For those you hate are engraved upon your heart - Ellis.

for those you hate are engraved upon your heart

ELLIS & ADRASTOS

LATE JANUARY 1996

« Merde ! » C’est un murmure comme un autre. Mais c’est un murmure qui ne se doit pas d’être. Là, au milieu de cette tombe lointaine, le sorcier perd pied. Son corps fatigue, couvert d’une sueur qui se perd dans le tissu de son accoutrement, il ne sait quoi faire. Le choix de partir seul est loin d’avoir été le bon, il le reconnait. Mais il avait besoin de vide, il avait besoin d’un moment loin des autres. Ainsi, même la sécurité que lui procure Eleanor n’était pas désirée. Ainsi, il manque de tomber pour la quatrième fois. Il ne peut pas. Il ne sait pas. Devant lui se trouvent des sortilèges qu’il n’a jamais rencontré, des sortilèges qu’il n’a jamais connu, des sortilèges qu’il ne comprend pas. Il se doit de tous les comprendre, le briseur de sorts. Il en comprend tellement, semble les voir flotter dans un air poussiéreux. Mais il ne voit rien. Il ne voit que la noirceur de la cave, que le vide du monde. Cela fait des heures qu’il s’affaire, des heures qu’il survit. Haletant, il s’immobilise un moment. Peut-être y parviendra-t-il après tout ? Peut-être a-t-il seulement besoin de continuer, de s’acharner sur ce qui ne désire pas coopérer ? Alors il recommence. Un sortilège tout d’abord. Et voilà qu’il semble s’en sortir. Alors il en tente un deuxième. Erreur. Il vole, Adrastos. Un moment durant, il vole. Puis il s’écrase. Son bras se briser, son visage se heurte au sol alors que sa peau se déchire. Immédiatement, il sait qu’il est temps. Lui qui a passé des heures à désactiver le maléfice d’anti-transplanage, il s’enfuit. Arrivé sur le campement non loin, des médicomages s’empressent de venir à son aide. Sa joue est couverte de sang, mais il sait que ses blessures ne sont que superficielles. Des os brisés sont loin d’être ce dont il a peur. Ainsi, c’est sans mot qu’il laisse des sorciers s’assurer qu’il n’a été touché par aucun maléfice, aucune malédiction qui pourrait encore arracher des années à sa courte vie.

Il perd l’équilibre en sortant du portoloin, Adrastos. Les rires moqueurs qui s’élèvent dans la banque finissent par s’éteindre lorsque l’on remarque ses blessures. Certains demandent après lui, par politesse, mais il les ignore. D’un pas décidé, il se contente de rejoindre le bureau de son supérieur. La tombe reste fermée. Il s’assurera de mieux se préparer pour le lendemain. En sortant, il trouve Nora qui tente de le convaincre de se reposer avant d’y retourner. Il refuse avec un sourire avant de s’éloigner. Il sait parfaitement qu’elle trouvera un moyen de parler à Sheza, que cette dernière sera plus difficile à convaincre, mais peu importe. Sa longue cape sombre se mêle à la foule du chemin de traverse. Il ne peut s’empêcher de remarquer que les mangemorts de sécurité sont plus nombreux, que quiconque semblant étrange ne manque pas de se faire arrêter. Les murmures du retour de Dumbledore courent, volent au travers du monde qui se doit d’être celui des serpents. C’est la rage qui l’envahit sans cesse, la rage de celui qui n’a jamais arrêté de croire que la vermine continue de grouiller. Alors que l’on arrête une sorcière en larmes, il ne peut s’empêcher de sourire.

Une petite cloche résonne alors qu’il pénètre dans une petite librairie. Vide, l’établissement est silencieux. Sans aucune hésitation, il se dirige vers un rayon contenant un nombre de volumes tous plus anciens les uns que les autres. Son bras gauche reste immobile, enveloppé dans un tissu le maintenant en place le temps que la potion de soin ne fasse effet. Ce sont les doigts de sa main droite qui courent le long des étagères à la recherche d’un ouvrage capable de renfermer la magie précise qu’il recherche. Il reste ainsi un long moment, le mangemort. Mais il ne trouve pas ce qu’il recherche. Alors qu’il se redresse, il se surprend un instant, la balafre habitant sa joue ne s’étant pas encore refermée. L’observant un instant, il finit par s’en détourner afin de partir à la recherche d’un vendeur. « Excusez-moi, » annonce-t-il afin d’attirer l’attention d’une jeune femme d’à peu près son âge. « Seriez-vous en possession d’un recueil de sortilèges de protection ? Un ouvrage de recherches africaines, si possible. » Il sait parfaitement que Sheza parviendra à le convaincre de rester chez eux, ne serait-ce qu’une journée, ce qui sera l’occasion parfaite. Le moment est à l’apprentissage. Ainsi, il lève ses sourcils, comme pour inciter la sorcière à lui répondre rapidement.

