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La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros

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Moira Greengrass



Moira Greengrass
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Sujet: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Jeu 15 Mar - 18:55

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un long soupire effleure les lèvres de la blonde, alors qu'elle passe ses doigts dans ces cheveux. Au fond de son regard on peut voir passer cette lueur de frustration, cette fatigue. Ça fait maintenant longtemps qu'une idée tournent en boucle dans sa tête, elle devient de plus en plus criante, de plus en plus urgente. Jusqu'à aujourd'hui, la sorcière a toujours trouvé un moyen, une excuse pour la repousser dans un recoin sombre de son esprit, pour l'ignorer, pour remettre à plus tard ce qu'elle sait urgent maintenant. Elle fait passer l'Ordre avant tout depuis des années maintenant. Elle aimerait passer au-dessus de ce mélange de sentiment qui la bouffe. Son poing se referme sur le rebord dans la table sur laquelle elle prend appuie. Elle est dévorée la belle, par cette envie de toucher du bout des doigts un semblant de réponses à ces questions qui se bousculent depuis des mois et ce rejet violent qu'elle éprouve depuis qu'elle a vu ce visage parmi les rebelles. Ce visage qui réussit mieux que quiconque à réveiller cette rage qui ne s'éteint jamais complètement. Elle ignore tout de sa vie, avant qu'il ne vienne se mêler aux rangs de l'Ordre du Phoenix. Elle ne lui a jamais accordé la moindre confiance et encore moins le bénéfice du doute. Pas après avoir graver son visage ce jour-là, lorsqu'il lui a arraché tout ce qu'elle avait, lorsqu'il a tenté de lui voler la vie. Elle peste entre ces dents la sorcière, alors que la raison s'empare peu à peu d'elle. « merde … merde… putain merde. » Elle le sait. Même si elle ignore tout de sa vie, elle sait qu'il a un jour fait partie de cette armée noire qu'elle hait plus que tout. Elle sait qu'il a en sa possession des secrets qu'ils n'auraient jamais pu percer sans porter la marque. Sa confiance, elle ne la lui accordera probablement jamais et s'il ne tenait qu'à elle il serait déjà hors des murs de ce quartier général depuis longtemps. Sauf qu'elle doit l'admettre, ses connaissances peuvent être un atout. S'il accepte de les partager. Elle doute la Greengrass, elle a toujours douté, de sa sincérité, de son engagement envers l'Ordre du Phoenix.  

Moira relève le regard, comme figée l'espace de quelques instants, avant de prendre une inspiration. Comme si ça pouvait suffire à lui donner le courage. Le courage d'aller le voir avec ces questions qui se bousculent, d'aller admettre qu'elle a besoin de lui, le courage de se retrouver une fois de plus face à lui. Elle se laisse finalement guider par son ouïe. Elle l'a entendu, aperçue, dans l'une des salles un peu plus tôt et c'est sans surprise qu'elle reconnaît sa silhouette en passant l'embrasure de celle-ci. Son regard se durcit, alors qu'elle le pose sur lui. Une lueur de haine s'empare de ses pupilles, alors que des images de l'incendie s'emparent de son esprit. Elle sait pourquoi il est là. Elle sait qu'elle en est à l'origine aujourd'hui et n'en éprouve pas la moindre culpabilité, rien qu'un soupçon de satisfaction. La satisfaction de lui avoir bousillée une chance de gagner la confiance de l'Ordre du Phoenix, mais surtout la satisfaction de l'avoir écarté d'une mission trop importante pour tomber dans les mains d'un parasite tel que lui. La Greengrass s'avance dans sa direction, prenant place dans cette salle, tout en gardant le silence. Comme bloquée à l'idée de s'adresser à lui. Avec ce sentiment que chaque mot qui passera ces lèvres légèrement teintées ne pourra être que coloré de cette colère furieuse qu'il attise de sa simple présence. Son cœur s'accélère, toujours un peu plus. Elle sent son pouls pulser jusque dans ses mains qui ne sont pas loin de trembler.  

Sa voix vient finalement briser le silence. « Encore là ? » Son ton, elle le voulait neutre, mais il reste teinté d'amertume. Cette question, elle la sait profondément stupide, puisqu'elle n'avait aucun doute sur sa présence. Mais aucun autre son n'accepte de sortir de sa gorge. Un simple bonjour lui arracherait probablement la bouche. « Puisque t'as pas l'air de vouloir partir. Autant que tu serves à quelque chose. » Sa voix est lourde de reproches. Des reproches à peine voilés, dont elle ne s'est jamais cachée, loin de là, puisqu'elle s'est promis de le pourrir tant qu'elle le pourrait, à défaut de pouvoir le détruire pour ce qu'il lui a fait. Elle se bouffe la lèvre, se faisant violence pour ne pas faire demi-tour. Elle se pose face à lui, plantant son regard sur celui qui aurait dû être son meurtrier. « Ton passé de chien du gouvernement pourrait m'être utile. » D'un point de vu purement scientifique, pourtant cette simple phrase lui fait mal lorsqu'elle la prononce.  
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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Jeu 15 Mar - 19:06

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le poing s'abat avec violence sur le sac de sable, l'envoyant voler dans tous les sens. La colère est sourde, aveugle, et les gants de cuir martèlent avec acharnement la toile. Chaque coup déforme un peu plus le sac de frappe et fait cliqueter l'attache de métal qui le retient au plafond. Lorsque l'objet échappe à tout contrôle et le percute de plein fouet, le loup consent à se laisser glisser au sol. Délaçant ses gants à coup de dent, l'homme met toute sa rage dans chacun de ses gestes. Pour la première fois depuis longtemps, il laisse à sa fureur toute la place nécessaire pour s'exprimer. Il aimerait détruire, massacrer, annihiler jusqu'à l'épuisement. Et même là, parvenu au bord de l'inanition, il trouverait encore la force de se déchaîner. D'un geste hargneux, il jette sa paire de gants à l'autre bout de la pièce, où elle percute le mur avec un bruit mat. Les mains rougies par les chocs répétés empoignent la chevelure brune, emmêlée par l'effort et la sueur. Lorsqu'une goutte salée coule de son front à ses cils, il ferme les paupières. Une paire d'yeux bleus méprisants et un chignon de cheveux blonds le fixent alors. Moira. Il la revoit, bras croisés sur sa poitrine. Une fois encore, il a demandé à prendre part aux missions lancées par les rebelles. Il lui arrive de participer aux exercices de reconnaissance, mais il désire maintenant s'impliquer d'avantage. A chaque nouvelle demande, Moira se charge de détruire consciencieusement ses chances de faire ses preuves. Cette fois n'a pas fait exception. La voix qui résonne dans sa tête, échappée de lèvres rosées, est chargée de dégoût. L'oreille avertie y décèle également le plaisir mesquin de le priver de cette nouvelle occasion. Encore une fois. Comme d'habitude, il n'a eu d'autre choix que de serrer les poings, et se taire. On n'élève pas la voix contre la nièce d'Hamish Greengrass. Pas quand on espère se faire une place au sein de la rébellion. Et que l'on a contribué au massacre de sa famille. Il ne lui restait alors plus qu'à venir tuer le temps dans la salle d'entraînement. S'il n'a pas réussi à évacuer tout son ressentiment, les heures qu'il aurait dû passer en mission n'aura pas été perdues pour autant.  

