daily prophet

La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 NOON † ECHOES OF SILENCE.

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Sujet: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Lun 20 Nov - 19:35

echoes of silence
noora shafiq & oberon goldstein

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il a un peu bu, Oberon, et il n'a plus l'habitude; il embrasse sa mère maladroitement, lui répond que oui, il lui donnera des nouvelles et oui, il mangera bien le salami avant qu'il ne soit plus bon et oui, évidemment qu'il l'appellera en rentrant et oui, Maman, je te promets, je vais bien, je dois juste aller me coucher pour aller travailler demain. Mais il oublie toutes ces paroles dès que sa mère referme la porte derrière lui; il n'a plus qu'une envie: trouver son lit et dormir, rêver, oublier. Il trébuche maladroitement sur le petit chemin de pierres jusqu'à la rue, laissant la maison de son enfance derrière lui sans un regard en arrière. Il n'a pas montré à sa mère, ne le fera sans doute jamais; ils n'ont fait que dîner, il lui tient compagnie parce qu'elle se sent seule. Oberon se demande si elle espère tous les jours que Papa reviendra d'entre les morts, ou Cal, il se demande si elle a peur comme lui que son frère se soit noyé en réapparaissant.

Oberon agite sa baguette pour appeler le Magicobus et s'assied sur le bord de la rue pour l'attendre, posant une main sur son front pour l'empêcher de tomber. L'odeur du salami le dégoûte, il est en train de considérer de le jeter quand dans un mouvement de frein improbable, le Magicobus dérape devant lui — il devait être dans le coin. Il est tard, près de minuit, avec un peu de chance il ne serait pas plein et il pourra se reposer sur l'un des lits, quitte à demander au chauffeur de faire un détour sur son chemin vers le Chaudron Baveur. Peu lui importe que le trajet soit long ou court, entre Manchester et Londres, à la sorcière, tout est possible et impossible à la fois.

Les portes s'ouvrent dans un chuintement, le contrôleur descend une marche alors qu'Oberon se relève maladroitement, il a la tête qui tourne un peu et il se sent malade. Le contrôler s'approche de lui, il cherche sa bourse en marmonnant quelque chose qui ressemble à sa destination, prêt à sortir la monnaie pour le trajet; il suspend son geste quand son regard croise celui du contrôleur.

De la contrôleuse.

Il y a un éclair qui passe à travers son échine, à travers son bras surtout. Une douleur qui n'existe pas, une blessure qui se rouvre soudainement. Horribles, les jours après son réveil, quand Noora était nulle part et partout à la fois, où il ne pouvait pas rentrer dans une pièce sans la chercher du regard, sans se sentir coupable, aussi, d'avoir survécu grâce à elle alors qu'elle était morte. Horrible, la douleur, impossible à partager, l'incapacité d'utiliser son bras gauche. Avec la rééducation, il retrouve peu à peu le contrôle — l'épaule, le biceps, un peu — et les sensations. Mais il a l'impression d'avoir tout perdu quand on lui a dit qu'elle, il ne pourrait jamais la retrouver.

Sauf qu'elle est là.

Oberon a la tête de quelqu'un qui vient de voir un fantôme — c'est un peu le cas. Il est livide et sa bouche tremble quand il l'ouvre pour rajouter quelque chose. Ses doigts s'ouvrent dans un spasme et le Gallion tombe parterre, il se précipite aussitôt pour le ramasser mais il est tombé sous le bus alors il sort sa baguette et elle tremble et elle tombe aussi et Oberon aimerait utiliser son autre main mais il ne peut pas, il jongle avec le sac en plastique dans lequel sa mère a mis plein de nourriture, il est maladroit, il pose un genou parterre pour récupérer ses objets à tâtons et quand il relève la tête, Noora est toujours là. Il a appris son retour mais il ne l'a pas encore vue. Vu son expression, elle ne semblait pas en avoir plus envie que lui. “ Noora, ” finit-il par dire, le ton ferme et final. Elle est jeune. Elle est belle. Exactement comme dans son souvenir — ça le met mal à l'aise. Il a vieilli, lui. Il est devenu handicapé, Marqué. Elle va le détester, si ce n'est déjà pas le cas, pour avoir survécu à sa place. “ I'm sorry, ” rajoute-t-il ensuite, avec un pincement au coeur. Il l'aimait tellement Noora. Mais il a fait la paix avec ses sentiments, avec sa culpabilité, avec leurs souvenirs et leur vie ensemble. Jusqu'à maintenant. “ Let me just- ” Il ramasse ses affaires, se relève. La regarde, lui tend son Gallion de nouveau. “ Nice hat. ” L'uniforme est trop grand pour elle, sauf le chapeau. Elle est jolie pourtant.

Elle a toujours été jolie. Ça, d'elle, Oberon ne l'a pas oublié.


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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Lun 20 Nov - 20:36

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noora shafiq & oberon goldstein

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Il n'est rien de plus exécrable que cet emploi, ce métier, cette carrière qui n'en est pas une, tout juste bonne à laisser les sorciers qui occupent ce poste dépérir en paix en récupérant des pauvres pièces en échange d'un ticket. Une part de Noora s'amuse un peu parfois, à entendre les conversations des groupes ou les secrets murmurés dans le sommeil des voyageurs qui vont plus loin, elle reste une Shafiq elle imagine, même la mort n'a pas changé ça. Il n'en reste pas moins que c'est ennuyant, un gagne-pain comme un autre essaye-t-elle de se convaincre, même si le plus simple des cracmols pourrait tout aussi bien prendre sa place. Elle ne vaut pas mieux qu'un cracmol. Plus maintenant. C'est rageant ; elle aimerait pouvoir rager, elle aimerait pouvoir ressentir quoique ce soit, n'importe quoi d'autre que ce vide dans sa poitrine qui bat de nouveau mais comme en différé, en puissance amoindrie. Elle mastique une patacitrouille entre deux arrêts, appuyé avec une moue boudeuse conte les portes, n'oubliant jamais de s'en éloigner prestement à chaque stop avant que ce pataud de chauffeur de ne les ouvre sans prévenir. Elle s'ennuie à mourir et c'est ironique bien sûr, mais c'est aussi étrange parce qu'elle ne s'est jamais ennuyé, avant de son vivant. De ça elle est certaine.

L'arrêt est indiscernable de tous les autres qui se succèdent dans son indifférence la plus totale, elle saute pratiquement la marche quand les portes s'ouvrent pour récupérer l'argent du nouveau passager sans même lui adresser un regard. Elle croise ses yeux bruns toutefois quand il lui tend le gallion demandé en échange du morceau de papier qu'elle vient d'imprimer sur la petit machine autour de son cou.

Elle ne devrait pas être surprise elle suppose. Ni le regarder comme s'il était un fantôme.

C'est elle le fantôme, la revenante, l'erreur de la nature en sens. C'est elle le fantôme, elle le lit dans les yeux d'Oberon lui bien vivant — elle ne saurait dire pourquoi ni comment elle le sait, pourrait presque croire à son ancien instinct de soigneuse si elle n'avait pas tout perdu, tout ce qu'elle était en mourant.

Elle est morte et pas lui.

