daily prophet

La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 LAVINION † DEATH WITH DIGNITY.

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Sujet: LAVINION † DEATH WITH DIGNITY.   Ven 1 Déc - 17:38

death with dignity
lavinia prewett & oberon goldstein

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sa mère l'a forcé à venir à la maison pour trier des papiers. Ça ne le dérange pas bien entendu: il fait ça tous les jours dans les archives de Gringotts, comme un fantôme se traînant à travers les rangées de documents, connaissant par coeur chaque étagère et chaque recoin. Sauf qu'à la banque, la plupart du temps, il travaille avec des étrangers. À cause de sa mémoire photographique, les mots et les noms ne disparaissent jamais réellement de son esprit; mais ils développent une personnalité, une histoire imaginée, et Oberon se retrouve à leur donner des caractères et des problèmes et des vies. C'est beaucoup plus simple d'imaginer que de se rappeler parce que c'est à ça qu'il est confronté, alors qu'il aide sa mère à faire le ménage de leurs vieilles affaires, et tombe sur des photos de Cal et de Papa, des vieux documents, des journaux, des carnets, des dessins. Il y a de très beaux documents, et des très tristes aussi. Il y a des vieilles photos de Cal, Ophelia et lui quand ils étaient petits, dans leurs vêtements aux mêmes couleurs: presque indiscernables les uns des autres, avec leurs visages similaires et leurs cheveux sombres. Il y a une photo de son père, une cigarette à la lèvre, en vacances en Israël. Il y a les photos de mariage, la naissance de Regan aussi, des clichés de vacances, des dessins d'observations, des notes teintées de café, des post-its, des lettres et d'autres choses.

Il y a une lettre que son père a reçu il y a longtemps, qu'Oberon trouve entre deux pages d'un livre. C'est surprenant mais pas tant que ça, surtout de la part de Papa: il gardait toujours tout un peu partout, vivait constamment dans un bordel organisé, laissant sa trace partout dans la maison, parfois sous la forme de tours composées de bouquin. Oberon ouvre l'enveloppe par habitude, après avoir oeillé l'envoyeur: Theodore Prewett.

Étrange sensation qui l'étreint soudain, entre désespoir et nostalgique amère. Cela fait bien longtemps qu'il n'a pas vu les Prewett, ou alors juste en passant: comme des ombres ou des fantômes d'une vie précédente, trop vite oubliée quand on l'a marqué à l'encre sur son avant-bras gauche. Son bras et sa Marque n'ont jamais paru si lourds et désagréablement douloureux; il se frotte pensivement le peau en lisant, réalisant au bout d'un moment que la lettre date de quelques jours avant son arrestation, et sa mort. Il a beaucoup pleuré son père, Oberon, parce qu'il avait peur, comme un enfant a peur, des conséquences sur ses soeurs et sa mère. C'est pour ça qu'il a pris la Marque. Il sait qu'il ne l'aurait jamais fait si son père n'avait pas trahi, si il n'avait pas été ce qu'il était... un rebelle, un optimiste, un rêveur.

La lettre est succinte, mais criante de culpabilité.

Oberon aimerait dire qu'il est surpris de la part des Prewett, plus que quiconque, d'être des... quel serait le terme? Révolutionnaires, sans doute. Mais il ne l'est pas, pas vraiment. C'est le genre de choses auxquelles il ne devrait pas penser, il le sait, il devrait les dénoncer, il ne devrait pas une seule seconde hésiter. Mais quand sa mère l'interrompt dans sa lecture et ses pensées, lui demande si il a trouvé quelque chose, Oberon ment (une seconde nature pour lui, ces jours-ci) et cache simplement la lettre dans sa poche, à étudier plus tard. Il trouve une excuse pour partir plus tôt que prévu, prétexte une urgence; ainsi transplane-t-il rapidement, au lieu de prendre le Magicobus qui a ordinairement sa préférence (il aurait trop peur de croiser Noora) pour atterrir à la limite du domaine des Prewett, entamant rapidement sa longue avancée jusqu'à la porte de la maison, frissonnant sous son manteau du froid de novembre.

