1960 - 1970
Le Kenya les avait accueillis depuis plus de deux ans. Elizabeth y avait cherché un exotisme qu’il n’y avait pas à Londres, mais également à fuir une situation conflictuelle avec les parents de David, son mari, qui la rendait presque malade. Tout avait si bien commencé, et il avait fallu qu’après une soirée bien alcoolisée, son cher et tendre dévoile son plus grand secret à ses parents : sa femme pratiquait la magie. Cela aurait pu la mettre dans une position des plus délicate, mais rien n’en fut car James et Poppy ne voulait pas que leur relation avec leur fils se dégrade. Il ne se retenait cependant pas de faire des allusions mal placées et de montrer clairement à la future mère qu’elle n’était pas désirée et qu’ils allaient tout faire pour lui faire vivre un calvaire. Cette relation avait mis le couple dans une étape difficile de leur vie et la mariée mit un ultimatum à son cher est tendre pour lui faire comprendre qu’elle ne supportait plus ce qui leur arrivait.
Ils durent attendre la naissance de leur première fille avant de prendre le bateau pour rejoindre cette terre qui devait leur apporter un nouveau souffle. Aaliyah naquit un chaud mois de juin et faisait le bonheur de ses parents. La petite avait toujours eu une santé difficile mais semblait aimer la vie et s’y accrocher alors ils partirent les trois ensemble pour se rendre au Kenya. Le coup de foudre pour Elizabeth fut presque immédiat alors que David ne fit que de se taire. Il le faisait pour sa femme, et pour leur donner une nouvelle chance loin du problème qui semblait empêcher leur vie d’évoluer dans un bon sens. Tout recommencer là-bas ne fut pas évident, mais cela sembla réunir le couple qui redevint l’image de ce qu’ils avaient été et la belle blonde accepta enfin l’idée de porter leur deuxième enfant. Quelques mois plus tard, la nouvelle tomba : elle était enceinte. Cette grossesse fut beaucoup plus facile que la précédente, ce qui était de bon présage. L’air kényan avait l’air de convenir à la petite qui tombait moins souvent malade, mais la simple idée de revivre le calvaire et les peurs qu’elle avait eu lors de la naissance de sa petite première, ici au Kenya, rendait Madame Wilde particulièrement anxieuse. La médecine ici n’était pas autant développée qu’à Londres et le moindre problème pouvait s’avérer fatal, soit pour la mère, soit pour le bébé.
David cherchait la grande sœur de Kenya du regard, Aaliyah. La petite tenait encore le manteau de son père quelques secondes plutôt, puis plus rien. Elle qui souffrait de maux différents avait très bien pu s’effondrer n’importe quand. C’était pour elle qu’ils avaient décidé de rentrer à Londres, pour tenter de la soigner et de lui rendre la vie plus facile. Ces dernières semaines, la petite avait montré des signes inquiétants et il était évident qu’ici, les médecins ne pouvaient rien faire.
"Eli, STOP ! On a perdu Aaliy!" Cria-t-il pour se faire entendre par sa femme qui s'arrêta net suite aux mots de son mari. Elizabeth aurait bien sorti sa baguette pour les aider à rechercher leur enfant, mais la loi le lui interdisait. Elle luttait intérieurement pour ne pas balayer cette dernière barrière d'un revers de la main. Elle tenait à ses enfants plus que tout et c'était bien la seule chose qui lui ferait passer par-dessus les ordres. Elle se promit que s'ils ne la retrouvaient pas d'ici deux minutes, elle allait utiliser la magie, coûte que coûte. Elle avait déjà le sort :
Sonorus, qui lui permettrait de se faire entendre d'Aaliyah.
Trente secondes... Les trente premières passèrent aussi lentement qu'un quart d'heure. Chaque bruit était une information que leur cerveau essayait de comprendre, de relier à leur fille, mais rien n'y faisait, elle n'était toujours pas là, alors après l'avoir appelé plusieurs fois normalement, le couple commença à rebrousser chemin. Comme si c'était pour rajouter une couche, le nourrisson se mit à pleurer, ressentant sûrement la détresse de ses parents désemparés par la situation. Pour Elizabeth, n'importe quelle femme pouvait lui avoir piqué sa petite fille parfaite, tout comme n'importe quel homme aurait pu être un dérangé à la recherche d'une proie à se mettre sous la main.
