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La Coupe de Quidditch britanique touche à sa fin. Les Hollyhead Harpies sortent vainqueurs du tournoi et la fête bat son plein. La rebellion, elle, murmure (+).
Les tensions montent alors qu'un nouveau revenant est enfermé à Azkaban pour le meurtre "accidentel" de sa fiancée.
Teatime with the Queen : Buckinghamshire est voté le county préféré des sorciers immigrants.



 

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 on brûlera (Ethel)

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Sujet: on brûlera (Ethel)   Ven 8 Déc - 15:30

On brûlera

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C'est leur soir, ce soir. Le soir où elles se rejoignent, ici, dans cet appartement, niché au cœur de Londres. Leur appartement. Theodora se l'est offert, il y a de ça des années, alors qu'Ethel était encore en Bulgarie. Une saisie du Ministère qu'on l'a laissé racheter pour une somme ridicule. Belle architecture, des espaces dessinés avec goût, ç'aurait été un gâchis de ne pas se le réapproprier après qu'on l'ait vidé de ses rebelles d'occupants. Par la suite, elle a naturellement donné un jeu des clés à son aimée. Un cadeau de retrouvailles, avait-elle dit à l'époque. Une échappatoire salvatrice, plutôt. Une porte dérobée quand on a besoin de fuir la vie ou de marquer une pause. Chacune va et vient à sa guise. Il est arrivé qu'il connaisse des semaines, voire des mois d'inoccupation, ou qu'il soit, au contraire, vivant plusieurs jours de suite. Mais depuis quatre ou cinq ans, leur rencontre du jeudi soir est devenu une sorte d'institution.

On est jeudi soir.

Theodora est arrivée tôt dans l'après-midi. Ses dossiers sont à jour et ses croisades ont été menées à bien. Il n'y avait plus rien pour elle, au Ministère. Elle en a profité pour dormir, se reposer. Car il n'y a guère qu'ici qu'elle trouve un sommeil réconfortant. Elle a cuisiné, aussi. Pas une de ses activités favorites, et encore moins de la grande gastronomie, mais les quelques sorts connus devraient suffire à satisfaire l'occasion. Un sourire mauvais fend les lèvres.

L'horloge murale de la salle de bain indique vingt heures passées de seize minutes. Cigarette dans une main et verre de scotch dans l'autre, voila une bonne demi-heure qu'elle lézarde dans les vapeurs brûlantes de son bain. Elle surprend son impatience à lorgner de plus en plus fort après l'arrivée d'Ethel. Cette dernière n'est pas en retard. On ne peut pas l'être, quand il n'y a pas de rendez-vous précis. Theodora peste. La hâte est noyée dans une nouvelle lampée d'alcool.
Les minutes s'étirent. La fin de son paquet de cigarettes la persuade de s'extirper des eaux pour fouiller la cartouche abandonnée près des vasques, à la recherche d'un nouveau. Le contact du carrelage dresse une volée de frissons le long de l'épiderme. Ses cheveux gouttent. Sans se préoccuper de sa nudité ou des cicatrices qui lui barrent le corps, elle trace son chemin jusque là et en profite pour se resservir du scotch. Le liquide est toujours entrain d'être déversé lorsque le battant de la porte coulisse et laisse entrevoir la silhouette d'Ethel. Theodora ne relève pas les yeux, repose la cruche de whisky et tire un tube de nicotine qu'elle coince entre ses lèvres.

« Mon amour. Salue-t-elle sobrement en gommant toute trace d'impatience passée. »

La flamme jaillit du briquet et ronge le bout de la cigarette. Enfin, ses pupilles glaciales tombent dans celles d'Ethel. Elle est belle, Ethel. Belle à en rallumer la flamme dans le cœur, à lui donner l'illusion qu'il peut et veut battre. Il n'a jamais voulu que pour Ethel. Ses talons se retournent et la conduisent à l'autre bout de la pièce.