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Adrastos Lestrange & Ellis Rickards ••• En concurrence avec Fleury & Bott, la librairie bouquinerie Barnum's peinait depuis de nombreuses années à attirer une nouvelle clientèle dans son local. Il y avait longtemps que son gérant, Roman Barnum, avait perdu espoir de trouver un plus grand succès que la célèbre librairie du nord du Chemin de Traverse. Néanmoins, l'objectif restait toujours le même : continuer à attirer un nombre suffisant de clients pour que puisse survivre l'établissement. Heureusement, Barnum's avait réussi à se former une petite clientèle fidèle qui lui permettait de ne pas trop s'inquiéter. Aussi, il n'était pas rare de voir quelques curieux débarquer pour trouver un livre introuvable ailleurs, et certainement pas à Fleury & Bott. En effet, contrairement à cette dernière, Barnum's proposait de nombreux livres qualifiés de rares en raison de son statut de bouquinerie. La librairie ne proposait peut-être pas de multiples exemplaires du dernier livre à la mode mais elle proposait un choix divers sur de nombreux types de lectures : allant de manuels à des livres d'Histoire, ou bien encore de la fiction à la magie noire; ces quelques rares livres avaient d'ailleurs attirés des ennuis, beaucoup jugeant la place de ces derniers dans l'allée des embrumes. De ce fait, le magasin attirait de nombreux chercheurs et professeurs, désireux de sortir des sentiers connus pour apprendre de nouvelles choses. Ellis devait énormément à Barnum's pour ses connaissances en magie.

Lorsqu'elle avait été expulsée de Poudlard, l'adolescente qu'elle était s'était accroché à tout ce qui pouvait continuer son apprentissage de la magie sans s'attirer des ennuis. Les ennuis commençant si elle utilisait sa baguette en dehors du château. Ellis s'était donc rabattue sur ses manuels scolaires qui lui avaient vite paru insuffisant après un temps à tous les lires. Ses allées dans le chemin de traverse pour rejoindre Fleury & Bott s'étaient donc fait de plus en plus nombreux jusqu'à ce qu'elle ne découvre l'existence de Barnum's. Cette librairie bouquinerie, qui lui avait d'abord paru intimidante, n'y voyant que des adultes pour clients, avait vite trouvé sa place dans le cœur de la née-moldue. Elle y avait découvert de nouveaux enseignements, que ce soit sur la magie ancienne ou nouvelle. Elle s'était également intéressée aux quelques livres de magie noire proposés, les propriétaires se fichant bien de son âge tant qu'elle avait l'argent. Le seul qui l'avait défendu de s'y intéresser d'avantage avait été le professeur Harker, bien qu'il savait parfaitement qu'il n'y avait en Ellis aucun potentiel de mage noir.

Ellis était devenue la cliente principale du magasin, connaissant chaque rayon sur le bout des doigts, encore mieux que le propriétaire. Ce dernier n'appréciait pas de voir une née-moldue traîner dans son magasin mais pas au point de refuser son argent. Aussi, il s'était habitué à sa présence et c'était peut-être pour cela qu'il lui avait accordé sa chance quand elle l'avait supplié de l'engager. Ou peut-être aussi parce qu'elle avait été la seule à postuler pour le poste. Quoi qu'il en soit, cela faisait de nombreuses années à présent qu'Ellis travaillait à Barnum's. Si elle ne pouvait espérer trouver mieux comme emploi dans le monde magique, s'estimant chanceuse, la jeune femme n'haïssait pas son travail. Bien sûr, elle avait envie de tuer son patron, Roman, à peu près tous les jours mais elle avait fini par s'habituer à ses remarques désagréables, quand bien même cela pouvait la pousser à bout de nerfs. Aussi, peut-être se faisait-elle des illusions, mais elle avait parfois l'impression qu'il avait développé un certain attachement à son égard, prenant de rares fois sa défense en présence de clients. Mais elle était presque certaine de se tromper. Il léchait les bottes de tous les sang-purs qu'il croisait, c'est à dire tous ceux qui se voulaient hostiles envers elle. Travailler pour un pro-voldemort, oui, parfois ça lui faisait mal au cœur

Cependant, elle pouvait toujours se réconforter en pensant aux cours qu'elle donnerait au QG de l'Ordre. Et ce jour-là, c'était précisément ce qui la gardait de bonne humeur, gardant un œil sur l'horloge mural pour retrouver ses élèves. Mais pour le moment, c'était un client qui avait besoin d'aide. Elle rangea le dernier livre qu'elle avait à la main dans son rayon puis se tourna vers l'homme avec un regard de bienvenue. Son mince sourire se figea un instant alors que son regard se portait sur un visage familier. Adrastos Lestrange aka celui qui avait tout fait pour faire de sa vie un cauchemar à Poudlard. Ces histoires dataient d'il y avait de nombreuses années mais le sourire moqueur qu'il lui avait lancé à son expulsion était toujours dans son esprit.