Une minute... Alors qu'elle commençait à courir, chassant les personnes qui se trouvaient sur son chemin par des coups de coude et d'épaules.
Une minute trente... Toujours rien. Ils se trouvaient maintenant à environ deux cents mètres de la porte d'entrée. Elle se préparait de plus en plus à devoir dégainer sa baguette, elle ne devait pas perdre sa fille, elle ne voulait pas perdre sa fille au Kenya alors qu'ils allaient rentrer à plusieurs milliers de kilomètres de là. Sa voix n'était pas assez forte pour passer par-dessus le brouhaha du hall, qui s'était bien tu depuis que le couple s'était mis à chercher leur petite.
Une minute quarante-cinq... Tout semblait perdu. Sa main se trouvait déjà sur le morceau d'if qui se trouvait à l'intérieur de son manteau qu'elle portait pour délester les valises.
Une minute cinquante-cinq... Elle sortit sa baguette.
Une minute cinquante-huit Une petite main tira sur sa parka pour attirer son attention : Aaliyah était là.
Un rideau de pluie les accueillit, drôle de contraste avec le soleil tapant africain. Ils troquèrent terres arides et sauvage pour cette herbe beaucoup trop verte pour être réelle. Rien ici ne leur annonçait un bon présage, ni la météo, ni l'accueil. Ils passèrent dans la masse, sous leur anorak donné par la compagnie afin qu'ils ne soient pas trempe le temps du transfert. Puis ils arrivèrent là, sur le quai, à attendre comme des cons que leur pays veuille bien les reprendre. Ils se rendirent chez les parents de la belle blonde afin de pouvoir crécher quelque part le temps de trouver un appartement. Elle raconta à ses parents les beautés qu'elle avait trouvé là-bas alors que son mari lui restait silencieux ou rappelait à sa femme et à sa famille ses mensonges afin de faire passer les tribus pour des barbares sauvages.
Le changement de climat fut compliqué pour chacun, mais celui qui s'en sortit le mieux fut David, qui enfin retrouvait son pays, le territoire où il était chez lui. Elizabeth eut plus de mal à se réhabituer à la vie anglaise. Tout lui semblait plus fade. Mais la plus touchée fut sûrement la petite qui tomba gravement malade. Elle n'arrêtait pas de tousser, violemment. Lorsqu'elle se mit à cracher du sang, Elizabeth l'amena chez un médecin de peur de la perdre à nouveau. Le docteur tenta de la rassurer en lui disant qu'il ne s'agissait que d'une vilaine bronchite qui guérirait avec quelques médicaments qu'il fallait lui donner quotidiennement. Profondément convaincue que le cas de sa petite fille était plus grave, elle alla consulter d'autres médecins. Personne ne sut lui dire ce qu'avait la petite, mais le traitement qu'avait donné le premier docteur était logique à leurs yeux, alors elle rentra et commença à lui donner ses pilules. Depuis ce jour, la santé de la sœur de Kenya suivait le même rythme qu'un grand huit, traversant des belles périodes, puis des plus mauvaises, mais tous s'accordaient à dire que plus le temps avançait, plus la santé globale de la jolie blonde qui avait à peine six ans se dégradait.
1971 - 1980
Aaliyah étaient maintenant morte depuis quatre ans, le jeune Kenya en avait eu sept lorsque la mort de sa sœur survenu. Il n'avait pas eu conscient de ce qu'il était passé, tout ce qu'il restait dans son esprit était qu'elle ne reviendrait plus jamais. Sa fin n'avait pas été douce et avait été un réel fardeau pour toute la famille. Elle transforma sa mère qui n'était plus la même femme après avoir accompagné sa fille jusqu'au dernier souffle. La volonté d'Elizabeth et sa force dans son engagement envers son enfant avait brillé auprès de tous. Certains médias en avait aussi fait des titres pour aider à trouver des fonds. Mais malgré les généreuses donations, rien ne put y faire et une étoile décéda en 1971, un chaud matin de juin, le jour même de son anniversaire, comme pour boucler la boucle.