« J'ai une bonne nouvelle. Commence-t-elle en plein milieu de sa traversée. »

Pas de ça va, pas de tu m'as manquée. Ce sont des choses que Theodora ne dit que silencieusement. Des évidences qu'on n'a plus besoin d'exprimer. Sa main agrippe le peignoir qui se prélassait sur le dossier d'une chaise. Un bras passe dans une manche. L'autre le mime. Pendant tout le processus, elle prend soin de ne pas renverser une seule goutte de son scotch. Le geste est habile, habitué, comme si le verre n'était plus qu'une extension de son bras. Theodora boit beaucoup. Et avec l'âge, de plus en plus. Ce n'est ni nouveau, ni surprenant. Et de toute façon, ça n'influe pas tant sur son caractère. Ou pas avant la barre des cinq verres.

« Les jours d'Arvel sont officiellement comptés. »

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Sujet: Re: on brûlera (Ethel)   Sam 9 Déc - 0:35



On brûlera
Theodora & Ethel

Jeudi. Jour d’apparence ordinaire. Rendez-vous au ministère pour exposer la conclusion de ses recherches concernant un prétendu sang mêlé. Passage en Irlande pour confirmer que l’héritage convoité ira entre les mains avides du client. Retour à Londres. Visite furtive à Delia, juste avant d’aller se plonger dans ses recherches. Et de s’y perdre. Noyée sous les informations, incapable de déchiffrer le faux du vrai. Le temps s’égraine, la nuit tombe. Jeudi. Elle en aurait presque oublié son impatience, Ethel. Celle qui la gagne chaque fois qu’elle songe à ce jour. Jeudi. La certitude de retrouver Theodora. L’habitude prise depuis quelques années de se retrouver. Une redondance chérie et souhaitée. Jeudi. D’ordinaire, elle s’arrange pour se libérer relativement tôt dans la journée. Pas aujourd’hui. L’univers a décidé qu’il ne lui accorderait que le strict minimum aujourd’hui. Et par Merlin, ça l’enrage. Mais elle n’en montre rien, Ethel. Visage stoïque. L’impatience qui lui ronge les entrailles. Elle écoute mais n’entend pas ce qu’on lui dit. Jeudi. C’est leur jour et elle a envie d’envoyer balader tous les autres. Elle ne le fait pas. Et quand ils cessent enfin de parler, elle ne leur donne pas une chance de la retenir plus longtemps. Pop. C’est jeudi et il n’y a qu’à un endroit où elle veut être. Chez elle. Chez elles.

Il est déjà dix-neuf heure trente quand elle arrive dans l’ancienne demeure de sa tante. Sans doute qu’elle aurait pu se rendre directement à l’appartement. Mais ses vêtements empestent la bière irlandaise et le cigare. Elle s’autorise un bain rapide, luttant contre l’envie de s’endormir dans la chaleur réconfortante de l’eau. Mais les minutes passent et elle ne peut les rattraper. Vingt heures. Lavée et changée, elle est sur le point de partir quand on sonne à sa porte. Une erreur, un malentendu. L’agacement sur le visage et dans la voix. Elle les guides dans la bonne direction, se retient de ne pas en faire de la poussière. C’est qu’elle est prête à le parier, Theodora l’attend déjà. L’impatience la gagnant certainement au moins autant qu’elle ne gagne Ethel. Les idiots lui on fait perdre un bon quart d’heure. Qu’elle ne récupérera pas. Pop.

Un sac dans la main gauche, ses clefs dans la main droite, quand elle pousse enfin la porte de l’appartement, vingt heure trente approche dangereusement. Mais, enfin, elle est à la maison. Ses prunelles s’éclairent légèrement quand elle pose enfin son regard sur son amante. « Mon amour. ». Salutation accueillie par un sourire. Deux mots qui lui donnaient la nausée chaque fois que ses époux s’aventuraient à les lui offrir. Deux mots qui font manquer à son cœur un battement ou deux, lorsqu’ils sont prononcé par la bonne personne. Par Theodora. Lorsqu’elle croise enfin son regard, son sourire s’élargit. Elle a attendu toute la journée ce moment. Elle retire ses talons, accroche sa veste et s’en va déposer le sac sur la table. « J'ai une bonne nouvelle. ». Un hum s’échappe de la gorge d’Ethel. Signe qu’elle est à l’écoute, qu’elle attend la suite. C’est que le temps qu’elles peuvent passer ensemble est court, pas besoin de l’encombrer de formules d’usages ou d’informations futiles. Elle déballe le barmbrack et la bouteille de whisky qu’elle a ramené de son excursion en Irlande. « Les jours d'Arvel sont officiellement comptés.. Elle ouvre la bouteille. Se verse un verre.

