Vaylin Braen (délai 17/05)

Titre de la section

De ses années passées au sein de la famille Braen, Vaylin n'en garde que quelques bribes, quelques menus souvenirs hélas bien loin d'appartenir au genre d'enfance inspirée d'un conte de fée. Elle est née le soir du 11 d'octobre 1971, par une tempête qui secouait tout le Pays de Galle. De concert, le tonnerre et les hurlements de souffrances d'Anna glacèrent la nuit. Si l'orage n'accorda aucun répit aux pauvres mortels, la jeune femme, aussi difficile que fut l'épreuve, montra une détermination acharnée en mettant au monde celle qui venait s'ajouter à la longue lignée des Braen. Un évènement qui, aussi merveilleux fut-il, n'enchanta qu'une minorité de cette famille disloquée, divisée par les idées, dont la plus part jugerait d'abominable le fruit d'une union avec une moldu. De façon plus métaphorique, la tempête qui sévissait dans le clan Braen était née de vents conflictuels sur l'importance de préserver la pureté du sang des Braen et d'éviter ainsi toute union sorciers/moldus. Il y avait d'un côté les esprits étriqués, conformistes à souhait condamnant tout mélange avec ce qui était extérieur au monde des sorciers puis de l'autre les progressistes, ceux pour qui les anciennes croyances hérétiques et coutumes régressives appartenaient à une époque moyenâgeuse. Que Vaylin soit née un soir d'orage ne faisait que souligner l'ambiance électrique du clan et des déchirures dont il était la victime de manière à avoir un avant goût de ce qui attendait la nouvelle arrivante.

Les conflits ayant éclatés bien avant sa naissance, ses parents furent expulsés de la demeure familiale et partirent vivre à Newborough. Son père s'étant marié à une moldu, il fut renié et chassé par son aîné. Vaylin marcha tout le long de ses jeunes années sur les morceaux de verres de sa famille, se blessant au contact des plus tranchants. Elle apprit à les éviter, préférant tenter de réparer les segments qu'il était possible de recoller. D'ailleurs, si le frère de Ceridwen était foncièrement mauvais, son fils, Sam, se distinguait largement de son père et en de nombreux points. Ceridwen estimait beaucoup son neveu et il se félicitait de le savoir insensible aux influences exécrables de son propre père. Avant même de le côtoyer, Vaylin semblait connaître son cousin comme si elle avait grandie avec tellement elle en entendait parlé. Apparemment, ils s'étaient rencontrés alors qu'elle n'avait que deux ans et c'est sans surprise qu'elle ne s'en souvenait pas, mais malgré cela, elle trépignait toujours de joie lorsque son père lui lisait les lettres qu'ils recevaient de Sam alors tout jeune élève à Poudlard. De sa grande famille, Sam était le seul, avec ses parents, que sa naissance avait ému et rendu heureux. C'était le seul autre membre, le seul autre lien avec le reste de sa famille stigmatisée par tant de haine. Un lien pur, intact, et ce lien, elle y tenait fermement. Par chance, son père parvint à convaincre Dumbledor d'autoriser Sam à venir passer quelques vacances chez eux, à Newborough, sans que ceci remonte aux oreilles de son géniteur. Ceridwen n'osait imaginer ce que son frère aurait fait à Sam s'il avait eu vent que son fils consacrait ses vacances à fréquenter des "parias". Pour Vaylin, le bonheur de retrouver son cousin n'avait aucun équivalent et quand il lui parlait de Poudlard, c'était avec des yeux plein d'étoiles qu'elle s'imaginait y suivre sa propre scolarité spéciale. Il lui ramenait souvent des confiseries de chez Honeydukes, notamment les cartes choco-grenouilles dont elle faisait collection. Vaylin et Sam était très complice et se partageaient toutes leurs pensées. Il lui racontait souvent des anecdotes rigolotes sur comment rendre le concierge de l'école fout de rage ou de saboter gentiment la potion d'un camarade. Il lui faisait aussi découvrir le château magique au fil de ses clichés, enchantant encore plus l'esprit de la fillette. Son coeur se déchirait à chaque départ de Sam car à ses yeux il était plus qu'un cousin, il était comme le frère qu'elle n'avait pas et pour qui elle vouait une admiration et un amour sans faille. Alors elle le regardait disparaître, impuissante, comptant les jours d'absence, dans l'attente d'apercevoir un hibou qui viendrait lui apporter des nouvelles de son cousin ne se doutant guère du malheur qui allait tomber sur sa famille.