La femme de Wilde serra à son tour son fils dans ses bras, refusant de le lâcher. C'était comme abandonner son dernier enfant à un sort auquel elle n'aurait rien à dire. Cette simple idée l’horripilait. Le destin, la vie de la chair de sa chair ne dépendait plus d'elle mais d'autres, d'inconnus.
"Eli, laisse le s'en aller... Il va louper le train... Soupirait David, qui lui était fier que son fils suive la même voie que sa mère, celle de la magie. Le petit avait effectivement montré des talents jeunes alors le laisser aller à Poudlard avait été une évidence pour le couple.
"Bon chaton... Je crois que papa à raison... Tu te souviens de ce que je t'ai dit ?" Commença-t-elle à nouveau, faisant soupirer son fils qui roula des yeux au ciel.
"Combien de fois par jour tu dois nourrir Draco, ton hiboux?""Ohhhh c'est bon maman ! Ça fait quinze fois que tu me le demande aujourd'hui, je ne vais pas l'oublier ! Trois fois par jour et l'hiver deux fois avec des graines grasses !" Soupira-t-il alors que sa mère le serra une dernière fois avant de le relâcher.
"Et n'oublies pas, ne prend pas de risques mon chéri... Kenya savait qu'elle ne disait pas cela sans raison. L'amertume dans sa voix pouvait se sentir pour quelqu'un qui la connaissait. Le garçon savait que sa mère avait peur de le perdre, il avait entendu une discussion entre ses deux parents alors qu'il était censé dormir. Il ne pouvait pas lui en vouloir après ce qu'il s'était passé avec Aalyiah... Après une dernière ébouriffée de son père, le garçon prit son cadi et se dirigea vers le train à vapeur, rejoignant d'autres futurs élèves venant de tous les coins de l'Angleterre.
"Arrêtes de te faire autant de soucis, là-bas il est en sécurité... Toi-même tu me l'as déjà dit... Susurra-t-il à l'oreille de sa femme qui s'était appuyée contre son torse pour regarder son cadet s'éloigner vers l'inconnu.
"J'ai peur David... Ça me ronge les tripes... Et s’il lui arrive quelque chose ? Et s'il meurt là-bas ?" Dit-elle alors qu'elle pensait à toutes ces possibilités. Seule la main et le bras de son mari la retenait, et le train démarra. Elle ne pouvait plus rien faire pour l'arrêter. Bientôt le dernier wagon ne fut plus qu'un petit point à l'horizon. Kenya était parti, loin d'elle, loin d'eux.
Kenya lui s'était diriger sans se retourner vers le train et accorda un dernier sourire à ses parents avant de disparaître dans ce wagon. Il s'installa à côté de deux filles qui parlaient d'un grand sorcier en avalant ce qu'elles appelaient des dragées. Le garçon grimaça quand il vit les différents goûts écrits sur la boîte.
Qui pouvait bien manger des dragées au goût crotte-de-nez ? Pensa-t-il, à voir assez fort pour que la rousse se retourne vers lui et rigole en voyant son visage.
"Ah, toi c'est la première fois que tu vois les Dragées surprises de Bertie Crochue ? Commença-t-elle sans lui laisser le temps de répondre.
"Tiens, goûtes en quelques-unes... J'espère que tu ne tomberas pas sur le goût chaussettes sales, c'est le pire de tous ! Il regarda les bonbons étrangement avant d'en mettre un en bouche et de le recracher de suite, sous le regard amusé des deux filles.
"Mais c'est dégueulasse ! Chou-de-Bruxelles ! Pouaf ! Beurk ! Quelle idée... Pourquoi tu achètes ça ! Demanda-t-il alors qu'il s'essayait toujours la langue sur son mouchoir propre.