« Je commençais à croire que tu le garderais celui-là. ». Ton légèrement amusé. Cachant sans doute une pointe de jalousie dont elle n’a pas vraiment conscience. Enviant inconsciemment le temps qu’ils peuvent passer avec Theodora. C’est que depuis qu’elle est libérée de ses obligations maritales, Ethel, elle se retrouve avec plus de temps libre. Plus de temps où elle se rend compte que Theodora lui manque. « Comment? ». Elle n’a pas vraiment besoin de savoir, ce n’est que de la curiosité. Peut-être même de la curiosité mal placée. Elle porte le verre à ses lèvres et laisse le liquide ambré lui brûler l’œsophage.  
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Sujet: Re: on brûlera (Ethel)   Sam 9 Déc - 14:15

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Garder Arvel... La taquinerie ne lui tire même pas l'ombre d'un sourire. Voila des années qu'elle essaye de trouver un prétexte à s'en débarrasser. Arvel. Arvel Romanov est comme tous ces bulgares, imbus d'eux-mêmes et misogynes au possible. Ce mariage était absurde, dans un premier temps. Et sa mère le savait, pour l'avoir déjà mariée une première fois à un slave. Encore que Stanislav Volkov était un véritable enfant de cœur, à côté... Ethel n'a pas connu Stanislav. Ou plutôt, c'est elle, qu'Ethel ne connaissait pas, à ce moment-là. Pas tout à fait. Comme de simples amies se connaissent.

« Cassius. »

Theodora lâche pour seule explication. Elle ne s'en rend compte qu'après coup, mais la dénomination sonne terriblement familière.

« Cassius Rosier. Reprécise-t-elle pour réparer l'erreur. »

Cassius a été, il est vrai, l'un de ses plus proches amants. Probablement celui qui lui aura duré le plus longtemps. C'est aussi le seul dont elle aura daigné garder les enfants bâtards. Parce que ça arrangeait ses affaires avec Arvel, oui, mais surtout parce que c'est un Rosier, un cousin, donc, doublé d'un homme qu'elle estime, malgré ce qu'elle en dit, ou ce qu'il en pense. Au-delà de leurs relations charnelles, il y avait une réelle dimension amicale. Peut-être qu'Ethel l'a senti. Peut-être que ça l'a blessée, à un instant donné. Oh, ça l'a sans doute blessée, même. Theodora n'a pas osé aborder le sujet. Aucun moment ne lui semblait propice. Mais on a toutes les raisons que ça soit le cas. Elle ne s'est pas amusée à garder le compte, mais le nombre de jeudis soirs où elle est arrivée à presque minuit, empestant l'alcool et l'eau de cologne masculine, n'est plus dénombrable sur les doigts de la main.

Ponctuellement, il y a d'autres hommes, et d'autres femmes. Ponctuellement, il y a des mariages, et des séparations physiques. La plupart du temps, ça n'a absolument rien de personnel. La plupart du temps, il ne s'agit que de pulsions à assouvir, ou de devoirs à remplir. Elles comprennent ça. Mais Cassius... Cassius, c'était personnel. Elle ne l'aimait pas. Elle n'a jamais aimé qu'Ethel. Pourtant, ça en donnait un substitut acceptable. Quand Ethel était retenue. Quand Ethel était loin. Quand Ethel lui manquait, simplement.

Elle noue négligemment la ceinture de son peignoir et rejoint la table où se trouve sa compagne. Son visage ne laisse rien filtrer de sa culpabilité hybride. Ou seulement des excuses silencieuses qui ne puissent guère être décryptées que par la Mulciber.

« Arvel a fini par comprendre qu'Ezra et Audrey n'étaient pas de lui. »

Le ton détaché et très factuel tente de couvrir le malaise passé. C'est parfaitement vain. Car le plus souvent, Ethel est capable de voir au travers de l'esbroufe sans esquisser le moindre effort. Dans sa mauvaise foi habituelle (ou dans sa détermination...), et ce, d'une façon très cyclique, Theodora continue de s'essayer à un mensonge ou deux, à une cachotterie ou à une comédie par-ci, par-là. Pour garder la forme.

