daily prophet

La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 like a ghost living in your shadow / Maedre

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Sujet: like a ghost living in your shadow / Maedre   Dim 12 Nov - 23:37

Un bref répit au milieu du chaos. Phaedre, poupée fragile, comme venue d’un autre monde. La douceur de ses traits, dissonante en ces lieux de débauche. Pourtant, le cabaret était devenu comme une seconde maison. Un havre de paix, une parenthèse enchantée, dès lors que ces murs n’appartenaient qu’à elle. Dehors, catins, trafiquants, être viciés en quête d’un court instant hors du temps. Seule face au silence, loin des tourments du monde. Phaedre en savourait chaque seconde, tant ceci lui semblait éphémère. Un oeil autour d’elle, un mince sourire satisfait passant brièvement sur ses traits. Installée à une table, elle fit voler à elle quelques feuilles de papier. Une douce odeur de thé flottait dans l’air, sa tasse posée à portée de main. La solitude demeurait sa plus fidèle compagne, celle qui ne l’avait jamais trompé. Phaedre, volontiers, se serait toute entière abandonnée à elle. Son devoir, ses responsabilités, oubliés, enterrés. Elle et le silence, à jamais entrelacés. Oui, c’était cela le vrai bonheur. Vivre pour elle, et pour nul autre.

Phaedre, naïve ou idiote. D’un geste, elle envoya balader ces idées déplacées. Le protocole voulait que jamais ce genre de pensées ne soit formulée au grand jour. Son rôle était ailleurs. En cet instant, il était ici. Au milieu de ce cabaret puant le vice et le stupre, à faire ce pour quoi son père lui avait accordé sa confiance. Gérer ce temple de la dépravation, prétendre n’avoir rien de plus à se reprocher que des moeurs douteuses. Feindre, toujours, de n’être rien de pire que des pestiférés fraîchement adoubés. Phaedre prenait son rôle à coeur. Décevoir son père lui aurait été insupportable. Redoubler d’efforts, sinon pour elle, au moins pour lui. Elle pensait l’avoir charmé, juste assez pour qu’il voit sa valeur. Apprenant à l’aimer comme il l’avait aimé elle. Reconnaissant son esprit, son intelligence, sa conversation. Et tout juste pensait-elle être arrivée au but que le sort s’en était mêlé.

Elle, l’autre. Revenue d’entre les morts. Outre l’inquiétude, la joie, le doute, il y avait cette jalousie qui avait brusquement reparu. Maebh, éternelle rivale qui n’en avait que le nom. Parce que Phaedre, toute aînée fut-elle, était toujours un cran au dessous. Mariée, aimée, préférée du père, tant d’adjectifs que Phaedre lui enviait. Elle, née pour jouer les seconds rôles jusque dans sa propre histoire. Ses pensées avaient dérivé sur cette soeur qui lui inspirait tant de sentiments contrastés. Alors, la voyant dans l’encadrement de la porte, elle crut à une hallucination. Là face à elle, innocente et coupable, incapable de comprendre les mille tourments qu’elle infligeait à sa soeur de par sa simple présence. Cette soeur qu’elle n’attendait plus, qui lui avait manqué autant que son absence l’avait soulagé. Elle fit taire les remords qui commençaient à faire irruption dans un coin de son esprit. Oui, elle s’était toujours montrée injuste avec la cadette. Comme son père l’avait été avec elle. “Que fais tu là ?” voix posée, main tremblante. Elle repose sa tasse de thé dans sa soucoupe pour cacher sa gêne et garder une contenance. L’attitude, toujours. Primordial.
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Âge : VINGT TOIS ANS, le temps s'est arrêté pendant cinq ans pour Maebh. Portrait fantomatique d'un souvenir.
Sang : PUR, ichor royal qui ouvre les portes et sucre le monde. Gouttes cristallines qu'elle ne peut s'imaginer souiller.
Profession : SANS EMPLOI, toutes ses heures consacrées à tenter de voir revenir le contrôle de sa magie. Jour après jour, l'échec est aussi cuisant que la rancoeur.
Situation civile : SOLITUDE d'une illusion que tous regardent de loin sans toucher. Dans ses souvenirs, Maebh est encore mariée à l'amour de sa vie.
Allégeance : VOLDEMORT, c'est bien la seule chose que la mort n'a pas réussi à changer.
Particularité : REVENANTE, ni vraiment morte ni tout à fait vivante à nouveau.