Le gallion n'atteint pas sa main, il échoue au sol, roule un peu sous le bus et elle n'esquisse pas le moindre mouvement, paralysée par la vue de son ancien compagnon. Son partenaire de crime. Son ami. Son… Elle l'observe sortir sa baguette, la faire tomber avec maladresse elle aussi. Elle est sur le point de dire au chauffeur de repartir de fermer les portes sur ce nouveau passager, repartir sans lui. Elle se demande s'il a bu. Elle ne comprend pas. Il est pâle, mais ce n'est que parce qu'il l'a vue croit-elle, il n'a pas craché ses poumons sur le parquet, son cœur n'a jamais cessé de battre pour ne jamais tout à fait reprendre. Il est vivant. Vraiment vivant. Elle ne comprend pas. Noora est paralysée sur sa marche, incapable du moindre geste comme du moindre mot.

Noora, ” c'est elle, sauf que pas vraiment. Un signe de menton lui répond. “ I'm sorry, ” Sûrement parle-t-il de la perte de temps causée par sa maladresse, peut-être pense-t-il aussi à sa simple présence, à sa simple vie quand elle-même n'en a qu'un ersatz incroyablement insatisfaisant. Elle se demande si elle aimerait qu'il soit désolé d'avoir survécu et pas elle. Elle pense que oui. Elle pense que non. “ Let me just- ” Elle a envie de rouler des yeux quand il se baisse encore pour récupérer ses affaires, elle ne croit pas qu'elle serait resté silencieuse devant un autre client. Elle n'aime pas ça. “ Nice hat. ” Elle fronce les sourcils, pense qu'il se moque, mais c'est ça fait partie de son uniforme et elle est d'accord avec lui c'est stupide et laid et peu importe pourvu qu'elle soit payée et puisse rester loin de l'étreinte étouffante et hypocrite de sa famille. Toujours sans un mot comme si la mort lui avait fauché sa voix, elle récupère le gallion qu'il lui tend enfin en pinçant des lèvres, ses yeux plus noirs que jamais quand leurs doigts s'effleurent. C'est la dernière fois qu'elle ne mettra pas de gants pour travailler. Elle semble hésiter un instant après avoir glissé le gallion dans sa sacoche de cuir, avant de se reculer pour le laisser rentrer, professionnelle, indifférente. Le bus a redémarré à peine les portes refermées sur eux, elle a l'habitude et garde son équilibre, lui s'en sort bien plus difficile. Il a bu décide-t-elle, détestant aussitôt les souvenirs qui lui reviennent de leurs voyages, des toasts portés à leurs réussites et leurs plans et aux étoiles et à tout ce qui leur passait par la tête. Elle déteste l'impression que ces souvenirs appartiennent à un autre, tant elle se sent incapable de ressentir quoi que ce soit.“ Why are you alive? ” Sauf de la colère, un peu de curiosité peut-être, son ton brusque et froid à la fois, comme si elle lui demandait simplement l'heure de la journée.
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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Lun 20 Nov - 21:11

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noora shafiq & oberon goldstein

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Noora ne lui adresse pas un regard et pas un mot, peut-être qu'elle n'est pas réelle, elle est véritablement morte et c'est dans sa tête. Peut-être que tout ça, ces histoires de revenants, c'est quelque chose qu'il a construit pour pouvoir deal avec la réalité. Peut-être qu'il est mort lui aussi, peut-être qu'on le torture et qu'elle n'est pas réelle; oh, bizarrement, il aimerait qu'elle ne soit pas réelle, qu'ils soient morts ensemble ou qu'il n'ait plus jamais à être confronté à elle. Oberon est un lâche et il le sait. Elle le sait bien, Noora, elle le connaît trop après tout. Elle sait que le silence le terrifie; alors forcément, ce n'est pas Noora qui lui fait face, sinon elle dirait quelque chose. Leurs peaux s'effleurent. Oberon a l'impression qu'on a remplacé le sang dans ses veines par un feu ravageur et destructeur, qui coure le long de ses membres et vient se ficher dans son coeur. Les fantômes font un festin de son coeur, de tout ce qui se trouve dans sa poitrine, ses tripes et son estomac et le reste, il n'a plus rien, c'est elle, elle est là, elle est vivante, non, elle est revenue.

Il aimerait pleurer, s'excuser encore, tomber à genoux, la supplier de le pardonner, de le tuer. Il ne peut que la regarder. Quelque chose passe sur le visage de Noora, elle lui donne son ticket et puis s'efface, le laisse entrer; Oberon s'empresse maladroitement, manque de s'étaler sur le sol en trébuchant sur la marche du bus. Il a toujours été un bourré pathétique. Il pense qu'elle trouvait ça attachant, de son vivant, ça la faisait toujours rire mais bon, elle était généralement ivre elle aussi. Le bus redémarre aussitôt et Oberon grogne en rencontrant durement le mur derrière lui, perdant plutôt facilement l'équilibre, un sursaut de fierté et de dignité l'empêchant de se laisser glisser le long de la paroi pour être assis au sol. Il a du mal, avec son bras sous sa cape et son sac et sa baguette dans l'autre main, mais il ne dit rien, se concentre sur son équilibre et la nausée qui va et vient dans le fond de sa gorge. “ Why are you alive?

Il s'est posé cette question de milliers de fois. Il l'a gémie, pleurée, hurlée cette question. Comment était-il en vie si elle ne l'était pas? Ça n'avait aucun sens, surtout qu'il lui devait sa guérison, prompte et rapide, quoiqu'incomplète (à cette pensée ingrate, son bras tressaute au niveau de son épaule).

Noora pourrait difficilement avoir l'air plus désintéressée quand Oberon parvient enfin à relever les yeux vers elle. Elle ne l'a jamais regardé comme ça avant, toujours les autres. Là, on dirait qu'elle le déteste. Il peut comprendre. Il se déteste. “ When they came to find you, ” quand ils ont trouvé son corps exsangue, quand elle est morte, “ they went through your notes and... you had the solution, Noora. The cure. ” Oberon serre les dents en sentant des larmes amères et rageuses et coupables monter. Il n'a pas voulu venir la voir, même en apprenant son retour, à cause de ça. Il s'en veut tellement. “ I'm sorry. ” Il détourne les yeux. Ses excuses sont un peu vides. Elles sont sincères mais elles n'ont aucune importance et il le sait. Elle s'en fiche de ses excuses, elle s'en fiche de lui. Il n'ignore pas qu'elle a toujours été rancunière, sa Noora.