Avec un soupir, l'homme se relève pour récupérer ses gants abandonnés. Puis, défaisant machinalement les bandages qui protègent les articulations de ses mains, il entreprend de ranger la salle. L'ancienne station du métro moldu a été aménagée de sorte à créer une pièce dédiée à l'entraînement au corps à corps. Heureusement pour lui, ce gymnase improvisé ne fait pas partie des endroits interdits et il y vient quotidiennement. Il lui arrive régulièrement d'aider les sorciers les plus inexpérimentés à s'exercer, mais la majorité de son temps est consacré à son propre entraînement. C'est donc naturellement qu'il est venu trouver refuge ici, dans le gymnase déserté. Tous sont partis en mission. Lui seul reste au QG, en tête à tête avec son amertume. Essoufflé, le sang pulsant encore à ses oreilles, Moros ne perçoit pas tout de suite la présence d'une autre personne. Ce n'est que lorsque résonne la voix honnie qu'il tressaille. Un instant, il ferme les yeux et fronce les sourcils, avant de se retourner pour lui faire face. La blonde semble déterminer à pourrir sa journée. Encore une fois, le mépris et la haine qu'elle éprouvent à son égard se mêlent pour colorer le son de sa voix. Toutes les teintes de sa douleur se cachent là, dans ses intonations contenues. Mais il entend également l'étendue de sa répulsion. Il ne peut lui en vouloir. Mais malgré la culpabilité que lui inspire l'existence de Moira, le loup ne peut s'empêcher de répliquer sur le même ton. « Ma mère m'a privé de sortie. » La voix est acerbe. À défaut de crier, il peut au moins lui montrer qu'il a, lui aussi, des raisons d'être hargneux. La réponse de la jeune femme lui hérisse le poil et il laisse échapper un grognement animal. Le loup ne dort jamais tout à fait. « Qu'est-ce que tu veux ? Ruiner ma journée n'est pas suffisant ? » Quoi qu'elle lui demande, il sait déjà qu'il lui dira non. Pendant deux années, il a ployé l'échine devant elle, s'est évertué à obtenir son pardon. Elle n'a pas daigné poser sur lui autre chose qu'un regard empli de haine. Maintenant qu'elle réclame son aide, il est prêt à l'envoyer balader. Sa patience a des limites, que la blonde a depuis longtemps dépassées. Au diable le pardon et la culpabilité. Cette femme est un obstacle sur sa route et il l'éliminera, comme tous les autres.

Pourtant, ce qui se veut sans doute une requête le désarçonne. Il n'aurait jamais pensé être qualifié d'utile par la chercheuse. Elle pique sa curiosité et le fait réfléchir une seconde. Après tout, il tient peut-être une autre chance de montrer aux rebelles qu'il est, comme eux, un vrai partisan de la cause. Que, comme eux, il aspire à détruire ce régime qui lui a tout pris. Sa femme et sa fille, et une partie de sa meute. Sa famille. Un pincement au cœur le force à détourner un instant le regard. Moira n'est pas la seule à souffrir. Les circonstances sont simplement différentes. Mais dans le cas de la jeune femme comme dans le sien, Moros est responsable. Coupable d'avoir conduit, d'une façon ou d'une autre, des innocents à leur mort. Qu'il s'agisse de la famille de Moira ou de la sienne, les choix du loup ont menés à leur perte des êtres chers. Si aider Moira peut éviter de nouveaux massacres, alors il peut bien fermer les yeux sur sa rancune à l'égard de la jeune femme. « De quoi tu as besoin ? » Le ton est méfiant. Il ignore tout à fait en quoi il pourra se montrer utile à une scientifique. La connaissant, elle est capable de lui demander quelque chose d’aberrant. Comme un échantillon de poils de loup. À cette pensée, l'animal en lui montre les crocs. Qu'elle essaie une seule fois de l'approcher durant la pleine lune. Il terminera probablement ce qu'il a commencé il y a quatorze ans. Ramassant son sac de sport, le sorcier désigne la porte. « Allons ailleurs. Ça ne va pas tarder à sentir le fauve, ici. » Hésitant une seconde à saisir Moira par le coude pour l'entraîner, sa main retombe finalement le long de sa cuisse, désœuvrée. Il ne peut pas se résoudre à la toucher. Pas avec toute l'animosité qui existe entre eux. Le passé est encore trop présent pour être effacé. 

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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Jeu 15 Mar - 19:06

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Son regard redescend sur les mains rougies du meurtrier. Malgré elle, y a cette lueur de cette satisfaction qui scintille dans ses yeux. À défaut de pouvoir le détruire elle réussit au moins lui donner cette rage qui elle la bouffe depuis bien trop longtemps. « Ma mère m'a privé de sortie. » Un léger sourire cynique  se dessine sur ses lèvres. Il lui a fait peur, l'homme. Longtemps. Terriblement. Aujourd'hui, il lui inspire plus de dégoût, de haine. Et l'idée même qu'il puisse se faire une place dans l'Ordre du Phoenix après ce qu'il a fait, lui est insupportable. « Qu'est-ce que tu veux ? Ruiner ma journée n'est pas suffisant ? » Elle se retient, la sorcière. Elle se retient de hurler à ces mots, de lui cracher son venin au visage. Ce qu'elle veut ? Ne plus avoir à supporter la vision de ce monstre dans la rébellion ? Cette même rébellion qu'il a combattue avec assez d’ardeur pour supprimer une famille entière, pour détruire des vies. Elle aimerait lui renvoyer au visage la douleur qui ne la quitte jamais réellement. Le voir là, parmi eux, comme si tout ça ne s'était simplement jamais passé, lui est insupportable. Elle se bouffe la lèvre pour ne pas cracher ces mots qui ne feront que la soulager l'espace d'un court instant et lui arracheront la chance d'avoir ces informations qu'elle recherche. L'Ordre avant tout, toujours. 

« De quoi tu as besoin ?  » De voir la souffrance sur ses traits, de voir son visage disparaître, de le briser, comme il l'a brisé alors qu'elle était tout juste adulte. Son regard se durcit, sans qu'elle ne réponde tout de suite. Elle ravale ces mots violents qui lui brûlent les lèvres, pour centrer à nouveau son esprit sur son objectif premier. « Allons ailleurs. Ça ne va pas tarder à sentir le fauve, ici. » Elle acquiesce d'un faible signe de la tête s'avançant sans attendre vers la sortie. Dans les couloirs de l'ancienne station de métro, elle avance, sans un mot, le guidant vers une salle plus appropriée. La paume de sa main se pose finalement sur la poignée froide d'une porte. Elle s'arrête un court instant. « J'ai besoin de savoir ce que tu sais. » S'il coopère, s'il lui livre des informations qu'elle ignore, la jeune femme sera forcée de reconnaître que son passé peut être utile à rébellion. Elle ne l'a jamais nié, sans jamais réussir à l'affirmer pour autant. S'il garde le silence, elle saura qu'on son engagement dans ce mouvement n'a rien de sincère. Elle pousse la porte, et prend place dans la salle, se reposant sur l'une des table, puis lui indiquant une autre place d'un geste de la main.

Son regard se pose à nouveau sur le loup, et ses lèvres s'ouvrent pour laisser à nouveau sa voix froide, lourde de mépris, s'en échapper. « Promis. Le jour où la mission sera suicidaire, je te laisserai y prendre part, en première ligne. » Elle s'arrête, refermant sa bouche pour ne pas laisser le flot d’horreur qu'elle a en tête s'en écouler. Ce n'est pas l'envie qui manque. Simplement, elle n'a pas fait l'effort d'avouer avoir besoin de lui pour essuyer un refus. Elle n'a pas le droit de laisser sa haine empiéter sur ses recherches. Du moins, pas de cette manière, pas pour venir tout foutre en l'air. Le prix est bien trop cher payé pour le court moment de satisfaction que cela lui procurerait. Ses pupilles bleutées se déposent sur le bras de l'homme. « Tu lui as prouvé ton allégeance. Non ? » Il y a de la douleur dans sa voix. La réponse, elle la connaît, mieux que quiconque, pour avoir était sa proie. La prononcer à haute voix n'est peut-être qu'une manière de plus de souligner pourquoi jamais elle ne lui laissera sa place ici. « T'as passé combien d'années parmi eux ? » A condition qu'il n'en fasse réellement plus parti. À condition que tout ça ne soit pas qu'une cruelle illusion, visant à s'infiltrer, tel un venin dans la rébellion. Elle ne serait pas étonnée, s'il venait à participer à leur destruction. Il n'a peut-être pas gagné la place qu'il aimerait, mais il a malgré tout une place parmi eux. « Je vais pas tourner plus longtemps autour du pot. J'ai aucune confiance en toi. Mais j'ai besoin de savoir. » Et elle crèverait d'envie d'être capable de s'en passer. Mais elle risquerait de passer à côté d'information utile par simple dégoût envers lui. « Tu détiens forcément des informations, sur lesquelles je ne pourrai pas mettre la main seule, sur les horcruxes.» Ça lui arracherait presque la bouche d'avouer qu'elle ne pourrait pas obtenir toutes les informations, sans l'aide d'une personne qui a vécut tout ça de l'intérieur. « J'ai besoin de savoir ce que tu sais exactement. » 