« Ce fou a pensé que ça lui donnait l'autorisation de me menacer. De les menacer. »

Elle vivante, personne ne fera de ses enfants des bâtards. Arvel a trop présumé de son pouvoir ou de la gentillesse de Theodora. Dans l'un comme dans l'autre des cas, il payera le prix en conséquence. Elle descend une gorgée d'alcool et s'assoit sur le rebord de la table. Son corps fait front dans une autre direction, mais le visage est à lorgner après Ethel.

« Dans son égarement, il a jugé bon de mettre mon cher cousin au courant de sa paternité. Si nous sommes encore en... Désaccord complet. Discussion sur les termes de son implication dans la vie des jumeaux, il est d'accord sur le fait qu'Arvel doit être réduit au silence. »

Et tout le monde sait ce que réduit au silence veut dire.

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Sujet: Re: on brûlera (Ethel)   Lun 11 Déc - 2:19



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Theodora & Ethel

Cassius Rosier. Les dents qui se serrent légèrement, une fraction de seconde. Nouvelle lampée de whisky ingurgitée. Les souvenirs de jeudis où Theodora brillait presque de son absence, Morphée arrivant bien souvent avant sa compagne, se veulent encore douloureux. Les amants vont et viennent au grès des besoins, de nécessités et des envies. La plupart sont accueillis avec une indifférence totale. Pas Cassius. Sans le savoir, il lui a volé des jeudis et ça lui a sans doute fait plus mal que ce qu’elle n’est prête à admettre, Ethel. Elle n’a jamais rien dit. Elle ne dira rien. Elle sait que c’est inutile. Elle sait aussi, qu’il y a de la culpabilité derrière ce masque que Theodora essaie de porter. Alors elle force un léger sourire sur ses lèvres, Ethel. Comme pour dire que ce n’est rien, qu’elle a déjà pardonné.

Léger haussement de sourcil. Finalement le bulgare n’est peut-être pas aussi idiot qu’Ethel aime à le penser. Avis sans aucun doute biaisé par l’image des Bulgares que son premier mari a laissé sur elle. « Ce fou a pensé que ça lui donnait l'autorisation de me menacer. De les menacer. ». Rectification, il est aussi idiot qu’elle le pensait. Croire qu’il pourrait s’en prendre à Theodora et ses enfants sans qu’il n’y ai de conséquences. Elle aurait presque de la peine pour le pauvre fou. Presque seulement. « Dans son égarement, il a jugé bon de mettre mon cher cousin au courant de sa paternité. ». Le verre est porté une nouvelle fois à la bouche. Une nouvelle fois le liquide ambré lui brûle la gorge. «  Si nous sommes encore en...Discussion sur les termes de son implication dans la vie des jumeaux  ». Elle n’a rien à dire, Ethel. Ça ne la regarde pas, ce ne sont pas ses enfants. Malgré tout, il y a quelque chose qui la dérange, quelque chose qui lui noue l’estomac. L’idée, sans doute, que Cassius lui vole de nouveaux jeudis. Elle se ressert un verre, Ethel, histoire de noyer cette sensation désagréable.

Elle n’a pas besoin d’explication sur ce que réduit au silence implique. Et ce n’est pas le premier époux de Theodora qui connaîtra une fin tragique. « Il faut dire qu’il n’a pas été très malin, le Romanov. » Elle ne saurait dire si elle l’a déjà nommé par son prénom, elle parierait que non. C’est qu’Ethel n’aime pas beaucoup les bulgares. Au point même d’encore écorcher leurs noms malgré ses années passées à vivre dans leur pays natal. « Peut-être qu’il sera le dernier. ». Peut-être que cette fois Dorothea Avery ne jugera pas utile d’infliger un nouveau mariage à sa fille. Pensée sans doute quelque peu égoïste, elle ne le cache pas. Son regard se perd quelque instant sur le liquide au fond de son verre. Et elle se demande ce que cela changerait si elles se retrouvaient toutes les deux libres de devoirs conjugaux. Auraient-elle le droit à plus que ce qu’elles n’ont déjà ? Si une part d’elle s’est déjà aventurée à y croire, elle l’a déjà chassée Ethel. Parce qu’il ne sert à rien de se bercer d’illusions futiles. «  Quant au problème de l’implication de Cassius dans la vie des jumeaux... » Elle s’arrête, prend le temps de terminer son verre. « Espérons que tu n’aies pas à le réduire au silence, lui aussi. ». Elle se resserre un verre, Ethel, avant d’aller se laisser tomber dans le canapé. Mouvement de fuite pour tenter, tant bien que mal (sûrement plus mal que bien), de cacher cette sensation désagréable qui la gagne à l’évocation de Cassius.
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Sujet: Re: on brûlera (Ethel)   Lun 11 Déc - 15:57

