daily prophet

La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames (Altaïr)

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Âge : 43 ANS et presque autant de mensonges.
Sang : MÊLÉ, il y a bien longtemps que les Karkaroff ont cessé de voir ça comme une honte.
Profession : LANGUE DE PLOMB (salle de la mort)/CHEF DES BOURREAUX, Anatoli donne la mort sans y penser à deux fois.
Situation civile : VEUF par une fois déjà, père du portrait craché de sa défunte femme. FIANCÉ à Cordelia Mulciber, union arrangée aussi inattendue qu'inédite et surprenante. La perspective ne l'enchante pas plus que ça mais Anatoli plie l'échine par devoir (si telle est la volonté des Karkaroff, il en sera ainsi fait).
Allégeance : MARQUÉ depuis si longtemps que le tatouage fait partie de son être. Anatoli a fait la guerre une fois pour le Seigneur des Ténèbres et se lancerait dans une deuxième bataille sans même hésiter.
Particularité : Aucune.
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Sujet: The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames (Altaïr)   Ven 9 Fév - 17:14

The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames
avec altaïr harker

La rancœur d’Anatoli a cela d’universel qu’elle est tenace. Bien des années plus tard, certains visages et certains noms sont encore imprimés en lui comme s’ils y avaient été écrits hier. Le sorcier vit avec une partie du coeur cloisonnée : là, derrière les rideaux se cachent toutes les dettes qu’il considère impayées. La liste noire n’a pour égale que ses regrets. Anatoli calcule le moindre de ses gestes, ne commet que rarement d’erreurs. Ses fantômes sont donc peu nombreux et toujours savamment documentés au sein de son esprit. Des petits brasiers de haine que le Karkaroff entretient avec une colère presque tendre, de ces rancoeurs qui occupent tant de place pendant si longtemps qu’elles en deviennent des petits bouts d’âme empoisonnés.

C’est protégé dans une cape de laine et du pas pressé de ceux qui ont des affaires à régler qu’Anatoli se glisse hors du Chaudron Baveur en direction du Chemin de Traverse. Le monde sorcier sort doucement de la torpeur de l’hiver, brusquement ramené à la réalité un mois plus tôt. Le Lord n’a pas encore communiqué officiellement à ce sujet mais Anatoli sait, ils le savent tous, qu’une nouvelle guerre se profile. Le retour de Dumbledore ne peut vouloir dire qu’une seule et unique chose : les nuages se remplissent à nouveau de tonnerre. Curieux, le Karkaroff attend son heure sous le soleil. Il a fait ses preuves une première fois et s’illustrer de nouveau ne lui fait pas peur. A tout de mieux, cela caresse ses ambitions. Anatoli s’est amélioré depuis ses derniers pas sur un champ de bataille et son poste chez les bourreaux n’a fait qu’affirmer cette cruauté encore balbutiante à l’époque.

Le sorcier se dirige à grandes enjambées en direction de Gringotts où il a un rendez-vous, perdu dans ses pensées. Absorbé par un mélange de nostalgie glaciale et d’anticipation cruelle, le Karkaroff ne fait pas attention à ce qui se passe autour de lui. Anatoli n’a que peu d’intérêt pour le monde et sa danse. Paf. Le Karkaroff se heurte à une silhouette, grommelle quelques insultes salées en russe entre ses lèvres pincées. Mais, bien vite, la colère s’efface de ses traits, remplacée par un sourire joueur. Devant lui se trouve l’une de ses rares erreurs. Devant lui se trouve celui qu’il aurait du un jour tuer, celui qui s’est échappé d’entre ses griffes. Oh, la faucheuse n’a pas manqué de venir pour lui quelques années plus tard mais Anatoli garde de leur dernière incartade sur un champ de bataille un goût d’inachevé. Qu’importe, le destin a bien des tours dans son sac et finit toujours par rendre la monnaie de leur pièce à ceux qui le mérite : le Karkaroff sera celui qui renverra le revenant derrière le voile, il s’en est fait le serment à la seconde où il l’a retrouvé.

