bien entendu. » Elle sait que ça l’est, mais ne peut s’empêcher de le questionner, son côté désinvolte ressortant légèrement. Au diable la discrétion et le désintérêt dont elle devrait faire preuve, en tant que bonne épouse soumise, par Merlin. Elle se fiche bien de cette image de fiancée imparfaite qu’elle renvoie.

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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Lun 20 Nov - 12:06

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Guerre constante, perpétuelle. Sommes-nous condamnés à vivre ainsi ? Sommes-nous condamnés à nous battre sans cesse, à nous faire front pour savoir qui dominera l’autre, qui cherchera à gagner, qui ne fléchira pas. Alliance sans amour, nous sommes les pantins de cette routine comédienne, de ce destin parfois bien trop cruel. Il m’a enlevé la femme que j’aimais, me confrontant à celle que je vais devoir épouser. J’ai envie de lui dire que jamais, au grand jamais je ne pourrais la regarder comme je pouvais l’observer elle. Que jamais je ne pourrais l’aimer, peut-être pourrais-je l’apprécier, mais que mon cœur détruit se refusait à flancher. Mariage sans passion, amertume profonde, nous sommes prisonniers de nos parents, de nos coutumes. Sang-pur, nous sommes esclaves de ce liquide vital qui coule dans nos veines, d’une pureté bien trop vermeille. Alors oui, je me demande si un jour, nous n’allions pas finir par nous entre-tuer, si, un jour, elle me donnera ces enfants tant attendu, remplaçant celui que j’avais dû anéantir avant même sa venue au monde. Quatre mois…elle était enceinte de quatre mois lorsque je l’avais tuée, assassinée pour lui éviter bien des souffrances, bien de tortures. Pourra-t-elle un jour m’enlever cette image de la tête ? Réparer mon esprit torturer en m’offrant un nourrisson qu’elle posera dans mes bras musclés ? Incertitudes tenaces. J’aimerais pouvoir lui rendre sa liberté, lui dire qu’elle peut s’en aller et ne jamais revenir, mais ce pouvoir, je ne l’ai malheureusement pas. Soupire laborieux qui vient s’échapper de mes lippes, je me retrouve plonger dans la bulle de mes souvenirs, de mes dépendances, de mes incandescences. Piques bien placées alors qu’elle tente de pénétrer mon monde, mon univers, les mots semblent être des armes que nous manipulons à la perfection. Deux combattants, s’entretuant silencieusement, très cruellement.

«Si vous le dîtes… » Je ne relève pas, ça ne servirait à rien. En ajouter une couche, surenchérir, c’est mener cette guerre à une fatalité sanglante. Comme moi, elle n’a pas choisi sa destiné, comme moi, elle se voit enchaînée à ma cheville pour le reste de ses jours. Rébellion que nous ne pouvons nous permettre, nous sommes ainsi faits de par notre éducation, de par nos obligations. J’aimerais pourtant avoir assez de courage pour tout lâcher, lui avouer que mon être aimerait voler ailleurs, l’abandonner dans cette pièce, retrouver une liberté durement gagner. Je n’en ferais rien, une fois encore, pas assez fort mentalement pour tenir véritablement tête à mes propres bourreaux. Elle se perd quelques instants, le regard ailleurs, vaguant sûrement dans des souvenirs plus doux, plus sombres également. Ce regard absent, je le connais que trop bien, le possédant moi-même lorsque je pense à elle. Elle revient à la réalité, paroles posées, jamais très sympathiques et pourtant moins agressives, moins violentes. Le jeu semble se calmer, semble s’apaiser. Apparences trompeuses, nous le savons tous les deux, ce n’est sûrement que temporaire. « Je pense que vous avez la critique facile, lorsqu’il est question de moi. » Paroles fondées, bien qu’incomprises. La critique, je l’ai facile pour bien des personnes que je considère comme des étrangers, comme des êtres que je ne souhaite pas voire pénétrer ma vie. Elle n’est pas la seule victime de mes humeurs froides, de mes paroles cinglantes et arrogantes. « Je me trompe ? » Léger sourire en coin qui vient cajoler mes lippes alors que je l’observe avec impudence, laissant mes iris se plonger dans les siennes, combattant ce regard que je vais si souvent devoir affronter. Chaque matin en me réveillant, chaque nuit en m’endormant. Peut-être qu’avec les années, les choses seront plus faciles.