Certains souvenirs sont étranges. Quand elle resongeait à cette triste journée, Vaylin se rappelait très nettement le parfum capiteux qui flottait sur l'écharpe de sa mère et de la caresse de ses cheveux sur sa joue quand elle l'avait serré dans ses bras pour la dernière fois. Elle se souvenait même de la pression de ses lèvres sur son front. Ce baiser, comme un adieu insoupçonné alors qu'elle quittait le domicile pour se rendre à son travail. Moldu, sa mère tenait un cabinet vétérinaire. C'est sans nul doute de sa mère que Vaylin tient cet intérêt et cet amour des animaux. Elle n'avait que 8 ans à l'époque et même si elle ne le comprenait pas très bien le concept de la mort, elle sut que sa mère était partie pour toujours et que plus jamais elle ne se blottirait dans ses bras pour l'entendre lui murmurer qu'elle l'aimait. Son père eut la lourde tâche de devoir expliquer à sa fille que quelqu'un de mal intentionné lui avait fait du mal en piégeant sa voiture. C'était la version de la criminelle mais Ceridwen savait pertinemment que cette attaque était ciblée par son frère qui n'hésita pas à signer son oeuvre en envoyant une lettre où il dénonçait très clairement son acte effroyable et abominable lui assurant que la prochaine victime serait sa fille. Ceridwen comprit qu'il n'avait plus le choix et alors qu'il aidait Sam à simuler sa mort, il profita de cette occasion pour confier ce qui lui restait de plus cher à Sam qui s'en allait alors pour les Etats-Unis. Le coeur serré, il priva sa fille du dernier parent qui lui restait priant pour que son frère et le reste des membres abjectes de sa famille ne les retrouvent jamais.

Pour pouvoir espérer survivre et se reconstruire, Vaylin avait été contrainte de quitter ce qu'elle avait toujours connu et chéri pour un inconnu effrayant. Certes elle n'était pas seule et n'aurait su bénéficier d'un meilleur protecteur que Sam, mais trop d'évènements s'enchaînaient sans qu'une petite fille de 8 ans sache suffisamment encaisser ces bouleversements. Elle pleurait encore la "disparition" de sa mère espérant peut-être la croiser dans le ciel alors qu'elle fendait les nuages en avion mais à sa grande déception, elle ne vit aucun visage se dessiner dans le paysage opalin. La compagnie agréable de Sam balaya le brouillard de ses songes pour y diffuser un peu de cette chaleur qui semblait avoir négliger la fillette. Au même titre que son tuteur, elle dût faire usage d'un nouveau nom. Loïs Ethans fut enregistrée à son tour dans le MACUSA officialisant leur nouvelle nationalité. Au départ, Vaylin eut du mal à se faire à sa nouvelle identité et à son nouveau rythme de vie mais c'était sans compter sur son cousin qui l'accompagnait dans chacun de ses apprentissages. Les années défilèrent sans qu'un quelconque incident ne survienne. Ils avaient tout deux totalement coupé les ponts avec le reste de leur famille non pas par désir mais par nécessité. Son oncle ne devait jamais découvrir que son fils était toujours en vie et que sa nièce l'accompagnait, c'était les conditions que le père de Vaylin avait exigé. Et pourtant, combien de fois Vaylin avait voulu confronter son oncle. Tout ce qu'elle apprenait en sortilège de défense, c'était dans le seul but de pouvoir un jour flanquer une raclée à sa pourriture d'oncle. Bien sûr, elle n'étudiait que la théorie dans les livres empruntés à Sam puisque de toute façon elle n'avait ni baguette ni l'âge d'entrer à l'école de magie et quand bien même, il lui était interdit d'en faire usage en présence des mol...non-mages, comme ils disaient en Amérique.

