 |  Sujet: ¬ soldier keep on marching on. ✵ jonah Dim 19 Nov - 3:07 | |
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- ( p l a y l i s t ):
I. De quel côté devrais-je me trouver aujourd'hui ? Je ne le sais plus vraiment moi-même. Je me dis que je devrais probablement chercher à fuir le Ministère. Non, encore mieux. Fuir ce pays. Quitter ces terres hostiles pour une créature de ma condition afin de trouver le repos dans les mers. Qu'importe ce qu'il doit bien se passer dans l'océan, je suis un triton ; prince des eaux. Ici, tout le monde semble être dicté par un ordre qui leur paraît naturel bien qu'il soit constamment bousculé ; les morts doivent retourner sous la terre et les monstres dans leurs habitats naturels. Pourtant, je ne désire guère quitter ce pays qui m'est aujourd'hui cher. Je ne veux pas oublier ces humains ; bien que violents par moment, ils restent des curiosités à mes yeux. Malgré-moi, si la plupart de la populace me juge en animal, j'ai aussi réussi à me faire quelques amis et ça, c'est tout ce qui compte, c'est l'essentiel à mes prunelles. Oh, comme je serais un bien menue fretin heureux si seulement il n'y avait pas quelqu'un quelque part qui désirerait me voir prendre position dans les camps qui dirigent les simples mortels ! Comme j'aimerais tant exister à leurs côtés, sans jamais me soucier de rien. Seulement voyager et, qui sait, découvrir des paysages que jamais je n'avais pu apercevoir par le passé. Même si je ne suis ni un enfant ou un adolescent, je me suppose inexpérimenté par la vie car rien n'est jamais pleinement acquis. Parfois, je me surprend même à me questionner sur le fonctionnement de quelques technologies propres aux sorciers ou aux moldus... Cela veut donc dire exactement que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre. Mais je ne dois malheureusement gâcher mon temps, hélas. J'ai des droits, certes, mais aussi beaucoup de devoirs. Des devoirs dont je ne peux échapper pour beaucoup. Jusqu'à maintenant, on me demandait simplement de me tenir en place, mais dès à présent, les ordres s'enchaînent les uns après les autres ; le carcan se resserre autour du cou. Je suis, à l'égal des autres citoyens, un pauvre hère abattu par les codes parfois un peu trop strict. Il n'y a jamais de repos même quand on pense que cela est le cas. Les voisins vous espionnent et vous laissent croire qu'ils sont vos amis. Quant à la justice, elle traque sans relâche les rebelles et n'hésitent pas à piller les maisons lorsqu'ils considèrent que cela est nécessaire. Pour ma part, je pensais que jusqu'à maintenant, je n'aurais à m'inquiéter en ce qui concerne ma sûreté puisque j'ai toujours fait profil bas même si j'ai toujours rêvé de m'élever au sein de ce milieu. Mais j'ai été témoin d'un crime. Le pire d'entre tous. La révolte... Et avais-je seulement eu l'audace de dénoncer le pauvre homme au risque de le condamner à mort ? Bien sûr que non ! Je m'étais tût. Toujours. Et j'avais bien évidemment espéré à ce que cela ne se sache aucunement.
Douce utopie.
Existant au ministère, je suis constamment sur mes gardes. Je crains le jour où l'on découvrira la vérité. Je ne voulais pas mourir sous prétexte parce que j'avais défendu un rebelle qui avait seulement demandé la même chose que moi ; la vie. Et qu'en est-il de moi aujourd'hui ? J'ai le sentiment que la situation se dégrade de jours en jours. Que la prochaine erreur sera l'erreur de trop. Qu'il suffit désormais de rien pour être condamné à la peine capitale. La vie est si fragile. Elle peut nous échapper sans même que l'on ne s'en rende compte... Et je suis sûr qu'il y a des vautours qui guettent là-haut, attendant le prochain festin. Mais je reste tenace malgré tout face à l'adversité. Aujourd'hui-même, j'ose également quitter ma petite demeure pour déambuler dans les rues, afin de me fondre dans la masse que représente la plèbe. Si je semble vaquer à mes occupations de client en quête de consommation, au plus profond de moi, c'est la panique. Comme si le moindre individu pouvait être un mangemort qui se cache derrière le trivial citoyen ou un rebelle en pleine mission... Oui, même lorsque l'on cherche à s'évader d'un quotidien étouffant, c'est tout bonnement impossible puisqu'ils seront toujours là pour guetter le moindre faux pas. Mais il y a mieux qui se présente à moi. Cet homme à la crinière de flamme, aisément distinguable du reste de la foule. Dès que je l'aperçois, c'est presque automatique : Je fais volte-face et m'active pour lui échapper.
Pas assez pour ne pas paraître trop suspect mais assez pour marcher assez rapidement. Mon palpitant s'accélère, ma respiration se fait rapide et des sueurs froides commencent à dégouliner le long de l'échine. J'ai si peur. Je crois un instant qu'il est là pour me tuer parce que quelqu'un a appris la vérité. Je n'ai rien dis pourtant, cela n'est pas de ma faute. Et ais-je seulement l'air d'être un vaurien qui ne souhaite que la mort d'autrui ? J'ai toujours quêté la paix et me voilà constamment tourmenté ; qu'elle belle ironie ! Un instant, je regrette de ne pas avoir fait mon travail. Si lui ne serait plus de ce monde, sans doute m'aurait-on gratifié pour la première fois au Ministère. On m'aurait peut-être attribué une place plus agréable, aussi ? Dans tout les cas, je ne serais pas présentement là en train de courir pour échapper à l'horrible fatalité.
« - par pitié, laissez-moi tranquille ! » |
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