Il ne sait pas ce qui le brûle le plus, la Marque à son bras ou la lettre dans sa poche. Il se demande si il y a quelque système d'alarme dans la résidence parce qu'à mesure qu'il s'approche de la porte de l'imposant manoir, il voit que quelqu'un en a ouvert la porte et l'attend dans le seuil; Oberon ne peut pas s'empêcher d'être soulagé en remarquant, alors qu'il s'approche, que c'est Lavinia, et non son père. Ils s'aimaient bien, avant. Avant. Il s'arrête brusquement devant les petites marches qui mènent à la porte, les yeux plantés dans ceux de Lavinia, hésitants et intenses à la fois. “ Je ne serai pas long, ” dit-il comme toutes salutations, ils ne sont plus amis depuis longtemps. “ Est-ce que je peux entrer? C'est important. ” Et il n'a pas envie que quiconque les entende; plus que jamais, Oberon sait que la paranoïa est généralement préférable aux doutes et à la mort.


Dernière édition par Oberon Goldstein le Sam 9 Déc - 14:58, édité 1 fois
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Sujet: Re: LAVINION † DEATH WITH DIGNITY.   Sam 2 Déc - 1:14


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( oberon & lavinia )

« Est-ce que je peux entrer ? C’est important. » Lavinia, elle a tendance a flipper un peu, quand le son de ces mots viennent se glisser entre son interlocuteur et elle. C’est important, ça soulève ses sens, la met en alerte, un peu comme le moindre bruit dérangeant pousserait le chien de garde à dresser attentivement l’oreille.


C’est ce que son père lui disait, quand elle était plus jeune, alors qu’elle ne comprenait pas pourquoi elle n’était pas supérieure aux autres. Elle avait le sang d’une pureté encore rare, pourtant. Elle était issue d’une famille qui, si elle n’était pas crainte comme celle des Black ou des Lestrange, était respectée au sein du ministère de la magie et plus largement de la communauté sorcière. Mais son père… Son père il décrétait à mi-mots, toujours dans la demi-mesure pour ne pas être entendu par les oreilles indiscrètes des mauvaises langues, que c’était « important » qu’elle garde l’esprit ouvert. Il décrétait que c’était important que des personnes soient tolérantes, dans un monde où l’intolérance primait sur toute chose. « C’est important que tu comprennes, Lavinia. » C’est important, parce que l’heure est grave. C’est ce que les paroles sous-entendent toujours, c’est presque inquiétant, en somme.

« Où est père ? » Elle n’est plus assez souvent au manoir pour connaître les faits et gestes de ses parents. Elle ne connaît plus leurs habitudes, les passe-temps qui animent leurs longues et froides journées qu’elle estime monotones, sans pourtant les connaître. Lavinia, elle jongle entre les habitations et les personnes qui s’y perdent, se partage entre ici, le ridiculement petit appartement qu’elle loue et la demeure de Selwyn où on l’oblige à passer trop de temps. « Aucune importance », finit-elle par déclarer au bout de quelques secondes, chassant son interrogation d’un bref geste tremblant de la main, quand elle croise le regard perplexe de l’elfe de maison qui sert pourtant la famille depuis des années. S’il ne sait pas où est passé Theodore Prewett, Lavinia craint que personne ne puisse répondre à ses questionnements. Y’a Monsieur-a-pris-la-Marque-récemment-dans-un-élan-de-stupidité et qu’elle refuse de nommer, aussi enfantin cela soit-il, qui va se pointer sur le perron de la demeure familiale dans quelques secondes (elle l’a observé par la grande baie vitrée du bureau où elle passe tout son temps, lorsqu’elle traîne par ici) et ni son père, ni sa mère – et encore moins son frère, ne sont là. Génial.