"Je ne sais pas... Mais ma grande soeur Priscilla en mange tout le temps, et tout ce qu'elle fait est trop cool, alors j'en prends aussi !Un garçon vint se rajouter à eux et les quatre enfants commencèrent à faire connaissance, chacun rajoutant son grain de sel sur les histoires qu'il connaissait de Poudlard. Le jeune Wilde remarqua que sa mère avait été assez discrète car il n'avait presque rien à raconter par rapport à eux qui semblait déjà connaître l'école sans même y avoir mis les pieds. Julia prétendit même que des créatures très dangereuses s'y cacheraient ou y étaient cachées comme des dragons ou des plus belles encore des licornes. L'histoire du trajet, Kenya oublia d'où il venait et s’émerveillait devant ce que ses camarades racontaient. Certains parlaient d'une guerre dont il n'avait jamais entendu parler, une guerre qui opposerait les deux plus grands sorciers qui n'aient jamais existés. Comment pouvait-il ne pas être au courant de ça ? Est-ce que sa mère le savait et ne lui avait rien dit pour le protéger ? Il avait tout à coup un nombre de questions incroyable à poser à sa maman.
Ses années à Poudlard avaient été banale même si la guerre prenait à chaque rentrée de plus en plus d’ampleur dans le discours du directeur. C’était au début qu’un simple nuage qui semblait lointain, mais il se rapprochait dangereusement. Tout le personnel faisait en sorte que les élèves ne ressentent pas trop ces tensions. Cependant le professeur de défense contre les forces du mal s’appliquait plus lors de ses leçons, était plus exigeant avec ses élèves car les temps noirs n’avaient jamais été aussi proches. Malgré son intérêt plus grand pour les soins aux créatures magiques, le jeune Kenya avait tout de suite accroché avec cette autre matière et y excellait. Malgré un cursus scolaire assez bon, Wilde eut de la peine à atteindre la moyenne en métamorphose ainsi qu’en potions, deux branches pour lesquelles il travailla d’arrache-pied afin de pouvoir un A lors de ses aspics. Ces dernières années à Poudlard furent plus occupées car ce dernier eu été préfet, puis préfet-en-chef pour la maison Gryffondor.
Poudlard était terminé, tout comme ses buses et ses aspics. Le jeune homme les avait réussis haut la main, particulièrement la branche de défense contre les forces du mal. Le pseudo prodige se redirigea cependant vers son rêve de gamin, sa passion : les dragons. Sa mère faillit faire une crise cardiaque quand elle apprit le choix de "son petit bébé adoré", surnom qui énervait plus que tout Kenya qui avait passé l'âge de se faire appeler de la sorte à ses yeux, et à ceux de son père. Son papier en main, il pouvait enfin aller toucher son rêve du bout des doigts : aller étudier les animaux les plus puissants n’ayant jamais existés sur Terre.
Une nostalgie s'empara de lui tout de même lorsqu'il rangea sa tunique rouge aux couleurs de sa maison, Griffondor. Les belles années qu'il y avait passé malgré la situation dans le monde magique remontaient à la surface : son premier cours de vol au balais, sa rencontre avec le Quidditch et surtout les cours de soins aux créatures magiques. Il se souvenait qu'il pouvait rester des heures à parler avec son professeur qui avait déjà eu l'occasion de croiser des puissants cracheurs de feu et il ne se lassait pas de réécouter ses récits tous plus passionnants les uns que les autres, même si son préféré restait celui d'Egypte, lorsqu'ils durent cacher la présence d'un immense reptile aux moldus alors que ce dernier se trouvait juste à côté des pyramides de Gizeh. Draco, son hibou, le regardait faire. A chaque fois qu'il était rentré, le jeune homme avait pris l'habitude de libéré son oiseau de compagnie. Il n'aimait pas le savoir enfermé et au vu du lien qu'il avait créé avec, il savait que sa boule de plumes n'irait jamais trop loin sans raisons valable. Puis, il repensa au discours fait sur les temps qu'ils traversaient. Les adversaires n'avaient jamais été aussi forts, présents et prêts de réussir leurs objectifs. Même si le jeune homme ne se voyait pas du tout prendre parti au combat, il n'en restait pas moins bouleversé. Il buvait les mots de Dumbledore comme de l'eau fraîche et le fait que le plus puissant sorcier qu'il connaisse ait ce speech le laissait sans mi-figue, mi-raisin, conscient qu'ils n'allaient pas vers un futur très brillant, que l'un ou l'autre l'emporte, même si, à ses yeux, le directeur de Poudlard ne pouvait que gagner, malgré son âge avancé.