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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Jeu 15 Mar - 19:15

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Assurant la position de son sac sur son épaule, le loup emboîte le pas de la scientifique. Le silence entre eux pèse comme une chape de plomb. Fixant un point invisible au-dessus de la tête de Moira, il la suit à travers les couloirs de la station. Elle n'a toujours pas dit un traître mots sur ses intentions, et cela parvient à l'inquiéter. Lorsqu'elle s'arrête devant une porte et se retourne vers lui, il est contraint de baisser le nez vers elle. Il remarque à l'instant qu'elle est bien plus petite que lui. Étrangement, cela n'apaise pas ses craintes. Pas plus que ses mots. « J'ai besoin de savoir ce que tu sais. » Rien à voir avec des poils de loup, donc. Haussant un sourcil interrogateur, il s'appuie contre le mur carrelé de blanc. « Voldemort dort avec un doudou, si tu veux tout savoir. » Le sourire ironique qu'il retient déforme les traits de son visage. S'il ne peut lui répondre avec le ton qu'il voudrait, l'humour reste encore sa meilleure arme face à l'agressivité de la jeune femme. Cependant, ses mots n'arrachent pas un sourire à la scientifique, et c'est à nouveau sérieux qu'il la suit dans la salle qui s'ouvre devant lui. Prudent, il abandonne son sac contre le mur et prend place face à elle. La première salve ne tarde pas à partir. « Promis. Le jour où la mission sera suicidaire, je te laisserai y prendre part, en première ligne. » Posant un regard sévère sur la blonde, il pose ses bras croisés sur la table. « Ça va, arrête tes conneries Moira. On sait tous les deux que si tu pouvais, tu m'abattrais sur place. Comme un chien enragé. » Il crache ces derniers mots. Ses yeux bleus mettent la jeune femme au défi de nier son assertion. Elle reste silencieuse un instant, avant de reprendre la discussion abandonnée un moment plus tôt. « Tu lui as prouvé ton allégeance. Non ? » Soudainement, la marque noire sur son avant-bras semble le brûler avec une intensité jamais égalée. Il a beau porter un tee-shirt dont les manches longues recouvrent sa peau hâlée, le loup a la sensation que la jeune femme peut voir à travers le tissu. « Pourquoi tu poses la question... » Si tu connais déjà la réponse. Ça n'est pas une interrogation, mais une accusation. C'est là tout le paradoxe de leur étrange relation. Elle sait aussi bien que lui qu'il a maintes fois montré sa bonne foi aux mangemorts. Pourquoi s'acharne-t-elle à réveiller un passé douloureux, tant pour elle que pour lui ?

Balayant sa première question d'un geste de la main, il se penche légèrement vers elle, attendant la suite. Et il n'est pas déçu. « T'as passé combien d'années parmi eux ? » Cette fois, un sourire lui échappe.  C'est une question à laquelle il peut répondre sans blesser quiconque. Cela n'empêche pas les souvenirs de remonter à la surface. Il se souvient encore de la brûlure, de la douleur. Et du sourire fier de son père en présentant son fils aîné, son héritier, à ses frères mangemorts. Il lui aura fallu vingt ans pour réaliser l'horreur de tout cela. « Une vie. J'avais dix-huit ans lorsque mon père m'a fait marquer. » Fais les calculs, Moira. Il attend l'éclair de compréhension dans son regard. Il attend le moment où elle réalisera qu'à l'âge où elle sortait juste de l'école, lui croyait déjà dur comme fer à une idéologie pourrie, et massacrait des innocents en son nom. Il détourne cependant le regard avant de l'apercevoir. Il n'y a pas de quoi être fier. Elle continue sur sa lancée, cependant. « Je vais pas tourner plus longtemps autour du pot. J'ai aucune confiance en toi. Mais j'ai besoin de savoir. » Il ravale la rage qui lui monte aux lèvres et fixe son regard dans celui de la jeune femme. Il ne relève pas la pique brûlante qu'elle tente de planter dans son ventre. Il reste silencieux, dans l'attente de sa véritable question, sa seule et unique requête. « Tu détiens forcément des informations, sur lesquelles je ne pourrai pas mettre la main seule, sur les horcruxes. » Il frémit un instant à l'évocation de ces artefacts. Alors que son père a consacré sa vie et sa meute au service du mage noir, les Grimblehawk n'ont jamais été admis dans le cercle restreint des détenteurs d'horcruxes. Un honneur suprême, après lequel Lyncos a couru toute son existence durant. Longtemps, Moros a cru que c'était leur sang mêlé qui leur interdisait ce privilège. Mais il a fini par comprendre que c'était la bête en eux. L'animal tapie au creux de leurs entrailles, prêt à tuer. Aucun loup ne pouvait prétendre à la même reconnaissance qu'un sorcier, qu'il soit mêlé ou pur. Malgré sa réticence évidente à répondre, Moira revient à la charge. « J'ai besoin de savoir ce que tu sais exactement. » Sa réponse fuse, amère. « Je ne sais rien du tout des horcruxes. »  

Il a bien conscience que cet empressement à répondre par la négative ne joue pas en sa faveur. Mais il ne peut pas se permettre de mentir, d'affabuler. D'inventer une histoire juste pour lui faire plaisir, et pour gagner sa place. Les rebelles se rendront forcément compte que rien n'est réel. Et alors la situation deviendra encore pire. « Je sais que tu ne vas pas me croire, mais je n'étais au courant de rien. » Quittant son siège, il rejoint son sac pour y prendre un paquet de cigarettes. Il prend le temps d'enflammer un bâton de tabac avant de retourner s'asseoir face à Moira. Coude en appuie sur la table, il la fixe par-dessus le foyer embrasé. « Nous n'étions pas assez bien placés pour avoir accès à ce genre d'informations. Juste des chiens bons à traquer les rebelles. » La vérité, cruelle et amère, le laisse encore écorché vif. Il a mis du temps à réaliser que la présence de la meute ne se justifiait que parce qu'elle comptait en son sein un nombre conséquent de loups. Uniquement là pour terrifier la population, mettre un terme à quelques vies au besoin. Toute sa vie, il n'a été qu'un instrument de terreur et de mort. Et il n'entend pas recommencer, à moins que cela ne serve à détruire le régime qui l'a façonné. Car ils ne sont pas rares, les chiens qui mordent la main qui les a nourris.

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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Jeu 15 Mar - 19:18

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La légèreté, l'humour, qu'elle perçoit dans sa voix ne fait qu’attiser un peu plus de le feu de la colère. Mais la blonde décide d'ignorer ces propos puérils et ses accusations fondées pour se concentrer sur ce qu'elle a besoin de savoir. Plus tôt elle aura ses réponses, plus vite elle pourra quitter cette pièce, évacuer le trop-plein de rancœur dans son travail, comme elle sait si bien le faire. Parce que oui, il a raison. Elle ne pourrait peut-être pas l'abattre elle-même. Parce qu'elle ne sera tout simplement jamais prête à franchir cette dangereuse ligne, que lui a envoyé valsé il y a bien des années. Elle ne sentira probablement jamais capable de porter le coup fatal à qui que ce soit. Même s'il elle crève d'envie de lui faire payer pour ce qu'il a fait. Même si cette envie de le voir souffrir en devient douloureuse. Dix-huit ans. Elle le sait, ce dégoût qui lui retourne les entrailles, alors qu'elle ne le quitte pas du regard. Dix-huit ans et il a passé tout ce temps aux côtés des monstres ? Comment peut-il lui reprocher de le traiter comme tel ? À dix-huit ans il prenait la marque, à dix-neuf ans, elle perdait tout ce qu'elle avait, arraché par cet homme, par cette idéologie barbare qu'il soutenait, qu'il soutient peut-être encore. 