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Sujet: Re: like a ghost living in your shadow / Maedre   Mar 14 Nov - 22:14

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Les journées sont longues, étrange amassement de minutes. Le temps passe différemment pour la princesse depuis son retour – parfois plus vite, souvent plus lentement. Le sommeil est moins enclin à venir la soulager de ses tourments, moins nécessaire à son corps agacé. Elle ne comprend pas, Maebh. Elle n’a jamais compris. Trop égoïste sûrement, trop occupée par son propre monde pour se rendre compte des fissures de son aînée. Après tout, la cadette n’a jamais eu besoin de se battre. Préférée du père depuis toujours – jouissant sans aucun doute du privilège d’être née seconde, loin de la déception de voir naître une fille et non un homme. Tombée amoureuse très tôt de celui qui deviendrait par après son mari, la vie avait toujours – jusque là – privilégié Maebh à Phaedre. Naïvement peut-être, le fantôme avait brièvement espéré voir le temps reprendre son court comme si de rien n’était. Qu’Adrastos se révèlerait être toujours à elle, que sa bulle dorée serait toujours intacte, intouchée et inaltérée par les années assassines. Mais la réalité était tout autre et la triste vérité – glaciale et douloureuse – resserrait jour après jour ses griffes autour de son cœur arraché. Maebh appartenait au passé, chimère dont tous avaient appris à assumer l’absence. Quoiqu’elle fasse, Maebh aurait toujours cinq ans de retard. Cinq ans, ça paraît peu, presque ridicule même. Et pourtant, le monde avait tant changé que la belle peinait à y trouver de nouveau une place, aussi minime soit-elle.

Sens de l’humour douteux ou poésie morbide, le destin – qui jusque là s’était montré si clément avec la princesse aux grands yeux – avait du jour au lendemain décidé de tout reprendre. Sa vie, son mariage, sa situation. D’un sort prononcé froidement entre les pierres d’une ruelle, le futur doré de Maebh Rosier s’était heurté au mot fin. Elle aurait voulu savoir, Maebh. Savoir qui blâmer de lui avoir tout volé. Le murmure avait beau la hanter, le sortilège vert illuminer ses nuits sans sommeil, aucun visage n’était encore venu la soulager.

Ironiquement, probablement Maebh n’aurait elle été plus en mesure de comprendre Phaedre que depuis son retour. Pour la première fois, la cadette se retrouvait reléguée au second plan, remplie de rancœur et de colère à cette idée. La gamine n’avait jamais été bâtie pour l’indifférence, habituée trop fort et trop tôt à être au centre de toutes les attentions. Ca lui tirait et ça la tourmentait, là où se trouvait autrefois son cœur. Elle avait laissé ses émotions de l’autre côté du voile Maebh, terrifiée de ressentir enfin la tristesse et la douleur. Loin des projecteurs, tout au fond de son être, le patin meurt à petit feu. La Rosier est peut être revenue à la vie mais il reste quelque chose d’un peu mort au fond de ses yeux, un éclat qui s’est endormi pour ne jamais se réveiller. Une étincelle que personne ne semble vouloir prendre le risque de rallumer.

« Que fais-tu là ? » elle ne sait pas, Maebh. Elle ne sait pas ce qu’elle est venue chercher ici, au cœur même de ce lieu qui lui a valu tant de moqueries entre les murs du château. Ce lieu dont elle a toujours été étrangement fière, digne héritière d’un empire marqué du sceau du vice. Peut-être est elle venue chercher un verre au goût du passé, peut être est elle venue grappiller les miettes d’un monde qui ne lui appartient plus. La tasse de thé se repose sur la soucoupe dans le silence interdit, la cadette étouffant un soupir las. Elle ne sait pas. De biens des façons, elle ne sait plus rien. Mais la têtue préfèrerait mourir une deuxième fois plutôt que de l’avouer à voix haute. Elle est perdue, Maebh. Perdue devant cette sœur qu’elle n’a jamais pensé à comment aimer. Ca a toujours été une évidence de son côté, le sang avant leurs travers mais le cœur trop occupé ailleurs que pour s’attarder sur les modalités. Je me suis perdue, ça se voit pas ? l’insolence lui brûle les lèvres devant son port altier mais quelque chose au fond de sa poitrine retient les mots insolents sur son palais. Alors, la cadette se contente d’hausser les épaules, ourlant ses lippes d’un sourire de façade. « Je voulais juste passer voir la cabaret, voir comment les choses ont changé depuis. » parce qu’elle a besoin de s’ancrer dans le présent pour pouvoir oublier le passé.
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Sujet: Re: like a ghost living in your shadow / Maedre   Mer 15 Nov - 20:16



