blood on my name / fb, ismene.

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blood on my name.

avec ismene slughorn.

Du sang. Tellement de sang. Où qu'elle pose les yeux, elle ne voit que du rouge. Rouge, ses mains. Rouge, les murs de sa chambre. Elle n'en peux plus. Elle n'ose plus ouvrir les yeux. Allongée sur son lit, perdue dans l'épais édredon, Ariadne est immobile, immuable. Elle n'a plus quitté sa chambre depuis des jours, impuissante à esquisser le moindre mouvement. Comment pourrait-elle, alors que par sa faute, Marcus en sera désormais incapable ? Depuis des jours, depuis sa mort, la culpabilité la tenaille. Elle la ronge, annihile peu à peu ses émotions, ses sensations. Il y a un moment qu'elle n'a pas eu faim, un moment que ses larmes se sont taries. Elle ne parvient plus à pleurer, et pourtant son corps est agité de tremblements incontrôlables, semblables à des sanglots silencieux. La gorge nouée, les yeux secs et l'estomac alourdi par la responsabilité de la mort de Marcus, Ariadne est une épave. Enlacée par le désespoir, la sorcière ne parvient pas à ressusciter.

Elle sait qu'elle l'a tué. Elle sait qu'elle est coupable, aussi sûrement que si elle avait tenu dans sa main la baguette fautive. Aussi sûrement que si elle avait été Roderick Mulciber lui-même. L'assassin n'a pas pourri plus de trois jours à Azkaban, tandis que le corps de sa victime refroidissait à la morgue de Sainte-Mangouste. Un accident, a dit la presse. Roderick ne saurait être tenu pour responsable de la mort d'un jeune homme stupide, a dit Kenneth, père du duelliste. Quant aux dessous de l'histoire, ils ont été étouffés dans le sang et les larmes. Les fiançailles de Roderick et Ariadne, encore officieuses, ont été annulées. Désormais veuve d'un fiancé qu'elle n'a pas eu le temps d'épouser, Phaedre contemple son ventre qui s'arrondit, à peine déformé par le bâtard conçu avec Mulciber. A peine un être humain, cet enfant est déjà la cause de malheurs qui le dépassent. Et pourtant, lui n'est pas responsable. C'est elle la fautive, coupable d'avoir révélé le secret déposé à ses pieds par son amie. Coupable d'avoir trahi la confiance de Phaedre.

Inerte sur son lit, Ariadne ne prête pas tout de suite attention au grincement de la porte. Ce n'est qu'en voyant s'étendre sur elle une ombre qu'elle relève la tête, pour découvrir Ismene. Aussi blonde qu'elle, la sorcière a les yeux rouges d'avoir trop pleuré et l'air ravagé des déesses en deuil. Car c'est son frère que l'on enterre demain. C'est son frère qu'Ariadne a mis en terre. Se redressant péniblement, elle fait face à sa cousine.

« Is-Ismene ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

La question est inutile. La blonde vient chercher les réponses qu'aucun autre Slughorn n'a osé réclamer.

(c) oxymort

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Blood on my name (ft. Ariadne Slughorn)

Le froid te gèle les entrailles. Tout n'est que froideur depuis la mort de Marcus. Ce soleil qui te réchauffait s'est éteint dans un excès d'arrogance et de fierté mal placée. Tu es plongée dans un monde gelé désormais, où rien ne semble te tirer de cette apathie. Tu es devenue un spectre, figure noir arpentant sans but la demeure familiale, inconsciemment cherchant celui qu'on t'a si cruellement volé. Tes insomnies sont devenues insupportables, tu ne peux fermer les yeux sans voir son visage, triste souvenir de ce que tu as perdu. Ruiselant de larmes, tes yeux ne sont plus qu'un mélange de rouge et de noir, tes iris bleus apportant une touche de couleur apoclyptique, reflet de la tempête qui se déchaîne à l'intérieur.

Car ce qui fait peur à tout le monde est ton silence.

Tes lèvres n'ont pas émis un son depuis des jours et tes pleurs sans fin se font sans le moindre sanglot. Tu es devenue une sorte de fontaine, statue au cœur gelé par le deuil où seules les larmes montrent au regard extérieur l'épave que tu es devenue. Une partie infime de ton esprit s'en veut d'être aussi faible. Marcus n'aurait pas voulu te voir dans un si triste état. Mais Marcus n'est plus là, donc peu importe ce qu'il aurait voulu. Tu dois apprendre à vivre seule à présent, sans ton double solaire.

Pourtant aujourd'hui il y a un changement dans l'air.

Tes neurones semblent de nouveau fonctionner, car tu as retenue un détail qui t'interpelle au plus haut point. Car malgré les apparences tu n'es pas la plus affectée par la disparition de ton frère. Ariadne, ta cousine, n'est pas sortie de sa chambre depuis que la nouvelle est tombée. Tu n'es pas stupide, tu sais qu'ils étaient extrêmement proches donc son deuil n'a rien de surprenant. Mais un détail te tortille le ventre.

C'était son regard.

Lors de cette journée fatidique que tu maudis de toutes tes forces, une émotion a traversé le regard de ta cousine. Trop perdue dans ton désespoir, tu n'as pas prêté attention sur le moment, trop occupée à voir ton monde s'éffondrer. Mais le détail t'es revenue durant la nuit.

La culpabilité.

Et depuis que ton esprit a interprété ce regard perdu dans un océan de noirceur, il t'obsède. Pourquoi? Pourquoi ce regard? Savait-elle quelque chose? Il ne fallait pas oublier que le meurtrier de Marcus n'était autre que l'ex-fiancé d'Ariadne, cette ordure Roderick Mulciber. Tu es donc déterminée à tirer au clair tout cela. En mémoire du disparu, tu te dois de connaître la vérité.

Des couloirs et l'ouverture forcée d'une porte plus tard, tu pénètres dans la chambre de la blonde. Personne n'a osé t'arrêter. Trop instable pour risquer quoi que ce soit avec toi. Tu t'arrêtes à quelques pas du lit, contemplant cette figure avachie, mis à terre par la tragédie. Sa voix tremble lorsqu'elle t'aperçoit. Tu pourrais être délicate, prendre la voie de la diplomatie, assouplir ta posture, effacer cette impression de jugement que tu sembles arborer.

Tu pourrais.

- Tu sais ce que je suis venue faire ici. Ta voix est tranchante comme la glace, rauque et bien plus grave que d'habitude. Je vais me contenter d'une seule et unique question. Pour ton propre bien, réponds moi franchement.

Tu ne plaisantes pas. Le monstre qui se tapit dans ton âme ne demande qu'à sortir, profiter de ton instabilité pour se laisser aller et sombrer dans la terreur. Mais tu ne seras pas vaincue. Tu connais le prix de la défaite. Ton regard se pose sur les pupilles de ton interlocutrice, lui montrant le danger qui sommeille en toi.

- Pourquoi te caches-tu dans ta chambre comme une fillette apeurée?

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