La relance de la jeune femme quitte tout juste ses lèvres, que sa réponse est lâchée, lui faisant l'effet d'une gifle. Forte. Violente. Douloureuse. « Je ne sais rien du tout des horcruxes. » Stoïque, elle se retient pour ne pas hurler, les mains légèrement tremblantes, sous la rage qu'elle n'est pas certaine de pouvoir contrôler encore longtemps. Cette colère qu'elle tente de garder sous silence pour le bien de ses recherches, pour obtenir ce qu'elle veut, pour ne pas risquer de briser cette trêve si brève et si fragile. Ses poumons s'emplissent lentement d'une longue bouffée d'air. La sorcière tente de caler sa respiration, sur ce rythme régulier, pour ne pas se laisser libre court à ses impulsions. « Je sais que tu ne vas pas me croire, mais je n'étais au courant de rien. » Elle plisse les yeux, la méfiance dans le regard. Bien sûr qu'elle peine à le croire. Et si ce qu'il dit est vrai, sa rage n'en sera pas apaisée. Pourquoi garder un type comme lui dans les couloirs du quartier général ? Pourquoi supporter sa présence ? Pourquoi prendre le risque qu'il ne vienne planter une lame dans leur dos ? S'il n'a strictement rien à leur apporter. « Nous n'étions pas assez bien placés pour avoir accès à ce genre d'informations. Juste des chiens bons à traquer les rebelles.  » Son regard se fait fuyant à la blonde, lorsque ces mots passent les lèvres du loup, incapable de soutenir le sien. Traquer les rebelles. 

Moira se tourne un instant, prenant soin de prendre une longue inspiration. Mais ses mots tournent en boucle et elle ne peux se chasser de l'esprit cette image de ce meurtrier déambulant dans les couloirs, après avoir assassiné ces familles. Elle passe une main dans ses cheveux, fermant un instant les yeux, avec cette putain d'envie de lui écraser ce bâton de nicotine sur le bras. Son poing se referme doucement. « Évidemment. Juste des chien enragés. » Sa voix est étonnament calme, mais glaciale. Ses mots sont amers. Le dernier trahit toute sa frustration et sa rancœur. Elle la sent, cette dangereuse pression de ses ongles dans sa paume. Elle se retourne vers lui, continuant sur sa lancée, sans quitter son regard de ses yeux bleus. « J'ai peut-être un point commun avec ses enfoirés finalement. » Parce que jamais elle ne pourra accorder sa confiance à cet homme, jamais elle ne verra autre chose en lui que l'homme qui a mis fin à bien trop de vie. Sans y être forcé, sans que ce ne soit sur le champ de bataille, sans même que ce ne soit pour défendre sa propre vie. Ses parents ne lui ont rien demandé. Sa sœur… Elle n'était même pas encore sortie de l'école. Une parfaite innocente, arrachée à la vie par un chien qui désirait seulement faire ses preuves dans son délire fanatique. 

Son poing claque sur la surface plate de la table, résonnant dans la pièce. « MAIS MERDE. PUTAIN. » Sa voix se brise, sur ces mots lâchée avec toute les ressentis qu'elle éprouve à son égard, à leurs égards à tous. Tous ces monstres qui ont fait de ce monde qu'elle aimait tant, un monde si sombre, cruel, vide, écœurant. « A quoi tu sers bordel ? Pourquoi l'Ordre ne t'as pas encore foutu à la porte ? » En quoi il peut leur être utile. Pourquoi est-ce que ça vaux le coup de supporter sa présence ? Pourquoi est-ce qu'elle doit prendre le risque de voir l'Ordre se faire trahir par lui ? Elle se penche dans sa direction, une lueur mauvaise dans le regard. « Ouais. T'as raison, ouais. Je crève d'envie de t'abattre moi-même. Là. Sans attendre. » Elle en a rêvé, après la mort de sa famille. Rêvé de retrouver ses assassins et de leur infliger la même souffrance que celle qui lui ont fait subir, alors qu'elle n'était encore qu'innocente. « Sauf qu'il y a une différence entre un connard dans ton genre et moi. » Elle n'arrive pas à lui dire qu'arracher la vie de quelqu'un serait au-dessus de ses forces, même la sienne. Alors elle lâche ces mots presque dans un murmure. « Je ne priverai pas une gosse de son père. »
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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Jeu 15 Mar - 19:22

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le loup n'est pas aveugle. Il sait bien que la jeune femme qui tente de percer à jour ses secrets n'est pas aussi froide qu'elle veut le faire croire. Il voit flamboyer dans ses yeux la haine, le dégoût. Entremêlées, ces émotions le font se sentir, l'espace d'une seconde, minuscule sous le feu de ce regard. Une seconde seulement, car la bête reprend vite le dessus. Il est l'animal sanguinaire, le prédateur impitoyable. Il ne ploie l'échine devant personne, et certainement pas une gamine ravagée. Cette pensée fait naître sur ses lèvres un sourire carnassier, dévoilant ses dents blanches. Face à lui, Moira s'efforce de garder son calme. Il aime savoir qu'il provoque chez elle des sentiments susceptibles de la faire imploser. La mettre hors d'elle semble désormais être le seul objectif de Moros. Par amusement et par instinct. La pousser dans ses retranchements, l'acculée au pied du mur, pour mieux la cueillir, l'achever. Le sorcier n'envisage pas un instant de sortir de cette pièce sans avoir mise la blonde à genoux. Il n'a pourtant aucune raison particulière de le vouloir. L'énergie qu'elle met à dresser mille et un obstacles sur sa route ne suffit pas à justifier la colère subite qu'il ressent. En revanche, l'application avec laquelle elle s'efforce de le rabaisser le rend fou de rage. L'envie de saisir sa baguette le démange, reliquat d'un passé qu'il essaie d'enterrer. Le réflexe, surgit comme un flash de ses années au sein de l'armée noire, le désarçonne. Il y a longtemps qu'il n'avait pas éprouvé l'impérieux besoin de dominer. Moira réussit visiblement à éveiller chez lui ce sombre désir.

« Évidemment. Juste des chien enragés. » Le sourire s'étire. « Tu comprends vite. C'est bien. » L'ironie de ses mots est palpable. À ses lèvres, la cigarette se consume, emplissant la pièce d'une fumée âcre. « J'ai peut-être un point commun avec ses enfoirés finalement. » L'interrogeant du regard, il n'escompte pas trop recevoir de réponse. Mais il ne se départit pas de son sourire, malgré la colère qui émane de Moira. Lorsque son poing s'abat sur la table, il n'a aucune réaction. Seule la cendre qui tombe sur son jean brise sa parfaite immobilité. « MAIS MERDE. PUTAIN. » La carapace d'impassibilité de la jeune femme face au loup menace de se fissurer. Portant sa cigarette à ses lèvres, il continue de la fixer. « A quoi tu sers bordel ? Pourquoi l'Ordre ne t'as pas encore foutu à la porte ? » Baissant cette fois le regard, Moros agite sa cigarette pour en faire tomber la cendre sur le sol. « Langage, jeune fille. Tes parents t'ont pas éduquée comme ça. » Impersonnels et froids, ses mots ne semblent pas venir de la bouche de l'homme qui, quatorze ans plus tôt, assassinait les parents de la sorcière. Encore une fois, il prend un malin plaisir à utiliser leur passé commun contre la rage de Moira. Cela ne peut que l'exaspérer encore plus. Repousser encore ses limites, en espérant la faire craquer. La réponse de la blonde ne tarde pas. « Ouais. T'as raison, ouais. Je crève d'envie de t'abattre moi-même. Là. Sans attendre. - sa respiration s'interrompt une seconde - Sauf qu'il y a une différence entre un connard dans ton genre et moi. » Sa cigarette aux lèvres, le loup lève à nouveau les yeux sur la jeune femme. Il s'attend à l'entendre le traiter de monstre sanguinaire. Ses paroles le figent. « Je ne priverai pas une gosse de son père. »