Après seulement quelques jours de repos, le presque vingtenaire se dirigeait à l'aéroport d'Heathrow pour rejoindre la terre qui allait lui permettre de concrétiser son rêve : la Roumanie. C'était là où se trouvait la plus grande concentration de dragons, dans le Cornelongue roumain. Ces études allaient enfin pouvoir porter leurs fruits : il allait côtoyer ces empereurs de la chaîne alimentaire.
1981 - 1990
Voilà maintenant trois ans que Kenya vivait son rêve en Roumanie, perdu dans un parc qui abritait les plus dangereuses créatures terrestres : les dragons. Il avait passé des longues heures à observer ces rois reptiliens, éloigné de tout le reste du monde. Le jeune homme en avait qu’en faire du reste du monde. Il était absorbé par ces puissantes créatures et il ne se laissait pas de les voir voler au-dessus de lui. Il était temps pour lui de terminer la première partie de son voyage et de continuer sa spécialisation. Durant tout ce temps passé dans cette réserve magique protégée des Moldus, il avait amassé assez de connaissances pour se permettre de se former dans une spécificité à la branche. Le jeune Wilde décida de se lancer dans l’élevage de dragon, le côté le plus dangereux de la branche. Et il enchaina sur deux nouvelles années à passer dans l’un des endroits alors que la guerre battait de son plein, et que son clan défaillait. Mais ce n’était qu’une mauvaise passe, la chute n’était pas possible. Le mal ne pouvait pas l’emporter sur le bien.
Puis la nouvelle arriva, celle qui bouscula l’empire magique entier : la mort de Dumbledore dans un duel contre Tom Jedusor. Le monde bascula dans une nouvelle ère du jour au lendemain. Il n’était plus mal vu de suivre ce fameux Voldemort ou de lui prêter allégeance. Porter sa marque était devenu un but, « à la mode » alors que c’était la dernière chose que la plupart des sorciers souhaitaient quelques mois auparavant. Beaucoup changèrent de chemise et se collèrent aux nouvelles règles. Est-ce que Kenya pourrait leur en vouloir ? Certainement pas. C’était l’instinct de survie. Un instinct humain avant tout. Lui cependant se taisait, ne faisait pas de remous ou de bruit. Il faisait comme si rien n’avait changé, fournissant ce qu’on lui demandait de fournir pour avoir son papier.
Sa mère, fervente admiratrice de Dumbledore mourra sous la torture car elle avait refusé de se taire et préférait se porter en martyr plutôt que de se cacher dans l’ombre comme le faisait le reste de la population. Ce fut lorsqu’il reçut cette nouvelle, par un froid mois de décembre 1986 qu’il sut qu’il allait quitter ses dragons et son métier pour une autre réalité qu’il avait fuie pendant des années, la réalité qui l’effrayait, la réalité qui allait l’engager dans cette guerre silencieuse en tant que solitaire et qui allait, plus tard, le mener à rejoindre les rangs du nouvel Ordre, celui de Hamish Greengrass. Son retour à Londres fut compliqué. La vie des sorciers n’était plus du tout ce qu’elle avait été lorsqu’il avait quitté la capitale de l’Angleterre. Les gens se cachaient, les gens se jugeaient et s’espionnaient : la terreur et la peur étaient installées et cela depuis longtemps. Le premier endroit où le jeune Wilde se rendit fut la tombe de sa mère, par un froid jour de janvier afin de s’y recueillir et d’y jurer de la venger. Toute sa contenance s’effondra se jour là pour laisser place à la tristesse qu’il avait caché tant de jours durant. Kenya resta là, assis dans la neige de longues minutes, des heures à observer cette pierre tombale, se demandant pourquoi elle n’avait pas fait comme tout le monde, pourquoi elle ne s’était pas conformée aux dictats imposés. Puis la réponse vint lorsque le soleil fendit enfin la barrière de nuage et qu’il réchauffa son visage : la lutte et le sacrifice pour la cause afin de restaurer la paix et la magie blanche valait le sacrifice.