Le chef des bourreaux sourit, de l’un de ces sourires carnassiers dont il semble avoir gagné le secret. Il sourit et, pendant quelques secondes, il se contente de fixer le visage d’Altaïr. Rieur. Son rendez-vous peut attendre quelques minutes supplémentaires. Anatoli est incapable de laisser passer l’occasion, bien trop satisfait que d’avoir une nouvelle fois la possibilité de torturer ses fantômes. Son vis-à-vis ne semble pas (pas encore, du moins) avoir reconnu le jeune homme croisé il y a plus d’une décennie. Le temps a, après tout, fait son oeuvre avec plus de détails sur Anatoli que sur Altaïr. Loin de s’en offusquer, le Karkaroff s’amuse et se joue de la situation.  

« Vous avez fait tomber mes papiers. » Se contente t’il de glisser dans un sourire, ses yeux glissant du visage d’Harker au sol. Le menton haut, Anatoli joue ses cartes comme on avancerait des pions sur un échiquier, avec les mêmes mots calculés et le même air amusé. Après tout, tout cela n’est qu’un jeu aux yeux du serpent.  
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Sujet: Re: The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames (Altaïr)   Sam 17 Fév - 1:07

Altaïr & Anatoli

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Il y avait des choses comme ça, qui vous tombaient dessus et que vous n'attendiez pas. Il y avait parfois une chance qui s'offrait à vous, et que vous ne vouliez pas vraiment saisir, parce que c'était comme ça. Altaïr était de ce bord-là, justement. Cette vie qui s'était proposée à lui, qui s'était donnée ouvertement à lui, il la réfutait. Il ne voulait pas l'accepter, n'en ressentait même pas l'intérêt. Bien trop habitué à la mort qu'à ce souffle d'oxygène qui lui écrasait désormais les poumons à chaque respiration. On l'avait forcé à fouler les pas de la terre ferme, on l'avait ramené malgré lui, en ne tenant aucunement compte de son bien-être. Et désormais, il lui appartenait de faire avec. Comme si c'était parfaitement normal qu'il soit à nouveau capable de porter son regard sur les être humains, de les toucher, de se perdre dans leurs étreintes. Comme si c'était tout à fait plausible qu'il puisse à nouveau sentir la brise caresser sa peau, qu'il puisse ressentir des sensations tels que le froid ou la chaleur, être assailli d'émotions toutes plus regrettables et douloureuses les unes que les autres. Alors même qu'il y avait quelques semaines encore, ce monde, qu'il avait réintégré, avait tout simplement oublié l'existence d'un certain Altaïr Harker.

La paix qu'il avait trouvé dans la mort lui avait été arrachée, et tout ce qu'il savait faire maintenant, Altaïr, se résumait seulement en un mot. Rien. Parce qu'il était vide, Harker. Rendu impuissant dans une société décadente, qui lui renvoyait un reflet putride, bien trop déformé par cette réalité qu'il n'avait jamais souhaité, ni même envisagé du temps de son vivant. Et c'était probablement pour cette raison que tout ce qu'il pouvait faire, actuellement, c'était avancer, sans vraiment savoir où aller. Le revenant marchait sur un sol dur, surface glaciale qui lui rappelait l'état de son coeur battant à nouveau. Parce qu'il était emprunt d'une froideur hors du commun, l'ancien professeur. Une froideur définitivement mortelle. Son âme avait depuis longtemps quitté le monde des vivants, et même si on lui avait accordé le souffle de vie à nouveau, il ne pouvait tout bonnement pas l'assumer. A quoi bon, de toute façon ? C'était à peine s'il pouvait lever sa baguette sans trembler. Alors vivre, encore ? C'était bien trop lui demander.