Les deux soeurs se regardent comme si elles s'étaient déjà tout dit. Quelques secondes dans la même pièce, et on sent la gêne qui gagne du terrain. Phaedre, cruelle avec cette soeur qu'elle aime à sa façon. Cruelle, oui, parce que Maebh n'a jamais été responsable des travers de l'aînée. Elle n'a fait que naître et subir. Elle est injuste, Phaedre. Profondément centrée sur elle même, alors que face à elle, il y a Maebh. Vivante, revenante, enveloppe corporelle dans laquelle le vide a pris place. Maebh d'avant, et celle d'aujourd'hui. Elle le sait, Phaedre, que ces deux là ne sont pas comparables. Maebh n'a jamais été plus proche de sa soeur que depuis qu'elle est revenue. Enfin, elle comprend. Elle sait ce que c'est qu'un monde qui vous abandonne, que des désillusions qui s’enchaînent, que la honte qui poursuit chacun de vos gestes. Maebh, enfant mariée, heureux, épanouie. Revenante  amputée de chaque parcelle de bonheur qui composait celle qu'elle était. Alors en s'entendant parler, Phaedre se pince les lèvres, coupable. Lui tendre la main, lui lancer un sourire. Quelques gestes d'apaisement pour une soeur aux abois.

Ca se voit sur ses traits. Sur le visage fatigué de celle qui s'était éteint cinq ans durant. Elle est las, Maebh. Avance comme une âme errante, perdue. Comment Phaedre ne l'a pas vu plus tôt ? La jalousie s'éteint, laisse place à la pitié. Elle laisse la cadette venir à elle, sans un mot. On n'oublie pas toute une vie de silence en quelques secondes. Maebh et Phaedre n'ont jamais su se parler, alors mieux vaut laisser une pause plutôt que de se lancer dans les futilités. Elle hésite, Phaedre. Comment commencer, comme lui parler. Elle ne sait pas si cette soeur la répugne ou l'enchante. Elle fut mal, si mal, quand on lui a enlevé. Consciente qu'en dépit des liens fragiles, elles étaient soeurs avant tout le reste. Phaedre savait que le problème venait d'elle. Jalouse, trop. Aujourd'hui encore, elle peine à cacher l’amertume qui la gagne chaque fois que Maebh entre dans une pièce. Aujourd'hui, enfin, elle se ravise. Maebh, doucement, constate les effets du temps. Et plus ses yeux s'ouvrent sur le monde, plus Phaedre se morfond de l'avoir tant repoussé.

« Ca n'a pas tellement changé. Nos clients ne se préoccupent pas vraiment de la décoration. » Un sourire amusé éclaire brièvement ses traits. A la mort de Maebh, leur père s'est appuyé sur elle. Il a attendu de l'aînée qu'elle entre dans la danse, qu'elle joue un rôle central dans la reconquête familiale. Il lui a cédé le cabaret, parce qu'il avait besoin de faire son deuil à l'abri des regards. Phaedre, propulsée sur le devant d'une scène qu'elle connaissait trop peu. Elle aurait pu, et préféré surement, gérer d'autres affaires. Tout plutôt que de vivre au milieu de ces femmes, ses opposées totales. Phaedre dirige un monde avec lequel elle est en complète contradiction. Un monde de vices qui a déteint sur elle. Un monde dont elle a fini par s’accommoder. « Tu as toujours aimé cet endroit plus que moi. J'avoue que je n'ai jamais saisi pourquoi... » Elle quitte sa chaise, délaisse son travail. Un nouveau geste de sa baguette, et la liasse de papiers de reprendre sa place initiale. « Un verre, peut-être ?» Phaedre se décide à jouer les soeurs aînées. Rares sont les fois où elle fut à l'écoute. Maebh n'avait pas besoin d'elle, elle avait déjà tout. A présent, c'est différent. Elles ont cette même peur de l'inconnu qui étreint leurs entrailles. Il aura fallu que Maebh meurt pour que Phaedre daigne lui laisser sa chance.
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Profession : SANS EMPLOI, toutes ses heures consacrées à tenter de voir revenir le contrôle de sa magie. Jour après jour, l'échec est aussi cuisant que la rancoeur.
Situation civile : SOLITUDE d'une illusion que tous regardent de loin sans toucher. Dans ses souvenirs, Maebh est encore mariée à l'amour de sa vie.
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Sujet: Re: like a ghost living in your shadow / Maedre   Dim 19 Nov - 21:37