« Oui, vous vous tromper…Vous n’êtes pas la seule que je critique aisément, mes compliments doivent être gagnés et non pas volés ou encore, achetés. » Paroles vraies et tellement logiques. Je n’offre pas de douceur sans que la personne n’ait gagnée celle-ci, sans que la personne ne se soit battue pour obtenir mon respect, mon attention. Regard qui s’évade sur mon carnet, quelques paroles échangées, une chose révélée. Une femme que j’ai autrefois aimée, que j’aimerais sûrement toute ma foutue existence. Comme une blessure à jamais ouverte, à jamais sanglante, mon être semble s’égarer vers les souvenirs de cet amour perdu que je ne pense pas un jour pouvoir retrouver. « Autrefois ? » Léger soupire qui s’échappe de mes lippes, je détourne les yeux. Sujet sensible que voilà. L’espace d’une seconde, le masque tombe, le cœur se meurt. L’espace d’une seconde, mon regard se tinte de cette peine inconditionnelle, me rendant plus humain, moins animal, moins brutale. Mon palpitant s’égare, rate un battement avant que je ne me reprenne, la sentant s’éloigner, la sentant me rendre ma liberté. « Que lui est-il arrivé ? Si ce n’est pas trop indiscret, bien entendu. » Histoire bien tragique qu’elle devra néanmoins connaître, après tout, il n’y a plus rien qui puisse m’arriver ou encore arriver à la défunte. « Voyez-vous…Etre un Selwyn ne signifie pas forcément les bonnes choses. » Dis-je simplement en me redressant, me dirigeant vers cette cheminée qui trône sur la droite. Feu qui est allumé, crépitant dans la cheminée, mes doigts glissent sur les bordures parfaitement taillées et joliment sculptées. Mes iris se perdent dans les flammes, laissant celles-ci danser, m’enivrer alors que je continue calmement. « Elle était une sang-mêlé, j’étais un sang pur…mes parents n’ont pas appréciés cette liaison de trois années, encore moins le fait qu’elle porte mon héritier. »

Voix qui vibre légèrement, mes doigts serrent davantage le bois alors que la vengeance semble m’animer, me lacérer les entrailles. Je ne la regarde toujours pas. Autant qu’elle sache dans quoi elle s’est fourrée, ce qu’ils sont prêts à faire pour leurs propres intérêts. « A nos dix-huit ans, ils ont fait en sorte que je lui ôte la vie moi-même…elle était alors enceinte de quatre mois. En réalité, j’aurais pu refuser mais c’était la condamner à une souffrance agonisante et à une mort lente à elle et notre enfant à naître. » Ma voix n’est qu’un murmure, évader, évaporer. Le monstre s’est envolé.


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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Mer 22 Nov - 22:52


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C’est vrai qu’il a la critique facile. S’il se met à nier l’évidence qui saute aux yeux du premier venu, Lavinia risque de lui rire au nez. Elle ne se souvient que trop bien de ses premières critiques, lancées à la dérobée, alors qu’ils venaient à peine de se rencontrer, la laissant pantoise. Ce dont elle se souvient, surtout, l’épicentre de leurs querelles un peu plus violentes chaque jour, c’est cette critique sur son coup de crayon. Cette généralisation de la gente féminine, cette descente gratuite, critique infondée qui aurait pu la pousser à lui enfoncer le bout de papier sur lequel elle avait dessiné son portrait au fond de la gorge, souhaitant amèrement qu’il s’étouffe avec. L’impulsivité dont elle était si souvent victime aurait pu la pousser à exécuter ses pensées les plus morbides concernant Anthonin, cette soirée-là, si sa mère n’était pas intervenue pour détendre l’atmosphère – comme toutes les soirées suivantes, dans le fond. Aucune n’avait été paisible jusqu’à présent et ils n’avaient trouvé aucun terrain d’entente. Elle savait à quel point il était déçu et pourtant, elle n’avait pu s’empêcher d’espérer qu’il soit plus docile, plus enclin à l’épouser – et à devenir un pantin entre les doigts de l’Ordre, de ce groupuscule de révolutionnaires que beaucoup pensaient pourtant anéanti. Peut-être l’avait-elle souhaité un peu plus stupide, aussi (et par extension plus facile à duper), plus facile à vivre. Ah, quelle utopiste pouvait-elle être, par moments, c’en était presque ridicule.

