A pill in my champagne - Absothur

a pill in my champagne

Absolem & Arthur

Les étoiles ne tarderaient pas à darder leur lueur argentée sur les ruelles sombres de Londres alors qu'Absolem fermait les boutons de ses manchettes. Chemise blanche pour cacher l'impureté de son âme, recouverte par une cape plutôt longue aux motifs émeraudes de ceux qui se sentent supérieurs. Il soupirait dans cet appartement qu'il avait toujours trouvé un peu trop grand et trop froid, remarquez, moins que le manoir des Nott en irlande. Il jetait un regard dans la glace, observant son reflet, le reflet d'un mec un peu paumé, épuisé par les dernières semaines. Quelque chose lui occupait le cerveau, jusqu'à lui brûler les neurones, jusqu'à ne plus pouvoir s'entendre penser. Et il ne pouvait pas mettre le doigt dessus. Alors, il s'entraînait une dernière fois à recouvrir son visage terne de ce sourire charmeur forcé, que tout le monde pensait si réel, mais il n'y avait pas grand-chose de réel quand Absolem redevenait Aedan. Il pliait dans sa poche la carte d'invitation à cette soirée huppée. Il y avait été convié comme toute la famille Nott, mais seul lui serait présent, les autres trop occupés et ses parents s'étaient depuis longtemps retirés en Irlande, ne sortant des murs sombres et froids de son enfance que lors de grandes occasions. Il passait une main dans ses cheveux vulgairement coiffés avant de disparaître dans un bruit sourd et craquant. Puis devant ses yeux se tenait une grande baraque, une de celles de Londres qui veulent montrer au monde entier à quel point ses habitants sont riches et importants. Absolem ne les connaissait pas, mais il savait que les Nott devaient toujours apparaître dans ce genre d'évènements. Toujours cette même idée de prouver que leurs armoiries brillent toujours malgré les âges passés. Il fallait montrer à ceux qui les prenaient pour des arrivistes qu'ils étaient bien plus que ça, eux qui avaient construit un empire de rien, un empire qui tenait encore aujourd'hui et qui grandissait par les efforts partagés des trois descendants de la branche d'Attila Nott, bien qu'eux ne le diront jamais, car les trois étaient diamétralement opposés, mais chacun était le meilleur dans son art. Le jeune homme soupirait, avançant finalement, tendant son invitation au portier sans daigner lui adresser un regard. Les portes s'ouvraient sur une musique d'ambiance fade et sans intérêt, couverte par un brouhaha fade et sans intérêt, des mots qui sortaient de la bouche de personnes pour la plupart fades et sans intérêts. Les jeux de paraître avaient commencé. Lui était sûrement en retard, apparemment ça faisait son effet de ne pas arriver à l'heure. Les regards se tournaient sur lui quand il passait, certains se demandant qui il était, d'autres sachant que le fils des Nott était arrivé, il entendait certains chuchotements, des rumeurs sur lui et sa famille. Parce que ce monde-là c'était avant tout des racontars, des rumeurs qu'il fallait accepter, il ne servait à rien de lutter, car lutter c'était alimenter les langues de vipères, leur donner plus de sujets sur lesquels bavarder. Il lançait quelques sourires charmeurs de joueur professionnel, serrait quelques mains en partageant quelques mots, ou plutôt des carapaces vides de sens. Une mélodie trop souvent répétée, qu'elle glissait machinalement entre ses lèvres sans aucune fausse note. « Quel plaisir de vous avoir parmi nous Aedan. Je vous en prie prenez quelque chose à boire » Le jeune souriait amicalement. « Merci pour votre invitation, le plaisir est pour moi. Comment vont vos enfants ? » Il saisissait une coupe de champagne, rêvant d'un whisky pur feu, n'écoutait pas la réponse de l'hôte, il ne connaissait pas ses enfants et n'avait rien à faire de savoir ce que leur petit dernier faisait à Poudlard, ni qu'il avait été réparti à Serpentard.Il glissait ses lèvres sur la coupe, donnant l'impression de boire vite, puisqu'il était connu pour être décadent, aux habitudes un peu étrange, border-line. Encore un rôle, un masque posé sur son visage, derrière lequel il se jouait de tous. Et dans cette foule vide de sens, ses yeux se posaient sur l'objet de convoitise de tous. Ce petit jeune qui était l'étoile montante à Londres. Arthur Fawkes. Entouré de jeunes femmes qui voulaient sûrement se voir accorder les faveurs du chanteur à la voix d'ange. Absolem prit congé de l'hôte, d'un pas sûr se dirigeait vers le gamin. D'un coup d'oeil, il faisait fuir les oisillons de basse espèce. Il tendait au jeune une coupe pleine. « Enfin quelqu'un d'intéressant dans cette soirée. » Sourire au coin des lèvres, le jeu avait repris, la soirée mondaine atteignait son octave la plus haute, reprenait aux yeux de Nott tout son intérêt. La danse pouvait reprendre, la mélodie s'emballait derrière eux, alors que le monde entier s'effaçait et que le chasseur et la proie s'étaient enfin retrouvés. Ses yeux se glissaient sur le jeune homme. « Je vois que tu as fait des efforts ce soir...une de ces poulettes t'aurais tapé dans l'oeil Fawkes ? » Ses lèvres se tendaient dans un sourire trop froid pour être rassurant.