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Monstre d’égoïsme, la cadette a toujours vu l’aînée comme acquise. Phaedre faisait partie de son monde et c’était tout. Il n’y avait pas de questions, pas d’attention particulière non plus portée à ses tourments. Il y avait son monde, sa vie, son empire - et puis il y avait Phaedre. Phaedre qu’elle n’avait jamais pensé à aimer parce que ça avait toujours été une évidence. Elles étaient soeurs et c’était plus important que le reste. Elles étaient soeurs et c’était tout. La gêne est palpable, épaisse comme du brouillard. Et pourtant, la cadette accueille la sensation avec une satisfaction honteuse : tout plutôt que la colère qui semble ne plus jamais la quitter. Le fantôme esquisse un sourire crispé, se décide enfin à parler afin de ne pas laisser le temps au silence d’alourdir leurs coeurs. Elle essaye avec maladresse, Maebh. La sorcière se doit à présent de réapprendre à vivre, loin de celle qu’elle était hier encore. La tâche est ardue, impossible même arguent avec raison les pessimistes, et Maebh se prend à chercher des coupables à blâmer. La cadette découvre la sensation brûlante de la jalousie et de la rancoeur. Sans le savoir, sans même le réaliser tout à fait, elle est en cela tellement proche de Phaedre.

Il aura fallu la mort pour qu’enfin elles apprennent à exister côte à côte.

« Ca n'a pas tellement changé. Nos clients ne se préoccupent pas vraiment de la décoration. » les lippes de la revenante s’étirent en un simulacre de sourire, miroir des émotions éclair de son aînée. C’est que Maebh a oublié comment rire, comment ressentir. Ca lui donne l’air guindé de ceux qui jouent la comédie mais la princesse s’applique, réussit presque à teinter ses yeux éteints d’humanité. « Tu as toujours aimé cet endroit plus que moi. J'avoue que je n'ai jamais saisi pourquoi... » la jalousie qui revient, qui plante ses crocs en plein dans ses tripes. Et Maebh qui la laisse venir à elle, comme on retrouve une vieille amie. La mort semble avoir réveillé ses démons, avoir gardé sa légèreté pour la remplir d’aigreur. Son visage n’a peut être pas changé d’un iota mais son âme a vieilli de plus d’années qu’on ne peut compter. Cet endroit aurait du être le tien. La cadette se force à respirer, lui tourne momentanément le dos comme pour cacher le feu qui ronge ses joues creuses et qui lui fait se mordre doucement la langue. Les mots se bousculent une nouvelle fois à l’arrière de ses lèvres, forment une boule dans sa gorge. La sorcière déglutit et fait de nouveau face à sa soeur, le masque remis en place. « J’ai toujours trouvé qu’il avait un certain charme. » souffle t’elle du bout de ses lippes lie de vin.

La gêne est toujours là, rodant autour des deux soeurs comme une charogne autour de leurs sentiments. Elles s’accrochent, Maebh et Phaedre. « Un verre, peut-être ?» c’est un soupir de soulagement qui vient ponctuer sa question. C’est bien, un verre. Ca occupe les mains et l’esprit, ça délie les langues et verrouille les coeurs. Maebh acquiesce doucement - « Avec plaisir. » Le fantôme s’assied, se laisse de nouveau happer par le silence. Il y a trop de choses à dire, trop de choses à éviter. Ca n’a rien de naturel, au fond, pour elles de se retrouver l’une face à l’autre. Il aura fallu la mort pour qu’enfin elles se donnent une chance. « Quoi de neuf ? » demande Maebh à demi-mots. Parce que la femme qui se tient face à elle est bel et bien une inconnue. Elle n’a jamais prit la peine d’apprendre à connaître Phaedre, Maebh. Parce que même si elle l’a toujours aimée, il n’y a jusque là jamais eu de place pour elle dans son monde.

C’est ridicule, comme question. C’est ridicule mais c’est une main tendue lentement, une première pierre posée devant elles. Une première tentative de réparer ce que la vie a cassé.

Mécaniquement, ses doigts se perdent sur l'endroit où aurait dû se trouver sa bague de mariage, réflexe fantôme qui ne semble pas vouloir la quitter. Elle n'est pas encore habituée, la Rosier, à ne plus sentir l'or contre sa peau. Elle trahit ses fissures, Maebh.
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Sujet: Re: like a ghost living in your shadow / Maedre   Ven 24 Nov - 23:50

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Une main sur sa baguette, qu’elle agite vers le bar. Deux verres, une bouteille. Oubliée la boisson de grand mère qui traine au coin de la table. Phaedre se saisit du carafon et verse le bourbon. L’instant d’après, elle pousse un verre sur le rebord de la table, non loin de sa cadette, avant d’attraper le sien pour y tremper ses lippes. Une gorgée, pour meubler entre deux silences. Elle voit, Phaedre, que sa soeur peine à trouver ses mots. Tant d’années de silence, entre elles, ne se rattrapent pas aisément. Elles se sont si souvent contentées de s’ignorer qu’à présent, il leur faut réinventer le dialogue. Phaedre se fait doucement à l’idée que sa soeur n’est plus celle qu’elle a connu. Une part d’elle la regrette. Mais l’immense majorité de son être s’en voit soulagée. Il est bien plus facile pour elle de se trouver des affinités avec cette Maebh là, celle qui n’a plus rien.