« Oui, vous vous trompez… Vous n’êtes pas la seule que je critique aisément, mes compliments doivent être gagnés et non pas volés ou encore, achetés. » Lavinia fronce automatiquement les sourcils – sa mère lui répète souvent que ce n’est pas digne d’une jeune fille, de faire ce genre de grimace et pourtant, Anthonin semble avoir un don inné pour susciter ce genre de réaction chez elle. Quoiqu’il en soit, elle a du mal à s’imaginer tenter de gagner les faveurs d’Anthonin ou chercher à ce qu’il la complimente de son plein gré. « Bien entendu », rétorque-t-elle en lui lançant un regard en coin, presque accusateur. Assurément, c’est elle qui se trompe. C’est dingue, mais elle a soudainement la terrible impression qu’une fois mariés, elle aura souvent l’occasion de devoir se fondre dans le rôle de l’épouse « qui se trompe ». Qu’il lui donne raison serait trop beau, sans doute est-elle naïve d’espérer un tel comportement de sa part. « Vos compliments sont si appréciés, je ferais mon possible pour les gagner », poursuit-elle en lui adressant un sourire entendu, dégoulinant d’une hypocrisie qui ne lui échappera pas. Peut-être Monsieur désire-t-il une petite révérence pour accompagner le tout ? Lavinia veut juste qu’il arrête de trouver un aspect négatif à tout ce qu’elle fait. Ou potentiellement qu’il présente ses plus plates excuses pour l’affront fait quelques semaines plus tôt et qu’il reconnaisse combien elle est douée en dessin – bien meilleure que lui, en tout cas.

