monsters inside your head → niamh {done} délai 16/01

you better stay clever if you wanna survive

Un an, c’était l’âge de la joie et du bonheur, là où elle a découvert sa magie, en faisant venir à elle le loup en peluche trop loin d’elle, alors qu’elle était dans son « crub » (lit pour tout petit enfant, t’say, avec des barreaux?) sa peluche se trouvant sur la petite table placée tout près de son lit. Deux ans, c’était l’âge de sa tendre petite enfance, l’âge de l’innocence où, toute émerveillée par les étoiles hautes dans le ciel, cette zone lumineuse pure et lointaine, froide et si proche à la fois, elle avait appris à aimer les étoiles et la nuit. Onze ans, l’âge tant attendu où la jeune enfant qu’elle était, avait enfin reçu sa lettre pour Hogwarts. Elle allait enfin pouvoir étudier la magie, se faire ses propres idées, avoir sa baguette et plus encore ! Douze ans, c’était l’âge qu’elle avait quand son père prit la tête de la meute. Seize ans, c’était l’âge qu’elle avait lorsque sa mère fut assassinée. Seize ans, ce fut l’âge qu’elle avait lorsque son père prit la fuite. L’âge où elle avait lorsque son monde s’écroula comme un cadeau de cartes perdu dans un léger souffle de vent.


- Slytherin! Cria le Choixpeau moins d’une seconde après que la vieille pièce toute salie et écorchée se soit posée sur sa tête.


Il pleuvait, et le ciel d’encre déversait lentement ses lames d’eau glaciales. La pluie tombait depuis des heures. Ploc, ploc ... Plic ploc. Elle tombait sans relâche, sans même vouloir cesser un court instant son débit, son flot. Elle ne cessait pas, et se semblait tout de même pas vouloir se tarir, ralentir. Elle tombait furieusement, avec une ardeur que seul le mois de fin Mars peut se permettre d'avoir. Elle tombait dru, vidant son trop plein sur le monde qui ne demandait qu'à ce qu'elle s'arrête. Comme une chaudière dont on viderait le contenu depuis le haut de sa fenêtre dans la rue. Des éclaboussures, de la boue. Le froid glacial qui nous trempait jusqu'aux os. La pluie tombait, faisant son boulot de pluie, arrosant de sa moiteur les vertes plaines, remplissant le lac qui menaçait de déborder. Elle tombait depuis une ou deux semaines, détrempant les carrelages, les dalles. Mouillant et arrosant copieusement l'herbe et rendant le terrain boueux, spongieux. Le ciel était d'un noir d'encre, presque effrayant et tant bien qu'on se serait cru vers la tombée du jour alors qu'il n'était qu'environ dix heures du matin. Les nuages roulaient bas, déversant leur eau glacée depuis un peu trop longtemps pour certains, mais juste assez pour dissoudre la neige de l'hiver qui n'était désormais plus qu'un pâle souvenir oublié. Un vent pas des plus chauds s'amusait à tourbillonner, s'engouffrant sous les capes, les chandails, les polos. Il entrait dans les couloirs et faisait frissonner la plupart des gens. Ce n'était somme toute pas le meilleur des temps pour une ballade en forêt. Un temps pas des plus enviable, mais qui mettait parfaitement l’ambiance sur la morosité de cette journée lugubre; l’enterrement de son grand-père. Son père, Moros, les mains posées sur les épaules de sa fille en guise de soutient, son ancre dans tout ce naufrage, dans cette mer sombre que le ciel laissait tomber sous eux, était avec elle et avait sans doute le regard rivé sur le lit de son grand-père. Son dernier lit, pour son dernier repos; éternel. Niamh étouffa péniblement un gémissement de douleur lorsque la poigne de son père devint comme des griffes plantées dans sa peau, et soudain, ce ne fut plus qu’un lointain souvenir alors qu’un baiser délicat venait peser délicieusement sur ses cheveux. Elle sait ce que cela veut dire, son père, son précieux paternel, prendra désormais le flambeau du clan, la tête de la meute. Il deviendra l’Alpha. Et la jeune fille sait que jamais son père ne la blessera; jamais. Elle était née sans la malédiction, et son père ne la mordrait pas pour qu’elle puisse à son tour prendre la tête de la meute, comme tous les autres avant elle.


Son père venait de la déposer en catastrophe chez sa tante, laissant derrière lui toutes les possessions de sa fille. Un dernier baiser sur ses cheveux, a hug a lui en casser toutes les côtes et une crise de larme plus tard, son père se sépara de sa perle, de la prunelle de ses yeux et quitta la maison d’un pas déterminé, quoique blessé, effrayé, apeuré. Niamh se mit à courir derrière lui, avant d’être happée dans une paire de bras qui la retinrent, pendant qu’elle hurlait à plein poumons, en déversant sa peine, sa rage et sa peur, hurlant à son père de revenir. Elle continua à se débattre contre les bras de sa tante, elle lutta jusqu’à ce qu’elle n’aie plus de forces et tombe à genoux, étouffée de sanglots, se roulant en une toute petite boule, comme si, de cette façon, aucun de ces sentiments d’abandon ne pouvait venir l’atteindre, et faire peser son cœur aussi lourd dans sa poitrine. Tout ce qu’elle sut, ce fut que l’on pressa deux fioles tour à tour contre ses lèvres, et elle sombra dans un profond sommeil.


Diplômée d’Hogwarts depuis deux ans, elle étudiait désormais avec l’Alchimiste le plus renommé après Nicolas Flamel. Elle habitait à moitié chez lui, car son apprentissage lui prenait tout son temps. Cela, elle le devait à son ancien professeur à Hogwarts qui l’avait entraînée à devenir meilleure en potions. Il avait guidé la jeune fille désormais adulte depuis sa toute première année, lui offrant des cours avancés en dehors des heures de classe, pour qu’elle ne cesse de s’améliorer, et puis parce que le professeur voyait bien que la jeune Serpentard s’ennuyait ferme dans ses cours de Potions, pas assez poussés et difficiles pour elle. Alors il lui avait proposé des cours du soir dans son labo privé, des cours bien plus avancé que ceux qu’il donnait à ses élèves, et ce, pendant toutes ses années à l’école de sorcellerie. Puis, lorsqu’elle avait enfin obtenu son diplôme, après les ASPICs, il lui avait fait une lettre de recommandation pour l’Alchimiste avec qui elle s’était tenue en contact pendant toute sa dernière année de scolarité, l’aidant ainsi à se trouver quelqu’un qui voudrait bien lui apprendre tout ce qu’il savait. Elle avait 19 ans, désormais, et était Apprentie Alchimiste.