Elle imite sa cadette et s’asseoit à son tour. Le silence les recouvre à nouveau. D’ordinaire, Phaedre s’y complet bien volontiers, mais il confère à cette entrevue un embarras que les soeurs Rosier veulent chasser. Elles savent toutes les deux qu’il nuit plus qu’autre chose, met en exergue la fragilité de leur relation. Alors, quand Maebh parle, Phaedre est soulagée. La question, pourtant, est aussi mal posée qu’elle est inconvenante. Des années de silence, et c’est la seule chose qu’elles trouvent à se dire. Une banalité comptoir, une question dont la réponse est rarement entendu. Phaedre ne s’en offusque pas, elle n’avait rien de mieux à suggérer elle-même. Elle hausse les épaules, prête à répondre un poncif du même genre. Un beau mensonge, une vérité améliorée, qui tairait ces années de chaos que Phaedre vient de traverser. Mais elle se dit que ça serait retourner à ce mutisme assourdissant, et s’y refuse, prête à tout pour éviter un nouvel embarras. Sortir du marasme, coûte que coûte. Et livrer quelques passages de sa vie, que Maebh apprendra bien tôt ou tard. « Beaucoup… Il s’est passé pas mal de choses, en cinq ans. » Une gorgée portée à ses lèvres, ne sachant trop quel passage de sa vie mettre en avant. Rien de glorieux, hélas, qui puisse laisser croire à la cadette que l’aînée a mis de l’ordre dans sa vie. Le bilan que tire Phaedre de ces années sans Maebh n’a ni prestige, ni splendeur. A dire vrai, c’est tout l’inverse. Mais puisqu’il s’agit là de leur seul vrai tête à tête depuis le retour de la cadette, elle consent à se livrer malgré tout.

« Tu finiras bien par l’apprendre… Je me forge doucement une réputation de veuve noire. Un deuxième fiancé dans la tombe. » Une lassitude profonde dans le fond de sa voix. Un souvenir qui en appelle d’autres. Il n’a rien de joyeux, pourtant il est moins pire. Et c’est là une triste consolation qu’elle garde pour elle. Se dévoiler, oui. Mais pas trop, juste assez pour mettre la cadette à la page. Nul besoin de parler de ses maux, ceux là bien plus profonds. « Tout ça… C’est pour ça. Je crois que nos parents ne savaient plus quoi faire de moi. » Elle lève une main et désigne d’un mouvement du poignet cette pièce vide et mal éclairée. Ce cabaret qui tombe entre ses griffes. A défaut d’être une épouse, on en a fait une femme d’affaires. Maigre consolation pour celle qui, d’entre tous, était la moins destinée à une telle besogne. Elle lance un sourire las à sa soeur, ne sachant quoi dire d’autre. Et voilà le silence qui revient. Elle peut difficilement lui demander, à son tour, ce qu’il y a de neuf dans la vie de Maebh. Parce que ce n’est pas une vie. Pas une mort non plus. Juste une reprise, un temps donné. Parce que Maebh a tout perdu, sauf cette famille qui ne l’a pas attendu. Phaedre n’a jamais su quoi dire à sa soeur. Et maintenant qu’elle se sent prête à lui parler, les mots s’envolent.
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Sujet: Re: like a ghost living in your shadow / Maedre   Jeu 30 Nov - 22:26

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Les deux soeurs se tournent autour, meublent le silence d’une gorgée de bourbon. Les ongles de Maebh tapotent le cristal alors qu’elle trempe les lippes dans le liquide ambré. L’ivresse est l’une des nombreuses choses dont la mort l’a spoliée. Quelque chose dans son corps a changé, quelque chose s’est brisé au coeur même des atomes. Ce n’est pas que la Rosier appréciait particulièrement sentir le monde tourner mais, alors que l’alcool tournoie au fond de son verre, la cadette se prend à rêver de quelques heures loin de la réalité. Maebh peine à trouver ses mots, hésite entre deux gorgées. Baisse les yeux avant de les remonter vers Phaedre, incapable de trouver comment toucher son aînée après tant de temps. Le fantôme a du mal à s’habituer à sa nouvelle position et tout les mots qui lui viennent sont empreints d’encore trop de rancoeur. La revenante se prend à se languir du devant de la scène, encore et encore. Mais Maebh sait, au fond d’elle - tout au fond semblerait il parfois - que Phaedre n’est pas responsable de sa situation. C’est armée de cette certitude fragile que la cadette se décide à reprendre la parole, murmurant une question d’une affligeante banalité. Rien d’autre ne s’est invité entre ses lèvres qu’un quoi de neuf aussi maladif que le silence les écrasant. La question est aussi incongrue qu’inadaptée, comment résumer cinq ans à l’aide de quelques politesses. Maebh voudrait esquisser un sourire d’excuse - n’importe quoi pour réchauffer l’inconvenance de ses mots - mais quelque chose au fond de son coeur brisé l’en retient, portant à la place le verre à ses lippes. Le ridicule de sa question ponctué d’une nouvelle gorgée de bourbon.

