daily prophet

La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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Sujet: (phoe) checkmate   Lun 5 Mar - 21:58

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phoe & livi


Plenty of humans were monstrous, and plenty of monsters knew how to play at being human. La neige parsème la chevelure soyeuse de la sorcière par ses flocons d’argent. Elle accélère le pas, les joues rougies à force d’être battues par le vent. L’hiver a indéniablement pris ses droits sur la capitale anglaise ; et la clémence n’est pas de mise. Le sourire ne déloge pourtant pas de ses lippes, elle se contente d’enfoncer plus profondément les mains dans les poches de son manteau pour lutter contre la température hostile. Tourbillon de couleurs, la bonne humeur transparait dans ses mouvement gracieux, et on pourrait presque croire la voir danser, tandis qu’elle se fraie un chemin à travers le Londres sorcier, une destination bien précise ancrée dans la tête. Libérée bien plus tôt qu’initialement prévu d’un voyage à l’autre bout du monde pour étudier de nouvelles formes de médicomagie expérimentale, elle a attrapé le premier portoloin en direction de son pays natal. Si son esprit passionné se tarde de sonner à la porte de Miroslav afin de débattre des dernières découvertes en matière de pathologie des sortilèges, une envie vient surpasser cette impulsion première. Celle de retrouver le confort des bras de Phoe, lui faire la surprise de son arrivée, admirer un sourire assorti au sien éclairer les traits harmonieux de son visage. Bien que de neuf ans son aîné, le sorcier a su lui faire tourner la tête au moment où elle s’y attendait le moins. Noyée dans son travail après la première expérience d’un coeur brisé, c’est toute une partie d’elle-même que Livi avait perdue, oubliée. La part rêveuse et optimiste, le rayon de soleil capable de croquer à pleines dents les plaisirs de la vie. Certains trouveront ironique que ce souffle lui soit insufflé à nouveau par le thanatopracteur, mais elle n’y voit qu’une preuve de plus de la poésie de l’existence.

Arrivée au bas de l’immeuble, elle gravit les marches jusqu’à la porte de l’appartement dans lequel elle passe à présent la majorité de ses nuits. Elle tire la clef que Phoe lui a donnée de son sac, l’esprit vagabondant déjà au milieu des préparatifs qui l’attendent. Il n’est normalement pas rentré à cette heure-ci, lui laissant un petit laps de temps pour planifier sa soirée romantique et son dîner aux chandelles. Ses horaires aléatoires à l’hôpital laissent d’ordinaire peu de place aux attentions de ce genre ; il lui arrive fréquemment de passer plus de quarante-huit heures sans fermer l’oeil et de rentrer éreintée, parfois l’humeur exécrable. Mais ce soir, elle a l’occasion idéale de remédier à cela, d’autant que son amant fait montre d’une conduite étrange dernièrement, souvent distant et taciturne. Elle se ronge parfois le sang dans l’ombre, des questions plein la tête. Quand bien même elle ose encore espérer que cette attitude n’a rien à voir avec elle et qu’elle finira par obtenir les éclaircissements dont elle a désespérément besoin. Tournant la clef dans la serrure, elle ouvre la porte et la referme derrière elle, pose son sac de voyage dans un coin et se départit de son manteau avant de poser son regard doré sur le décor. Un regard d’effroi. C’est comme si un ouragan était passé en son absence. Des dossiers s’empilent dans tous les coins, sans ordre apparent. Jusqu’aux murs qui sont tapissés de photographies, des clichés animés sur lesquels elle se reconnaît elle, et d’autres membres de sa famille. Elle distingue sa mère et ses frères, des oncles, des amis proches. Des pans entiers de sa vie, exposés sans pudeur. Horrifiée, elle attrape la feuille la plus proche et découvre un article publié dans un journal sorcier local peu après le décès de son père. Le texte est annoté de toutes parts, mais bientôt les larmes qui perlent au bord de ses yeux l’empêchent de déchiffrer les gribouillages. Les émotions se succèdent dans son esprit, incompréhension, doute, colère. Les quatre murs l’oppressent, prise d’angoisse, elle ne peut bientôt plus respirer et se rue vers la porte d’entrée sans même prendre la peine d’attraper son manteau au passage. Et au moment où elle s’apprête à poser la main sur la poignée, la porte s’ouvre ; elle se retrouve nez à nez avec Phoe. Elle tient toujours l’article dans sa main, tout son corps est saisi de tremblements. « - Je voulais te surprendre, je crois que c’est réussi. » parvient-elle à bégayer, essuyant rageusement une larme qui roule sur sa joue.
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Sujet: Re: (phoe) checkmate   Lun 5 Mar - 23:32