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A la remarque, le regard décline un peu. Si Theodora ne peut pas affirmer que ça sera le dernier, elle est à espérer qu'il le soit. Elle a quarante-deux ans, elle a déjà enfanté six fois. Par Morgane, ses aînées sont même déjà en âge de se marier... Elle n'a plus la force, plus les nerfs. Sa mère doit le sentir, parce qu'elle n'a plus parlé d'Arvel depuis des mois.

Elle ne retient pas la fuite d'Ethel, lui laisse même quelques secondes de répit avant de la rejoindre. La blonde s'assoit sur le rebord. L'avant-bras repose sur le dossier, et les yeux persécutent le visage de son aimée.

« Je suis désolée. De t'infliger ça. »

Peut-être que ça avait besoin d'être dit, finalement. Peut-être que les mots feront du bien, ou apaiseront les ressentiments. Elle n'a jamais été très douée pour parler de ces choses-là. Sa main libre rapporte celle de la Mulciber contre le cœur, et puis aux lèvres. Elle y dépose un baiser au dos.

« De t'avoir infligé ça. »

Theodora Avery est notoirement cruelle et égoïste. Mais ça ne ressemble à des défauts que lorsqu'ils blessent son aimée. Ethel. Ethel est belle. Pas fragile, ou dépendante. Tout de même. On mérite que Theodora se préoccupe un peu mieux de ses sentiments. Elle le fait. Elle le fait mieux qu'avec quiconque. Pas parce qu'on la force ou qu'il le faut. Parce qu'elle l'aime et qu'elle le veut.

« Je ne couche plus avec lui. »

Elle lâche comme si ça pouvait compléter ses excuses. Elle sait que non. D'ailleurs, ce qui suit sera probablement déplaisant. Or elle n'a pas d'autres choix que de le repréciser, pense-t-elle.

« Cassius Rosier est mon cousin, et le père de mes enfants. Je ne peux pas changer ça. Je ne peux pas le tuer pour ça. »

Oh, elle pourrait. Dans beaucoup de cas, ces deux seuls arguments ne l'auraient pas arrêtée. C'est plutôt qu'elle n'en a pas envie. Cassius est un bon élément chez les mangemorts et au Ministère. Et leur passif tend à estimer son importance à la hausse plutôt qu'à la baisse. Il n'y a, néanmoins, aucune ambiguïté entre elle et le Rosier. Et plus que le reste, c'est cet aspect-là qu'elle tient à souligner.

« Mais il ne compte pas. Et il ne touchera pas à Audrey et Ezra. Jamais. »

Pourquoi tu ressens le besoin de te justifier, alors, Theodora ? Il y a cette petite voix qui siffle, dans sa tête, derrière tout le reste. Cette voix qu'elle essaye d'étouffer pour mieux respirer. Elle a oublié de respirer, durant tout ce temps. Une grande bouffée d'air vient remplir les poumons. Elle ressemble à une enfant, parfois, quand elle est en face d'Ethel. Une enfant qui ne peut pas s'empêcher de commettre une bêtise et qui rentre à la maison, penaud, en espérant qu'on ne remarque pas les genoux écorchés et les vêtements plein de boue. Elle dépose un nouveau baiser au dos de la main, maintient le contact visuel.