Sauf que ce n'est plus sa Noora. C'est une étrangère. Une revenante. “ You saved me, ” finit-il par dire, essayant de contrôler sa voix tremblante. “ Again. ” C'était presque une blague entre eux quand ils voyageaient. C'était elle qui les sortait des mauvais plans, des pièges et des moments gênants, c'était elle qui lui sauvait la peau à la dernière minute, qui revenait le chercher par la peau des fesses quand il avait des problèmes. C'était elle, elle, elle, jusque dans la mort.
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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Lun 20 Nov - 23:00

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noora shafiq & oberon goldstein

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Ils sont à Manchester avant que le bus ne fonce à la vitesse de l’éclair, ne se meuve magiquement pour leur faire traverser les contés et la moitié de l’Angleterre en quelques minutes. Ils sont à Manchester et elle devine aussitôt d’où il vient. Ce n’est pas difficile, elle n’a rien oublié Noora, rien de tous les moments passés avec lui, avec Sheza, avec des créatures plus incroyables les unes que les autres, elle a gardé tous ses souvenirs jusqu’au dernier. Elle sait encore tout de lui, ou du moins de qui il était. Elle sait que ses parents habitent à Manchester,  elle devine presque le salami qu’elle a du lui donner avant qu’il parte, elle se demande s’il ne fait que visiter comme avant, une ou deux fois par trimestre peut-être, continue de parcourir le monde sans elle. Le trou noir dans sa poitrine semble s’agrandir ; étrange, elle ne croyait pas ça possible. Elle sait tout de lui, de qui il était peut-être même qu’elle pourrait encore le lire, elle pense qu’elle peut, qu’elle voit qu’il est étonné qu’elle lui parle comme ça. Il ne doit pas comprendre, pas savoir qu’elle se souvient de tout, mais que ses souvenirs sont secs et froids dénués de la moindre émotion.  “ When they came to find you, ” son corps sans vie, comprend-elle. Noora sait que ses parents l’ont fait enterrer, et pourtant elle s’est réveillée au même endroit que quand elle a poussé son dernier souffle dans les bras de sa sœur. Une part d’elle se demande si son squelette est encore dans son cercueil. Elle n’ose pas aller vérifier. “ they went through your notes and... you had the solution, Noora. The cure. ” Une fissure se creuse dans sa façade de marbre. C’est étrange parce qu’elle serre les dents en même temps qu’Oberon et elle se rappelle de ça aussi, du fait que parfois, ils avaient les mêmes réactions en même temps, à force de passer leur vie ensemble. Mais leur synchronisation n’est qu’apparente, lui il est…elle ne saurait pas dire, elle se demande si c’est de la culpabilité, elle a l’impression que l’ancienne Noora, la vraie Noora, saurait. Elle saurait quoi faire aussi devant ses yeux un peu brillants, quoi dire. Elle pense, elle croit qu’elle serait heureuse. Mais c’est idiot, parce que Noora ressent tout sauf de la joie en cette instant précis. Elle ne ressent rien.

Elle a trouvé la solution. Il ment. Elle s’est éteinte sur cette dernière certitude sur cet échec cuisant et d’autant plus douloureux que c’était le premier. Elle n’a jamais échoué quand il s’agissait de guérir des bêtes et pourtant elle n’avait pas su sauver elle-même. Il ment, sauf qu’il est vivant alors qu’il était malade lui aussi, de ça elle est certaine. Quelque chose l’a guéri et elle ne comprend pas l’intérêt qu’il aurait à mentir. “ I'm sorry.

Elle a trouvé la solution. Elle se sent pâlir un peu, soulagée qu’il ait détourné le regard et ne puisse la voir. Noora ignore si c’est une bonne nouvelle. Elle imagine que oui, elle n’est pas une ratée. Elle imagine que non, parce que peu importe, elle n’a pas été sauvée elle et ça rend presque les choses pires, trop ironiques à son goût. Elle a trouvé la solution et il en a profité lui et il est désolé. Elle a la vague idée que, si elle n’avait pas été teintée par le voile de la mort, elle rejetterait ses excuses. Elle en a envie, là aussi, mais elle sait que ce n’est pas pour les mêmes raisons. La Noora qui a trouvé la solution à leur maladie aurait été ravie, soulagée, d’avoir pu sauver quelqu’un, lui en particulier. Celle qu’il a en face de lui lui en veut terriblement. “ You saved me, ” sa voix tremble, note-t-elle toujours avec une distance froide, qu’elle ne pourrait pas effacer quand bien même elle le voudrait. “ Again. ” L’esquisse d’un sourire étire ses lèvres l’espace d’une demi-seconde, presque un mirage, simple fantôme de la femme qu’elle était. Elle l’a sauvé plusieurs fois sans y penser, sans compter, elle l’a sauvé parfois pour elle-même plus que pour lui et elle ne sait même plus ce que ça veut dire. Oberon se trompe. Ce n’est pas elle qui l’a sauvé, elle pense savoir qu’elle serait incapable de le faire de nouveau de quelque façon que ce soit, de revenir pour lui et le tirer d’un piège quelconque. Elle songe à lui dire ça. I didn’t. La sorcière qui l’a sauvée est morte et pourtant, pourtant peut-être qu’elle a envie de prendre le crédit de cette cure miraculeuse qui l’agace et l’enrage parce que si elle avait eu un peu plus de temps elle l’aurait testé cet énième remède et elle aurait pu vivre. Comme lui. “ So I did. ” Sa voix est tendue, mais elle a le mérite de ne pas trembler. Plutôt que de s’excuser sûrement devrait-il la remercier ; elle se demande s’il était mécontent d’être en vie (et pas elle). Sauf qu’elle ne voit pas comment ce pourrait-être possible. “ And what have you done with the life I saved? ” Méritait-il d’être sauvé ? Le méritait-il plus qu’elle ? A-t-il poursuivi leur travail, a-t-il été à la hauteur, sait-il la chance qu’il a de ne pas être cette pâle copie de lui-même, cette simple mimique d’existence, profite-t-il du fait qu’il est encore capable de jeter un sort sans craindre que sa magie n’en fasse qu’à sa tête ou, pire, refuse de fonctionner ? Il y a autre chose aussi, une autre question in the back of her head, sous-entendue mais qu'elle sait d'ores et déjà qu'elle ne prononcera jamais: l'a-t-il oubliée ? Est-il passé à autre chose ? S'est-il trouvé une autre partenaire de voyage, reléguant le souvenir de Noora à la simple sorcière malchanceuse qui lui a sauvé la vie ? Cette question appartient à quelqu'un qu'elle n'est plus, qu'elle ne sait plus être.
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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Lun 20 Nov - 23:21

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Oberon n'a jamais été bon avec les mots, c'était toujours Ophelia qui parlait pour lui, qui parlait pour deux, comme si elle extractait les pensées du crâne de son jumeau. Et puis ça a été Noora, toujours Noora, qui faisait la conversation dans toutes les langues comme si elle les parlaient toutes sans se tromper une fois, ça a été Noora qui pouvait tout dire et de toutes façons, Oberon aurait été d'accord, serait toujours allé dans son sens. Il l'aimait tellement, Noora, sa Noora, avec ses beaux yeux et ses longs cheveux et son grand sourire qui éclairait le monde bien plus qu'un soleil. En face de lui, ce n'est pas sa Noora. Elle l'aurait pris dans ses bras, l'aurait serrée contre lui (de cette manière intense qui le faisait toujours un peu rougir) jusqu'à ce qu'il la repousse en grognant, embarrassé mais heureux. Sa Noora aurait voulu qu'il lui raconte tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il a vu: la vie est un voyage après tout, un voyage auquel elle n'aurait pas dû retourner.

Mais ce n'est pas sa Noora. Sa Noora est morte et il l'a pleurée et lentement, lentement, il s'est mis à l'oublier.

C'est horrible, cette réalisation. Avant, il la voyait partout; une crinière trop brune et il se redressait dans la foule pour la suivre des yeux; un mot, une anecdote, et il repensait à leurs voyages; un livre et il pleurait; un souvenir et il ne sortait pas de chez lui. Ça va et vient en vagues maintenant; il repense à elle dans le bus, ou quand il rentre à pied chez lui le soir; chaque fois qu'il regarde la Marque à son bras, il se dit qu'elle le haïrait mais il se dit aussi qu'elle ne peut rien y faire, qu'elle est morte de toutes façons.

