daily prophet

La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 Le monde entier dépend de tes yeux purs et tout mon sang coule dans leurs regards.

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Sujet: Le monde entier dépend de tes yeux purs et tout mon sang coule dans leurs regards.    Mer 21 Mar - 22:25



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tes yeux purs



Verres à la main, l'ondulante silhouette parcourt les couloirs du manoir. D'un regard sévère, les tableaux des ancêtres la contemplent, la suivent à travers son périple. Tous ont l’œil clair du clan écossais, et l'air réprobateur des siècles passés. L'héritière ne les regarde pas, trop occupée par ses pensées. Elle aligne un pied devant l'autre, prenant garde à ne pas renverser l'alcool contenu dans le cristal étincelant. A ses lèvres brûle une cigarette dont la cendre vacille à chaque pas. L'odeur de fumée la suit, mêlée aux vapeurs du whisky. Elle a de grandes annonces, et la ferme intention de ne pas les énoncer la gorge sèche.

Elle va se marier. L'idée la fait sourire. A ses lèvres étirées tremble la cigarette, menaçant de s'écraser sur l'antique moquette pourpre. Et le fiancé n'est pas n'importe qui. Un Rosier, frère de son ennemie. Le choix n'est pas anodin, fait uniquement pour agacer son père et repousser l'alliance voulue par lui avec les Shafiq. Une union à laquelle n'aspire pas Ariadne, elle qui rêve de liberté et d'indépendance. En imposant Priam, elle espère bien convaincre son père d'abandonner tout projet de mariage pour sa fille aînée. La loi et les mœurs lui sont de toutes façons opposées, puisqu'elle n'héritera jamais. Tout ira à Amycus, fils cadet et successeur naturel. Pour elle, rien, sinon la gloire d'épouser un grand nom et de perpétuer deux puissantes lignées. Un destin que la sorcière refuse, et auquel elle risque pourtant de s'aliéner en présentant Priam comme un époux potentiel. Ne reste qu'à recevoir l'approbation de Marcus.

Devant la porte de la bibliothèque, elle pousse des hanches le battant de bois. Dans la vaste pièce, les murs s'habillent d'imposantes étagères chargées d'ouvrages mille fois parcourus. Isolé sur un canapé, un livre à la main, Marcus lève le nez à son arrivé. Ses yeux fatigués ont l'air d'avoir couru inlassablement le long des mêmes mots sans en comprendre le sens. Ses cheveux blonds tombent sur son front et balayent la peau exsangue du revenant. Voilà près d'un an qu'il a traversé le voile, et son retour ressemble toujours à une bataille perdue d'avance. Se laissant glisser sur le canapé, Ariadne tend à son cousin un verre d'alcool.

« Laisse tomber tes livres, Rowena. Il faut que je te parle. »

Le ton est sérieux, malgré l'air lascif de la sorcière. Elle tend un pied nu et l'abat sur le livre que tient Marcus, l'obligeant à la regarder. Elle porte successivement à ses lèvres cigarette et alcool, avant de lâcher la bombe.

« J'épouse Priam Rosier. »

Le regard qu'elle pose sur lui est plein d'absolution. Le passif entre Slughorn et Rosier est trop important pour être oublié. Pourtant, malgré cela, elle transgresse la règle et choisit l'ennemi. Ceux par qui Marcus trouva la mort.
(c) DΛNDELION
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Sujet: Re: Le monde entier dépend de tes yeux purs et tout mon sang coule dans leurs regards.    Jeu 22 Mar - 22:48



Les yeux purs
Ariadne & Marcus

« I dreamed I was holding
A double-edged sword close to my body -
What does it foretell? It tells
That I shall meet you soon.» Man’yōshū

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Les ouvrages filent entre ses doigts, les anciens – ceux présents sur les étagères depuis plusieurs générations, comme les récents qu’il fait parvenir de Londres. Les secrets fondent sous le cobalt brillant de ses iris, l’encre glissant sans vergogne dans son esprit tourmenté. Les gens meurent. C’est un fait. Cela arrive à tout un chacun, vous et lui et tout ceux qu’il a croisé un jour ou l’autre. Parfois de façon préméditée, les sortilèges dirigés vers la poitrine et les éclairs aveuglants. Parfois par accident.  

Il la sent d’abord vaguement – pivoine et vin dorée - avant qu’elle n’entre en grand fracas, l’énergie céleste au bout des doigts et ce sourire à faire fondre les banquises. Il en est un pourtant, de morceau de glace, la lave bien cachée sous l’apparence tranquille.  Les deux se ressemblent de loin, son blond est plus caramel que le sien, l’éclat jonquille sur un visage de poupée où le vice se dispute joyeusement à la vertu. Le même azur propre à faire rêver au fond des pupilles. C’est peu de choses mais Marcus y a toujours vu un lien intangible, la présence d’un sang et d’un sens commun irréfutable. Ils divergent pourtant, tout ce qui est léger en elle est lourd chez lui, et tout ce qu’elle craint émerge dans une solide confiance dans son esprit. Cela les a toujours rendus difficile à imiter, impossible à forger.

« Laisse tomber tes livres, Rowena. Il faut que je te parle. »

Il arque un sourcil. « De biens grands mots pour une si petite bouche. » Répond-il du tac au tac. Le corps se détend sous l’habitude et il la couve d’un regard gourmand où la confiance se dispute à la tendresse. Le verre glisse avec aisance d’une main à une autre et il cille en le portant à ses lèvres, l’espoir - rapidement déçu – d’y retrouver le gout d’avant. Il reconnait chez sa cousine la lueur d’amusement mêlé à une perle d’anxiété sombre. Il écarte un bras en voyant le joli pied s’écraser sur lui, repose le breuvage pour apposer ses doigts fins sur la peau agitée. Il suit le mouvement de la fumée tandis que son toucher se fait plus agréable sur la plante du petit pied. « On ne t’a jamais appris la politesse, Ariadne ? » Il a un sourire qui naît presque aux coins des lèvres.  « J'épouse Priam Rosier. » Les doigts se figent, tout comme le sourire qui ne vient finalement pas. Tout comme le monde qui - lui semble-t-il - a stoppé sa course. Vraiment.

Le temps d’un battement de cœur incertain.

Puis d’un autre.

Le temps que son caractère sanguin ne refasse surface et qu’il repousse brutalement le pied sur le côté pour venir se planter au-dessus de l’Aphrodite, les mains posées de part et d'autre. Il plisse les yeux, cherche une quelconque trace de mensonge sur le visage lumineux. Elle a la beauté d’une délicatesse impossible et s’il est déjà contrariant d’imaginer un quelconque crétin se l’approprier, il est impardonnable de la livrer à une famille qu’il souhaite en cendres.

« Non. »

Le mot claque entre eux, presque trop limpide. Il ouvre la bouche, la referme, ravalant le reste qui n’a plus de sens maintenant. Moi vivant, jamais. La belle affaire. Vivant il ne l’est plus et il a un pincement de cœur face à l’idée même d’une trahison de sa cousine. Des autres… il s’y attend toujours, l’âme prudente et l’esprit inquisiteur, mais d’elle… « Tu as d’autres plaisanteries stupides de ce genre ? » Il la toise, la bouche en un pli sévère, le tremblement nerveux, tout incandescent de colère au bout des doigts, finit par se reculer en s’apercevant que le livre précieux est tombé au sol dans son mouvement.

(c) DΛNDELION
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