Le sorcier s’est réveillé à la tombée de la nuit, avec cette étrange sensation de ne pas avoir assez dormi, et il lui semble déjà que l'aube se lève, pâle soleil à l'horizon. Le ciel se pare de couleurs douces, pastels, ramenant le français à une réalité douloureuse. Tout autour de lui l’écoeure et, malgré ses recherches scrupuleuses, il reste les mains vides. Sortant prendre l’air, il porte une cigarette à ses lèvres. Le mensonge n’a jamais été son fort et, pendant un instant, l’idée de s’affliger un sort de faux souvenir lui effleure l’esprit. Il reprend le chemin de l’immeuble lorsqu’il remarque la fenêtre illuminée. Montant les marches deux à deux, il se retrouve paralysé en apercevant finalement une silhouette familière. Ce grand appartement réaménagé est à eux. Vestige du temps victorien, son architecture fait partie des fantômes les plus séduisants de Londres. Là, le moderne se mêle à l’ancien, mais aussi aux centaines d’articles et de photographies qu’il a pu trouver sur les Abbott. Une calomnie.

Quelques secondes plus tard, Phoebus perle de sueur, retrouvant le regard sévère que la société a posé sur lui et son étrange famille depuis le jour funeste de sa naissance. C'est lui, le croque-mort. La bizzarerie lui colle au visage et semble s'être étalée autour d'eux. Il ferme les yeux et se masse les tempes avec insistance. Malgré la douleur qui lui pèse sur le crâne, son expression demeure imperturbable. Le regard ambre du sorcier ose à peine se poser sur les courbes encore timides de sa compagne. Il a peur de s’aventurer près de ses lèvres. D’atteindre un point de non-retour dans leur relation. Ce sont ses mots qui le foudroient en plein coeur. Qui lui donnent envie de bondir sur son visage poupin, de passer des doigts dans la crinière soyeuse qui entoure son visage. La souffrance s'intensifie au son mélodieux de sa voix. Alice vient de tomber dans le piège du lapin blanc. Perfection féminine qui dans sa candeur ne cesse de l’épater. Comme toujours, sa tentative de rapprochement se solde par un rejet. Intérieurement, il hurle. Il aimerait lui faire comprendre la teneur de la dague qui le menace, juste au-dessus de sa tête. Au-dessus des leurs. Prophétie auto-réalisatrice à laquelle il refuse de croire. Phoebus recule et ses joues s’empourprent. « Livia, ce n’est pas ce que tu crois. » Il a si peur de sa réponse, peur qu’elle s’éloigne de lui, et paradoxalement il est clair qu’elle devrait fuir. « Ne me crains pas, s’il te plaît. » La supplique est discrète mais étrangement sincère. Un sourire qui s’apparente plus à un rictus quitte ses lèvres un instant. Le rire qui se retient, un rire sombre, empli de ressentiment pour ceux qui l’ont traîné dans cette situation. Mangemorts. Bourreaux. Diables menaçants. Il y a pourtant une lueur dans son regard, égarée depuis bien longtemps, et qu’il ne réserve qu’à elle. Gardant le silence un instant, il observe la jeune femme et le chaos qui les entoure. Je peux tout expliquer, aimerait-il annoncer, mais la vérité est qu’il en est incapable. Il ignore comment trouver les mots, lui faire des aveux arrachés. Il tient finalement la main fébrile d’Olivia entre ses mains moites, doucement et fermement à la fois. « J’ignore par où commencer. » Les yeux des Abbott placardés autour d’eux le dévisage d’un air désapprobateur. Tandis qu’il cherche son narratif, l’envie de s’effacer de l’existence de la sylphide s’intensifie. Avec la menace qui flotte sur les Abbott, cependant, il ne peut pas décemment l’abandonner.
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Sujet: Re: (phoe) checkmate   Jeu 8 Mar - 18:16