Sauf qu'elle est là.

So I did. ” Sa voix est presque froide, elle envoie un frisson désagréable dans le dos d'Oberon qui lève vers elle des yeux presque craintifs, il s'attendrait à ce qu'elle le frappe brutalement, ça lui ferait sans doute moins mal. Il a l'impression que son âme se déchire en deux. Regrette-t-elle de l'avoir sauvé? Sait-elle qu'il regrette qu'elle l'ait sauvé, qu'elle n'ait pas pu se sauver elle-même avant? Sait-elle combien il l'a aimée, pleurée, combien elle lui a manqué? Bien entendu qu'elle ne sait pas, il n'y a que Sheza qui sait. Sheza... elle lui a dit d'aller la voir, Noora. Elle lui a dit. C'est la pire chose qui lui soit arrivée; il aimerait que les morts restent enterrés, réalise-t-il avec un mélange de froideur et d'horreur, même si ça veut dire ne plus jamais revoir les beaux yeux noirs de Noora, même si ça veut dire oublier jusqu'au visage de son unique frère. “ And what have you done with the life I saved?

Il a pris la Marque. Oberon, qui s'est surpris à l'observer entre ses cils, détourne de nouveau le regard, avec une honte sordide dans le ventre. “ I stayed. ” Il a honte. Ils ne restaient jamais; passaient en coup de vent, aventuriers des temps modernes, s'inventaient parfois des histoires saugrenues pour retourner à leur chasse du monde et de la vie, des créatures sauvages et domestiques et blessées et en bonne santé. Ça lui manque, ça appartient à une autre vie, une vie qui est morte avec Noora. Ils étaient des gamins mais il a grandi maintenant. “ I lost my arm to the illness. Woke up, couldn't move it. Still can't. Had to find an office job. ” Il pince des lèvres, toujours sans regarder. Lentement, il se met en marche dans le bus, jusqu'à trouver un siège sur lequel il s'effondre maladroitement. “ Sheza helped. We both work at the bank. ” Il y a, dans sa voix, une tendresse qu'il n'y avait pas avant. Sheza a toujours été sympa, magnétique de manière similaire à sa petite soeur, mais ils n'ont jamais été proches.

Avant la mort de Noora. Oberon serre les dents, regarde à travers le tissu de sa veste, de son pull et de sa chemise la Marque des Ténèbres qui pulse toujours discrètement sur sa peau pâle. “ Those are hard times, ” finit-il par dire, comme toute réponse, regardant résolument devant lui. “ I'm sorry I didn't come to find you earlier. ” Les muscles de sa mâchoire jouent sous sa peau. Il a envie de la regarder mais il ne peut pas affronter ses yeux, la vue de sa peau trop pâle (il se souvient de son bronzage après leurs voyages, ses cheveux qui prenaient des teintes presque rousses quand le soleil les frappait de la manière correcte), son air dur et étranger, comme si il n'avait pas dédié sa vie à souffrir de son absence. “ You must hate me. ” Il aimerait qu'elle lui dise que non, ce n'est pas le cas, mais il ne se fait pas trop d'illusions. “ Do you hate me?


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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Mar 21 Nov - 0:10

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noora shafiq & oberon goldstein

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] I stayed. ” Elle est déçue. Ou elle pense qu'elle devrait être déçue. Elle aimerait être déçue. Elle aimerait que quelque chose s'agite de nouveau en elle, elle aimerait savoir arracher son masque d'indifférence, elle aimerait que ça ne soit qu'un masque. Il est resté. Ça veut tout dire et rien dire à la fois, mais elle sait que c'est contraire à ce qu'ils étaient tous les deux. Elle se demande s'il a changé. Physiquement un peu. Il a vieilli, d'une poignée d'années qui se voient à peine mais qu'elle remarque quand même. Elle se demande s'il est différent lui aussi, pas de la même manière qu'elle bien sûr, pas de manière aussi profonde et radicale. Il est resté, ça doit vouloir dire que oui. Elle aurait été déçue, mais peut-être un peu soulagée aussi, de façon égoïste sans aucun doute, qu'il ne soit pas reparti sans elle, ou pire, avec quelqu'un d'autre. “ I lost my arm to the illness. Woke up, couldn't move it. Still can't. Had to find an office job. ” De manière tout à fait mesquine elle se satisferait presque de savoir qu'il a souffert, que sa vie n'a pas été parfaite et heureuse. Mais non seulement c'est insuffisant — il est vivant, vraiment vivant et rien ne pourra effacer sa jalousie —, mais en plus elle n'y arrive pas. À être suffisamment mauvaise pour véritablement penser ça. Ce n'est que justice pourtant et elle se demande si c'est encore le vide en elle qui parle et l'empêche de ressentir quoi que ce soit, même un soupçon de mesquinerie ou si c'est autre chose — elle est bien capable de pettiness quand il s'agit de sa famille. Oberon ne la regarde pas, elle s'en fiche ; ça la rend un peu curieuse. Il se met en marche avec lenteur, mais parvenant à la surprendre un peu quand même, s'installant maladroitement sur un siège sous le regard toujours impassible de Noora. Elle devrait dire quelque chose, mais elle n'a rien à dire, pourrait tout aussi bien se retourner et faire face aux portes du bus, l'oublier comme il a dû le faire — comme il aurait dû le faire au fond si ce n'était pas le cas. Il a répondu à sa question, de manière insatisfaisante au possible d'ailleurs, et elle n'a plus de raison de lui accorder son attention.  “ Sheza helped. We both work at the bank. ” Le nom de sa sœur l'arrête, la bloque complètement dans tout geste qu'elle aurait pu rêver de faire. Elle cille, une nouvelle fêlure vient abîmer sa si solide muraille. Sheza l'a aidé. Il a parlé à Sheza en son absence. Il a parlé a Sheza et il y a quelque chose dans sa voix qui lui déplaît affreusement.

Sheza savait qu'il était en vie. Qu'elle l'a sauvée. Qu'elle a réussi. Elle ne lui a rien dit. Ça l'agace. Elle s'en fiche. La Noora d'avant ne s'en ficherait pas, ça elle en a parfaitement conscience, elle aurait voulu savoir, en aurait voulu à sa sœur d'avoir tu cette information pour elle cruciale. Sauf que c'est trivial pour elle aujourd'hui. Ils ne sont plus partenaires de rien du tout, leurs rêves de voyages sont morts avec elle et elle ne rêve plus de rien désormais. Elle s'en fiche, mais elle aurait voulu savoir, juste pour ne pas être prise de court.