Il marchait donc, Altaïr. Traînait même, tel un vulgaire pantin pris au piège de son propre destin. Il n'était qu'une marionnette, aux traits assombris par la dureté de la vie et l'implacabilité de la mort. Le revenant rappelait le néant par son propre visage baissé, et était dénué de toute envie, de tout désir. Inanimé, voilà ce qu'il était, quand bien même ses bras et ses jambes se mouvaient au fil de ses pas indécis. Et quand ceux-ci se heurtèrent lourdemment à une silhouette masculine, c'était à peine s'il daignait porter son regard à celui qui tombait malencontreusement sur lui. Ses yeux éteints voyaient pourtant les papiers s'écraser platement à terre, mais Altaïr se contentait de les fixer, sans mots dire. Jusqu'à ce qu'une voix qu'il jugeait bien trop agressive pour ses oreilles encore bourdonnantes, l'obligea à porter son regard sur un visage qui lui semblait étrangement familier, sans pouvoir se l'expliquer.  « Vous m'en voyez désolé. » Réponse fausse, impertinente, Altaïr se moquait de tout, de lui-même le premier. Mais la silhouette ne bougeait toujours pas, bloquant son chemin. Rappelant également à Harker que cet homme, il l'avait déjà croisé auparavant. Presque de la même manière, si ses souvenirs étaient bons. Malheureusement, il pouvait difficilement se fier à ces derniers, encore bien trop enfouis dans son âme ténébreuse. « Je dois vous les ramasser, c'est ça ? » Question bête, le Harker avait perdu tout sens de vie commune. De son vivant, il aurait rit de la situation. Aurait poussé le brave à se remettre de cette bousculade d'infortune. Mais il n'était plus, Altaïr. Il était plus mort que vivant, et là était tout le problème. Ses nerfs ne supportaient plus le poids du monde, ses épaules et son dos désormais arqués par ce sort imposé.

Un soupir et voici que le revenant se baisse brutalement. Ne prenant pas la peine de prendre soin des papiers qu'il rassemblait dans sa main. Il les fourra avec un manque de délicatesse certain dans les bras de son interlocteur. Il avait son nom sur le bout de la langue, il en était certain, d'ailleurs. Mais encore une fois, ce visage un peu trop moqueur lui échappait, et se jouait de ses mémoires défaites. « Content ? » fit-il dans un claquement de langue. Il s'agaçait, le revenant. Voulant retrouver sa noirceur amicale que de pérenniser au côté de ce serpent. « Besoin d'autre chose ... ? » L'homme ne bougeant pas, Altaïr ne réalisant pas. Voici qu'à son tour il restait sur place et dévisageait le faux inconnu dans un froncement de sourcils. Quoi encore ?  

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Âge : 43 ANS et presque autant de mensonges.
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Sujet: Re: The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames (Altaïr)   Mer 21 Fév - 22:30

The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames
avec altaïr harker

Anatoli ne daigne pas se défaire de son sourire mesquin, les mains négligemment croisées devant lui. Le Karkaroff ne fait pas partie de ces hommes qui ont besoin de tout détruire, tout de suite. Non, il préfère de loin jouer avec sa proie. La laisser s’échapper sur quelques mètres, lui laisser goûter une dernière fois à la liberté avant - d’enfin - resserrer ses doigts autour de son cou. La méthode gagne en amusement tout ce qu’elle perd parfois en efficacité. Le chef des bourreaux est un grand enfant aux jeux macabres. Caché derrière un costume hors de prix et un sourire de façade, le Karkaroff ment à tout le monde et y comprend à lui-même : le monstre n’en est pas moins réel, il est juste bien caché. Tapi tout au fond de son coeur comme un vieil ami : Anatoli pense souvent à lui mais lui rend rarement visite. « Vous m'en voyez désolé. Je dois vous les ramasser, c'est ça ? » Le sourire s’élargit et le monstre s’enorgueilli de voir ses épaules se courber. Le revenant semble plier sous le poids du monde et Anatoli ne manque pas de s’en réjouir : c’est tout ce qu’il mérite. S’il y a bien une chose en laquelle le sorcier croit, c’est le régime (et par extension, sa capacité à le servir). Que tout les idiots tombés pour les fantasmes de l’Ordre reviennent, Anatoli n’a pas peur : ils les renverront de l’autre côté, un à un. « Ce serait sage, oui. » Finit par lâcher le Russe dans un léger éclat de rire.