« Je t'aime. »

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Sujet: Re: on brûlera (Ethel)   Jeu 14 Déc - 4:09



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Theodora & Ethel

Elle boit une nouvelle gorgée de whisky fuyant le regard de Theodora qu’elle sent braqué sur elle. Peut-être que si elle n’a rien dit, Ethel, c’est parce qu’elle n’a jamais vraiment su comment le faire. Qu’elle n’a jamais vraiment su mettre des mots sur tout ça. Ou qu’elle n’en avait pas besoin, Theodora étant capable de lire dans ses silences. C’est sans doute la raison de sa fuite, à Ethel. C’est qu’elle sait que sa compagne aura su lire ce qu’elle n’a pas dit. « Je suis désolée. De t'infliger ça. ». Elle relève enfin le regard pour venir le poser sur Theodora. Elle le sait, Ethel. Sans doute qu’elle l’a toujours su, même. Mais elle, quelque part, c’est bénéfique de l’entendre. D’en être sûre. Ses yeux se ferment quelques secondes lorsque la blonde lui prend la main. « De t'avoir infligé ça. » D’aussi forte qu’Ethel aime paraître, il est des faiblesses qu’elle peine à dissimuler. Des craquelures dans le masque qu’elle porte. Ce n’est pas qu’elle ai voulu faire une scène, Ethel, c’est juste qu’elle n’a pas su dissimuler ses blessures. Peut-être qu’elle n’a pas vraiment voulu, qu’elle aurait pu gérer la chose autrement. Mais Theodora Avery n’est pas de ceux qui présentent des excuses à la volée. Ethel le sait. Et cela les rends d’autant plus précieuses. « Je ne couche plus avec lui. » Ce n’est pas l’aspect physique de la relation entre Cassius et Theodora qui a dérangé Ethel. Elles le savent. A vrai dire, c’est là le nœud du problème, si cela n’avait été qu’une relation purement sexuelle, sans doute qu’Ethel n’aurait pas été blessée de la sorte. Ce qui ne l’empêche pas de prendre cette information comme un soulagement. « Cassius Rosier est mon cousin, et le père de mes enfants. Je ne peux pas changer ça. Je ne peux pas le tuer pour ça. »  Elle le sait Ethel, elle en a bien conscience. Et ce n’est pas vraiment ce qu’elle demande, malgré ce qu’elle a pu en dire auparavant. « Mais il ne compte pas. Et il ne touchera pas à Audrey et Ezra. Jamais. ». Il ne compte pas. Ce sont ces mots qui importent. Cette vérité qu’elle avait besoin d’entendre. Peut-être qu’ils ne sont que de la poudre aux yeux, mais si c’est une chimère, Ethel décide d’y croire. « Je t’aime. ». Un léger sourire étire les lèvres d’Ethel.

« Je sais. ». La réponse se veut détachée. Elle ne l’ai pas. Elle emmêle maladroitement ses doigts avec ceux de la blonde. Leur histoire n’a rien de simple ou de commun. Mais elle a déjà survécu à pire. Pire qu’une pointe de jalousie qui vient blesser. « Je sais. ». Qu’elle répète. Peut-être pour s’en convaincre, ou plutôt, se le rappeler. Elle sait Ethel, mais il est des moments où elle craint que ça ne soit pas assez. Comme une gamine pas sûre d’elle. Elle déteste ça, Ethel. De donner l’impression de faire un caprice d’enfant. « C’est juste que... ». Que quoi ? Elle ne le sait pas vraiment. C’est une sensation qu’elle n’explique pas, qu’elle ne contrôle pas. « Je t’aime. ». C’est là le fond du problème. C’est qu’elle aime Theodora et que, peut-être, elle peine parfois à la partager. Réaction égoïste, Ethel ayant connue d’autres femmes à l’occasion. Mais jamais aucune qui ne puisse faire de l’ombre à la blonde. De son pouce, elle caresse tendrement la main de sa compagne Ethel. « Je t’aime et je suis parfois une putain d’égoïste. » Jalouse serait peut-être un terme plus approprié. Mais quitte à mettre en évidence l’un de ses défauts, Ethel préfère encore que ce soit l’égoïsme. Après tout, elle porte le nom de ceux qui aiment être sous le feu des projecteurs. L’égoïsme est très sans doute inscrit dans ses gènes.  « Qu’est-ce qu’il réclame ? ». Elle fait référence à la possible implication de Cassius dans la vie des jumeaux. D’aussi bien qu’elle le peut, elle tente de gommer les ressentiments dont elle ne peut se défaire à l’égard de l’homme. Si elle pardonne à Theodora (Elle pardonne toujours à Theodora), ce n’est pas aussi simple pour Cassius. Mais elle fait l’effort de le cacher, Ethel.
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Sujet: Re: on brûlera (Ethel)   Sam 16 Déc - 15:02