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Absolem & Arthur

La soirée était enfin là. Dire qu’Arthur était nerveux aurait été un doux euphémisme. Et il n’avait plus rien pour le détendre. Sa dernière dose avait été consommée la veille. Il fallait qu’il y aille. Qu’il le voie. Qu’il l’affronte. Quand il s’était préparé, rien que l’idée de se retrouver en face de lui lui avait donné des palpitations. Son ombre planait sur chaque soirée où il se rendait, chaque coin de rue dans laquelle il tournait. Alors il avait peut-être minimisé les choses quand il en avait parlé à Isabel. Mais il savait qu’il ne tournait pas rond quand il était dans les parages. Il n’y avait pas qu’aux pilules qu’il lui fournissait qu’il était accro. Et d’ailleurs, son absence au début de la soirée n’avait pas échappé à Fawkes. Nerveux, dans ses nouveaux vêtements qui lui allaient pourtant comme un gant, il se sentait ridicule, dans un costume trop petit, étriqué. Il ne faisait que ses répéter les conseils de sa cavalière, en boucle. Mais tout était plus facile à dire qu’à faire. L’heure tournait, et elle le réprimanda alors qu’il consultait sa montre. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Il aurait pu le mettre sur le compte de son addiction, mais ce n’était pas exactement comme s’il pouvait lui avouer qu’il se droguait. Alors autant passer pour un cœur en mal d’amour. Ce qui n’était pas le cas. Pas vraiment. Pas comme ça, en tous cas. Et il avait fini par céder : elle lui avait conseillé de la lâcher, pour se montrer sous son plus beau jour, entouré de fans qui ne demandaient qu’à faire plus ample connaissance avec lui … et plus si affinités, cela allait sans dire. Et quelques-unes étaient tout à fait agréables, il n’allait pas dire le contraire. Peut-être que s’il ne venait pas, il aurait tout de même un bon moyen de terminer la soirée. Il avait fini par se détendre, oubliant un moment l’attente dans laquelle il se trouvait …

Enfin quelqu'un d'intéressant dans cette soirée. Il l’avait vu avant de l’entendre, entre deux têtes blondes. Il avait ce charisme magnétique, animal de ceux qui se savaient en haut de la chaîne alimentaire. Et lui, instantanément, redevenait la souris avec lequel ce félin aimait jouer. Quatre ans seulement les séparaient mais, quand ils se retrouvaient face à face, cela aurait tout aussi bien pu être dix. Il redevenait adolescent, immédiatement. Silencieusement, il accepta la flûte qu’il lui tendait, ayant rendu la sienne après en avoir descendu deux, dans l’attente. Les bulles explosèrent sur son palais, alors qu’il essayait de se reprendre. Qu’avait dit Isabel, déjà ? Je vois que tu as fait des efforts ce soir...une de ces poulettes t'aurais tapé dans l'oeil Fawkes ? Il y a toujours quelqu’un à impressionner. La réponse fusa, immédiate, semblant être une attaque, une bravade alors que ce n’était qu’un réflexe. Il ne démenti cependant pas ce qu’il venait de dire, se réfugiant derrière son champagne pour ne pas se retrouver en première ligne du regard un peu trop profond du Nott. C’était difficile. De rester en contrôle. De lui tenir tête. Mais ici, il ne pouvait pas s’approcher de lui autant qu’il le faisait normalement. Alors il ne sentait pas encore son odeur qui l’enivrait immanquablement. Il pouvait espérer garder la face et les idées à peu près claires encore quelques temps. Fol espoir de prendre l’ascendant sur celui qui le tuait à petit feu à chaque rencontre. Et ça a plutôt l’air de fonctionner, pour le moment. Une nouvelle tentative de rentrer dans la danse. Faisait-il allusion aux demoiselles précédemment là ? Ou à lui ? C’était maladroitement fait et pourtant, on aurait pu croire que tout était froidement calculé. Alors qu’il n’en était rien. Mais si cela parvenait à faire illusion … alors tant mieux.