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phoe & livi


Plenty of humans were monstrous, and plenty of monsters knew how to play at being human. Le sourire s’est fané sur ses lèvres carmin, et avec lui les images douces et promesses de voluptés qui avaient pris forme dans son esprit. Ne reste que l’horreur, gravée dans ses yeux dorés, et placardée tout autour d’elle, tout autour d’eux. Car le voilà le sublime, l’amant, l’être maudit. Il lui fait face dans sa splendeur habituelle mais ses yeux la fuient, ses lippes ont la décence de ne pas venir chercher sa caresse. Et ce cocon qui d’ordinaire les abrite des cruautés que subit le monde extérieur devient le théâtre du drame qui se prépare. Livi se sent dépouillée, mise à nue, écrasée par la dynastie qui la scrute de toutes parts. Trahie par l’être aimé, la blessure amère a le goût du déjà vu. L’amour lui a causé bien des maux, suffisamment pour que, des années durant, elle le fuie comme la peste et se complaise dans une solitude imposée. Mais voilà qu’on l’y reprend, tombée aux pieds de l’investigateur de sa perte. Elle le dévisage, et pour la première fois, la pâleur de celui qui a les morts pour meilleure compagnie l’effraie. Depuis plus d’un an, elle pensait le connaître, pensait l’avoir percé à jour ; serait-elle donc orgueilleuse pour avoir cru en sa bienveillance ? Le poing se resserre sur le morceau de papier qu’elle tient dans la main, froissant malencontreusement la photographie qui accompagne le texte. Souvenir d’une tristesse infinie qui les a pourtant rapprochés ; ou n’était-ce qu’une mise en scène depuis le début ? Lorsqu’elle prend la parole, la boîte à musique se brise et il n’y a plus de mélodie dans sa voix brisée.

Elle crève d’envie de s’enfuir mais Phoe se tient toujours entre elle et la porte ; et ses pieds semblent ancrés dans le sol, comme si au moindre mouvement ses jambes risquaient de s’écrouler sous les tremblements. Poupée délicate toute faite de porcelaine, ce n’est pas l’impression qu’elle veut dégager à cet instant. Quand bien même elle sent les fissures autour de son coeur lorsque les mots s’échappent des lippes de son amant. Le diminutif affectueux dont il l’affuble semble hors de propos dans ce décor sombre et la fait tressaillir. La dague s’enfonce jusqu’à la garde, elle ne la voit pas au-dessus de leurs têtes mais la sent dans sa poitrine ; et c’est Phoebus  qui a les mains rouges de sang. « - Ce n’est pas ce que je crois ? Oh alors tu ne t’amuses pas à espionner ma famille à travers moi ? À mettre le moindre de mes secrets à nu ? » Les mots se meurent, s’étranglent dans sa gorge tandis qu’elle est saisie d’un risque hystérique. Elle ignorait posséder ce sarcasme en elle. Livi, elle n’a toujours été qu’un modèle de douceur. Elle se découvre une nouvelle facette tandis qu’elle souffre et qu’elle saigne. « - Je n’ai pas peur, je suis furieuse. » Elle ne peut se laisser amadouer par la complainte, quand bien même celle-ci résonne d’une sincérité étrange. Ou peut-être est-ce ce qu’elle aimerait croire. Ses traits se crispent, brisent l’harmonie de son visage. Elle se sent jugée, comme si partout autour d’elle les photographies posaient leurs yeux morts sur elle ; elle ne peut leur échapper et elle ne peut les décevoir. Instinctivement sa main plonge dans sa poche et se referme sur le bois rassurant du sorbier. « - Tu t’es joué de moi et j’ai été assez stupide pour ne pas m’en apercevoir. » poursuit-elle d’une voix transformée par l’amertume. « - Mais tu ne t’en tireras pas si facilement Phoe, que tu saches ou non par où commencer j’attends ton explication, et elle a plutôt intérêt à être convaincante. » Regard d’orage, revêche comme elle ne l’a jamais été. D’eux deux, c’est lui le lion mais c’est elle qu’on entend rugir.
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Sujet: Re: (phoe) checkmate   Dim 11 Mar - 20:32