On brûlera

Des deux, ça n'a jamais été Ethel, l'égoïste. Theodora le sait. Elles le savent. Ce n'est pas non plus que la Avery cherche intentionnellement à blesser. Mais elle n'est pas prête à faire toutes les concessions. S'il n'y avait pas Ethel, elle ne serait pas prête à en faire du tout. Car le pouvoir possède bien trop d'attraits pour bien peu de contraintes, si tant est qu'on ne se soucie que de soi-même. Theodora ne se soucie que d'elle. Un peu de sa mère. Un peu de sa famille. Un peu de ses enfants. Surtout un peu d'Ethel. Ethel. Il n'y a guère qu'elle qui réussisse à dresser le cœur froid et sauvage. Et ça lui fait du bien, au cœur, d'entendre je t'aime. Ce n'est pas tout le temps. Ce n'est pas souvent. Quand on vit la vie que Theodora a vécu, quand on voit la mort d'aussi près qu'à la guerre, et qu'on choisit de continuer à la côtoyer même ensuite, c'est qu'on est résigné à ne l'entendre qu'une fois. Alors chaque fois est consommée et savourée comme si c'était la seule, la dernière.

« Des visites. Le droit de les voir grandir, ou au moins l'illusion que je lui en donne le droit. »

Et c'est un droit que Cassius aura, parce qu'il est prêt à en payer le tribut. Il sera présenté comme un oncle, ou comme un parrain, elle n'a pas encore bien décidé de tous les détails. Il aurait sans doute fait un bon père, elle se suggère parfois. Un meilleur que ne sera jamais Arvel. Mais ses enfants n'ont pas besoin de père. Ils l'ont elle, ils ont leur grand-mère et leur tante. Ça suffit. C'est même ce qu'il faut. Que lui a apporté la présence d'un père, à elle, sinon le rappel constant que Dorothea Avery est toute puissante ? Ils vont chasser, une ou deux fois l'année, par obligation sociale, et leurs relations se bornent à ça...

« Ce sont ses propres termes. »

Illusion. Droit. Cassius a l'art des mots, et  celui de dramatiser (ou au contraire, de minimiser). Il ne travaille pas à la propagande pour rien. Elle dépose un dernier baiser sur le dos de la main avant de se relever, le regard toujours sur Ethel.

« Quoi qu'il en soit, je vais devoir aller en France, après les fêtes. Avec ce... Contre-temps, je préfère m'assurer que Silas aille bien. »

Aller bien équivalant à, pour Silas, finir ivre mort au vin dans des bordels miteux. C'est ce à quoi il a toujours aspiré. Le mariage ? Les enfants ? Il laisse ça à Theodora. Bon vieux Silas. Elle aurait peut-être dû le garder, lui. Un ami (si tant est que Theodora puisse avoir des amis), doublé d'une excellente façade en société. Elle ne pensait simplement pas que sa mère aurait le bon goût de la remarier à trente-huit ans. Elle attrape sa baguette qui dépasse de la poche de son manteau, près de l'entrée.

« Je me suis dit que tu pourrais m'accompagner. »

Si la voix paraît la plus naturelle et la plus factuelle du monde, elle ne l'est qu'en apparence. Le sac de nœud qui se coulisse à la gorge et l'étau qui sert les tripes le lui confirment. Elle a peur. Peur qu'on refuse. Peut de se trouver ridicule. Peur qu'Ethel trouve ça ridicule. Aller voir Silas Rousseau son ex-troisième mari et père de deux de ses enfants en France, dans des campagnes reculées... Tout ça accompagnée d'Ethel Mulciber, son grand amour. L'idée lui sonne soudainement terrible. Elle fait néanmoins comme si de rien. C'est trop tard pour se rétracter. Mais elle peut au moins prendre des précautions, poser des sécurités.

« Je dois m'y déplacer pour des obligations ministérielles. Tu devrais pouvoir être ajoutée à l'équipe. »

Theodora soupire et approche de la table en prenant soin d'éviter le regard. La baguette est agitée, les couverts se posent, le repas se prépare. Pas grand chose (beaucoup pour Theodora). Elle avait prévu le dîner. Et il est l'heure de manger.

« C'est si tu veux bien. Tu n'es pas obligée. Tu n'es obligée de rien... »

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