Loin de s’offusquer de l’indélicatesse avec laquelle ses papiers lui furent retournés, le comportement d’Altaïr ne fait qu’élargit (encore et encore) le sourire d’Anatoli. Ce dernier a le loisir de se savoir intouchable (ou presque, du moins la menace ne viendra jamais de son interlocuteur) : quoique fasse Altaïr, Anatoli est sûr d’avoir le dernier mot. Parce que la société est ainsi faite et que la loyauté donne tout les passe-droits, pourvu qu’on sache sourire aux bonnes personnes. L’impertinence du Harker ne fait donc que pimenter un jeu autrement rapidement ennuyant. Le Karkaroff lui en dirait presque merci, juste pour avoir le loisir de détailler son incrédulité. Il l’envisage sérieusement lorsque le revenant le tire de ses considérations mesquines. « Content ? » - « Le service laisse à désirer mais ça fera l'affaire. » Rigole de nouveau Anatoli. Il défroisse les documents du revers de la main, finit par les glisser entre deux dossiers. « Besoin d'autre chose ... ? » L’ironie de la question n’échappe pas à Anatoli mais cela ne l’empêche pas de saisir l’occasion dans un large sourire enthousiaste. « Puisque vous proposez (Ioana lèverait probablement les sourcils au ciel si elle se trouvait à proximité) Je ne serais pas contre un jus de citrouille. » Et de lui désigner un stand non loin d’un geste vague de la main. Anatoli se comporte exactement comme s’il s’était trouvé face à un elfe de maison et lui fourre quelques gallions entre les paumes, ajoutant sur le ton de la plaisanterie. « Gardez la monnaie. »

Le jeu a beau être de plus en plus amusant, Anatoli ne peut s’empêcher de se demander quand Altaïr finira par reconnaître le jeune serpent croisé sur le champ de bataille. Sans aucun doute, les choses n’en seront que plus intéressantes par après. Leurs situations sont à présent si différentes que c’en est presque poétique aux yeux du Mangemort. Il s’est juré de le tuer, ce jour là, et il compte bien tenir sa promesse. Mais pas avant que le Harker ne le reconnaisse. Pas avant qu’il n’ait le temps de se voir mourir. Pas avant qu’il ne commence à s’ennuyer. Un rappel comme un autre d’à quel point les gens ne sont que des pions (ou des jouets, selon) aux yeux du Karkaroff. La guerre a fini par tuer Altaïr alors qu’elle a enfin donné vie à Anatoli : il avait, jusqu’à la guerre, vécu dans l’ombre du péché de sa mère. La première guerre des sorciers lui avait fait le plus beau des cadeaux : elle lui avait donné ses propres vices.
 
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Sujet: Re: The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames (Altaïr)   Lun 12 Mar - 0:02

Altaïr & Anatoli

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Le rire de l'homme déchirait les oreilles du revenant. Incapable de se prendre au jeu, de prétendre prendre goût à cette plaisanterie mesquine. Harker n'était même pas certain de se souvenir du son de son propre rire, c'était dire. Ses oreilles bourdonnaient, certes, mais pas parce que la voix de son interlocuteur teintait agréablement à celles-ci. Elles semblaient seulement encore appartenir au monde des morts, à la recherche d'un silence éternel que le professeur ne pourrait plus jamais retrouver. Il avait été abandonné, lâchement, sur les pavés de cette société détestable et détestée. Maintenant, le voici qui devait courber le dos face à ce sort lugubre, forcé d'apprivoiser des manières qu'il avait acquise il y avait fort longtemps, mais qu'il se devait de ré-apprendre, comme un vulgaire enfant. L'ancien professeur n'aurait pas cru que se plier aux politesses du régime avait été si difficile, du temps de son vivant. Mais maintenant qu'il se devait de souffler, d'échanger des mots à nouveau, il réalisait ô combien ces jeux de faux-semblants le pourrissaient de l'intérieur. Il avait toujours été un homme honnête, le jeune Harker, même si cela ne lui avait pas toujours rapporté du bon. Mais voilà qu'il se devait de mentir pour la bonne conscience, pour maintenir, encore et toujours, les apparences. Quelque part, une part de lui avait envie de se dévoiler au grand jour. Pour qu'enfin, la mort vienne le cueillir, à nouveau. Mais maintenant qu'il pouvait respirer, pour la seconde fois, il se sentait comme obligé. Marionnette soumise aux mains d'un maître invisible, qui se devait de remercier son créateur, sans trop savoir pourquoi.