Son intérêt soudain pour la silhouette d’une jeune femme encore inconnue détourne soudainement l’attention d’Anthonin, qui reste très vague dans un premier temps. Comme chaque fois que quelqu’un lui pose une question, ose s’intéresser à lui – qu’il daigne répondre à autrui est déjà un exploit. Alors, quand elle lui demande un peu plus d’explications et qu’il quitte le canapé pour aller s’appuyer contre la cheminée, prêt à déballer son récit, Lavinia ne peut retenir sa surprise. Elle arque un sourcil et se penche légèrement dans sa direction, comme pour marquer son intérêt. «Voyez-vous… Être un Selwyn ne signifie pas nécessairement les bonnes choses. » Tiens donc, elle ne l’aurait pas deviné seule, ça. Malgré cette pensée moqueuse, Lavinia détourne automatiquement les yeux vers le feu de cheminée, pour ne pas avoir à croiser son regard, au fond duquel elle a vu danser, l’espace de quelques secondes, une lueur de tristesse. Toute cette histoire la met soudainement mal à l’aise et si elle sait qu'elle pourrait intéresser l’Ordre (parce que tout les intéresse, chaque détail compte – ils le lui ont assez répété pour qu’elle ait retenu la leçon), elle n’a pourtant pas envie de l’entendre, elle. « Elle était une sang-mêlé, j’étais un sang-pur… Mes parents n’ont pas apprécié cette liaison de trois années, encore moins le fait qu’elle porte mon héritier. » Cette histoire, sous un certain aspect, lui rappelait amèrement celle qu’elle avait partagée avec Eliott des années durant. Son sang était mêlé, celui de Lavinia était bien trop pur à son goût. Et pourtant, ça ne les avait jamais empêchés de se fréquenter (à l’écart des regards indiscrets, certes). Ca ne l’avait pas non plus empêché de lui demander sa main à deux reprises. Demande qu’elle aurait dû accepter, à la place de refuser aussi catégoriquement, scandant qu’ils avaient tout le temps pour ces idioties, quand elle avait juste peur d’affronter des parents encore récalcitrants et trop peu ouverts d’esprit, à cette époque. Par Merlin, elle aurait dû accepter – il lui était si douloureux de vivre avec ce regret. Quand Anthonin reprend la parole, elle quitte les tréfonds de ses pensées douloureuses pour tenter de se concentrer sur ses confidences. « A nos dix-huit ans, ils ont fait en sorte que je lui ôte la vie moi-même…Elle était alors enceinte de quatre mois. » C’est assez complexe. Elle a du mal à croire, Lavinia, que l’être humain puisse être assez mauvais pour accomplir ce genre d’exaction. Et d’un autre côté, elle n’est guère étonnée par la situation, parce que pour être un adepte du Lord, il faut soit être fou (sans doute le résultat de cette consanguinité préservée par les familles pour qu’en découle un sang d’une pureté inégalée), soit ne pas avoir assez de personnalité pour pouvoir faire face à la situation. Avec cette confidence et l’état dans lequel se trouve Anthonin en la divulguant, elle a tôt fait de le classer dans la seconde catégorie. « En réalité, j’aurais pu refuser, mais c’était la condamner à une souffrance agonisante et à une mort lente, à elle et notre enfant. » Enfant tué avant même qu’il ne voit le jour. Elle ne peut repousser cette vague de tristesse plus longtemps et baisse les yeux vers le parquet impeccablement ciré de la demeure Selwyn. Sans doute n’a-t-elle pas la force de croiser son regard – un assassin de plus au sein d’une société régie par un tyran. Une société qui suit un dictateur au nom d’un culte pour la pureté du sang sorcier, que leur leader ne possède même pas. Quelle ironie. « J’ai du mal à croire qu’aucune autre solution ne s’offrait à vous. » Il y a une petite voix au fond de son être qui la supplie de se taire, sans quoi elle risque de déclencher une nouvelle guerre. « Mais qui suis-je pour juger de telles actions », continue-t-elle en relevant le regard vers lui. C’est vrai, elle ne porte pas la marque – n’a jamais prêté allégeance au Lord et n’a jamais été obligée de le faire. Elle ne veut pas le juger et pourtant, elle le fait, incapable de s’en empêcher. Incapable de tolérer de telles actions, son esprit confondant certainement quelque peu le cas de son amante avec Eliott, dont le sort funeste se rapproche drôlement de celui de la jeune femme. « Vous avez tué la femme que vous aimiez. » Elle le répète, plus pour elle qu’autre chose. Au moins, elle sait quel sort lui sera réservé, lorsqu’il découvrira sa traîtrise. Une question lui brûle les lèvres, elle s’abstient de la poser encore quelques minutes, le temps de digérer complètement les informations. Elle ne pourra définitivement jamais tolérer les personnes comme Anthonin. « Savez-vous si… » Elle ne sait pas trop comment le formuler, se moque bien que cela paraisse déplacé. « Enfin, vous savez, avec cette brèche qui s’est ouverte. » Cette histoire de revenants la laisse perplexe, presque amère – Eliott, lui, ne semble pas être revenu.

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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Lun 27 Nov - 22:13