L’absence de la sublime était rêvée, s’était-il dit, mais voilà qu’elle rentre. Aussitôt, son château de cartes si mal pensé s’effondre. La mascarade n’aura duré qu’un temps. Elle l’a dévoilé, mis à nu face à ses péchés. Lui-même ne parvient plus à les compter. Il y a trop, ils l’entourent à l’étouffer. Éparpillés par terre, sur les murs, les tables. L’existence toute entière de la sorcière a été violée. Saccagée par les phalanges maladroites de son propre amant. Désolation qui se répand dans son coeur, sentiment emprunt de regrets acides. Ils lui rongent la peau, rendent son teint livide, puis le regard de la douce Olivia se fane face à lui. Soudain, la mâchoire de l’animal se crispe. La bête en lui se fait fuyante. Elle ne mérite pas cette vie qu’il lui offre, et dont elle ne réalise la teneur qu’en cet instant. Je n’ai pas peur, je suis furieuse, crache-t-elle sur un ton amer. L’intonation est nouvelle, inattendue pour des oreilles habituées à un son plus calme, serein. Jusqu’à présent Phoebus et Olivia n’avaient encore jamais fait l’expérience d’une dispute. En dépit des rumeurs, ils demeuraient après plus d’un an une unité stable, qu’ils n’auraient l’un comme l’autre jamais imaginé ébranler d’une façon si brutale. La voix brisée de la jeune britannique retentit à ses osselets comme le son terrible du jugement dernier. Les méfaits accomplis, il est difficile pour lui de reculer. Difficile aussi de mentir face à elle, encore une fois, quand bien même il sait dors et déjà que le mensonge l’aura conduit sur d’étranges chemins. La myocarde se resserre à l’intérieur de sa poitrine. Lentement, il porte une main à la baguette du médicomage, s’efforçant de garder ses orbes plantés dans l’or des siens. Le fauve s’abaisse face à sa reine, prêt aux aveux qui arrachent les coeurs. « Tu as raison, je me suis joué de toi. » annonce-t-il avec un calme presque déstabilisant. « Aussi absurde que cela puisse paraître, j’ai violé ton intimité pour te protéger, et cela n’aura aucune importance si tu ne m’écoutes pas maintenant. » Il baisse enfin le regard en direction du sorbier qu’il connait si bien. « Je vais te dire la vérité, mais promets-moi d’effacer ma mémoire une fois cela fait. » Ses iris luisent dans la pénombre, danse nocturne qui s’intensifie lorsqu’il capte à nouveau les siennes. Il pousse un soupir lourd de signification avant de continuer son récit : « On m’a approché il y a quelques semaines… Ou plutôt… Menacé. Les disciples de Tu-sais-qui. » Phoebus prend une inspiration. « Ils suspectent l’appartenance de ta famille à l’Ordre, et m’ont demandé d’enquêter sur toi. »  Le croque-mort se pince subitement la lèvre inférieure. « Je cherche actuellement de quoi blanchir les Abbott, mais la tâche n’est pas simple et je… Je ne veux pas qu’on s’en prenne à vous. À toi. »
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Sujet: Re: (phoe) checkmate   Mer 21 Mar - 21:44