Elle est curieuse, Maebh. Elle s’imagine faste et dorure lorsqu’elle pense aux cinq dernières années écoulées, persuadée que Phaedre a profité de son absence pour récupérer son empire. L’aigrie est loin d’imaginer les malheurs de sa soeur, bien loin d’imaginer les épreuves lancées sous ses talons. « Beaucoup… Il s’est passé pas mal de choses, en cinq ans. » les sourcils de la cadette se haussent dans un intérêt sincère. Elles sont soeurs après tout. Et le sang semble tempérer la rancoeur d’une drôle de tendresse. « Tu finiras bien par l’apprendre… Je me forge doucement une réputation de veuve noire. Un deuxième fiancé dans la tombe. Tout ça… C’est pour ça. Je crois que nos parents ne savaient plus quoi faire de moi. » le sourcil qui s’arque cette fois ci est surpris, déstabilisé même. Ce n’est pas ce à quoi Maebh s’attendait, elle qui pensait entendre un récit bien moins terne. Il y a quelque chose au fond de la voix de Phaedre qui fait se tordre le coeur du fantôme. Une tristesse qui fait écho à celle qu’elle s’applique si mal à cacher. Une lassitude que Maebh découvre seulement depuis son retour.

Maebh peut sentir que Phaedre ne se livre pas entièrement mais elle sait aussi qu’il ne serait pas bon d’insister. La maitresse des lieux ne vient t’elle pas après tout de se confier à elle pour la première fois. Aussi loin que la mémoire de la morte ne remonte, Phaedre et elle n’ont jamais pris le temps pour ce genre de conversation. Pas étonnant alors que l’entrevue soit teintée d’une gêne qu’on retrouve habituellement lors des premières rencontres. Les deux soeurs se découvrent enfin, presque vingt huit ans après la naissance de la cadette. Le silence retombe et Maebh a beau tenter de le meubler avec une nouvelle gorgée ambrée, les mots se bousculent sur son palais. Elle ne sait pas par où commencer, cependant. « Oh - l’hésitation se marque, trébuche - je… suis désolée. » Parce que c’est là tout ce qu’elle a à lui offrir. Les mots sont pourtant sincères.

La belle voudrait pouvoir lui ouvrir son coeur elle aussi, lui conter quelques histoires à propos de sa vie après la mort. Que ressent t’on lorsque tout s’effondre ? Maebh est à présent presque certaine que Phaedre le sait déjà, elle qui n’a jusque là jamais compris cette soeur lointaine. Alors, la cadette se risque à reprendre la parole, ses lippes s’étirant en un sourire. « Je suis sûre que Père est fier de toi, l’endroit semble tourner plus que correctement. » elle se veut encourageante, Maebh. Le fantôme a conscience d’être maladroite mais elle a le mérite d’essayer - essayer si fort. C’est imprimé sur ses pommettes, ça transpire de chacun de ses mots. Mais quelque chose d’autre suinte de ce qu’elle tente de faire passer, une amertume qu’elle aurait aimé pouvoir cacher. Leur père lui manque, la complicité d’hier est une lame de plus enfoncée au fond de son coeur brisé. « Je n’ai pas grand chose à te raconter… Adrastos refuse toujours de me voir. »

A sa façon, la cadette se livre à son tour, laissant ci et là passer des bribes de la rancoeur que la Mort a déposé au fond de son âme. 


HRP: Je me suis permise de situer notre RP avant celui avec Adrastos chronologiquement like a ghost living in your shadow / Maedre 3104475824
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Sujet: Re: like a ghost living in your shadow / Maedre   Lun 11 Déc - 18:15

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Deux étrangères, voilà ce qu’elles étaient. En dépit du sang partagé, d’une enfance commune, de souvenirs familiers. Quelques bribes échangées, et le constat reste alarmant. Phaedre et Maebh, différentes en tout point, mais tout aussi impuissantes en ces moments d’incertitudes. Elles pourraient s’épauler, se conseiller, se rassurer. Il n’en est rien. Parce qu’il faut que l’une lise entre les lignes pour comprendre les problèmes de l’autre. Fichu gachi que ces soeurs que rien ne rassemble, pas même leur misère commune. Phaedre hausse les épaules quand sa soeur compliment les lieux. Elle fait du sacré bon travail, oui. La tête dans la paperasse du soir au matin. Mais elle n’y prend aucun plaisir. L’héritière ne savait pas quoi faire de sa vie, avant d'atterrir ici. Nul n’a jugé bon de lui demander. Jamais elle même ne s’est permis d’imaginer un futur qui ne soit pas dicté par le bon vouloir paternel. On lui confia le cabaret. On lui aurait demandé d’en nettoyer les toilettes qu’elle n’aurait pas rechigné. Phaedre est le bon petit soldat. Son père ordonne, elle dispose.