1990 – Aujourd’hui
Tout ce qu’il avait fait ces dernières années, depuis qu’il était remonté des pays de l’est là où il étudiait les dragons, avait été de chercher des indices, des informations pour rejoindre ceux qui se rebellaient contre celui qui avait pris la place de Dumbledore. Il avait rencontré plein de monde, des anciennes connaissances de Poudlard ou des amis à ses parents. Mais il ne montrait qu’une image, qu’une facette de sa personnalité. Kenya ne devait pas se montrer faible, montrer qu’il voulait renverser le pouvoir actuel. Alors il apprit à se créer une deuxième identité, une identité où il pourrait se réfugier lorsqu’il serait en terrain ennemi. Une fausse représentation de lui-même où il se disait partisan, prêt à s’engager s’il le fallait. Il vit beaucoup de chose, mais ce qui le repoussa le plus fut de voir quel traitement les mangemorts infligeait à ceux qu’ils croyaient être leurs ennemis. Leurs manières de soutirer des informations était horrible, si bien que s’il voulait s’enfiler dans les rangs des rebelles, le trentenaire compris qu’il allait devoir trouver une façon de lutter contre la légilimancie. Toutes ses recherches et son temps partirent dans un moyen de lutter là contre, afin d’empêcher les curieux ou les mauvaises personnes de sonder son esprit. Il trouva rapidement l’occlumancie, cependant son apprentissage fut long et si Kenya est arrivé à pratiquer les bases, il était convaincu qu’il était loin de tout savoir. Le fait que l’éleveur de dragons ait toujours été très imaginatif et créatif aidait la tâche. Mais malgré cet avantage, il était conscient que le vide qu’il créait dans son esprit était reconnaissable et qu’il n’allait pas pouvoir arriver à dépasser cet étape tout seul. Ce fut là qu’entra en liste un ancien camarade qu’il s’était fait à l’école de magie : Mayson Blackmount. Ce dernier allait être le trait d’union entre l’ancien Griffondor et le nouvel Ordre du Phoenix, mais également celui qui allait commencer à lui apprendre à développer son niveau d’occlumancie.
Tout alla très lentement, mais l’Anglais ne pouvait que comprendre. Ce nouvel Ordre ne pouvait pas prendre de risque et se griller d’entrée de jeu. Ils devaient être prudent et ne pouvaient faire confiance qu’en retour d’une dévotion certaine. Après avoir passé les « épreuves » imposées par l’Ordre, Kenya pu rejoindre les rebelles et intégrer, au fil du temps qu’il passait dans leur QG à Londres, de son expérience et de ses qualités l’équipe des chasseurs d’horcruxes. Les jours qui suivirent furent calmes et les deux hommes purent se retrouver. Cependant, alors que le duo s’en allait pour une simple mission, ils tombèrent sur un groupe de magiciens bien plus expérimentés qu’attendus. Kenya s’en sorti vivant, mais ce ne fut pas le cas de son homme, qui périt sous un sortilège mortel, sacrifiant sa vie pour la sienne. Le cœur déchiré, le sorcier tua le dernier élément qui se trouvait en face de lui avant de s’effondrer sur le corps sans vie de son tout, de son meilleur ami, de son amour. Le trentenaire resta enfermé dans son quartier plusieurs jours, repoussant tout contact ou toute compagnie, manquant de s’alimenter à plusieurs reprises.
Depuis ce jour-là, Kenya n’était plus l’ombre de lui-même. Il avait certes toujours les mêmes convictions, les mêmes buts et la même volonté de vouloir chasser Tom Jedusor du pouvoir, mais il y avait cette petite chose dans son regard, dans son âme qui avait changé. Son torse fut marqué par la rune afin de le protéger des attaques des artefacts noirs qu’il était mené à chercher et plus rien d’autre n’avait d’importance à ses yeux maintenant.