[Manoir Slughorn] Indemnity clause § Olivia

Invité Invité

Indemnity clause

Olivia & Marcus

« It was not that kind of leaving. I am not that kind of gone. » Catherine Lacey

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Je me demande sincèrement jusqu’où va ta naïveté, Abbott. » Il ne devrait pas la mettre ainsi au défi, pas quand elle fait l’effort de transplaner jusqu’au manoir des Slughorn chaque semaine, pas quand il est aussi vulnérable devant elle, la chemise éparse sur un sofa grenat sombre et la magie médicale suintant d’une baguette qui n’appartient qu’à sa cousine et qui s'avère pointé sur lui.

Il ne devrait pas beaucoup de choses.

Marcus a conscience que deux ans d’absence ont creusés des sillons irréparables entre les familles. Des choix ont du être faits, des camps ont du être choisis, et la belle neutralité des plus grands noms semblent avoir éclatés en milles morceaux, golems de verre au pied d’argile. « Olivia, » Le prénom roule presque comme un soupir. Elle a changé. Il a appris pour son père, n’a pas bronché en l’apprenant. Elle a changé mais lui aussi. La peau est froide désormais malgré l’autonomie d’un corps fonctionnel et il s’imagine quelles étapes elle a du dépasser et quel type de tristesse on peut trouver à présent au fond de ces pupilles pers mais il peine à plus. En vérité, c’est quelque chose qu’il tait et il n’a aucun moyen de savoir si c’est dû à sa condition ou à une fatigue latente : il lui semble que tout ceci est surfait, l’empathie s’est sclérosé quelque part entre avant et après, comme si c’était cette partie de lui qu’avait assassiné Roderick de la pointe de sa baguette. Il n’est pas désolé pour sa cousine. Il est en colère pourtant, la rage silencieuse et taciturne au fond du gosier. « Je te croyais plus… logique que la plupart. » annonce-t-il distinctement dans un chuchotement qui balaye les mèches auburn de la jeune femme.

Il s’est trompé, une fois de plus.

Le torse luit sous la lumière diaphane et il se recule, silencieux, puis ré-enfile son vêtement. L’examen est achevé et il est sûr et certain que rien ne manque, pas un seul battement, pas un seul muscle. Il fonctionne à merveille. « Toujours en pleine forme ? » Il a un sourire, rare, mélange d’amusement et d’ironie. Il se sent étrange sans magie, obligé de trainer un elfe de maison en sa compagnie en toute circonstance quasi. Le refuge est dans l’alchimie et ses procédés scientifiques mais il se languit de sa baguette, de la sensation vertigineuse d’un transplanage éclair et du crépitement sorcier au bout des doigts. « Je rayonne de santé. Peut-être même plus qu’avant. » Il a toujours été solide, le corps sec, les membres noueux sous la minceur excessive. « Il faut croire que l’univers a de l’humour. Moi je n’en ai pas par contre. » Le sourire se creuse mais n’atteint pas les yeux. « Tu avais raison… pour Phaedre. Pour les Rosier. » Des tasses de thé fumante apparaissent sur la table basse tandis qu’il rajuste ses manches. Au dehors, la pluie écossaise s’abat sur la région. « Et tu sais très bien que j’ai raison aujourd’hui. »

Elle sait de quoi il parle, n’est-ce pas ?

L’œil se fait paresse aiguisé sur la silhouette d’Olivia alors qu’elle range ses ustensiles. D’ici, on a presque l’impression que la guerre est une affaire lointaine, qu’elle ne régit d’aucune manière leurs vies. Le pays fonctionne aussi parfaitement que son corps, la même maitrise surannée des tendons et des nerfs.

Un leurre infini.

Il la regarde, nonchalamment attentif. Elle est trop poufsouffle pour ce nouveau monde. Ce n’est pas la première fois qu’il le pense, il l’a déjà fait par le passé. Elle est comme un de ces jolis félins des jungles qui ont la malchance de gaspiller des vies dans de longues filatures aux dents acérées et crocs vermeils alors qu’ils ne veulent rien tant que se complaire en de belles réserves naturelles.

(- c’est un compliment.)

(c) DΛNDELION

» SLUGHORN (neutre)
» Angharad Ueda et Marcus Slughorn