Those are hard times, ” elle roule presque des yeux, ignore ce qui la retient. Ce n'est pas la première fois qu'elle entend ses mots qui ne réveillent en elle rien d'autre que la même apathie dont elle semble à jamais enveloppée. Elle a raté trois ans de vie, rien a changé il lui semble parfois, quoiqu'à d'autres moments elle ait l'impression de ne rien reconnaître. Elle a raté trois ans de ce monde, et les choses sont pires il parait ou mieux selon les avis, et ça l'indiffère tellement, ça aussi. Elle se demande pourquoi Oberon lui sert une platitude pareille. Elle se demande pourquoi il a parlé à Sheza, pendant combien de temps, ce qu'ils se sont dit et juste pourquoi pourquoi pourquoi. Elle n'a rien oublié des faits et elle sait qu'ils n'ont jamais été proches. Pas quand elle était en vie. Pas devant elle en tous cas. “ I'm sorry I didn't come to find you earlier. ” Elle hausse une épaule, elle s'en fiche — elle doit s'en fiche, il n'y a pas de raison que ça la touche plus que tout le reste, que ça la touche tout court. Il ne lui doit rien. Même s'il lui doit tout. Ce n'est pas à elle qu'il doit la vie, elle pense qu'il le sait vu la façon qu'il a de ne pas vraiment la regarder, elle pense qu'il est déçu, elle pense qu'il n'est pas désolé de ne pas être venu la trouver, elle pense…qu'elle ignorait qu'il savait. Comme elle-même ignorait qu'il était encore en vie, elle ne s'est pas imaginé qu'il pouvait savoir avant de la rencontrer qu'elle était revenue à la vie et pourtant sa surprise n'était pas assez grande elle imagine, aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Elle ouvre la bouche pour lui demander comment il savait et pourquoi, pour quoi, il aurait voulu la voir, ce qu'il lui aurait dit, ce qu'il peut bien vouloir d'elle quand il ne peut même pas affronter son regard, mais elle la referme d'un coup sec. Elle s'en fiche. “ You must hate me. ” Il semble convaincu. “ Do you hate me? ” Il a l'air vulnérable, comme s'il connaissait déjà la réponse, comme s'il la craignait et elle se demande ce qui peut bien le motiver à la poser si elle l'inquiète tant.

No. ” la réponse est immédiate et, à la surprise de Noora, sincère. Elle n'est pas rassurante ceci dit, ne sourit pas, dit juste la vérité comme elle lui vient et l'étonne elle-même en même temps que lui. “ I don't. ” Elle n'est pas certaine qu'il ait de quoi se réjouir ceci dit, elle ne le hait pas simplement parce que, pour haïr, il faudrait ne pas être numb. I don't feel anything for you, veut-elle lui dire, ouvre-t-elle même la bouche avec l'intention de le lui faire bien comprendre, d'autres mots finissant toutefois par passer ses lèvres:  “ How did you know? ” Elle pense qu'elle connaît déjà la réponse toutefois. Elle pense qu'elle ne l'aime pas du tout. Se voient-ils encore dans son dos ? Ce serait bien stupide de leur part de prendre le temps de se cacher — she doesn't care. “ What is she helping you with now? ” Il y a quelque chose dans sa propre voix qu'elle n'aime pas, comme une faiblesse, comme de l'amertume. Elle n'aime juste pas qu'il ait eu l'avantage sur elle, la moindre surprise. Elle n'aime juste pas les secrets, pas entre Sheza et elle. Elle n'aime pas avoir été prise au dépourvu par sa découverte complètement au hasard de la survie d'Oberon, elle n'aime pas l'idée qu'ils aient parlé d'elle en son absence, même rapidement même juste pour qu'il sache qu'elle était là, de retour et même si ça n'a pas su le motiver à essayer de la voir pour lui dire merci ou pardon.
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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Mar 21 Nov - 0:41

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il a l'impression d'être un enfant: do you hate me? La question est fragile et tremblante, seul un enfant pourrait poser une question si complexe avec des mots si simples. Surtout qu'il est persuadé de savoir la réponse, elle le hait, elle est morte, pas lui. C'est pour ça qu'elle est froide avec lui, c'est pour ça qu'elle ne le regarde pas — quoiqu'il lui rende bien la pareille. Lui la haïrait, il pense, si il était à sa place — mais lui, il a toujours été ingrat et lâche et stupide et faible. Pas Noora. “ No.

Oberon ouvre la bouche, comme pour dire quelque chose mais aucun son ne sort de sa gorge. Il la regarde enfin — la regarde vraiment, une expression étrange sur le visage, entre le choc et l'incompréhension et la satisfaction et la terreur. La terreur parce que le ton de Noora ne veut pas dire qu'elle lui pardonne. Elle dit ça d'une manière différente, elle ne le hait pas mais... elle n'est plus sa Noora, elle ne l'aime pas pour autant. Il referme la bouche. “ I don't. ” Il est content de savoir qu'elle ne le hait pas (il voit à son visage, et entend à sa voix, qu'elle est sincère, c'est déjà ça) (à moins qu'on lui ait volé sa Noora, sa Noora à lui, celle avec qui ils s'étaient promis de ne jamais, jamais se mentir, leurs petits doigts liés autour d'un feu de camp), mais le visage de Noora le terrifie. Il lui fait penser à une statue qui ne bouge pas, faite de marbre et de glace et de métal, inflexible et inchangée, inéchangeable. La mort l'a changée, rendue différente — bien entendu. En apprenant son retour, Oberon ignore ce qu'il escomptait. Qu'elle l'accueille à bras ouverts? Non. Mais pas ça non plus.

How did you know? ” Sheza. Sheza sa bouée, Sheza son phare, Sheza qui pourrait tout aussi bien être sa soeur. Elle a le même âge que Regan — il n'avait jamais fait ce rapprochement avant — et pourtant, en quelques années, ils ont plus bâti ensemble qu'en une vie avec sa soeur de sang. Il était complètement perdu dans son chagrin et dans son deuil, complètement perdu sans Noora tout court et elle... elle aussi, il croit, elle est difficile à lire Sheza, un peu comme sa soeur. Enfin non, à l'époque, Oberon pouvait lire en Noora comme dans un livre ouvert. Là, elle n'a jamais été plus inaccessible. Il n'a pas le temps de répondre: “ What is she helping you with now? ” Il ne comprend pas le ton de sa voix, ça lui fait froncer les sourcils. Il détourne les yeux, ils reviennent vite vers elle, comme des aimants. “ You, ” finit-il par dire. “ When you... died, pieces of us died with you. ” Il ne parle pas de son bras. Il parle de son coeur. “ She helped me come to terms with that.

Avec la mort de Noora mais aussi avec le reste. Avec son bras, avec son sentiment d'impuissance, avec sa culpabilité, avec tout. Il serait mort sans Sheza, de ça il en est convaincu. Il ouvre la bouche pour rajouter quelque chose mais le train s'arrête brusquement et il s'accroche à la barre la plus proche en réprimant un hoquet nauséeux; de nouveaux passagers montent, en riant un peu trop fort, ils ont passé une bonne soirée. Noora leur tend leurs tickets et Oberon reste silencieux alors qu'ils vont dans un autre coin du bus, sans cesser de rire ou de parler. Oberon les laisse passer sans rien dire, sans les regarder, lui aussi il a l'impression d'être un fantôme. “ It must sounds alien to you, ” finit-il par dire, quand le silence revient un peu de leur côté et que le bus redémarre à pleine vitesse. Il ne peut plus s'arrêter de la regarder, maintenant, l'observe en avalant tous les détails avec avidité, besoin. “ I've missed you, ” finit-il par dire. “ Not a single day has passed where-- Goldstein? Goldstein, is that you, Auburn?