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« Bien entendu » paroles subtiles, légères, je sais que ce n’est pas anodin, que du contraire. Elle ne peut pas comprendre, elle ne comprendra sûrement jamais de quel bois je suis fait. Les compliments, dans ma famille, sont presque inexistants, pour en arracher un d’un de mes parents, il faut clairement déplacer des montagnes. Alors oui, j’ai appris à faire de même, à ne pas offrir de quelconques compliments sur un plateau d’argent. Il faut gagner ceux-ci, il faut mener une bataille acharnée. Je n’aime pas en recevoir, j’aime encore moins en donner quand cela n’est pas nécessaire. Peut-être aies-je tort de réagir de la sorte, peut-être devrais-je m’ouvrir aux autres un peu plus, surtout à ma future épouse ? Je n’en sais rien, néanmoins, je ne suis pas ainsi. Renfermé, j’aime garder mes sentiments pour moi, encore plus quand ceux-ci sont positifs, quand ceux-ci peuvent valoriser une personne. Je sais ainsi, on m’a appris qu’exposer ses sentiments est un défaut évident, une faiblesse dont je ne peux décemment pas me permettre de porter en moi. Alors oui, elle doit me trouver froid, arrogant, elle doit penser que je suis un sale gosse de riche à l’éducation bien trop piquante, bien trop ancrée dans son sang. Elle se trompe, du moins, à moitié, elle ne connait rien de moi, elle n’a encore rien vu et, sûrement, ne verras jamais-t-elle rien du tout. De toute façon, nous ne sommes pas faits pour nous entendre, encore moins pour nous aimer, cela semble plutôt flagrant. Différents et pourtant semblables, nos palpitants ne battent pas à l’unisson, ne battent pas de la même façon. Nous ne sommes pas faits dans le même moule et ça, ça va clairement poser un gros souci pour l’avenir de cette union arrangée. Foutue fiançailles que je n’aurais jamais approuvée si j’en avais eu le choix.

« Vos compliments sont si appréciés, je ferais mon possible pour les gagner » Hypocrisie flagrante, je roule des yeux d’un air insolent. Elle ne me fait pas peur et son ironie ne m’atteint que très peu. Pour moi, elle cherche juste à faire son intéressante, rien de plus. Madame a décidé de faire la forte tête, de jouer la carte de l’arrogance. Grand bien lui fasse, je suis fatigué de jouer à ce petit jeu en sa compagnie. « Faites donc. » Dis-je simplement, sur le même ton arrogant qu’elle venait de prendre, sans craindre ses représailles, ses tics, ses manies, un potentiellement roulement d’iris. Je n’en ai que faire de ce qu’elle pense de moi, de ce qu’elle peut s’imaginer de ma personne. Encore une fois, elle ne sait absolument rien, elle est aveuglée par bien des choses. Pourtant, un sujet sensible est abordé, est mené sur le tapis. Seraphyne…Sa mort, son abandon, ma plus grande douleur, ma plus grande souffrance. Je lui explique l’essentiel, je vais droit au but sans cacher quoi que ce soit. Je l’ai tuée, mes parents sont la cause de cet assassinat douloureux. Oui, ils m’ont enlevé celle que j’aime plus que tout au monde, cet enfant qui jamais ne verra le jour. Ils m’ont brisé le cœur cette nuit-là, m’obligeant à commettre l’irréparable. Encore à l’heure d’aujourd’hui, mon cœur saigne, mon cœur semble hurler face à cette blessure sanguinolente. Mais encore une fois, Lavinia ne peut pas comprendre, ne peut pas savoir ce que ça fait que de tuer la personne qu’on aime de ses propres mains, espérant ainsi lui épargner de multiples souffrances. « J’ai du mal à croire qu’aucune autre solution ne s’offrait à vous. Mais qui suis-je pour juger de telles actions » Mon corps se crispe, mes muscles se bandes.

Comment osait-elle faire une telle réflexion ? Me tournant vers elle, le visage froid, extrêmement fermer, je réponds cruellement. « Votre avis je m’en souci guère, vous n’étiez pas là, vous ne savez absolument pas ce qui s’est passé. Pensez-vous que tu tuer la femme que j’aimais était une partie de plaisir ? » Non, évidemment que non. J’ai dû faire un choix et ce choix était d’une grande cruauté, aussi bien pour elle que pour moi, alors oui, elle n’a pas le droit de juger comme elle le dit si bien. De toute façon, son jugement, je n’en ai pas besoin et il ne m’intéresse pas. Elle est sur un terrain miné et ça se voit sur mon visage, dans la tension de mes muscles, de mon corps. Dès qu’il s’agit de Seraphyne, je peux aisément perdre mes moyens, et du coup, me montrer incontrôlable, voire violent. « Vous avez tué la femme que vous aimiez. » Je ne réponds pas, sachant que ça ne servirait à rien. Oui, j’ai tué celle que j’aimais et je devais vivre avec ça chaque jour, chaque heure, chaque seconde. Malgré les années, les remords n’ont jamais cessé, la douleur n’a jamais disparue, la peine non plus. Je n’ai fait que refouler mes émotions, sous peine de m’écrouler, de sombrer avant d’avoir pu exercer ma vengeance. « Savez-vous si… » Reposant les yeux sur elle, toujours près de la cheminée, je fronce légèrement les sourcils face à sa phrase inachevée. « Enfin, vous savez, avec cette brèche qui s’est ouverte. » Léger soupire qui s’échappe de mes lèvres, je me détourne de nouveau, mon regard se perdant dans les flammes de la cheminée. Je reste quelques seconds silencieux, me perdant dans de sombres pensées avant de dire.