Quand elle ouvre la porte, elle tremble plus. Lavinia sait pas trop comment c’est possible d’ailleurs, parce que dans sa boîte crânienne, y’a un ouragan qui pourrait ravager Hyde Park en entier. Elle a à peine le temps de l’observer, de jeter un regard par-dessus son épaule, pour s’assurer qu’il soit seul : elle sait pas trop comment ça marche, ces choses-là, mais s’il était là parce que ses parents avaient fait quelque chose de mal (quelque chose de mal que le gouvernement aurait découvert, serait plus approprié), ils seraient plusieurs. Non ? Oh, par Merlin, elle n’en sait fichtrement rien. « Je ne serai pas long », murmure-t-il, le regard plongé dans celui de Lavinia qui arque délicatement un sourcil. Quelle entrée en matière, dis donc. Automatiquement, elle place une main sur le chambranle en bois massif de la porte, lui interdisant le passage en direction du hall d’entrée, malgré l'ouverture qui s'y dessine, malgré la distance qu’il a laissée entre eux. Oberon laisse transparaître, presque malgré lui, une sensation particulière, qui échappe à Lavinia, sur laquelle elle est incapable de poser le doigt. « Je peux savoir ce qui se passe ? » Elle ne l’a plus vu depuis des années et du jour au lendemain, le voilà au pied des escaliers menant au manoir Prewett. Automatiquement, elle se repasse tout ce qu’elle a pu faire de travers, ces derniers jours. Ca fait un petit temps, maintenant, qu’elle n’a plus caricaturé des membres du gouvernement pour les rebelles. Des semaines entières qu’elle n’a plus fait passer d’anagrammes entre les lourds paragraphes des articles de propagande pour la Gazette. Son père, c’est une histoire différente – elle ignore tout de ses exactions, ces derniers temps. « Est-ce que je peux entrer ? C’est important. » Là, c’est certain que son regard trahit ses sentiments – perdue entre perplexité et appréhension. Son estomac se noue automatiquement, c’en est presque douloureux. Elle se surprend pourtant à s’adosser à la porte, histoire de lui laisser le passage libre jusqu’à l’intérieure du manoir. Elle lui adresse même un petit sourire contrit. « Bien entendu, tu es toujours le bienvenu ici. » Foutaises. Elle revoit son père frapper du poing sur la table, faisant sursauter son épouse, son fils et sa fille à l’unisson. Oberon Goldstein est un traître et son père doit certainement se retourner dans sa tombe. « Suis-moi », minaude-t-elle en lui lançant un regard du coin de l’œil, l’emmenant jusqu’au petit salon où la famille reçoit ses invités importants. « Père n’est pas là, j’espère que tu pourras te contenter de ma présence. » Elle lui désigne la pièce d’un geste de la main, attend qu’il y soit entré pour refermer la porte derrière elle. Si seulement elle n’était pas passée ici, par Merlin – pas de rencontre avec Oberon, pas de problème, pas de stress si puissant qu’il pourrait lui causer un ulcère. « Je t’écoute. Qu’est-ce qui peut être suffisamment important pour que tu daignes m’accorder l’honneur de ta présence ? » Elle marque une légère pause. Y’a plus que de la peur, qui suinte de ses propos à présent, elle sent la colère, aussi (cette colère qui ne la quitte jamais plus, depuis qu’Eliott est mort, depuis qu’Abigail l’a trahie, depuis qu’Oberon l’a abandonnée. Elle sait pas trop ce qu’elle a fait pour mériter ça, mais ce qu'elle sait, c'est que ça fait un p'tit temps qu'elle a cessé de se poser des questions, parce que ça fait trop mal de toujours ressasser toutes ces douloureuses désertions).
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Sujet: Re: LAVINION † DEATH WITH DIGNITY.   Sam 9 Déc - 15:14

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Lavinia... lui a manqué, réalise-t-il avec un peu de consternation. Ou peut-être que l'innocence de leur enfance lui manque, atrocement, depuis des semaines sans qu'il ne s'en soit rendu compte: la mélancolie, chez Oberon, a tendance à s'infiltrer sous sa peau et se lacer à ses os jusqu'à ne plus le laisser partir, posant un poids sur ses épaules jusqu'à ce qu'il soit plus capable de le soulever. Il est tellement désolé d'être là, qu'elle ait à souffrir sa présence: elle doit le détester, et elle doit avoir raison. Cette Marque sur son bras... Oberon revoit la lueur déçue dans les yeux de Noora, le mépris dans sa voix. Il ne peut qu'imaginer que le mépris de Lavinia soit cent fois plus puissant. Et si la lettre qu'il a dans sa poche est un indice, ce n'est pas seulement du mépris qu'elle doit ressentir à son égard, mais de la haine pure et dure. Ou alors peut-être que c'est seulement Theodore, son père, qui s'est mis dans une situation impossible, qui risque sa vie pour une chose impossible? Non. Malgré tout, malgré le temps, Oberon est persuadé de connaître Lavinia. De la comprendre. Et son amie, celle qui le poussait toujours en avant, alors que lui la tirait toujours en arrière, toujours calme face au tempérament de Lavinia, à l'écoute et patient, trop effacé sans doute parfois. Il la connaît, elle était son amie. Évidemment qu'elle se nourrit d'illusions, évidemment qu'elle pense qu'elle pourrait parvenir, avec ses amis, à Le tuer.