Oberon détourne les yeux pour regarder qui l'interpelle; c'st un employé du Ministère, qui travaille avec Regan. Ils sont sortis ensemble, il croit, il l'a croisé à un dîner. Il ne se souvient pas de son nom. Il est ivre lui aussi apparemment, se dirige maladroitement vers eux entre les lignées de sièges, esquive un lit avec un manque de grâce flagrant, mais une détermination apeurante. Oberon l'observe s'approcher sans rien dire. “ Everything alright, mate? Yes, yes, I was wondering- ” Il jette un coup d'oeil rapide à Noora, doit décider que la présence d'une contrôleuse n'a pas d'importance. “ -is it true you took the Mark? I think your sister mentionned it. ” Oberon sent son sang se glacer dans ses veines. Pourtant c'est une voix laconique qu'il répond: “ it is true, ” de cette manière ennuyée avec lequel il parle au monde. “ Do you think- do you think I could see it? ” Il y a une curiosité morbide dans ses yeux, une avidité dégueulasse. Oberon préfère ces yeux-là plutôt que ceux que Noora a de rivés sur lui. “ I think you should get back to your seat, ” fait-il froidement, avant de se lever avec un peu de raideur pour aller s'asseoir à l'étage, aussi difficile soit la montée; loin de l'une et de l'autre, il a du mal à tourner le dos à Noora mais quel choix a-t-il? Il a toujours préféré être lâche, surtout avec elle.
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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Mar 21 Nov - 1:44

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Noora ne peut imaginer ce que Sheza et Oberon pourraient faire ensemble. Ils n'ont rien en commun — il lui semble. Peut-être l'ont-ils eu elle par le passé, mais c'est tout. Ils travaillent ensemble ceci dit a-t-il mentionné, pour Gringotts, seulement si c'est un travail de bureau qu'il a accepté à cause de son bras toujours malade — son remède ne devait pas être si efficace que ça donc —elle doute qu'ils se croisent beaucoup, que ce soit ça qui les ait véritablement rapprocher, elle peine simplement à comprendre ce que ça pourrait être d'autre, ce que Sheza peut bien faire pour lui. Et en quel honneur, surtout. Oberon la regarde désormais, ses yeux vont et viennent et ne s'attardent pas trop, mais il la regarde et elle se rend compte que ça la dérange plus que quand ce n'était pas le cas.  “ You, ” répond-il finalement, la prenant un peu de court quoiqu'elle n'en montre toujours rien, préférant froncer les sourcils comme mécontente d'avoir la confirmation explicite que l'on parle d'elle dans son dos. “ When you... died, pieces of us died with you. ” Ses sourcils tressautent puis se détente, elle force ses traits à se lisser. Ce n'est pas surprenant en un sens, elle n'apprend rien pour ce qui est de Sheza, et elle n'a pas de quoi s'étonner pour lui non plus, pas vu comme ils ont laissé les choses, comme ils étaient proches avant d'être séparés à jamais. Elle comprend que c'est triste, qu'elle devrait être triste, elle se force à l'être pour Sheza au moins, consciente sans tout à fait se l'avouer que ces morceaux perdus ne seront jamais retrouvés, qu'elle soit revenue en chair et en os ou non. C'est pareil pour Oberon, elle espère pour lui qu'il a fait son deuil, qu'il n'attend rien d'elle et surtout pas qu'elle répare quoi que ce soit en lui quand elle n'est pas capable de se réparer elle-même. “ She helped me come to terms with that. ” Elle hoche la tête lentement, pince un peu des lèvres, elle devrait se détourner pour de bon. Il a accepté sa mort, ce qu'elle-même ne peut pas faire et elle n'a pas envie d'en parler réalise-t-elle, qu'on lui rappelle ce qu'elle ne sait que trop bien, ce dont elle est consciente et qui la ronge à chaque instant. Le bus s'arrête, elle se rappelle qu'elle est en train de travailler et se tourne aussitôt pour accueillir les nouveaux passagers et leur faire payer leurs tickets, hésitant quand le véhicule se remet en marche à redonner son attention à Oberon. La conversation semble avoir trouvé une fin naturelle, elle ne voit pas l'intérêt de la prolonger, n'a rien d'autre à lui demander, est même trop agacée pour y réfléchir. Elle n'aime pas l'idée qu'ils se soient vu pour parler d'elle, elle n'aime pas l'idée qu'ils se soient aidés à tourner la page, ça lui donne l'impression d'avoir encore moins sa place chez les vivants, de déranger. “ It must sound alien to you, ” elle ignore de quoi il parle, surtout surprise qu'il reprenne la parole, insiste quand il est évident qu'ils en ont fini l'un avec l'autre. Elle croise son regard, le soutient presque difficilement, quand elle voit à quel point il la dévore pratiquement des yeux. Elle espère qu'il ne se fait pas trop d'idées juste parce qu'elle lui a dit qu'elle ne le détestait pas. “ I've missed you, ” Elle pince des lèvres. Pas elle. Personne ne lui a manqué. Une seule seconde aurait pu se passer entre sa mort et son retour que ça n'aurait pas fait la moindre différence pour elle. Elle pense que certaines choses lui manquent maintenant ceci dit, mais elle pense aussi que tout ça est englouti pour son trou noir trop vite pour qu'elle puisse vraiment le ressentir. “ Not a single day has passed where-- Goldstein? Goldstein, is that you, Auburn?

Auburn, l'erreur était commune et la faisait sourire avant, elle l'appelait même parfois comme ça pour l'embêter, le faire bouder avant d'éclater d'un grand rire. Ça l'agace juste aujourd'hui qu'il soit interrompu par quelqu'un qui ne le connaît même pas, qui n'a probablement rien d'intéressant à lui dire, non que ce soit son cas à elle. Elle aurait aimé entendre la fin de sa phrase à lui pourtant. Sa curiosité est une des rares choses qu'elle n'a pas perdues. “ Everything alright, mate? Yes, yes, I was wondering- ” L'inconnu s'approche, Noora lui offre un regard mauvais qu'il voit à peine — elle est contrôleuse, un simple élément du décors pour lui. -is it true you took the Mark? I think your sister mentionned it. ” Les prunelles d'onyx de Noora se posent soudain sur Oberon. This is wrong.

Elle ne se souvient plus pourquoi prendre la Marque est une si mauvaise chose. Elle-même y songe parfois, distraitement, pèse les pour et les contre de façon complètement détachée, comme si ça la concernait à peine. Mais qu'Oberon ait pris la Marque et ce n'est pas possible. “ it is true, ” Ce n'est pas normal. Ce n'est pas bien. When you... died, pieces of us died with you. Elle se demande si ça fait partie de ces choses qui sont mortes chez lui, si lui aussi ne sait plus pourquoi ils se sont insurgés pourquoi ils ont tant critiqué et haït, trouvé ça Mal. “ Do you think- do you think I could see it? ” La langue de Noora claque dans son bouche dans ce qui s'apparente à une expression de dégoût, alors qu'elle bat des cils et observe Oberon comme si elle le voyait pour la première fois. Elle a définitivement sa réponse: il n'est plus le même, peut-être même à un point qui pourrait presque être comparable à elle. “ I think you should get back to your seat, ” sa voix est froide, l'autre a l'air surpris, tout autant que Noora qui le regarde se lever et s'approcher des escaliers comme pour rejoindre l'étage du dessus lui tournant déjà le dos.