L'homme insistait, se moquait ouvertement de lui. Il en avait bien conscience, le revenant, mais il ne savait comment agir. Incertain quant à l'identité de son interlocuteur, qui ne cessait pourtant de lui faire froncer les sourcils. Persuadé que ses traits familiers étaient ainsi pour une raison, sans arriver à discerner laquelle. Son esprit était si embrûmé que tout s'emmêlait dans sa tête, sans une once de pitié. Altair n'arrivait pas vraiment à souffler, tant il était submergé par les flashs d'une vie qui lui était bien lointaine, bien étrangère. Et pourtant se dressait face à lui un requin, prêt à le déchirer en mille morceaux, il en était sûr. Seulement, il ne comprenait pas pourquoi, et se voyait plier le genou, à défaut de trouver une réaction plus adéquate. La seconde chance d'Altaïr était noyée sous le ridicule et la pitié. Honteux de lui-même, l'ancien professeur pouvait sentir ses joues rougir sous l'affront, alors que l'inconnu recommençait son manège. Dédaigneux et hautain comme pas deux. « Vous savez ce qu'on dit. On n'est jamais aussi mieux servi que par soi-même. » Le professeur rétorquait, piqué au vif alors que l'étranger osait le défier, à nouveau. La colère fouettant intérieurement son visage, ses phalanges se crispant. Cet homme était un serpent, un de la pire espèce. Il ne pouvait peut-être pas mettre un nom sur cette soi-disante figure éminente de la société actuelle, mais il savait qu'il n'était que noirceur. Monstre de la nuit qui ne se révélait son vrai visage que lorsque l'heure était venue. Et de toute évidence, son heure était liée à celle du faux défunt.

Les yeux de ce dernier s'écarquillèrent, d'ailleurs, quand ses paumes furent couvertes de gallions. Il observa ceux-ci, l'air béat, incapable de dire un mot. Avant d'écarter ses doigts et de laisser les pièces rouler sur le sol. « C'est une plaisanterie ? » Ton offusqué, et à la fois lassé. Qu'il en avait marre, déjà, de vivre. De revivre plutôt. Sa tranquillité lui manquait bien trop. « Je crois que vous m'avez confondu avec vos servants. » Ironisa le professeur. Pour sûr que l'homme avait des domestiques. A se comporter ainsi, si hautain, il n'y avait aucun doute. Qu'il n'aimerait pas en faire partie, le revenant. « Vous devriez d'ailleurs leur demander de vous accompagner, si vous n'êtes pas capable de vous baisser pour ramasser vos propres affaires. » Le ton montait. Les nerfs ne tenaient plus autant qu'avant, et Altaïr ne pouvait décemment se retenir plus longtemps. « A moins que vos servants fuient votre présence ? Ce ne serait pas étonnant. » Allait-il trop loin ? Il n'en avait que faire, le Harker. Même s'il ne pouvait plus manier la baguette, il savait toujours autant se servir de ses poings. Armes si pathétiques mais si redoutables à la fois. « Pouvez-vous vous écarter ? Je souhaiterai passer. » Continuer son chemin, sans s'arrêter. Et pourtant. Altaïr fixait encore l'homme, sans se maîtriser. Dérangé par ces traits déformés par la mondanité et les ténèbres. Un visage qui lui rappelait une ombre. Une ombre qui commençait à prendre forme dans son esprit pourtant encore estropié. « Vous... » commença le revenant, s'interrompant pourtant aussitôt. Oui, lui. Mais qui ?