Quelque chose se joue sur le visage de Lavinia, Oberon ne bouge pas, attend sa décision; quand elle finit par laisser tomber le bras qui lui bloque l'entrée, et s'adosse au battant de la porte, il monte les quelques marches qui les sépare pour pénétrer dans la maison des Prewett. « Bien entendu, tu es toujours le bienvenu ici. » Oberon est surpris, touché, rasséréné... avant de se dire qu'elle doit lui mentir, forcément, son sourire ne trompe personne. Il aimerait bien avoir encore ça en lui d'espérer. Mais l'espoir est mort depuis longtemps, depuis que son bras semble avoir pris du poids quand on y a gravé Sa marque. Oberon fait quelques pas dans le hall, mal à l'aise de reconnaître un endroit dans lequel il s'est rendu quelques fois, quand son père venait visiter son ami Theodore et qu'il amenait ses enfants avec lui pour qu'ils fassent ami-ami. Il joue anxieusement avec ses doigts, délicatement gantés d'un cuir noir comme ses yeux, jusqu'à ce que Lavinia referme la porte et qu'il se tourne vers elle. « Suis-moi. » Il lui emboîte le pas jusqu'à un petit salon dans lequel Oberon n'a nulle envie de s'attarder.

Il faut qu'il parte d'ici, qu'il s'enfuit dès que possible. Le regard de Lavinia sur lui envoie des sueurs froides le long de son dos, le met profondément mal à l'aise. « Père n’est pas là, j’espère que tu pourras te contenter de ma présence. » Il fait quelques pas à l'intérieur, toujours timide, n'osant pas trop détacher son regard de Lavinia au cas où elle sortirait sa baguette pour l'attaquer dans le dos — la pratique des traîtres, la mort réservée aux traîtres. Il se demande si son père est mort comme ça, d'un coup qu'il n'a jamais vu venir. Non. Pas Lavinia. Mais Oberon n'est plus sûr de rien. “ Tu feras l'affaire, ” dit-il, la voix égale, la phrase simplement observatrice là où elle aurait presque pu être déplaisante et méprisante dans une autre bouche. Il est même soulagé de faire face à elle plutôt qu'à Theodore, il a un peu peur de ce dernier. « Je t’écoute. Qu’est-ce qui peut être suffisamment important pour que tu daignes m’accorder l’honneur de ta présence ? » Il se demande si elle a eu peur qu'il vienne l'arrêter, renverser le manoir, le mettre à feu et à sang sans remord. Il a la Marque, après tout. Après ce qu'il a découvert dans les affaires de son père, ce serait même ce qu'il serait sensé faire.

Sheza va le détester de faire ça. Ce n'est pas... safe. C'est même le contraire de sûr. Oberon plonge la main dans son manteau et la retire lentement pour ne pas qu'elle pense qu'il veut l'attaquer par surprise. “ Ceci, ” fait-il en sortant l'enveloppe, pourtant déjà ouverte, de sa poche et en tendant le bras vers Lavinia pour qu'elle s'en empare. “ Incrimine ton père. Il était affilié à mon père avant sa mort. Mon père est mort parce qu'il était un traître. Cela signifie que ton père en est un lui aussi. ” Quand Lavinia fait un mouvement pour s'emparer de la lettre, Oberon la met hors de sa portée. “ Je ne devrais pas être ici. ” Il y a une hésitation dans sa voix, un soudain doute; il refuse de s'y attarde. “ Je ne devrais pas te dire ça. ” Mais il n'a pas de bonne raison pour expliquer son comportement, alors il reprend sans s'arrêter: “ mais j'aimerais que tu prennes cette lettre et que tu en fasses ce que tu désires. Je te conseillerai de la brûler. Je l'aurais fait moi-même, seulement j'aimerais que tu effaces le souvenir de son existence de mon esprit. ” Il pince des lèvres. “ Je ne devrais pas faire ça, ” marmonne-t-il, détournant le regard, soudainement mal à l'aise, remettant en question ses vraies motivations. Préservation ou survie, il ne sait pas. Il sait juste qu'il ne peut pas ne rien faire. C'est une mauvaise décision. Il semble qu'il y est abonné depuis quelques mois, depuis qu'il a pris la Marque en fait.
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Sujet: Re: LAVINION † DEATH WITH DIGNITY.   Dim 10 Déc - 22:41


