Sam Braen - Did you dance with the devil in the pale moonlight ?

Aéroport International Tokyo-Narita, 7 avril 1996, 10h42

C’était une journée des plus normales pour beaucoup de personnes qui se déplaçaient dans l’aéroport alors que pour d’autres, c’était le grand départ vers une formidable aventure entre touristes arrivants et partants. Cependant, au milieu de cette activité vivante, se trouvait un homme de grande taille, immobile face aux panneaux des départs. Son visage était fermé et il était impossible de distinguer les grandes cernes autour de ses yeux dissimulés derrière des lunettes de soleil.
Il resta là un moment, songeur, alors que tous passaient à côté de lui sans réellement le voir.


Une famille fragile

Sam a grandi au sein d’une famille soudée en apparence mais qui avait des opinions trop différentes pour que cela perdurent. Les premières années de sa vie furent rythmées par de grandes tablées et de copieux repas où le jeune garçon jouait avec ses cousins, quand il ne s’agissait pas de son oncle paternel avec qui il avait une grande complicité.
L’enfant ne voyait pas encore les prémices du conflit à venir : certains regards supérieurs que des membres de sa famille posaient sur ceux qui s’étaient unis à des moldus ou des sorciers nés-moldus, ou encore l’obsession de son père pour prouver l’appartenance à une « famille pure ».

Puis les idées d’un mage noir se répandirent et la famille vola en éclat. Les langues se délièrent et les conflits éclatèrent.
Le père accusa même son frère de trahir leur famille en épousant une moldue. Le garçon fut marqué par cette dispute où il vit son oncle adoré chassé du domicile.
Les années suivantes furent difficiles pour le garçon qui ne trouvait plus ses repères.

Une partie de la famille rejoignit la cause de Voldemort. Le reste préféra couper les ponts, certains ignorants complètement le conflit. Mais d’autres, dont l’oncle préféré de Sam, rejoignirent l’Ordre du Phénix, sentant qu’ils ne pouvaient plus rester les bras croisés.


Une adolescence entre deux feux

Le jour de la rentrée arriva et Sam fut envoyé à Serdaigle. Évidemment, il reçut un courrier des plus méprisants de son père, lui indiquant qu’il était une déception qu’il ne soit pas dans la noble maison des Serpentard. Mais Sam n’en avait que faire car ce même jour, il avait reçu une lettre de son oncle qui le félicitait pour son entrée à Poudlard. Commença alors une correspondance salvatrice pour le jeune garçon. Ils s’écrivaient au moins deux fois par mois, chacun joignant des photos aux courriers. Sam découvrit la petite bouille de sa cousine d’à peine de bientôt deux ans, Vaylin, dès la deuxième lettre de son oncle. Pour la première fois depuis longtemps, il avait de nouveau le sentiment d’appartenir à une famille.

Sam ne rentrait pas chez lui pendant ses vacances, à son grand soulagement. C’est ainsi qu’il put revoir son oncle qui avait longuement parlementé avec Dumbledore pour l’autoriser à avoir son neveu pendant quelques vacances. Dans le plus grand des secrets, Sam pouvait alors revoir ceux qu’il considérait comme sa véritable famille.
Quand il était à Poudlard, il oubliait l’ombre oppressante de son père, profitait de sa jeunesse et se faisait des amis. Il était plutôt bon élève et ce n’était pas rare de le voir aider ses camarades. Il développa également un certain talent pour la photographie ; bon nombre de ses camarades venaient lui demander un cliché. Il avait l’impression d’être un peu plus normal lorsqu’il était là-bas.


La nuit où tout bascula

Sam vivait entouré de secrets, gardant le silence sur les activités de son père et cachant celles de son oncle. Jusque-là il n’avait fait que garder les secrets des autres, il se serait bien passé d’avoir à son tour un secret à garder…

Ce fut dans la nuit du 8 au 9 août 1979… Un homme étrange se présenta au domicile familial alors que Sam était seul avec sa mère. Il prétendait être un ami du chef de famille, ils ne se sont pas méfier sur le coup. Puis le masque tomba, et le loup se révéla. Le jeune homme fut grièvement blessé et ne dut sa survie qu’à l’intervention de sa mère.
Alors qu’il était à Sainte Mangouste, Sam surprit une conversation et sut que celui qui l’avait mordu n’était qu’un pauvre homme détruit par la mort de sa femme, une sorcière née moldue qui avait été tué par sa famille. Comment lui en vouloir ? Au fond, les vrais fautifs était ceux de sa famille qui avait tué une pauvre femme à cause de ses origines…
Suite à cet événement, la rupture fut totale avec les siens. Il était vu comme un paria, une tâche qui souillait un peu plus leur lignée. Son père lui reprocha cette « faiblesse » et l’informa qu’il ne lui restait plus qu’un an à Poudlard ; il verrait alors en quoi son fils pourrait leur être utile.