La douche froide. Sur la table, son poing se crispe. A nouveau, l'envie de saisir sa baguette et de mettre à genoux la sorcière s'empare de lui. Malgré le ton employé par Moira, il doute. Serait-elle capable de menacer Niamh ? Sûrement. Après tout, sa fille est aussi innocente que l'étaient les deux gamines prises dans l'incendie avec leurs parents. La survivante a tous les droits de réclamer la vie de Niamh en échange de celles qu'il a prises. Cette fois, il reste un instant sans rien dire. Il a conscience que la moindre de ses paroles serait à la fois déplacée et susceptible de mettre le feu au poudre. Demander à Moira de ne pas mêler Niamh à tout cela paraît futile, puisqu'il ne s'en est pas privé. Si vraiment la vengeresse veut le blesser, sa fille serait probablement le meilleur moyen pour y arriver. Dans l'immédiat, seule Ruby sait où trouver la gamine. Mais une imprudence est si vite arrivée, et le secret de sa cachette vite éventé. « J'imagine que te demander de garder Niamh en dehors de ça est inutile. » Le ton est amer, dénué de toute trace d'humour. Il a déjà perdu Cedrella, et son souvenir le fait encore souffrir. Si Niamh vient à disparaître à cause de son passé, il ne s'en remettra pas. Prenant appui sur la table, il se relève, dominant la jeune femme de toute sa hauteur. « Je ne vais pas m'excuser. C'était les ordres. Vous faites exactement la même chose ici. » Déterminé, il plante son regard dans l'azur de la sorcière. « La différence, comme tu dis, c'est que vous le faites pour une cause juste. » Après une dernière bouffée, il abandonne sa cigarette et l'écrase du talon. « Maintenant si tu veux me frapper, fais-le. Mais ne parle pas de ma fille. Jamais. » La menace est bien présente, malgré le calme apparent. Pour Niamh, il est prêt à abandonner ses espoirs. Prêt à abandonner l'Ordre. Son passé leur a déjà tout pris. Il est hors de question de laisser le présent faire de même. 

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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Jeu 15 Mar - 21:51

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il y a ce silence qui s'installe. Elle ne quitte pas le visage du tueur du regard, une lueur insolente dans les yeux. Non, elle ne pourrait jamais se résoudre à bousiller la vie d'une innocente simplement pour l'atteindre. Pas même pour cette vengeance salvatrice. Pas même pour sentir l'espace d'un instant ce soulagement que sa souffrance lui offrirai. La rage, cette vieille amie, seul moteur de sa vie durant de longue année, la pousse, une fois devant lui, à lâcher ce venin qui ne demande qu'à s'échapper de ses jolies lèvres closes. Elle garde le silence lorsque la voix de l'assassin lui parvient à nouveau. « J'imagine que te demander de garder Niamh en dehors de ça est inutile. » Elle se retient, pour ne pas hurler. Lui qui osait il y a un instant, utiliser ses parents, simplement pour la provoquer, simplement pour amuser son esprit tordu. Elle lève les yeux pour le suivre du regard, alors qu'il se redresse. Cherche t-il à l'effrayer ? Il a hanté son sommeil, faisant de ses nuits une boucle infernale, la ramenant parmi ces flammes dévorantes chaque fois qu'elle osait fermer les yeux. Longtemps. Durant des semaines, des mois, des années. Aujourd'hui encore, parfois. Mais que pourrait-il lui prendre ? Que pourrait-il briser, qu'il n'a pas déjà bousillé ? Elle aime croire qu'il tient trop à sa place parmi la rébellion pour lui prendre ce qu'il n'a pas encore pu lui arracher. 

Il les lâche finalement, ces mots qui lui font l'effet d'une gifle, ces paroles glacées. « Je ne vais pas m'excuser. C'était les ordres. Vous faites exactement la même chose ici. » Elle reste muette. Oui, l'Ordre tue. Oui, l'Ordre détruit bien des choses sur son passage, dans l'espoir d'atteindre un jour cette paix qu'il prône depuis que ces chiens ont pris le contrôle de ce monde sorcier. « La différence, comme tu dis, c'est que vous le faites pour une cause juste.  » Une différence qui change tout. Une différence qui donne une toute autre dimension à l'acte lui-même. Il y a bel et bien une différence. L'Ordre s'en prend à ces personnes qui ne font que répandre le chaos, sans la moindre raison, simplement pour emplir un peu plus ce monde de cette cruauté glaçante. Alors qu'eux, lui, s'attaquent à des innocents, à ces personnes qui donneraient leur vie pour offrir aux autres la liberté, la vie, la vraie. Elle regard le bâton de nicotine se faire écraser du pied, emplie de trop de rage pour soutenir son regard davantage. « Maintenant si tu veux me frapper, fais-le. Mais ne parle pas de ma fille. Jamais » Elle ne l'a pas menacé sa fille. Même si elle le faisait, elle n'aurait pas le courage de mettre ses menaces à exécution. Pourtant, elle se délecte de cette légère perte de contrôle qu'elle peut voir dans son attitude. Cette réaction, la disparition de cet air insolent, de cette lueur de provocation dans son regard, de cet humour qui teintait chacune de ses paroles. Le loup aurait-il peur de sa vengeance ? 

Tranchante, elle lui répond sans se montrer déstabilisée par cette menace à peine voilée. « T'es un bel enfoiré. Viens pas me demander de garder ta fille hors de tout ça, après avoir osé utiliser mes parents dans tes envies puérile de provocation. » Elle en garde la gorge nouée. De cette plaisanterie cinglante qui s'est échappée de ses lèvres. Elle lève à nouveau de le regard dans sa direction, avant de venir contourner doucement la table pour se rapprocher de l'assassin. Simple provocation. Peut-être un moyen de se convaincre elle-même qu'il ne l'effraye plus, malgré tout ce qu'il peut lui dire. Peut-être pour lui prouver à lui, que même s'il a effrayé la jeune fille qu'elle était, aujourd'hui elle n'a plus assez à perdre pour se laisser apeurer. Contrairement à lui, visiblement. « Peut-être que tu aimerais croire ce que tu dis dans le fond.» Peut-être que derrière cet être écœurant, ce monstre, il y a un type qui préfère se bercer d'illusion, juste pour pouvoir vivre avec ses actes immondes. « Mais faire brûler vivantes deux gamines innocentes, chez elles, n'a jamais servit aucune cause. Deux gamines n'ont jamais été une menace pour ces chiens.» Elle les crache ces mots, avec douleur, avec violence, avec dégoût. Sa voix tremble sur ces derniers mots, lui rappelant l'injustice de la mort de sa sœur, de celle de ses parents, qui ont consacré leur vie à essayer de rendre celle des autres meilleure, à essayer de préserver cette liberté pour tous les sorciers, et à garder éloigner cette oppression qui les étouffe tous depuis bien trop longtemps maintenant. Elle sent sa baguette toucher le bout de ses doigts, alors qu'elle la tient dans sa manche, par simple précaution. Elle resserre sa prise, avec cette envie dévorante de la pointer vers lui, avant qu'il n'est le temps de réagir. Mais la sorcière se contente de serrer, faisant passer cette colère sur le bois précieux, sans la sortir.