- Bonjour, le salua-t-elle sans vraiment le lui souhaiter. Suivez moi.

Habituellement, elle ne parlait pas avec un ton aussi froid, mais le regard d'Adrastos n'avait en rien changé de ce qu'il avait été un jour : hautain. Elle ignorait s'il l'avait reconnu mais elle était sur ses gardes, elle n'avait aucune confiance en lui.

- Tous les livres de sortilèges de protection se trouvent ici. Il n'y en a pas énormément et j'ignore si l'un d'entre eux répondra à vos critères. Laissez-moi regarder.

Elle aurait pu simplement lui montrer l'emplacement et le laisser faire sa recherche seul mais, pour une raison ou pour une autre, elle voulait s'assurer qu'il ne la reconnaisse pas. S'il la reconnaissait, ce ne serait pas bon pour elle. Mais dans un autre sens, son ego en serait touché, bien qu'elle n'accepterait pas de l'admettre; Quoi qu'il en soit, elle voulait voir où cette interaction les mènerait. Et qui sait, peut-être dénicherait-elle des informations sur les Lestrange pour le compte de l'Ordre. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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ELLIS & ADRASTOS

LATE JANUARY 1996

Il continue d’apprendre, Adrastos. Il continue de découvrir un monde qui le passionne, encore et encore. Et c’est ainsi qu’il continuera de longues années encore. C’est surement cet apprentissage qui fait qu’il ne s’ennuie pas, ces challenges qui se posent sur son chemin qui font qu’il ne sait pas à quoi s’attendre. Un pas après l’autre, c’est ainsi qu’il vit sa vie. Un pas après l’autre, c’est ainsi qu’il ne se laisse pas perdre au sein de sa mort. Il se fiche bien du danger qui l’entoure au sein de ses missions, du moment qu’il sait qu’il ne finira pas perdu derrière un bureau à ne rien pouvoir faire. Il découvre de nouvelles choses jours après jours, voilà tout ce qui importe. Alors il échoue, parfois. Alors il a échoué. Alors il se déplace avec difficulté au sein d’un monde qui ne comprend pas la raison de la balafre qui continue d’occuper son visage. Mais il s’en moque. Il finira par passer à Sainte Mangouste afin de la faire disparaitre, mais ce n’est pas sa priorité. La seule chose qui réveiller son esprit est le désire de découverte, le désire d’apprentissage. C’est pour cela qu’il se perd dans une boutique que le monde se prend à ignorer. Lui-même a passé de longues années à ne lui offrir aucun regard, jusqu’à ce qu’un jour, désespéré, c’est entre ses murs qu’il a mis la main sur l’ouvrage qu’il cherchait. Depuis, il se prend à y mettre les pieds en premier, dans l’espoir d’y refaire une découverte sans pareille.

Mais la découverte se fait attendre. Impatient, il laisse tomber sa recherche, certain qu’un employé sera bien plus capable de lui offrir ce qu’il désire. C’est une jeune sorcière qu’il trouve enfin, une jeune sorcière à qui il n’offre que peu d’attention. « Bonjour » Il lui offre un signe de tête poli, plus par reflexe qu’autre chose. « Suivez-moi. » Peu importe le ton froid de la jeune femme, ce n’est pas quelque chose qui fait tiquer Adrastos. Il est habitué à ce qu’on le traite comme un moins que rien, comme un sang de bourbe, lui et le reste de sa famille. Alors il a appris à ignorer l’attitude des gens a son égard, alors il a appris à faire comme si de rien n’était. Il la suit en silence, son regard plus intéressé par les ouvrages aux couvertures étrange qu’autre chose. « Tous les livres de sortilèges de protection se trouvent ici. » Enfin, c’est vers elle que son attention se pose. « Il n'y en a pas énormément et j'ignore si l'un d'entre eux répondra à vos critères. » Les livres de nouveau, curieux de voir si un titre lui saute au visage. « Laissez-moi regarder. » Alors qu’elle s’affaire, le serpent l’observe de nouveau. Il est certain de l’avoir aperçue au sein de la boutique ici et là, mais il est incapable de se souvenir de quoi que ce soit à son sujet. Elle aurait dû partager ses années à l’école, il en est certain. Il aurait dû la croiser au sein du monde magique, à la sortie de l’école, mais rien ne lui vient.