Aux confidences de la cadette, elle se fait plus expressive. Un coup d’oeil à sa soeur, et Phaedre se sent le besoin de laisser s’exprimer des pensées qui lui déplairont certainement. « Si cet imbécile ne sait pas saisir l’opportunité de croiser ta route une nouvelle fois… Alors il ne mérite pas d’occuper tes pensées. » Phaedre a tranché, sans pitié aucune. Elle imagine sa mère horrifiée devant de telles propos. Elle l’a vu faire, à convaincre Maebh que tout est au mieux, qu’il ne s’agit que de quelques doutes vite dissipés. Mais Phaedre n’a aucune peine à imaginer les questions qui s’agitent dans l’esprit d’Adastros. Pour partie, ses doutes sont aussi les siens. Mais Phaedre a surmonté ses craintes, ses reproches et son aversion pour ces âmes retombées parmi les vivants. Parce qu’il y a Maebh, en leur sein, et parce qu’il lui semble inconcevable de la rejeter ainsi. Si Adrastos n’a pas ses remords, alors c’est qu’il n’aimait pas la cadette autant qu’il voulait bien l’admettre. « Les hommes au sang pur sont aussi arrogants qu’ils sont lâches. Encore une chose que ces dernières années m’ont enseignées. » D’une traite, elle vide le contenu de son verre, accompagnant sa réflexion de son précieux bourbon. Son constat est radical, mais l’exemple des rares hommes qui ont signifié pour elle, depuis le départ de Maebh, tend à lui donner raison. Ils agissent, mal. Et c’est elle qu’on abandonne à la fin.

Son verre, à nouveau plein. Elle ressert sa soeur, qu’importe que sa boisson ne soit pas terminée. Phaedre, son breuvage à la main, le soulève de quelques centimètres, pour porter un toast. « Levons nos verres à ces idiots, puissent-ils retrouver le chemin de la raison. » Dans un coin de sa tête, alors qu’elle trempe ses lèvres dans son whisky, quelques visages se dessinent. Des idiots, tous. Même ce père qui s’emploi à dicter la vie de ses enfants sans jamais supporter la contradition. Phaedre se fait lasse de ce monde d’hommes où les femmes ne sont bonnes qu’à enfanter. Mal, dans son cas. Alors, l’espace d’une minute, elle se laisse gagner par l’amertume de celle qui vit dans une impasse. Où qu’elle aille, quoi qu’elle tente, elle finit toujours par rentrer à la maison.
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Âge : VINGT TOIS ANS, le temps s'est arrêté pendant cinq ans pour Maebh. Portrait fantomatique d'un souvenir.
Sang : PUR, ichor royal qui ouvre les portes et sucre le monde. Gouttes cristallines qu'elle ne peut s'imaginer souiller.
Profession : SANS EMPLOI, toutes ses heures consacrées à tenter de voir revenir le contrôle de sa magie. Jour après jour, l'échec est aussi cuisant que la rancoeur.
Situation civile : SOLITUDE d'une illusion que tous regardent de loin sans toucher. Dans ses souvenirs, Maebh est encore mariée à l'amour de sa vie.
Allégeance : VOLDEMORT, c'est bien la seule chose que la mort n'a pas réussi à changer.
Particularité : REVENANTE, ni vraiment morte ni tout à fait vivante à nouveau.