Puis, suivant la logique, Vaylin finit par atteindre l'âge requis pour enseigner à l'école de magie. Jusqu'alors Vaylin suivait une scolarité standard dans une école moldu, Sam y avait veillé afin qu'elle apprenne à connaître et à vivre dans le monde dans lequel sa mère avait vécu, après tout, n'appartenait-elle pas aux deux mondes ? Ce qu'elle devait apprendre de la magie, Sam le lui enseignait afin de la préparer à rejoindre Ilvermorny, l'école de magie située au sommet du mont Greylock dans le Massachusetts. Elle aurait préféré passer les portes de l'école de son pays, ce Poudlard dont on lui avait fait tant d'éloges et qui avait donné tant de joie à son cousin. Elle aurait aimé retrouvé ces endroits qu'elle avait parcouru au travers des photos de Sam, rencontrer ses professeurs, échanger avec eux sur le cursus de son cousin. Elle aurait voulu découvrir l'inscription de son prénom gravé sur la table de Sam dans la salle des potions. Rien de tout ceci ne se produirait jamais, elle avait dû accepter cette évidence comme bon nombre de choses face auxquels elle était impuissante. Au final, elle prit plaisir à étudier à Ilvermorny. L'école était réputée pour être l'une des écoles de magie les plus égalitaires et les moins élitistes au monde en raison du fait que l'un de ses fondateurs était un non-mage. Elle put ainsi se lier d'amitié sans crainte des préjugés avec toute sorte de sorciers, qu'ils aient eu le sang mêlé, pur ou impur, il n'y avait aucune distinction. A Ilvermory, ce n'était pas un Choipeau qui envoyait les élève dans leur maison. Les nouveaux arrivants faisaient leur entrée dans le hall sous le regard de toute l'école, attendant qu'on les invite, chacun leur tour, à se tenir sur le symbole du noeud gordien au milieu de la place. L'élève présenté attendait alors le verdict : si une statue désirait voir l'élève rejoindre sa maison, elle s'animait et pour Vaylin, le cristal frontal du Serpent-cornu se mit à briller indiquant clairement le souhait de la statue. Vaylin s'investie beaucoup dans ses études, visant la réussite dans tous les domaines. C'était un esprit vif, investie, exigeante avec elle-même. Elle démontra très vite des compétences innées dans l'étude et le soin des créatures magiques. Elle transportait toujours sur elle une liste qu'elle éditait à chaque nouvel rencontre avec une étrangeté. Pendant ses vacances, il lui arrivait de suivre Sam lors de ses voyages professionnels et quand son temps libre le lui permettait, ils partaient tout deux à la conquête de créatures magiques à photographier et à étudier. Vaylin se prit d'une affection particulière pour les équidés ailés du nom de Gronians. Les larges étendues verdoyantes de l'Amérique du Nord comptait bon nombre de troupeaux pour son plus grand bonheur. Même chez les moldus, la jeune fille avait très tôt éveillée un amour certain pour les chevaux. Elle pratiquait même l'équitation de temps à autre chez les moldus, une activité aussi addictive que le vol en balaie. Il n'y avait pas que des bons moments, il y avait ces instants aussi de crainte quand la lune s'arrondissait dans le ciel, annonçant une nuit épouvantable pour son pauvre cousin, soumis alors à son influence. Malgré son maléfice et les dangers que cela impliquait, elle ne le craignait pas, non elle éprouvait beaucoup compassion à son égard. Quand elle était présente, elle veillait à s'occuper de lui les lendemains de pleine lune et se faisait un sang d'encre les fois où elle se trouvait à l'école.