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Lavinia guide Oberon le long des vieux couloirs égayés par des couleurs bien plus douces que celles retrouvées dans les manoirs d’autres familles sorcières pures, un brin trop sombres. Ces couloirs qui ont abrités leurs rires d’enfants, leurs disputes d’antan. Les murs sont marqués des discussions, des heures passées à jouer, hurler et pleurer, pendant que les adultes étaient occupés dans les pièces voisines. Comme le petit salon, par exemple, où elle conduit machinalement son invité surprise. (Et Merlin seul sait à quel point elle a horreur des surprises). Elle a perdu confiance y’a longtemps, au même instant où on lui a appris qu’il a accepté qu’on appose la marque d’un tyran sur son bras, sans chercher pour autant à en trouver les raisons, bien entendu. Parce que sa famille peut vanter promouvoir la tolérance ou la rechercher chez autrui, elle ne l’est qu’à moitié, elle. Faites c’que je dis, mais surtout pas c’que je fais – un bien joli dicton. Quand elle pose son regard sur lui, il a l’air encore plus mal à l’aise qu’elle n’est stressée par cette visite imprévue et même si elle devrait avoir l’habitude, à force, de cette allure qu’il arbore, depuis le temps qu’ils se connaissent, elle ne peut s’empêcher de se poser un nombre incalculable de questions. Oberon, le réservé, le timide, le silencieux. Leurs parents n’ont jamais réellement compris comment de tels opposés pouvaient si bien s’entendre, mais elle a toujours su que cette relation reposait sur une sorte d’équilibre. L’un tempère, l’autre fait avancer, c’était aussi simple que ça, à une époque, alors que maintenant, rien n’est plus compliqué que cette drôle d’affection qu’elle éprouve encore, la main posée sur la poche arrière de son pantalon, emplacement exact où se trouve sa baguette.

Elle trouve sa réaction ridicule, l’espace de quelques secondes, avant de se rappeler que la personne qui lui fait face n’est plus le petit garçon qu’elle a aimé pour sa réserve naturelle, pour sa maladresse inconditionnelle. « Tu feras l’affaire », répond Oberon, la voix monotone, presque froide. Lavinia se déplace, sans lui tourner le dos – elle n’est ni inconsciente, ni suicidaire – tout en réfléchissant, le palpitant alarmé. Elle ne sait toujours pas la raison de sa présence et elle a soudainement l’impression de ne pas avoir de réponse à ses questionnements silencieux. « Tant mieux », rétorque-t-elle en arquant un sourcil, avant de poursuivre : « c’est pas vraiment comme si tu avais le choix, pour tout te dire, j’ignore où il est. » Elle sait pas trop ce qu’elle espère, en disant ça. S’il est venu la questionner sur son père, l’intonation de sa voix laisse au moins transparaître qu’elle est sincère (mais est-ce qu’il la connaît encore suffisamment pour le deviner ?) ou qu’elle ne dira rien, elle se plaît à jouer sur les deux tableaux. Finalement, Lavinia ne sait toujours pas ce qu’il fait chez les Prewett, et n’obtient qu’une parcelle de réponse lorsqu’il sort de la poche de son manteau une enveloppe. « Ceci », fait-il simplement en tendant le bout de papier dans sa direction, soulevant aussitôt une curiosité qui l’anime depuis l’enfance, qu’elle n’a jamais été capable de réprimer. Pourtant, le scepticisme qui s’empare d’elle surpasse sa curiosité et elle attend un peu plus d’explications avant d’effectuer le moindre geste. « Incrimine ton père. Il était affilé à mon père avant sa mort. Mon père est mort parce qu’il était un traître. Cela signifie que ton père en est un lui aussi. »

Oh, par Merlin.

Les sentiments prennent aussitôt le dessus sur la réflexion et Lavinia se hisse sur la pointe des pieds, abandonnant l’étreinte sur sa baguette, pour tenter de lui arracher la lettre des mains. Oberon est plus rapide, bien plus agile (il l’a toujours été) et elle est rapidement mise hors d’atteinte. Son cœur s’emballe un peu plus et elle sent des sueurs froides couler le long de son dos. Elle va être emmenée au Ministère, c’est certain. Et ses parents ? Son frère ? Y’a un tas de pensées qui se bousculent dans son esprits et tristement, pas une seule ne mène à une solution positive. Il ne lui faut même pas un quart de minute pour se rendre compte qu’elle n’aurait pas dû se laisser aller à ses sentiments aussi aisément, qu’elle aurait dû feindre l’impassibilité, la surprise, le doute. Quelque chose qui aurait laissé supposer qu’elle n’avait rien à se reprocher. N’importe quoi, en somme, de toute façon, ça n’aurait pas été pire que l’air figé de torpeur qu’elle devait certainement arborer.