« Je ne crois pas vous avoir vue à Poudlard ? » demande-t-il alors qu’elle continue de s’affairer. Curieux, il s’approche d’elle, imperceptiblement. Il n’a pas reconnu d’accent et ne la pense ainsi pas étrangère, alors pourquoi ? Pourquoi ne la connait-il pas ? Son esprit ne se dirige pas vers la réponse évidente, pas pour le moment. Non pas parce qu’il est naïf, le mangemort. Il sait bien que la vermine se faufile aux quatre coins du monde. C’est parce qu’au travers de la froideur qu’elle lui offre, il ne peut s’empêcher d’être fasciné par le visage de cette jeune femme, par son être dans lequel il se perdrait si l’occasion se présentait. Et jamais ne pourrait-il avoir de telles pensées envers les rats de ce monde, alors elle ne peut en être. Ou du moins, il ne veut pas qu’elle en soit. « Beauxbâtons, peut-être ? » Sa question est inutile, il le sait, mais il espère qu’elle trouvera une réponse positive. « Pardonnez les questions, je ne veux pas paraitre intrusif. » Pour la première fois, il lui sourit. Un sourire poli, certes, mais un sourire tout de même. Un sourire qui se transforme même en un petit rire discret. « Je ne me suis même pas présenté, ou sont mes manières ? Adrastos Lestrange. » Il lui tend la main, dévoilant la marque écarlate qui habite son avant-bras. Il se moque bien de la retarder dans ses recherches, ce sont des réponses dont il a besoin. « Et vous êtes ? »

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Adrastos Lestrange & Ellis Rickards ••• Adrastos Lestrange. Ce n'était pas la première fois qu'Elis le croisait depuis son éviction de l'école de sorcellerie Poudlard. Que ce soit dans les rues du Chemin de Traverse ou au sein de Barnum's, il n'était pas difficile de reconnaître un membre de la famille Lestrange. Mais c'était lui, Adrastos, qu'Ellis connaissait le mieux. Celui avec qui elle avait échangé le plus de mots. Pour la plupart, des menaces et des insultes. Des échanges qui étaient resté ancrés dans sa mémoire, qui revenaient parfois la hanter d'année en année.

Cet élève, qui était à présent un homme, représentait aux yeux d'Ellis tout ce qui l'empêchait de s'intégrer à un monde. C'était à cause de personnes comme lui, des familles comme la sienne, que la jeune femme n'avait jamais été accepté où que ce soit. Une sorcière? Non, son sang moldue l'en rendait indigne. Une moldue? Non plus. Ces derniers n'arrivaient à la voir comme une des leurs de par ces capacités dites surnaturelles. Ellis n'appartenait à aucun monde. A l'âge de 27 ans, elle cherchait toujours sa place dans cet univers.

Alors, elle se montra prudente en présence de cet ancien ennemi. Elle n'en disait pas trop et agissait comme n'importe quel employé. Son ton la trahissait quelque peu pourtant. Sa rancœur était toujours présente et lui intimait de s'imposer auprès de Lestrange. Plus encore, sa fierté était quelque peu blessée qu'il ne l'ai reconnu. Elle aurait du être habituée pourtant. Elle n'était qu'une moins que rien pour beaucoup de sorciers, il était facile de l'oublier. Ainsi, un combat s'engageait dans son esprit. Cette vieille impulsivité connue des Gryffondors refaisait surface en elle, la poussant dans une voie dangereuse. Mais une voix en elle, plus sage, lui disait de ne pas dévoiler son identité. La libraire n'était pas bien sûre des échanges à venir alors qu'Adrastos se montrait de plus en plus curieux.

- Non. répondit-elle simplement à la question de Beauxbatons. Elle aurait été française, jamais elle ne serait venue dans le pays où reignait en maître Lord Voldemort.

Elle continua de chercher parmi les livres, tâchant de se concentrer sur les titres et non les paroles de Lestrange. Mais elle ne s'était pas attendu à un mouvement de sa part. Une poignée de main. Son regard se posa sur la main tendue le temps de quelques secondes, des secondes probablement gênante pour son interlocuteur. Et alors, sans qu'elle n'y réfléchisse, l'étudiante rejetée de Poudlard refit surface. Elle serra la main de Lestrange et, sans un sourire, se présenta :

- Celle dont vous avez fêté l'éviction de Poudlard. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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