« Pas à ce que je sache…et, sincèrement, c’est mieux ainsi…Là où elle est, elle ne risque plus rien. » Révélation subtile dites dans un soupire, alors que je ne quitte pas les flammes du regard. Oui, je préfère la savoir ailleurs qu’ici, sur cette terre aux multiples démons, aux souvenirs douloureux comme réconfortants… « Si elle est revenue, je n’en ai pas eu vent, chose normal…si elle est là, elle sera assez maligne pour ne pas revenir. » Et pourtant, cette idée me donne la nausée, me met en vrac…

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Sujet: Re: There's nowhere to hide (Anthonin)   Mer 6 Déc - 22:38


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« Faites donc. » Le dédain dont il fait preuve ne l’alarme même plus, ne lui arrache plus aucun soupire – elle ne roule même plus des yeux pour marquer son exaspération, c’est dire combien elle est blasée. Fatiguée d’Anthonin, de ces faux-semblants, de ces remarques plus déplaisantes les unes que les autres, de cette ambiance étouffante. Peu importe qu’elle aussi, elle ait été arrogante et hautaine quelques minutes auparavant. C’est petit, enfantin, sans doute, mais elle en a le droit. Un peu comme si elle était la seule à pâtir de ces maudites fiançailles, alors qu’elle ne sait que trop bien que c’est loin d’être le cas. Faire preuve d’égoïsme ne l’a jamais dérangée, surtout pas envers Anthonin, alors elle ne va pas se jeter le blâme.

Enfin, presque.

Mais à lui, elle ne se gêne pas pour lui lancer la pierre concernant cette histoire sordide sur laquelle il se confie, qui ne fait que venir renforcer un peu plus les contours incertains de l’image qu’elle s’est toujours fait des partisans du Seigneur des Ténèbres : zélés, victimes ou dépourvus de la moindre personnalité. Elle ne met que quelques secondes à classer Anthonin dans la troisième catégorie, sans chercher à lui donner la moindre chance. « Votre avis, je m’en soucie guère », commence-t-il, tandis qu’elle lui adresse le énième sourire contrit de la soirée, avec cette vive impression de n’être qu’une de ces potiches qui n’ont d’yeux que pour leur rôle d’épouse – elle a d’ailleurs cessé de compter ces derniers il y a bien longtemps et quelque chose lui dit qu’une fois mariée, elle aura souvent à se comporter de la sorte : sourire bêtement et la fermer, peu importe le fond de ses pensées. « Vous n’étiez pas là, vous ne savez absolument pas ce qui s’est passé. » Vrai et vrai. Mais, au fait, ce genre de détails l’importe, parce que… ? Ah, parce que rien du tout. Elle n’en a rien à faire, point. Le regard qu’il lui lance, pourtant, lui donne froid dans le dos et elle répond, presque aussi vite : « vous avez raison. » Elle devrait peut-être lui présenter des excuses pour cet affront. C’est ce que toute fiancée digne de ce nom ferait, non ? Enfin, elle ne fait que supposer. Après tout, comment en être sûre et certaine, quand on est bien piètre dans le domaine ?