A 21 ans, Vaylin sortie diplômée d'Ilvermorny après 10 longues années à étudier par rapport aux 7 années à Poudlard. Sans les avoir passé haut la main, Vaylin réussi à obtenir de bonnes notes à ses BUSE et ASPIC qui lui permis de trouver du travail en tant que Magizoologiste où elle se spécialisa dans les Gronians. Après avoir traversé les étapes de l'enfance et de l'adolescence avec Sam, elle devait désormais prendre son propre envole vers son  indépendance. Ce ne fut pas sans difficulté et appréhension mais l'un comme l'autre occupaient un emploi qui leur demandait une grande disponibilité et mobilité. Ils continuèrent à s'envoyer des lettres joignant des photos et quelque fois il arrivait que leur route se rejoigne et qu'ils fassent ensemble un bout de chemin en combinant leur activité. Elle s'était trouvée un appartement, un petit pied à terre, à Stamford, toujours dans le Massachusetts qu'elle n'occupait quasiment jamais. Elle favorisait davantage le camping sauvage et les excursions à long terme dans la faune à la conquête des créatures magiques et les rares fois où elle revenait à son appartements c'était pour y lire les éventuelles lettres de Sam. Elle aimait sa vie, son travail mais elle se sentait toujours incomplète comme si quelque chose lui manquait et l'appelait, au delà de l'océan Atlantique. Sa patrie, ses origines, les conflits dans sa famille, les mangemorts, Voldemort, son père...Qu'en était-il de lui ? Quelle vie menait-il depuis qu'il s'était séparé à regret de sa fille et de son neveu ? Que lui avait-on fait subir ? Vivait-il comme un réfugié ? Vaylin ne cessait de s'inquiéter à propos du sort de son père, elle n'avait plus jamais eu de ses nouvelles et ignorait même s'il était encore en vie. Il lui manquait terriblement, surtout depuis qu'elle ne vivait plus avec Sam et qu'il n'y avait donc plus personne pour distraire ses pensées. Après toute ses années à se cacher, Vaylin voulait savoir, elle en avait besoin. Elle était désormais adulte et était une brillante sorcière capable de se défendre, qui avait besoin d'agir, de prouver et d'imposer son existence et sa rébellion avec avidité. Le règne de Voldemort n'avait que trop duré et ses actions que trop scarifiées son pays. Elle savait qu'au fond de lui Sam partageait ce désir de revenir et d'apporter sa contribution à la rébellion car lui aussi il avait énormément perdu à cause de l'empire de Voldemort. Ce qui commencer à étinceler dans l'âme de Vaylin s'enflamma quand elle eut des échos d'une renaissance potentielle de l'Ordre du Phoenix. Les espoirs renaissaient avec lui ainsi que le courage de lutter contre l'oppression. Cette fois-ci elle était convaincue, aussi fou que cela puisse paraître, elle désirait y croire. Ils étaient deux orphelins que l'on avait envoyé chassés dans le but de les sauver et désormais ceux qui les avaient sauvé attendaient et méritaient qu'on leur vienne en aide en retour. C'est ainsi que Vaylin, le coeur gonflé de détermination et de bravoure, envoya une lettre à Sam pour lui proposer de se joindre à elle sur le front, de retrouver leur île agonisante et de participer à sa Libération.

Citation :

Mon cher Sam,

Je sais que tu veux me protéger à tout pris et tenir la promesse faite à mon père. Je sais que tu veux m’éloigner le plus loin possible de ce conflit qui nous a tant couté. Mais l’espoir n’est pas mort. Je sais de source sûre que le Phénix renait de ses cendres et je veux que ces braises redeviennent brasier.

J’ai conscience que ces mots sont cruels pour toi et que tu as probablement plus à perdre que moi dans ce combat. Mais je t’en supplie… N’abandonne pas ce combat. Je sais qu’au fond de toi, tu désires autant que moi de voir ce régime sombrer et rendre à ces pauvres gens leur liberté.

Je ne sais pas si j’aurai la force d’y retourner sans toi… Je t’en prie, réfléchis-y au moins une dernière fois.

Ton irrécupérable cousine Vaylin.

Vaylin n'avait jamais eu de réponse à sa lettre et pourtant elle était certaine qu'il l'attendrait dans le hall de l'aéroport à Londres. La connexion qui les reliait depuis toutes ces années lui insuffler une confiance aveugle quant à la fidélité et la loyauté de Sam. Il serait là car quoi qu'il ait pu promettre à son oncle, elle savait que comme elle, il romprait sa promesse parce qu'il était lui aussi animé par quelque chose de plus noble que la vengeance. La survie du monde dépendait des êtres les plus braves pour s'extirper du chaos qui l'attendait et toute aide, même infime, pouvait faire la différence. Le temps de la dissimulation, de la fuite et de l'inaction était révolu. Sans surprise, elle le vit, en bas de l'escalator, l'air grave et déterminé comme elle. Leur regard brillait du même éclat et ils n'eurent besoin d'aucune parole pour se comprendre et s'accorder. La jeune femme l'étreignit et ensemble ils quittèrent l'aéroport résolus à agrandir les rangs de la résistance.