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Plenty of humans were monstrous, and plenty of monsters knew how to play at being human. C’est la douceur à l’état pur, Olivia, la fleur délicate baignée par les rayons du soleil, la poupée aux traits de porcelaine figée dans un éternel sourire. Du moins c’est ainsi qu’on la connaît, que même Phoe la connaît. En plus d’un an à ses côtés, pas une fois le cristal de sa voix n’a laissé échapper la moindre note dissonante. Couple improbable, ils ont néanmoins toujours avancé les mains liées, doigts entrelacés, quand bien même les sifflements des vipères ont-il pu résonner sur leur passage. Quand bien même ce furent jusqu’à ses proches, armés des mêmes regards suspicieux que les photographies sorcières lui lancent à présent, qui osèrent remettre en cause la légitimité de leur histoire. Mais Livi, elle, n’a pas douté une seule seconde ; à partir du moment où elle a troqué sa solitude contre le réconfort des bras du sorcier, c’est son coeur qu’elle lui a offert sans retenue, dans une honnêteté toute ingénue. Et la voilà qui paie à présent pour cette folie contre laquelle les êtres de raison dans son existence l’avaient mise en garde. Travers, l’accent français aux sonorités macabres. Le patronyme s’accompagne d’une pointe d’amertume, de poils qui se hérissent partout sur le corps, car dans la société magique, on ne va pas sans ignorer leur commerce funestement célèbre. Famille de croque morts, pantins qui dansent aux bras de la faucheuse et pourraient même se substituer à elle sur la simple injonction du Seigneur des Ténèbres. Mais pas Phoebus. L’optimisme naïf l’a poussée à le croire sur parole ; et jusque là il n’avait jamais eu le moindre geste qui puisse remettre en cause ses serments. Jusque là, elle s’était à nouveau laissée embarquer dans un semblant de conte de fées, mais elle aurait pourtant dû savoir que la chute n’attend jamais loin.

Le contact du sorbier contre sa paume est familier mais ne la rassure pas pour autant ; brandir une baguette en avant n’est que l’instinct premier de ceux qui ont baigné dans la magie depuis leur plus jeune âge. Mais face au regard d’ambre de son amant, pas le moindre sort ne franchit la barrière de ses lippes et elle l’observe impuissante poser à son tour une main sur le bois argenté. Tu as raison, je me suis joué de toi. Des aveux balancés d’un ton égal, sans que le moindre remord ne perce le ton grave. Et juste comme ça c’est tout son univers qui vacille, le monde qui tourne autour d’elle dans un flou artistique pendant qu’elle se sent perdre pied. Le poignard a transpercé son coeur et la vermeille carmin coule sur les mains traitresses du sublime. Muette elle assiste au spectacle, et dans son agonie elle sent jusqu’à la fureur qui la quitte. L’assurance est dérobée par les mots qui se déversent sur elle, l’explication dont elle ne parvient pas à faire sens. « - Tu n’es pas vraiment en position d’exiger quoi que ce soit, je ne te ferai aucune promesse. » Et pour appuyer sa résolution, sa poigne se remâche sur sa baguette, la main se défile et le morceau de bois si précieux n’a plus que l’amant maudit pour unique gardien. Une nouvelle folie sans doute, mais il lui a déjà arraché le coeur, il peut bien à présent lui arracher la vie si ça lui chante. « - Je n’ai pas besoin de ce genre de protection. » laisse-t-elle finalement échapper de sa voix brisée, essuyant un geste vague en direction de la pièce derrière eux. Non pas qu’elle garde des secrets, qu’il y ait des choses qu’elle a honte de lui montrer. Hormis l’Ordre et les visites qu’elle paie à Nikkylia en compagnie de Miroslav, elle a toujours été d’une transparence absolue avec lui. Et voilà que son unique point d’ombre devient un problème entre eux. « - C’est stupide, tout le monde sait que ma famille ne s’est jamais impliquée dans aucun conflit. » murmure-t-elle, à moitié convaincue seulement. Les Abbott ont toujours arboré une façade neutre, jamais elle n’a été questionnée. Du moins depuis le décès du patriarche. « - Et après tous tes mensonges, comment je peux savoir que tu me dis la vérité à présent ? » La brûlure est insoutenable et les larmes perlent au bord de ses yeux. Sans jamais l’avouer à voix haute, à vingt-sept ans et lui trente-six, elle voyait leur couple évoluer doucement vers un mariage, pourquoi pas des enfants. Mais l’image de ce futur heureux semble lui échapper telle une volute de fumée. « - Tu ne peux pas travailler avec eux Phoe, peu importe tes raisons. Et tu ne peux pas agir derrière mon dos. Je veux que tout ça disparaisse. » Et sur ces mots elle retourne dans la pièce, attrape les premiers papiers qui lui tombent sous la main pour les jeter aux flammes de la cheminée.
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