C'est pour le mieux sans aucun doute. Nul besoin d'étirer douloureusement les choses — pour lui. Elle n'aime pas le fait que ce soit lui qui se détourne et s'éloigne le premier toutefois, surtout pas quand sa curiosité est encore plus piquée qu'il y a quelques instants, si c'est encore possible.  “ Dark times indeed. ” fait-elle avec ironie et un soupçon de ce qui ressemble à de la rancœur. Elle songe à la prendre cette Marque parfois, si ça peut lui simplifier la vie, mais ce n'est pas pareil de l'imaginer sur lui. Ça ne fait pas sens pour elle. Pas quand elle connaît l'histoire de sa famille et le manque de pureté de son sang aussi et tout ce qu'ils ont échangé autours d'une bonne centaine de feu de camps partout dans le monde, et son soutien vocal et absolu quand l'ancienne Noora parlait de son refus obstiné de suivre les traces de ses parents et même de sa sœur favorite. Elle est morte et creuse. Il est vivant, a peut-être perdu des choses, peut-être beaucoup, mais rien qui soit comparable au fait de se perdre soi-même, comme elle. “ You've changed. ” Son ton est pleins de reproches. Parce que l'ancienne Noora l'a sauvé et que, elle le sait, elle serait affreusement déçue de lui en cet instant précis. En colère aussi, furieuse même. Elle ne comprendrait pas ; et sur ce point peut-être, la Noora actuelle peut la rejoindre. “ Is that the effect my longing memory had on you? ” elle est presque moqueuse en mentionnant son deuil, comme si l'idée qu'elle ait pu lui manquer était tout à fait stupide, elle est ironique aussi dans sa question. Elle se demande si c'est l'influence de Sheza. Sa sœur ne l'a jamais forcée elle à rester dans le rang, même quand ça voulait dire devoir la laisser partir à l'autre bout du monde. Elle ne peut pas l'imaginer le forcer lui non plus, elle ne voit pas ce que ça lui apporterait et elle pense que sa sœur l'aimait suffisamment pour ne pas chercher volontairement à teinter quelque chose auquel Noora tenait tant. “ I probably turned in my grave. ” Elle semble parfaitement sérieuse, elle ne se souvient pas de la mort pourtant. Ça pourrait être vrai imagine-t-elle, ça le serait certainement si elle n'avait pas l'impression que la Noora qui aurait presque détesté Oberon d'avoir cédé (à qui ? à quoi ?), était morte instantanément tout trace d'elle aussitôt disparue, définitivement.
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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Jeu 23 Nov - 22:10

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Dark times indeed. ” Les doigts d'Oberon se crispent sur la rampe à laquelle ils se sont accrochés, il y a une pause dans ses mouvements puis il continue d'avancer comme si il ne l'avait pas entendue. Comme si elle était véritablement morte. Elle l'est. Ce n'est pas Noora. Ça ne peut pas être Noora. Noora est... solaire, gentille, généreuse, amusante. Elle n'est pas froide ou pinçante ou amère, ou alors jamais avec lui. On lui a menti, les revenants sont des mythes, ce n'est pas les morts qui reviennent à la vie, mais leurs ombres. “ You've changed. ” Oberon s'arrête une nouvelle fois, parce qu'il ne peut pas faire un pas de plus. La nausée revient, sauf qu'elle n'est pas seulement due à l'alcool, mais il pense que c'est le dégoût de lui-même, le regard heureux et gentil de sa mère quand elle le voit alors qu'elle ignore l'encre qui s'étale en forme de crâne et de serpent sur son avant-bras laiteux. Elle le haïrait, si elle savait. Leur famille et leur culture ont une histoire qui sont incompatibles avec le Seigneur auquel Oberon a donné son allégeance.

Oui, il a changé. Il n'aime pas ça, non plus. Mais trois années ont passé, plus de mille jours, un milliard d'heures à ses yeux. Un milliard d'heures pendant lesquelles il a appris à évoluer dans un monde sans Noora, chose qui lui semblait impossible à son sortir de l'hôpital. Il a toujours compté sur elle, pour veiller sur lui, regarder par-dessus son épaule. Il lui aurait donné sa vie sans hésiter mais ça n'a pas suffit, elle est quand même morte et lui il est en vie, il a survécu, il a changé. “ Is that the effect my longing memory had on you? ” Oberon sert les deux. Il est lent à s'énerver, très lent à s'énerver, mais le fait qu'elle puisse seulement imaginer, avec son ton moqueur et stupide, qu'elle ne lui a pas manqué, qu'il n'a pas pensé à elle, lui est insupportable. Quand sa mère a parlé de Noora, après sa mort et le rétablissement d'Oberon, en disant que c'était de sa faute à elle (elle t'a trainé à l'autre bout du monde faire Il sait quoi! C'est à cause d'elle et de ces maudites créatures que tu es tombé malade, et regarde-toi maintenant...), Oberon est entré dans une colère noire et sa mère n'a plus jamais osé aborder le sujet. Noora est un sujet sensible, encore plus quand c'est elle qui met le sujet sur la table.

Oberon lui décoche un regard noir par-dessus son épaule comme toute réponse. “ I probably turned in my grave. ” Une grimace déforme le visage d'Oberon. “ Probably, ” crache-t-il en réponse. Il se tourne enfin vers elle, une expresion sombre sur le visage. “ You were dead Noora. Dead. Gone. Killed. ” Par cette maladie. Par lui, qui n'a pas été assez fort pour... pour quoi, exactement? Pas assez fort tout court. “ It's been three years. You have no idea what it was like, what it's still like. ” Il a appris à faire avec sa culpabilité mais maintenant elle lui revient en pleine figure. Qu'est-il devenu, effectivement, pourquoi a-t-il changé? Il a parfois l'impression que sa vie a perdu tout sens quand elle est morte, qu'elle a explosé quand Noora est morte. “ You're still dead to me. You don't get to judge me. ” Et sur ça, il se retourne et monte à l'étage s'installer et calmer un peu sa nausée en fermant les yeux (et les oreilles, et le coeur, et le reste; il aimerait tant mourir, lui aussi, ne redevenir que poussière).

Quand on annonce l'arrêt au Chaudron Baveur, Oberon se traîne de nouveau en bas. D'autres descendent avec lui, dont l'ex de sa soeur et ses amis, il doit attendre dans l'escalier pour les laisser passer. Il ne voit pas Noora jusqu'à passer devant elle en sortant du bus; il hésite, finit par simplement demander: “ at what time do you finish? I'll wait for you at the Cauldron ” sans rencontrer son regard, vissé sur la sortie.
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Sujet: Re: NOON † ECHOES OF SILENCE.   Lun 11 Déc - 10:50