« T'aurais mieux fait de pas louper la deuxième. Elle s'est promis d'utiliser sa souffrance et sa rage dans la destruction de ces connards.» Il en fait partit. Elle en a rêvé du jour où sa vengeance frapperai. Sauf qu'il se trouve là, devant elle, de l'autre côté, dans ce camp qu'il a aidé à détruire il y a des années. Oui, elle l'a dit, qu'il ne servait à rien, que l'Ordre aurait dû l'éjecter depuis bien longtemps et une part d'elle y croit à ces paroles. Sauf qu'elle sait qu'il peut leur être utile, qu'elle ne peut pas s'en prendre à l'un des leurs, pas directement. Ils ne peuvent pas se permettre le luxe d'éjecter tous ceux qui reviennent à la raison pour ce qu'ils ont pu faire dans le passé. «Je vais pas mentir. Je crève d'envie devoir la souffrance remplacer l'insolence et la provocation dans ton regard. » Et plus encore. Elle en ressent un besoin presque vital depuis qu'elle a vu son visage dans ces couloirs. L'idée de l'observer sans pouvoir faire quoi que ce soit la bouffe. Plus encore qu'elle ne l'aurait pensé. Comment peut-il pousser le vice jusqu'à la mettre hors d'elle, jusqu'à mettre à rude épreuve ses limites, son self-contrôle. Pourquoi glisse t-il sur ce chemin dangereux ? Au lieu de simplement s'effacer, pour ce qu'il a fait. Lui priver de sa famille, du contrôle sur son corps, sur sa vie, ne lui a pas suffit, il en veut plus ? «J'y toucherai pas à ta fille. Assez de vies ont été détruites par ta faute. Je ne bousillerai pas sa vie en ton nom, pour tes erreurs. » 
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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Sam 17 Mar - 18:57

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une part de lui voudrait ne jamais être née, n'avoir jamais existé. Une part de lui voudrait remonter le temps, changer le cours des événements. N'avoir jamais été ce mercenaire avide de sang et de reconnaissance. Tels de bons chiens, lui et sa meute se sont précipités sur la main du Maître. Comme beaucoup d'autres familles, ils ont reçu de ses doigts exsangues des privilèges auxquels ils n'auraient jamais eu droit dans d'autres circonstances. Comme d'autres, ils ont béni le sorcier généreux qui les nourrissaient, les aimaient. Il suffisait de traquer les ennemis pour une caresse, de les tuer pour un os à ronger. Dressés à l'attaque, conditionnés pour obéir à l'appel du gain et du Maître, les Grimblehawk ont abandonné toute dignité pour se rouler au pied du Seigneur des Ténèbres. Il n'aura pas fallu deux générations pour anéantir les efforts de leurs prédécesseurs. En quelques années, Lyncos foule au pied la réputation impeccable du clan, transforme en mercenaires les petits bourgeois. Les mains se tâchent de sang innocent, les crocs transpercent la chair vierge. Passionné, fanatique, le loup modèle la meute selon les désirs du Maître, et trace dans le carmin le destin de ses descendants. Moros lui-même n'a pas échappé à la malédiction familiale. Esclave d'un dieu sans pitié, il se plie aux commandements sans rechigner. Parfois même sans réfléchir. Des années durant, il exécute ordres et rebelles sans états d'âme. Parvenu à la tête de la meute, les responsabilités l'écrasent et l'obligent à ouvrir les yeux. Il s'est fourvoyé, a trahi les idéaux de son clan. Soudainement, l'avilissement lui devient insupportable. Soudainement, sa propre peau est un fardeau trop lourd à porter. La fuite seule lui apporte l'apaisement. Mais à quel prix. Dans ses rêves lui parviennent encore les cris des loups perdus dans la débâcle. Dans ses rêves, le regard vide de Cedrella le poursuit.

Face à Moira, face à sa haine, le sorcier oppose un aplomb absurde. Il n'a aucune excuse, il le sait. Seule, la folie d'un homme ne peut pas expliquer ce qui l'a conduit à massacrer des familles entières. Ses propres croyances, inculquées dès l'enfance, n'ont fait qu'exacerber un appétit grandissant pour la violence. Lyncos Grimblehawk et Tom Riddle se sont conjugués pour créer l'homme et le loup qu'il est aujourd'hui. Mais à chaque instant, il a conservé sa lucidité. A chaque instant, il aurait pu refuser cette suprématie, et faire sécession avec son père. Être au service du Lord lui aura seulement permis d'assouvir sa frénésie assassine. Au bout de quarante années, il ne peut plus se leurrer. Au fond, malgré la fuite et ses dires, il est resté le même. Et Moira l'a bien compris. « T'es un bel enfoiré. Viens pas me demander de garder ta fille hors de tout ça, après avoir osé utiliser mes parents dans tes envies puérile de provocation. » Le rictus déforme son visage. Il sait qu'il n'aurait pas dû dire cela. Remuer le couteau dans la plaie ne l'aidera pas. « Ouais, ouais, on a compris. Je suis le pire connard de la Terre. » Pourtant, il ne peut pas s'en empêcher. Cette vengeance, qu'elle porte en étendard, l'agace. Lui aussi a perdu des êtres chers. Son épouse, sa fille, les membres de sa meute. La culpabilité le ronge, car il se sait responsable de leur mort. Pour autant, sa vendetta contre les mangemorts n'a rien à voir avec leur disparition. Moira semble, au contraire, n'exister que pour le voir mourir. C'est cette haine, dévorante et brûlante, qu'il voit flamboyer dans son regard lorsqu'elle s'approche de lui. Peut-être Moira n'est-elle jamais vraiment sortie de l'incendie. « Peut-être que tu aimerais croire ce que tu dis dans le fond. » Qu'espère-t-elle déclencher, précisément ? Des larmes, des cris, des supplications ? Jamais Moros ne la laissera le voir ainsi, même s'il lui arrivait un jour d'éprouver du remord. « J'exécutais les ordres répète-t-il, implacable. Ose me dire que tu n'as jamais suivi les ordres. »

Moira n'en démord pas. Elle n'abandonnera jamais, pas tant qu'elle ne l'aura pas sous son talon, sanguinolent et et aux portes de l'enfer. « Mais faire brûler vivantes deux gamines innocentes, chez elles, n'a jamais servit aucune cause. Deux gamines n'ont jamais été une menace pour ces chiens. » Cette fois, il ferme un instant les yeux. Il ignorait que Moira et sa soeur se trouvaient à l'intérieur. Les rapports n'indiquaient que les noms de Fergus et Philippa Greengrass, notoirement hostiles au Maître et partisans de l'Ordre. « Vous ne deviez pas vous trouver là. Pas ce soir. » La douleur dans sa voix est palpable. De cette expédition, il ne garde qu'un seul remord. Celui d'avoir pris la vie d'une enfant. Le souvenir de cette nuit effroyable l'arrache une seconde au QG. Il peut presque sentir la chaleur du brasier qui dévore l'obscurité, et entendre les cris humains qui, lentement, s'éteignent. Il a souvent tué, massacré. Mais toujours des hommes et des femmes qu'il savait être opposés à la cause à laquelle il croyait encore. Jusqu'à cette fois, jamais il n'avait tué d'enfant. « Je regrette tellement. » A peine un murmure, que lui-même peine à entendre. Il n'est même pas sûr d'avoir vraiment prononcé ces mots. Emportée par sa colère, Moira ne l'entend pas. « T'aurais mieux fait de pas louper la deuxième. Elle s'est promis d'utiliser sa souffrance et sa rage dans la destruction de ces connards. » Il ne peut faire autrement que se sentir visé, à raison. Retenant son souffle, il reste silencieux, subissant sa vindicte et ses reproches. Elle a tous les droits de le faire. « Je vais pas mentir. Je crève d'envie de voir la souffrance remplacer l'insolence et la provocation dans ton regard. » Et il voit dans ses yeux à elle toute l'étendue de cette vérité. Si elle le pouvait, elle pointerait sur lui sa baguette et l'abattrait sur le champ. S'il n'a jamais douté de la dangerosité de Moira, il a désormais la conviction que son désir de vengeance est une arme bien plus meurtrière qu'il ne l'a d'abord cru. C'est presque avec résignation qu'elle crache ses derniers mots. « J'y toucherai pas à ta fille. Assez de vies ont été détruites par ta faute. Je ne bousillerai pas sa vie en ton nom, pour tes erreurs. »

