l'allée des enflures. (william)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sorcière encapée de velours noir crachée par le néant. Elle apparaissait accompagnée de ses ténèbres. Minuit sonnait et l'allée des embrumes habituellement hantée par les chaotiques se retrouvait étrangement calme. La lune était pleine et envoyait quelques uns de ses rayons pour apporter un peu de lumière dans toute cette obscurité. Novembre emmenait avec lui un froid qui venait transpercer sa peau diaphane. Sa cape prise par le vent du soir, elle quittait une boutique d'antiquité, un paquet à la main. Une heure bien tardive pour des achats de dernières minutes, mais tout le monde savait que le vrai commerce de cette allée commençaient aux heures sombres. Réputée pour ses visiteurs inquiétants semblables à ceux qui venaient murmurer à l'heure des cauchemars et qui ne pouvait s'imaginer que sous le règne de la noirceur. Quelques putains dans les ruelles étriquées venaient monnayer leurs carcasses souillées en échange de quelques gallions durement gagnés. Certainement pas la place d'une dame de la haute société, encore moins pour ce visage du ministère de la magie. Ses talons fracassaient les pavés dans un bruit assourdissant, le visage dissimulé derrière sa capuche. Malgré son allure ténébreuse, le tissu de sa cape et les bijoux qui décoraient son cou venaient rappeler aux vermines qu'elle n'était pas des leurs. Quelques regards venaient alors se poser sur cette mystérieuse visiteuse, le pas pressé et la baguette prête à être dégainée pour sa sécurité. Megara n'avait pas pu donner ce colis aux hiboux, trop précieux pour se laisser confier à de stupides oiseaux. Tandis qu'elle se dirigeait vers le Chemin de Traverse, elle fût stoppée par la silhouette d'un homme aux mauvaises pensées. Prise par surprise, à peine avait-elle eu le temps de sortir sa baguette qu'elle fût désarmée par un sortilège. L'instrument magique vola de ses mains pour terminer sa course  dans le caniveau. Le début des emmerdes.

Sur le sol gris et sale son précieux véhicule de vie se répandait, blessée à l'arcade par une gifle qui l'avait sonnée. Le démon était couché sur elle, alourdi par le poids de la monstruosité. Sa main venait étouffer les cris de la sorcière tandis qu'il lui arrachait ses bijoux pour les ranger dans la poche de son manteau. Il portait une capuche, les babines enragées, il dégageait une odeur nauséabonde de tabac grillé et de la transpiration. Elle sentit durcir contre sa cuisse l'immonde virilité qui s'était réveillé en même temps que ses bas instincts de meurtrier. Elle se débattait de toutes ses forces, privée de magie, récoltant une seconde gifle d'une violence inouïe. Il retira le capuchon de sa cape pour mieux voir le baiser qu'il allait lui voler. Ses paluches grossières et arides soulevaient sa robe tandis qu'il posait sa baguette sur sa jugulaire. Plutôt mourir que de se laisser souiller par ce coupe-jarret, elle mordit sa main et poussa un cri qui brisa le silence de la nuit. Qui lui avait envoyé ce démon nidoreux ?  Le karma sans doute.