« Pensez-vous que tuer la femme que j’aimais était une partie de plaisir ? » Cette fois-ci, la question soulève une vive réaction chez Lavinia, qui est parvenue à rester impassible… Quelques minutes. C’est pas faute d’essayer, pourtant. « Oh, je n’en sais rien », rétorque-t-elle en lui lançant un regard lourd de sens, qui hurle ce qu’elle pense tout bas. Elle a déjà du mal à l’imaginer aimer quelqu’un d’autre que lui-même, alors vaut mieux qu’elle évite de se prononcer sur le sujet. Doucement, ses yeux glissent le long du corps d’Anthonin pour s’arrêter à l’avant-bras où, elle suppose, repose la marque témoignant son allégeance pour le Seigneur des Ténèbres. « Comme vous me l’avez fait comprendre, je n’ai pas vraiment à avoir mon opinion sur le sujet », enchaine-t-elle en relevant ses grands yeux sombres pour croiser les siens. « Donc, je suppose que je dois répondre… Non ? » Et sous ces sarcasmes masqués par ce qu’elle estime être la vérité, elle sent tout le poids du futur tomber sur ses épaules, à nouveau. Elle imagine leur mariage, le chaos qui en résultera. Les disputes, les querelles infinies. La complicité manquante, qui ne viendra jamais. Le manque de compréhension, aussi, qui débute ici et maintenant. Elle ne parvient définitivement pas à cerner comment un être supposément sain d’esprit peut mettre fin aux jours de la personne qu’il aime – peu importe les menaces planant. Elle aurait préféré être exécutée sur place que de tuer Eliott, si jamais le choix lui avait été présenté. Et ce qu’il aurait subi par la suite, si elle ne l’avait pas fait lui importait peu : elle n’aurait pas été capable de le tuer, fin de la discussion. « Pas à ce que je sache… Et sincèrement, c’est mieux ainsi… Là où elle est, elle ne risque plus rien. »

Y’a un rictus moqueur qui vient étirer ses lèvres. C’est pas de l’amusement, bien au contraire. Elle a pitié de cette pauvre fille, dont le choix de vie ou de mort a été pris par des personnes n’ayant normalement aucun droit dessus. Quelle société. Quelle belle société, Merlin !

Ca le rend malade, en fait. Elle se sent étrangement nauséeuse, oui, c’est ça. Et Anthonin en rajoute un peu plus, tandis qu’elle détourne le regard : « si elle est revenue, je n’en ai pas eu vent, chose normale…Si elle est là, elle sera assez maligne pour ne pas revenir. » Lavinia se surprend à espérer de tout cœur qu’elle ne soit pas revenue ou que si tel est le cas, elle ne le signale jamais. Merlin seul savait quel sort l’attendait, si les Selwyn apprenaient que la défunte était de retour parmi les vivants. « Effectivement, cela me semble être tout à son avantage. » Qu’ils soient d’accord était si rare qu’ils pouvaient le signaler d’une grosse croix rouge au calendrier le plus proche. « Moi qui pensais que le pire défaut de vos parents était d’être désagréables au possible ou d’avoir mauvais goût en décoration », raille-t-elle finalement, sentant toujours cette étrange sensation de mal-être et espérant se détendre, en vain. Elle savait avoir atterri chez les psychopathes, par Morgane, mais avec ces confessions, il n'y a plus de doute possible. Alors, elle se redresse, quitte le canapé dans lequel elle était venue s’installer pour marcher à reculons vers la porte. « Eh bien », murmure-t-elle en se heurtant au coin du canapé, maladroite-née. Comme pour se rattraper et se donner un air détaché, elle hausse les épaules. « Quelle histoire. Je n’en attendais pas tant. » Elle lance un regard au carnet de croquis abandonné depuis qu'il a commencé à conter son histoire dramatique. Elle a réussi à se calmer, mais niveau sécurité, c'est pas encore le top : elle sait maintenant qu'Anthonin ne sourcillera pas, quand il apprendra le fond des raisons de leurs fiançailles. « Je dois admettre que je suis étonnée que vous m'ayez parlé de tout ça. » Elle marque une pause, ouvre de grands yeux en hochant légèrement la tête, l’air mi-grave, mi-désemparée. « Et que vous avez une vie bien plus active que moi. Haute en couleurs. » Pleine de rouge, comme le sang qu’il a sur les mains et qui la répugne.


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