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Maebh Rosier
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Sujet: Re: like a ghost living in your shadow / Maedre   Mer 20 Déc - 21:24

like a ghost living in your shadow
avec phaedre rosier

Maebh aimerait savoir quoi dire. Elle aimerait trouver les mots pour combler le fossé qui semble la séparer de Phaedre mais les mots s’échappent avant même qu’elle n’ait le temps de les formuler. Il semble y avoir trop de rêves brisés, trop de larmes refoulées, entre les deux soeurs. Une détresse commune qui ne suffit même pas à les rapprocher, bien loin des clichés qui voudraient que les soeurs partagent toujours tout. La vérité - le fantôme l’avoue d’ailleurs sans peine - est qu’elles n’ont jamais rien partagé du vivant de la cadette. La vérité - la funambule l’avoue plus difficilement - c’est qu’il aura fallu la mort pour que, peut être, elles puissent l’une l’autre trouver place au sein du monde de l’autre. Dans un soupir, la cadette se livre plus qu’en vingt trois ans. Ce ne sont que quelques mots, probablement rien d’exceptionnel pour une oreille extérieure ou pour des soeurs plus proches - mais là voilà qui lui offre du bout des lèvres une partie de son monde. Une partie de ses doutes. Ca sort difficilement, ça n’a rien de naturel pour ces deux soeurs qui apprennent seulement à se connaitre - mais il y a quelque chose d’apaisant à enfin prononcer la sentence. A chacun des refus d’Adrastos, Maebh a crié. Maebh a pleuré, a fait éclater des vases en milles morceaux. Mais jamais encore ne s’est-elle permit de le clamer avec tant de clarté. L’aveu est presqu’honteux entre ses lèvres, sifflé avec toute l’aigreur que lui dicte son coeur.

Un maigre sourire vient se poser sur les lèvres de la Rosier alors que son ainée tranche. Elle aimerait la croire, Maebh. Et pourtant, la mort a déposé le doute au fond d’elle, là où il n’y avait hier qu’une assurance déconcertante. La sorcière n’avait jamais, jusqu’ici, douté d’elle-même. Légitime même lorsqu’elle avait tort, l’assurance du fantôme semble aujourd’hui quelque peu fanée. Mais à sa façon, Phaedre parvient à redonner quelques couleurs à Maebh. Enfant ingrate jusqu’au bout, la benjamine en est la première surprise. Mais sa soeur semble avait touché juste et Maebh sent son sourire se décrisper un peu. « Tu as raison. » rit-elle du bout des lèvres, les yeux rivés sur l’alcool qui continue de tourner au fond de son verre. « Les hommes au sang pur sont aussi arrogants qu’ils sont lâches. Encore une chose que ces dernières années m’ont enseignées. » Il y a quelque chose au fond du constat de Phaedre qui fait descendre un frisson le long de la colonne de sa cadette. Une évidence qu’elle a toujours refusé de croire, peut être. Jusqu’ici, Maebh n’avait jamais eu à se plaindre des hommes - poupée opaline à qui on avait jusque là trop donné. L’espace d’un instant, la revenante manque de lui demander des détails. Mais il y a encore trop de pudeur entre elles, trop de maladresse, que pour que les mots ne franchissent la barrière timide de son sourire. C’est une conversation que la benjamine décide de laisser pour un autre jour. Probablement par lâcheté, elle aussi.

Son verre se remplit et Maebh relève les yeux sur sa soeur. « Levons nos verres à ces idiots, puissent-ils retrouver le chemin de la raison. » D’un même geste, le fantôme lève lui aussi son verre. L’aigrie ne doute pas un seul instant que des visages tout à fait différents s’imposent à elles, les seuls traits communs étant sûrement ceux du Père. Sacro sainte à qui Maebh donnerait aujourd’hui encore le monde sur un plateau, pourvu qu’il en prononce l’ordre. Eternelle enfant face à lui, leur relation était aujourd’hui teintée de rancoeur. Plus qu’à quiconque, Maebh lui en voulait d’avoir continué à vivre sans elle. C’est ridicule, enfantin. Peu importe, cependant. La trahison du père reste en travers de la gorge de sa cadette, aussi ridicule que cela ne puisse paraître.

C’est au tour de la funambule que de descendre son verre d’une traite, un léger rire s’échappant d’entre ses lippes grenats. « Puissent-ils retrouver le chemin de la raison. » Reprend t’elle comme un écho lointain. Elles savent toutes les deux que c’est déjà là trop demander. De bien des façons, la vie s’était appliqué à leur apprendre la leçon. Maudites soient-elles si elles refusent de l’apprendre. Les doigts serrés autour de son verre, la benjamine ne peut cette fois pas retenir ses questions - maladroite comme toujours lorsqu’il s’agit de parler avec Phaedre. De Phaedre. « On sait toutes les deux qui sont mes idiots et c’est encore avec une tendresse amère que Maebh les évoque alors qu’elle hésite encore un peu, cherche ses mots sans les trouver je me demande qui sont les tiens avoue t’elle en esquissant un petit sourire gêné Tu n’est pas obligée de me répondre, si tu n’en as pas envie. » Se sent-elle obligée d’ajouter en baissant les yeux. Maebh ne s’attend pas à un grand discours - ni même à une réponse - mais la benjamine cherche des bribes là où elle pense pouvoir en trouver.
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