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Sujet: Re: The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames (Altaïr)   Lun 19 Mar - 18:06

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avec altaïr harker

L’arrogance a toujours été le plus beau costume d’Anatoli. Jusqu’à sa mort, son père n’aura eu de cesse de la trouver mal placée (quelle arrogance il y a t’il à tirer d’un sang de bâtard ?) mais, plus que n’importe quel mensonge, les manières du sorcier ont tenu les vipères à l’égard. Il n’y a après tout qu’un Karkaroff pour se prendre aussi sérieux sans sang pur ni horcruxe. Anatoli n’a jamais eu besoin d’artifices pour se sentir à sa place : il a tout à perdre alors il a fait du monde son terrain de jeu. Le chef des bourreaux est cependant généralement plus subtil que ça. Mais face à Altaïr et tout les souvenirs qu’il emmène avec lui, Anatoli montre les crocs plus rapidement qu’il ne l’aurait fait d’habitude. La fierté est évidente au fond des yeux du sorcier : les tables ont tourné et il compte bien en savourer chaque instant. Tôt au tard, Harker finira par rassembler ses intuitions et mettre un nom sur le visage du Karkaroff. Le jeu n’en sera que plus amusant une fois toutes les cartes abattues.

Altaïr est piqué au vif et ses joues s’empourprent, chaque protestation ne faisant qu’élargir le sourire du serpent. Anatoli est loin de s’offusquer de le voir rétorquer, s’amuse de chaque mot comme s’il s’agissait d’une blague. « Ils ne sont pas aussi divertissants que vous. » Conclut le Karkaroff comme si cette simple raison justifiait toutes les bassesses. Sans même le vouloir, Anatoli en laisse passer un peu trop : c’est son essence même qu’il vient de confier d’une voix chantante. Anatoli se divertit, prend ce qui le distrait et jette le reste sans considération. L’homme ne voit le monde que par et pour son propre plaisir et en oublie celui des autres. Ce n’est pas tant de l’égoïsme qu’un manque flagrant de considération.

« Pouvez-vous vous écarter ? Je souhaiterai passer. » « Juste quand on commençait à s’amuser, répond Anatoli du tac au tac Ce serait dommage de partir aussi vite. ». Altaïr ne bouge cependant pas d’un centimètre, le regard toujours fixé sur le visage du Karkaroff. Ce dernier peut presque voir les rouages tourner les uns après les autres dans l’esprit du revenant. L’esprit humain a cela de fascinant qu’il est capable d’enterrer des pans entiers de mémoire, de distiller l’information goutte par goutte. L’espace d’un instant, le langue de plomb se perd dans des considérations professionnelles : la mort a t’elle affectée la mémoire d’Harker ? Normalement non, tout dans ses recherches jusqu’ici indique que les revenants se souviennent de leur première vie. Le sourire s’élargit encore, glisse sur ses dents blanches lorsqu’un simple vous s’échappe des lèvres d’Altaïr. Voilà qui devient de plus en plus intéressant.

« Moi. » Rigole Anatoli en levant les mains devant lui. Le serpent ne peut cacher ni son amusement ni son anticipation : c’est en préparation de ce moment que chacune de leurs entrevues ont eu lieu. Il y a au fond de ses yeux la même lueur joueuse que sur le champ de bataille. A la guerre comme à la vie, le Karkaroff se joue de la chance et du monde. « Je pensais que vous seriez plus rapide que ça à vous souvenir de moi. » Il s’approche d’un pas, presque prédateur alors que ses billes se fixent à celles d’Altaïr. Si l’ancien professeur n’a toujours pas retrouvé le nom du Karkaroff, il est à présent évident qu’ils se connaissent bel et bien. « Vous étiez un peu plus vif à l’époque. » Termine t’il de se moquer. Anatoli n’a de respect que pour ses pairs, se moque bien des destins brisés par la guerre. Ses souvenirs d’Altaïr sont précis et aussi clairs que s’ils dataient d’hier : un adversaire redoutable, même si résolument du mauvais côté de l’histoire. « Mais je suppose que la mort a tendance a avoir cet effet, après tout. »

Plus que toutes les punitions, Anatoli se délecte de voir son adversaire d’hier privé de ce qui le rendait à l’époque digne d’intérêt. Sans sa magie, Altaïr ne vaut pas plus qu’une autre. Sans sa magie, Harker ne présente plus aucun défi.
 
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Sujet: Re: The ashes call my name, pouring the fuel, fanning the flames (Altaïr)   

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