C’est trop tard, maintenant, de toute façon. Elle vient de se condamner par sa stupidité et elle a l’impression que son geste passé signe l’exécution de sa famille entière. « Je ne devrais pas être ici », fait-il remarquer avec une drôle d’intonation. Lavinia y voit une petite lueur, une échappatoire qui s’essouffle trop rapidement. Elle lutte désespérément pour ne pas se jeter sur lui, sur l’enveloppe qui renferme la culpabilité de son père, qui n’a fait que révéler un peu plus la sienne aux yeux d’Oberon. « Mais j’aimerais que tu prennes cette lettre et que tu en fasses ce que tu désires. Je te conseillerai de la brûler. Je l’aurais fait moi-même, seulement j’aimerais que tu effaces le souvenir de son existence dans mon esprit. » Lavinia en reste pantoise de longues secondes, empreinte au désarroi. Elle a du mal à réfléchir, à assembler les pièces du puzzle. « Je te demande pardon ? » Ca lui échappe machinalement, tandis qu’elle fait la navette du regard entre la lettre et Oberon : est-ce qu’il est au moins conscient qu’il joue avec sa vie ? Avec la vie de sa famille entière ? « Je ne devrais pas faire ça », marmonne-t-il soudainement. Lavinia le sent flancher, il se brise plus facilement que du cristal. Alors elle rompt la distance qui les sépare et lui arrache l’enveloppe des mains sans le moindre ménagement, la chiffonne entre ses fins doigts. « Arrête », lui ordonne-t-elle sur un ton un peu trop froid, quand elle devrait le rassurer, trouver des paroles qui l’apaisent. C’est ce que toute personne sensée ferait, histoire de gagner son empathie. Pas Lavinia : elle en a assez de cette fausseté ambiante, presque maladive. Sans plus attendre, elle se tourne vers la cheminée, pointe sa baguette pour y allumer un feu et y lance la lettre qui se consume doucement, en même temps que sa peur s’évanouit petit à petit. Elle se fiche bien de ce qu’elle contenait, elle ne veut rien savoir de plus – elle porte déjà tellement de secrets que c’en est étouffant.

A nouveau, elle se tourne vers Oberon, le dévisage quelques instants. Elle est en colère contre lui, alors qu’elle devrait se sentir redevable. « Toi », commence-t-elle en s’avançant dans sa direction. « Tu envisageais vraiment me livrer à tes petits copains ? » C’est plutôt son père que cette lettre incriminait, mais quelle importance ? Son père, c’est elle, par extension. Une fois qu’elle est assez proche de lui, elle plonge son regard dans le sien. « J’ai vu ton hésitation, Oberon Goldstein. » C’est cette potentielle trahison, qui lui fait le plus mal. Après Abigail, surtout. « Qu’attends-tu ? » Elle devrait le remercier, mais le repousse violement. « Fais ce que tu as à faire. Appelle donc tes nouveaux amis. » Sa voix se brise un peu en même temps qu’elle désigne son avant-bras où, elle suppose, se cache la Marque, tout en réalisant qu’ils n’ont visiblement pas la même loyauté l’un envers l’autre. Jamais elle n’aurait ne serait-ce qu’envisagé hésiter entre le protéger ou le vendre au gouvernement. Quelle tristesse, bon sang. Quelle foutue époque.
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Sujet: Re: LAVINION † DEATH WITH DIGNITY.   Lun 18 Déc - 12:14

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lavinia prewett & oberon goldstein