Il reste un instant interdit, partagé entre l'envie de la remercier et celle de tourner les talons. Elle a raison, bien sûr. Toute sa vie n'a été qu'une succession d'erreurs dont il n'avait pas conscience, et qui les ont conduit, lui et sa famille, à la désastreuse situation dans laquelle ils se trouvent désormais. Détournant le regard, il serre la mâchoire. La tension entre eux est palpable. Il devine la sorcière prête à lui sauter à la gorge, pour peu qu'il lui en donne l'occasion. Plus que jamais, il avance en terrain hostile. Chaque mot doit être pesé avec soin. « Je peux t'aider. » Il laisse passer un instant, attendant de voir l'effet que provoquent ses paroles. « Je peux aider l'Ordre, rectifie-t-il. Je connais leur fonctionnement, je sais comment détruire la mécanique. » Une trahison supplémentaire. Mais encore une fois, il n'a aucun remord. L'Ordre et Moira ont raison. Les mangemorts ont fait imploser bien trop d'existences pour mériter de vivre une seconde de plus. Comme lors de sa fuite, il ne ressent qu'un calme rarement égalé, certain qu'il est de faire ce qui est juste. « Je ne sais rien des horcruxes, mais je peux te dire comment marche leur armée. Je peux apprendre aux combattants comment déjouer leurs pièges, comment les battre sur leur propre terrain. » Présent dès les débuts de la guerre, il a vu naître l'armée noire, a même participé à sa construction. Rien n'est plus facile pour lui que de révéler ses secrets. Et il ne compte pas se priver. Se rasseyant, il ne quitte pas Moira des yeux. Sa réaction déterminera sans doute sa place au sein de l'Ordre pour les prochains mois. Il ne peut pas se permettre le moindre faux pas. Ni maintenant, ni plus tard. Irrémédiablement, son destin semble lié à celui de la jeune femme.
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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Mer 21 Mar - 22:35

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Elles n'auraient pas dû être là, non, peut-être pas. Mais que vaut la vie de deux gamines pour ces monstres ? Elle ne doute pas une seconde que les savoir dans le manoir n'aurait strictement rien changé à leur mission. Elle est bien là la différence entre lui, et elle. Alors oui, elle l'écoute, il a raison dans le fond. Elle les a suivis ces ordres qu'on a pu lui donner, parfois sans les questionner. Ses parents l'ont sans doute fait eux aussi. Seulement, elle n'a jamais arraché de vie, la sorcière. Et jamais elle ne pourrait affronter le regard des autres, après avoir ôté la vie de gens bien. Quant au fait qu'elle ai été parmi les flammes avec sa petite sœur ? Jamais elle n'aurait pu s'en prendre à des enfants. Les ordres, toujours les ordres. Les ordres n'ont jamais excusé quoi que ce soit. On rejoint l'Ordre du Phoenix parce qu'on partage ses convictions, pas par obligation. On a toujours le choix. Quels que soient les ordres. Ses mains sont tâchées du sang de sa famille et rien de ce qui pourra lui dire ne pourra le rendre plus innocent. La rage accélère toujours plus les battements de son cœur. Elle sent le bois rassurant sur la pulpe de ces doigts. Elle les entend défiler dans son esprit, ces sorts tous plus violents les uns que les autres qui lui brûlent les lèvres. La blonde ne le quitte pas du regard, alors que celui du meurtrier se fait fuyant, l'espace d'un instant. 

« Je peux t'aider.  » Les sourcils de la Greengrass se froncent légèrement. Elle n'y croit plus, à ces mots qui s'échappent de ces lèvres qu'elle voudrait clore une fois pour toute. Il ne sait rien. Il vient de le dire. Il ne lui sert à rien. Non seulement elle a dû supporter sa vue durant bien trop longtemps, supporter cette présence qui la renvoie toujours un peu plus dans l'enfer des flammes, qui réveille cette douleur vive qu'il a provoqué il y a des années, qui déchire un peu plus cette cicatrice jamais refermée. Elle se contente de hocher la tête en un signe négatif, lassant un simple mot, lourd, empli de rancœur. « Non. » Non, il ne peut pas. Et elle a pris sur elle, se contentant de lui pourrir la vie, de cette façon des plus puérile, à défaut de pouvoir le briser comme il l'a fait pour elle. Simplement, parce qu'elle pensait qu'il pouvait avoir son importance dans l'Ordre. Simplement, parce que même si elle n'a jamais pu lui accorder la moindre confiance, il y a cette part d'elle qui espérait qu'il puisse réellement leur apporter quelque chose. Cette part d'elle qui espérait qu'il n'était pas là uniquement pour leur asséner cet ultime coup de poignard au moment venu. « Je peux aider l'Ordre, je connais leur fonctionnement, je sais comment détruire la mécanique.  » Des mots. Toujours des mots. Un flot de paroles sans le moindre sens à ces yeux. Elle ne lui a jamais accordé sa confiance, elle n'a pas la moindre intention d'avaler ces conneries maintenant. Oui, il connaît leur fonctionnement. Oui, il pourrait les aider à avancer sur ce combat qui dure déjà depuis bien trop longtemps. Elle n'en doute pas. Elle est mieux placée que quiconque pour savoir tout ça. Seulement, elle ne croit pas qu'il leur donnera ces clés qu'il lui promet. 

Elle l'écoute, sans le couper dans son discours, silencieuse. «  Je ne sais rien des horcruxes, mais je peux te dire comment marche leur armée. Je peux apprendre aux combattants comment déjouer leurs pièges, comment les battre sur leur propre terrain.  » L'orpheline s'est acharnée bien trop longtemps, pour ne pas le laisser prendre sa place parmi eux, pour ne pas le laisser prendre de l'importance ici, pour ne pas lui laisser l'opportunité de tout faire implosé de l'intérieur. Elle en est persuadée, un jour, il viendra planter sa lame dans leur dos. Elle le regarde se rasseoir, sans savoir que répondre. Toujours debout face à lui. Elle brise le silence après un court instant de réflexion, reprenant cette voix froide, mais constante, loin des tremblement et de la rage qui la guidait quelques minutes plus tôt. « Tu pourrais. Mais ma confiance, je n'ai aucune envie de te la donner.  » Elle serait folle de le faire, non ? Pourtant, elle le sait dans le fond. Si ce qu'il dit est vrai, s'il y avait une chance pour qu'il ne soit pas qu'un de ces chiens qui tente de s'infiltrer, il deviendrait une puissante carte dans leur jeu, une clé non-négligeable dans ce combat sans fin. « Quelqu'un qui a suivit avec tant ferveur les ordres d'un monstre, ne peux pas lui tourner le dos si facilement, après tant d'année.  » Il a tué pour lui, il a rejoint les rangs alors qu'il n'était qu'un gosse, il l'a suivit pendant la plus grande partie de sa vie. Elle a suivi le même schéma avec l'Ordre et jamais elle ne se verrai basculer de l'autre côté, jamais elle pourrait imaginer les trahir. La sorcière en reste persuadé, c'est trop ancré en lui pour qu'il ne leur ait réellement tourné le dos. 