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le regard noir que lui a lancé Oberon aurait glacé les sangs de l'ancienne Noora, la brillante Noora, celle qu'il prétend avoir pleuré auprès de Sheza, celle qu'il a trahi en se faisant marquer. Celle qui lui fait face n'est pas heurtée, juste un peu dérangée par cette inimité. À peine. “ Probably, ” le ton la surprendrait presque malgré la provocation. Quand il se tourne enfin vers elle, son expression est plus sombre que dans tous les souvenirs qu'elle a de lui. Il n'a jamais regardé l'autre Noora comme ça — normal ceci dit. Oberon est visiblement bien plus doué que beaucoup d'autres pour vite comprendre que la sorcière en face de ui n'est pas celle qu'il a connue.  “ You were dead Noora. Dead. Gone. Killed. ” Un mouvement de recul. Il lui arrache un mouvement de recul, très léger, mais bien réel; ce n'est pas grand chose, mais ça l'agace. Ça l'agace parce qu'elle ne croit pas qu'elle pourra jamais s'habituer à ça, à ce qu'on lui rappelle sa mort. Ce n'est pourtant pas qu'elle soit en mesure de l'oublier même un seul instant. Son décès est écrit partout dans le regard précautionneux de ses proches, dans les expressions désolées des autres, dans la pitié qu'on a pour elle et la haine qu'elle a de ce qu'elle était ou de ce qu'elle est devenue, au fond elle ne sait plus trop. Elle ressent la différence à chaque instant, c'en est presque douloureux. Elle est morte et Oberon a changé et elle s'en fiche, il n'est plus personne pour elle, trois ans on passé pour lui et une seconde à peine pour elle même si tout a changé quand même. Oberon a changé, il a trahi sa mémoire. “ It's been three years. You have no idea what it was like, what it's still like. ”  Non, c'est vrai, elle ne sait pas. Et elle ne sait plus non plus ce que c'est que de se mettre à la place des autres, d'essayer de les comprendre, de compatir surtout. Elle était quasiment composée de plus d'empathie que d'hémoglobine et pourtant, ça lui a été arraché comme tout le reste. Elle ne supporte pas qu'il ose se plaindre, devant elle, comme si quiconque avait pu plus souffrir de sa mort qu'elle-même actuellement réduite à l'état de…de rien. De demi-cracmolle, de moitié humaine, coquille vide. Ça lui fait serrer les poings et les dents, ça la rend furieuse. Ça lui fait ressentir quelque chose, au moins.

You're still dead to me. You don't get to judge me. ” Les joues de Noora deviennent rouges, trop rouges et elle a mal à la mâchoire : elle a serré les dents trop fort, manquerait d'en déloger une quand elles grincent désagréablement alors qu'elle ouvre la bouche pour rétorquer quelque chose, n'importe quoi, mais c'est trop tard. Il est déjà parti à l'étage et elle est de nouveau seule — les autres passagers ne comptent pas, l'ignorent au moins autant qu'elle. You're still dead to me. Elle devrait le féliciter, d'être aussi perspicace, de se rendre compte que la Noora qu'il a connu est morte pour toujours, ne reviendra jamais. She, elle, la Noora bien en chair dans ce magicobus, might as well be dead revenante ou pas. Elle ne pourra jamais avoir ce qu'elle a eu du temps de sa vraie vie et son retour ne satisfera jamais vraiment personne. Et ça lui est égal. Comme ça lui est égal ce qu'Oberon pense d'elle aujourd'hui. Elle devrait le féliciter. Sauf qu'elle rage. Elle rage jusqu'à ce qu'ils arrivent à Londres, jusqu'à ce qu'ils arrivent au Chaudron Baveur. Elle rumine ses mots. Elle rumine sa haine. Elle fait monter d'autres passagers les déleste de quelques pièces, sans un seul instant cesser de penser à ce qu'Oberon lui a dit.  You're still dead to me. Elle se demande si Sheza finira par lui dire quelque chose comme ça elle aussi. Par laisser tomber.  You're still dead to me. La vraie, l'entière Noora aurait pleuré.

Un groupe descend un peu bruyamment de l'étage pour sortir du bus et la contrôleuse a retrouvé son air morose quoique ses yeux soient un peu plus noirs qu'au début de son shift.  Elle les regarde sans les voir, les bras croisés sur sa poitrine en attendant qu'ils soient tous partis et que le bus reprenne son inlassable marche. Elle voit Oberon, ceci dit, quand il s'arrête devant elle aux portes du bus. “ at what time do you finish? I'll wait for you at the Cauldron Pourquoi faire ? est sa première pensée. Elle est morte pour lui et il ne peut même pas la regarder ni dans les yeux ni nul part, ses prunelles sombres vissées sur la rue devant eux. Elle l'observe un instant. Elle n'a pas de temps à perdre à parler avec lui, ni ici alors qu'elle travaille et que le chauffeur est prêt à repartir, ni au Chaudron Baveur quand elle aura fini sa soirée. Elle n'a pas de temps à perdre avec lui tout court, il lui semble qu'ils se sont dit tout ce qu'ils avaient à se dire. Peut-être qu'Oberon pourra enfin faire son deuil. Noora s'en fout. C'était surprenant de le voir en vie, agaçant de savoir qu'il est en contact avec sa sœur, qu'on lui a caché ça, frustrant de savoir qu'elle est morte sur un faux échec, qu'elle l'a sauvé lui mais pas elle. Rien de plus. Elle est un peu curieuse. Elle s'ennuie tellement. Elle s'ennuie de ce job morose et sans conséquence. Tellement pas à la hauteur de la sorcière douée qu'elle était avant. Elle s'ennuie de cette simili-vie qu'elle a repris et qui n'a aucune saveur. Elle jette un coup d'œil à la montre à son poignet, répond avant d'avoir le temps de changer d'avis. “ In half an hour. ” Et il descend, et les portes se ferment sur lui.

Noora songe véritablement à rentrer directement chez elle quand le chauffeur s'arrête devant le Chaudron Baveur une demi-heure plus tard et qu'elle descend à la suite d'une demi-dizaine de passagers et qu'un autre contrôleur prend la relève. Elle est sur le trottoir de la rue moldue déserte aussitôt que les autres sorciers ont disparu dans une rue perpendiculaire et retire son chapeau avec un petit soupir. Elle devrait rentrer chez elle, parce qu'elle ne doit décidément rien à Oberon. Rien. Elle lui a déjà sauvé la vie après tout. Il ne l'a même pas remerciée, remarque-t-elle. Il aurait dû. Elle a rangé sa coiffe dans son sac quand elle rentre dans le pub. Elle repère facilement Oberon dans un coin près du bar et le rejoint d'un pas rapide, se laissant tomber en face de lui sans un sourire.  “ You didn't thank me.” fait-elle en guise de salut.  “ You said I saved your life but you didn't thank me.” La Noora qu'il a connu se moquerait de ses remerciements : my pleasure répondrait-elle et elle serait sincère en plus, heureuse d'avoir sauvé quelqu'un, Oberon surtout. La Noora d'aujourd'hui s'en fiche de ses remerciements à vrai dire, mais elle n'aime pas son ingratitude. Elle n'aime pas qu'il ose se plaindre de sa situation devant elle. Elle déteste ça. “ If I'm still dead to you why did you want me to come here? ” enchaîne-t-elle avant qu'il n'ait pu répondre ; sûrement n'a-t-il rien à dire après tout, il aurait dû la remercier, politesse et simple décence obligent, mais ça n'a aucune importance, ça ne ramènera pas l'ancienne Noora à la vie et ça ne remplira jamais le vide incommensurable dans la poitrine de la nouvelle. “ Shouldn't you move on with your life? You seem good at that.” lance-t-elle platement. You're still dead to me. elle pince des lèvres, se retient tout juste de secouer la tête pour physiquement chasser sa voix de son esprit.
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