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Coupable. Elle est coupable. Il a vu la brève panique sur son visage, les yeux qui se sont un peu arrondis; et le geste, criant de culpabilité, quand elle a voulu s'emparer de la lettre. Pour s'en débarrasser, pas pour la lire. Quelque part, Oberon est presque rassuré de ne pas s'être trompé, bien entendu que Lavinia fait partie de cette machination. Il n'en attendrait rien moins d'elle. Ça lui fait mal au coeur, ceci dit, parce que ça veut dire qu'ils ont vraiment bien changé tous les deux, se tiennent des deux côtés de la barrière et que celle-ci ne flanchera jamais entre eux. Ça le rend triste. Et fier. Lavinia reste Lavinia, lui il est mort, n'est jamais revenu de la maladie qui lui a volé le bras. Il est en train de penser à ça — un frisson désagréable et douloureux remontant de son bras immobile et handicapé, comme d'habitude, douleur fantôme — et ne voit pas Lavinia s'approcher et lui arracher la lettre des doigts. Peut-être l'en aurait-il empêché; il ne fait aucun mouvement pour la récupérer quand elle s'éloigne en la chiffonnant, ceci dit. « Arrête. » Oberon ne dit rien, habitué à être grondé, l'observe simplement alors qu'elle chiffonne un peu plus le papier, allume l'âtre de la cheminée et y lance la lettre qui est devenue une boule de papier. Tout ça sans la lire ni l'ouvrir. C'est sans doute mieux, ceci dit.

Oberon regarde le papier se tordre dans l'âtre, disparaître petit à petit, se transformer en cendres. Ses yeux reviennent sur Lavinia quand elle se tourne vers lui. « Toi. » Elle s'avance, il recule. Oberon se dit qu'il a mal réfléchi à tout ça; elle pourrait tout aussi bien le tuer pour l'empêcher de répéter sa trahison, plutôt que de lui effacer la mémoire, ça irait plus vite. Et foutu pour foutu... C'est ce qu'il ferait lui sans sa situation, si il avait le courage. Mais Oberon n'a jamais eu de courage. C'est pour ça qu'il est là. « Tu envisageais vraiment me livrer à tes petits copains ? » Il est un peu surpris qu'elle ne le remercie pas — peut-être ne se rend-t-elle pas compte des risques qu'il prend pour elle — et fronce un peu les sourcils, en même temps que ses joues prennent une jolie teinte rose embarrassée. Oberon arrête de reculer, Lavinia est trop proche mais il ne bouge pas, même si il a du mal à respirer.

Oui, il envisageait vraiment de la livrer à ses petits copains. Cette réalisation lui gèle les sangs. Il aimerait que cette pensée ne lui soit jamais passée dans la tête. « J’ai vu ton hésitation, Oberon Goldstein. » Oberon pince des lèvres, sans rien dire. Il n'aime pas son nom entier dans la bouche de Lavinia; elle l'utilise comme une insulte. « Qu’attends-tu ? » Lavinia le repousse violemment, physiquement, ses mains s'écrasant sur son torse; Oberon est trop choqué, et pris de court, pour résister, fait deux pas en arrière avec l'air de quelqu'un sur le point de trébucher sur ses propres pieds. Toujours malmené et maladroit, Oberon. Il n'a jamais aimé rester sur ses positions. « Fais ce que tu as à faire. Appelle donc tes nouveaux amis. » Elle désigne la Marque, qui envoie une traînée de flammes sous la peau d'Oberon, le long de son bras. Il déteste cette sensation. Cette honte qui le prend, noue des noeuds insupportables dans son ventre. “ Peut-être que j'aurais dû, ” rétorque-t-il, avec une hostilité et une provocation qui ne sont pas communes pour lui, personne n'est trop habitué à ça de sa part.

Il se recule un peu, ayant presque peur qu'elle revienne l'attaquer. “ Ça n'a pas d'importance maintenant. Quelle preuve pourrais-je leur apporter? ” fait-il en désignant la cheminée où le feu brûle toujours, efface du monde la trace de la traîtrise des Prewett. Il se doute bien que de nombreuses familles de sang-purs aimeraient les voir tomber — c'est un jeu pour eux, ces nobles, de se mettre des bâtons dans les roues — mais leurs jeux n'ont jamais intéressé Oberon. “ Si j'avais voulu prévenir mes... petits copains, je l'aurais déjà fait et nous le savons tous les deux. Je ne l'ai pas fait. ” Il s'éclaircit un peu la gorge, s'attendant déjà un refus pour la suite: “ maintenant fais ce que je t'ai demandé. Efface ma mémoire. S'il te plaît, ” rajoute-t-il après une hésitation, la politesse difficile à produire quand il lui semble que Lavinia se montre quant à elle bien ingrate. Il n'a jamais su être bon en Occlumencie, c'est la seule solution.
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