Cette dernière année fut terrible. Bien qu’il puisse terminer sa scolarité malgré ce lourd secret, il sentait que sa vie pouvait se terminer brutalement. Là encore, son oncle fut d’un grand soutien pour lui. Il l’aida face à sa nouvelle nature, tout en le préparant au choix qu’il devrait faire à la fin de l’année scolaire…


L’heure des choix

La fin de sa scolarité était arrivée. Il avait fini avec d’excellents résultats mais cela semblait avoir peu d’importance pour sa famille, ce qu’elle désirait, c’était de le voir grossir les rangs du mage noir.
Sam attendit d’être seul avec son père pour lui donner sa réponse. Face à son refus, l’homme entra dans une colère noire et tenta de tuer son propre fils. Sam avait cependant assuré ses arrières et grâce à son oncle, il parvint à simuler sa mort. Pour tous les siens, à part quelques membres de l’Ordre, Samuel Braen était mort, assassiné par son propre père.

Suite à la confrontation, Sam partit pour l’Amérique mais il ne fut pas seul. Son oncle lui confia Vaylin, alors âgée de 8 ans. La pauvre enfant avait perdu sa mère quelques jours plus tôt et elle devait à présent dire adieu à son père. Du haut de ses 18 ans, il avait une responsabilité lourde, mais il ne vacilla pas. Sam devait se faire passer pour mort, c’est ainsi qu’il eut une nouvelle identité : Logan Ethans. Il s’enregistra ainsi auprès du Macusa. Son oncle avait visiblement l’habitude d’offrir une nouvelle vie à des fugitifs car tout se passa parfaitement bien. Sam avait un travail qui lui permit de subvenir à leur besoin. Un petit boulot administratif avec des horaires faciles, personne ne sut qu’il était un lycanthrope. Vaylin fut même inscrite à Ilvermorny.
Sam remerciait son oncle chaque jour de leur avoir sauvé la vie. Comme l’homme l’avait exigé, il n’y eut plus aucun contact entre eux. Il se demandait encore s’il était toujours en vie, ignorant que sa famille mangemort avait exterminé la partie qui refusait de se joindre à eux lors de l’apogée de Voldemort.


Une nouvelle vie

L’Amérique fut propice pour démarrer une nouvelle vie, même sa lycanthropie ne lui gâchait plus l’existence. Après avoir frôlé la mort, Sam était juste heureux de pouvoir se réveiller chaque matin sans se sentir en danger. Il avait appris à apprécier d’être tout simplement en vie.
Il put ainsi offrir un meilleur avenir à sa cousine, qui était plus comme une petite sœur à protéger. La fillette ne manqua de rien, vivant entre le monde magique et moldu. C’était important pour Sam qu’elle puisse connaître le monde de sa mère. Lui-même avait des ancêtres moldus, même si son géniteur avait voulu le cacher, et il devait reconnaître que ce monde avait ses bons côté.
Le jour où Vaylin dut entrer à l’école arriva trop vite au goût de Sam et il commença rapidement à s’ennuyer quand elle n’était pas là. Il y avait mieux que de rentrer le soir dans un appartement vide. Mais les choses changèrent car il trouva un nouvel emploi en tant que photographe. Avec de l’expérience, il commença à décrocher des contrats le faisant voyager. C’est ainsi qu’il s’initia au taekwondo, lors d’un reportage photo sur les arts martiaux.
Il passa des années à voyager lorsque Vaylin était en cours. Il revenait pour les vacances et il n’était pas rare que la jeune fille profite des voyages avec lui.


Un secret inavouable

Un incident se produisit lors d’un de ses voyages professionnels. Sam assista à une agression et vint au secours d’une jeune femme en mettant les malfrats en fuite. Les choses auraient pu s’arrêter là, mais les malfrats le retrouvèrent et décidèrent de s’en prendre à lui. Sur le coup, les hommes trouvaient amusant le fait que leur cible se soit isolée au milieu de nulle part.
Mais ils s’amusèrent moins lorsque la proie devint le prédateur sous la lumière de la pleine lune…

Sam se réveilla au milieu d’un véritable carnage. D’abord déboussolé, il retrouva vite ses esprits et retourna à son hôtel. C’est en écoutant les informations qu’il apprit que ses victimes faisaient partie d’un réseau qui enlevait de jeunes gens pour divers trafics : organes, prostitution, vente d’êtres humains…
Une idée germa alors dans l’esprit de Sam : Et si sa lycanthropie pouvait être utile ? Il devait reconnaître que pour une fois, il se sentait bien après une pleine lune.
Dès cet instant, ce fut comme s’il y avait eu un pacte entre Sam et l’animal : il le laissait avoir libre court à sa soif de sang quand il le pouvait et le loup semblait apaisé.

Il ne parla jamais de ce secret à Vaylin, ce serait trop lourd à porter.


Aéroport International Tokyo-Narita, 7 avril 1996, 11h21.

Une voix retentie dans l’aéroport, tirant Sam de ses songes. L’heure d’embarquer était arrivée. Il attrapa son sac à dos qui semblait bien petit par rapport à ce qu’il contenait. Un des avantages d’être sorcier : son sac était plus grand à l’intérieur, mais les moldus n’y voyaient rien.
Il était temps de rentrer au pays et de faire face à ce qu’il avait fui depuis des années. C’était dangereux, il n’y avait aucun doute. C’est pourquoi Sam y retournait en se faisant passer pour un moldu, ça serait la meilleure solution pour passer le plus inaperçu possible.
Le moment était venu de rendre les coups. Et si jamais l’occasion de pouvoir croquer quelques mangemorts se présentait, il ne s’en priverait pas.