Elle garde les lèvres closes, réfléchissant toujours un peu plus à ces paroles. Aucune guerre ne peut être gagnée sans prise de risques. Elle l'a déjà fait pourtant, donner sa chance à ces anciens partisans qui se sont finalement tourné vers l'Ordre. Mais lui … il y a trop de rancœur, trop de haine. Il y a ce besoin de souffrance, ce désire de vengeance qui la bouffe. L'Ordre avant tout, non ? C'est ce qu'elle ne cesse de se répéter, pourtant, lorsqu'il s’agit du loup, elle oublie ces paroles. Elle le sait qu'elle est incapable de rester neutre, de rester impartiale devant lui. Il lui fait perdre ses moyens, perdre la raison, elle le sait, mais n'a pas la moindre envie d'y remédier, pas la moindre envie de se faire violence. On peut voir une lueur de défis traverser ses pupilles bleutées. « Montre moi. Apprends-moi, si tu le peux.  » Ce qu'il sait, ce qu'il a à apporter à l'Ordre. Ça lui fait mal de prononcer ces mots à voix haute, de poser des mots sur ce qui la déchire. Elle marque une pause, avant de se faire violence pour se lancer. « J'ai consacré une part de ma vie à défendre mes convictions. Tu as arraché des vies pour défendre les tiennes.  » Elles sont chargées de douleurs ces paroles. Elles sont piquantes. Elle n'a simplement pas pu s'en empêcher, Moira. Mais elle ne s'arrête pas là. « Ça fait des années que je fais passer l'Ordre avant. Et toi … Tu débarques.  » Il y a toujours plus de haine dans ces derniers mots. « Je le sais …   » Elle marque une nouvelle pause, laissant cette phrase en suspend, sans refermer ses lèvres. « Je sais que tu pourrais apporter beaucoup à l'Ordre.  » Mais l'avouer, l'y autoriser, lui fait bien trop mal. Comment pourrait-elle le laisser prendre place dans ces rangs, avec le souvenir de ses parents dans sa mémoire ? Comment pourrait-elle laisser l’assassin prendre place dans ce combat qu'ils menaient, ce combat pour lequel il les a tuer ? Trahison. « Mais je te l'ai dit. Ma confiance je ne peux pas te la donner. Mais s'il y a vraiment quelque chose à tirer de toi, je ferai peut-être passer ma rage dans le combat, plutôt que sur toi.  » La blonde serre les dents en prononçant ces derniers mots. Ces mots qu'elle sait vrais, mais qu'elle n'est pas prête à accepter elle-même. Comment pourrait-elle faire une croix sur sa soif de vengeance ? Comment pourrait-elle vivre avec ce trop-plein de rage, sans jamais pouvoir la laisser exploser véritablement ? 
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Sujet: Re: You make me wanna scream at the top of my lungs - Moros   Sam 31 Mar - 15:03

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le refus que lui oppose la blonde est catégorique et irréversible. Non. Dans ce simple mot, ces trois lettres, résident les termes de sa défaite. Il comprend tout de suite qu'il a perdu la bataille, pour cette fois. Cela ne l'empêche pas de persévérer face à la décision de Moira, et d'exposer son projet. Elle l'écoute sans l'interrompre, mais il devine dans son regard qu'elle ne changera pas d'avis le concernant. Pas avant un très long moment. En attendant, il pourra s'échiner autant qu'il le souhaite, s'éreinter et tempêter à loisir. La belle le lui a dit, et le répète encore. « Tu pourrais. Mais ma confiance, je n'ai aucune envie de te la donner. » Lentement, il hoche la tête. Battu mais non vaincu. Il n'aura de cesse de conquérir cette confiance qu'elle lui refuse. « Quelqu'un qui a suivit avec tant ferveur les ordres d'un monstre, ne peux pas lui tourner le dos si facilement, après tant d'année. » Indubitablement, c'est quelque chose qu'il comprend, un discours qu'il aurait lui-même tenu s'il s'était trouvé dans la situation inverse. Mais après plus de deux années passées à essayer de faire ses preuves, il estime maintenant avoir prouvé que son changement de camp était sincère. Mais, obstinée, Moira refuse toujours de le croire. Et il continuera de la combattre.

Néanmoins, il l'écoute sans l'interrompre, comme elle l'a fait avec lui. Les tensions, toujours présentes, ne s'apaisent pas. Mais au moins ne sont-ils plus à couteaux tirés. L'un comme l'autre sont prêts à écouter les arguments de leur adversaire, et même à y réfléchir. « Montre moi. Apprends-moi, si tu le peux. » Un peu surpris, le loup relève la tête. Ce qu'elle lui offre, c'est l'occasion de la laisser le tester. Pour l'instant, il n'ose parler de peur de la voir se rétracter. « J'ai consacré une part de ma vie à défendre mes convictions. Tu as arraché des vies pour défendre les tiennes. » Cette fois, il détourne le regard. Défendre ses convictions dans le sang, c'est effectivement ce qu'il a fait. Depuis son arrivée au QG, il n'en a jamais été fier, n'a jamais revendiqué ses crimes ou cherché la gloire liée à ces morts. Même si depuis le départ, leur dispute tourne autour de ce fait essentiel, il n'est toujours pas à l'aise. Ses sentiments quant à son passé sont mitigés. Partagé entre l'impression globale de n'avoir été qu'une marionnette, entre les mains de son père d'abord, puis de Voldemort, et celle d'avoir agi en accord avec ses convictions du moment, Moros ne sait comment se présenter. Est-il l'ancien mangemort repenti qu'il voudrait être aux yeux de l'Ordre ? Ou l'instrument d'une volonté étrangère à la sienne ? En arrachant leur vie aux opposants du Seigneur des Ténèbres, obéissait-il à ses croyances ou aveuglément aux ordres du terrible maître qui était le sien ? Vaste mystère auquel lui-même n'est pas capable de répondre. Reste une certitude : il est bel et bien responsable de ces morts, et assume sa culpabilité sans chercher à la nier.

« Ça fait des années que je fais passer l'Ordre avant. Et toi … Tu débarques. » Malgré le ressentiment qu'il perçoit dans ses mots, le ton de la jeune femme laisse penser que sa présence au QG peut ébranler ses convictions et remettre en cause toutes ces années sacrifiées. Dans les faits, Moira est probablement l'une des plus acharnées et même sous la contrainte d'un imperio, il doute de la voir jamais se retourner contre les rebelles. Toujours silencieux, il observe la blonde, attendant de voir finalement le fond de sa pensée. « Je le sais … - un instant passe - Je sais que tu pourrais apporter beaucoup à l'Ordre. » Une nouvelle surprise pour le loup fustigé par la haine de la scientifique. L'aveu semble lui écorcher la bouche et pourtant elle le formule clairement. Pourtant, elle ne lui a toujours pas permis de se battre à leurs côtés. Quant au pardon, il n'y compte pas. « Mais je te l'ai dit. Ma confiance je ne peux pas te la donner. Mais s'il y a vraiment quelque chose à tirer de toi, je ferai peut-être passer ma rage dans le combat, plutôt que sur toi. » Cela ne ressemble toujours pas à une acceptation pleine et entière, mais au moins elle révise peu à peu sa position originelle. « Merci... » Le ton est contenu, loin de ses éclats passés. Il craint de la mettre à nouveau en colère et de la voir revenir sur sa décision. Un souffle chargé de soulagement lui échappe et il se détourne une seconde pour prendre une cigarette et l'allumer. Se penchant pour saisir son sac, il se prépare à partir. Mais, sur le seuil de la porte, se retourne une dernière fois. « Je sais que cette décision te coûte et qu'en me laissant cette chance, tu renonces à beaucoup de choses. » Il exhale un filet de fumée, réfléchissant à toute vitesse à ses derniers mots. « Mais je peux t'assurer que tu n'auras pas à le regretter. Moi aussi, j'ai des comptes à régler avec Voldemort et ses partisans. Mon engagement, auprès de l'Ordre et auprès de toi, est et restera inébranlable à partir de maintenant. » Le serment a quelque chose de solennel, et son attitude toute entière trahit sa sincérité.  « Et si, à n'importe quel moment, tu estimes que je manque à ma parole... Tu pourras m'abattre toi-même, sans sommation. » Le regard intense qu'il plonge dans les yeux de Moira transporte avec lui l'assurance tranquille qu'elle n'aura jamais à arriver à de tels extrémités. Il est sûr de ne jamais faillir à sa promesse. Sans laisser le temps de répondre à la jeune femme, il quitte la pièce. Derrière lui, l'odeur de tabac a un goût d'incendie.
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